La Provence du XIIIe siècle, pays de troubadours, est une terre très disputée. Mais à force de courage et de ténacité, Raimon Bérenger V en a fait un comté souverain. Son épouse, la séduisante Béatrice de Savoie, lui a donné quatre filles: Marguerite, Eléonore, Sancie et Béatrice, bercées par le chant des cigales. Leur beauté, leur éducation et leur vertu vont assurer à ces demoiselles les plus hautes destinées: par alliances, elle vont régner sur quatre des royaumes les plus convoités d’Europe. Malgré les ors et les fastes des cours royales elles vivront au rythme des guerres et des croisades qui ont déchiré leur temps. Leur destin respectif et leurs secrets les conduiront de la Provence à l’Angleterre en passant par la vallée du Rhin, Aigues-Mortes ou Naples, et même en Orient, de Tunis à la Terre sainte…
Il m’a fallu près d’une semaine pour venir à bout des 600 pages du roman médiéval de Patrick de Carolis, je ne vous le cache pas, je me suis profondément ennuyée. Homme de télévision et de culture, Patrick de Carolis s’essaie ici au roman et c’est pour moi loin d’être une réussite. Le sujet du livre était pourtant intéressant et j’ai entamé sa lecture sans apriori et plutôt réjouie d’en savoir davantage sur une période de l’histoire qui m’est presque totalement inconnue : le Moyen-Age. L’auteur s’appuie sur des personnages ayant réellement existé et c’est peut-être là que le bât blesse car il n’a pas su s’extraire de l’Histoire pour nous en compter une, plus romanesque.
Les quatre héroïnes des Demoiselles de Provence, sont les filles du comte Rémon de Béranger, comte de Provence. Marié à la belle Béatrice de Savoie, le comte n’aura pour descendance que des filles, excepté un fils bâtard, Gontran. Ses quatre filles, grâce à l’habile jeu des alliances mené par les Savoie, seront toutes reines. L’ainée, Marguerite, reine de France, épousera le très pieux fils de Blanche de Castille, Louis IX, le futur Saint Louis. La seconde, Eléonore, reine d’Angleterre par son mariage avec Henri III, se révèlera une reine consort pleine d’ambition. La troisième, Éléonore sera sacrée reine d’Allemagne. Joueuse de harpe plutôt mélancolique, elle s’étiolera dans son mariage avec le comte de Cornouailles qui ne s’intéressera guère à elle. Et la dernière, Béatrice, l’héritière de la Provence, épouse de Charles d’Anjou, sera couronnée reine de Sicile. Quatre sœurs, qui sont aussi belles-sœurs par leurs mariages respectifs, dont nous allons suivre le parcours de leur mariage à leur mort.
Si l’histoire est intéressante, l’auteur nous la livre de façon peu habile, avec quelques incohérences sur les dates et âges par exemple, se contredisant à plusieurs pages d’intervalles. A force de vouloir trop donner de détails, l’auteur donne l’impression de se perdre un peu dans ses nombreuses notes car je suis sûre qu’il a du passer bien des heures à fouiller archives et livres d’histoire pour donner une colonne vertébrale crédible à son récit. Ce que je reproche surtout à Patrick de Carolis, c’est son style, ou plutôt son absence de style : froid, plat et sans relief. Aucun souffle littéraire n’est venu aérer l’histoire particulièrement indigeste, il se contente d’énumérer des faits et des dates, point à la ligne. Les narrations sont ennuyeuses, notamment les croisades en terre sainte dont l’auteur nous abreuve de détails encore et encore, et dont je me serais pour ma part fort bien passée. Seuls les dialogues apportent un peu de vie au récit, mais ils sont bien trop peu hélas à mon goût !
Les personnages sont quant à eux trop nombreux, on se perd dans les noms et les titres, et comme ils sont nombreux, l’auteur ne s’attarde pas à les développer, ils n’ont pas de réelle épaisseur, on ne sait finalement pas grand chose d’eux et ils ne sont pas attachants, même les héroïnes m’ont laissé indifférentes, c’est dire !
Reste que j’ai tout de même appris certaines choses : l’auteur revient sur les croisades menées par Saint Louis en terre sainte, les guerres intestines entre les deux comtes de Provence, les batailles entre français et anglais (Capétiens et Plantagênet), les persécutions contre les Parfaits (les cathares) et les juifs, les mariages royaux, le rôle des papes qui font et défont à leur gré les rois et décident de qui monte sur le trône, l’importance la vie religieuse, de Dieu et de la crainte du péché, les pèlerinages, etc., et c’est ce que j’attends en tout premier lieu d’un roman historique, mission réussie donc sur ce plan-là.
Remarquablement bien documenté, c’est ça qui le sauve pour moi du désastre, Les demoiselles de Provence n’est en aucun cas un roman, c’est même un ratage romanesque complet qui ne va pas rester dans les rayons de ma bibliothèque. Je pense sincèrement que Patrick de Carolis, aurait mieux faire de se cantonner à un ouvrage historique plutôt que de s’essayer au roman.
Lu dans le cadre d’une lecture commune avec Céline
Ah ! dommage… j’aime bien l’homme de télé et je voulais lire son livre. Du coup, ça me tiédit !
J’aime aussi l’homme de télé mais je n’ai vraiment pas aimé ce livre, ce qui ne sera peut-être pas ton cas Syl
Nous sommes tout à fait d’accord en ce qui concerne ce livre. Mais moi, il va rester sur mes étagères vu qu’on me l’a offert 😉
Tandis que moi je l’avais acheté d’occasion, heureusement 😉
Après avoir lu l’avis de Céline, je n’avais pas envie de me lancer. Et ton billet me confirme dans cette idée!!!
Dommage car ce roman traitait d’une partie de l’histoire peu abordée.
Oui vraiment dommage !
Je voulais le lire, je pense y renoncer pour le coup! Bises
Il te plaira peut-être Cla ! Bises
Personnellement, j’ai beaucoup aimé ce roman. Après je peux comprendre qu’il ne plaise pas, c’est vrai que le fait qu’il soit écrit au présent peut parfois rendre le récit un peu monotone…mais bon, comme je suis une fan du Moyen Âge, c’était presque une obligation que j’aime ce roman. ^^ Découvrir la vie romancée de Marguerite de Provence, qui fut quand même l’une des reines de France les plus importantes des temps médiévaux (elle participa aux croisades etc…) m’a vraiment beaucoup intéressée et j’ai trouvé ce roman très sympa.
C’est vrai que je ne suis pas fan de cette période même si j’ai très envie de lire les romans de Jeanne Bourrin, notamment La chambre des dames. Ce livre m’a ennuyé car encore une fois pour moi ce n’est pas un roman, le manque de style m’a gêné et surtout les croisades ne m’ont pas intéressées. C’est donc un mauvais choix de ma part en premier lieu, après je conçois fort bien qu’il puisse plaire et je suis contente que tu ai aimé 🙂
[…] vous avais confié l’an dernier lors de ma lecture des Demoiselles de Provence de Patrick de Carolis, que le Moyen-Age n’était pas ma période de prédilection, j’avais pourtant envie […]
Et bien je vois trouve très durs !! J’ai beaucoup aimé ce livre et justement je trouve que Patrick de Carolis a su nous faire aimer cette période de l’histoire et nous la rendre accessible. Merci à vous patrick
Contente qu’il vous ai plu Brigitte 🙂 !