En 1761, le jeune Nicolas Le Floch quitte sa Bretagne natale pour entrer au service de M. de Sartine, chef des affaires secrètes de Louis XV. Devenu l’un des espions du lieutenant général de police, Nicolas va vite découvrir la cruauté des hommes et la brutalité des complots : à Paris, dans le monde du crime, tout tourne autour du jeu, de la débauche et du vol qui communiquent par d’innombrables labyrinthes. Son premier meurtre le plonge au coeur des perversités de la capitale : un commissaire corrompu, une épouse ex-pensionnaire d’une maison de plaisir, un cadavre rue des Blanc-Manteaux, un bourreau médecin légiste à la morgue de la Basse-Geôle..
Et si tout cela le conduisait trop près du roi et de Mme de Pompadour ?
Comme je vous l’annonçais samedi dernier, je me suis replongée avec délectation et gourmandises dans les aventures de Nicolas Le Floch, à l’invitation de Syl. Je n’avais pas relu L’énigme des Blancs-Manteaux depuis sa parution en 2001 et je me félicite de l’avoir fait, car quel beau moment de lecture ce fut encore !
Dans ce premier volume, c’est moins l’intrigue policière qui m’intéressait, que le plaisir de me familiariser à nouveau avec les personnages et le style exquis et très vivant de Jean-François, qui ponctue son récit de bon nombre de mots issus du vocabulaire du 18è siècle (carreau pour coussin, brisées pour pas, homicider pour tuer, etc), ce qui est un régal pour l’amoureuse que je suis de cette époque. L’auteur tisse brillamment sa toile dans le décor d’un Paris, puant et sale, grouillant des cris de Paris chantés en leur temps par Rétif de la Bretonne et Louis-Sébastien Mercier. Un Paris vivant, empli de ruelles sombres et de coupe-gorge, que va découvrir le jeune breton Nicolas Le Floch, enfant trouvé élevé par le chanoine Le Floch qui vient de mourir. Clerc de notaire à Rennes, il vient d’être embauché par le tout nouveau lieutenant général de police, Antoine de Sartine, grâce à l’entregent de son parrain, le marquis de Ranreuil. Celui-ci le confie au commissaire Lardin qui a pour charge de le loger dans la capitale et de le former au métier de policier. Lorsque ce dernier disparait, à son retour de Guérande où il vient d’enterrer son tuteur, Nicolas se voit chargé de l’enquête par Sartine. Secondé de l’expérimenté inspecteur Bourdeau, son adjoint, Nicolas va devoir démêler le vrai du faux s’il ne veut pas voir sa carrière sombrer avant même d’avoir démarré.
Le Floch se lance donc à la poursuite du commissaire Lardin dans tout Paris, de la rue des Blancs-Manteaux à Vaugirard, en passant par le Dauphin Couronné, lieu de plaisir et de jeux tenu par La Paulet, la basse-geôle, Monfaucon, la Croix-Nivert et le Châtelet. Il va pouvoir rencontrer tout une galerie de personnages hauts en couleur : une veuve joyeuse, une cuisinière très en verve, un chirurgien de marine, un tartuffe, une maquerelle… L’intérêt du récit de Jean-François Parot, au-delà de la résolution de l’énigme, est aussi dans le fait de faire côtoyer des personnages de fiction et des personnes qui ont réellement existé comme Madame de Pompadour, le roi Louis XV, Sartine, le ministre Saint Florentin, Monsieur de Paris (le bourreau Sanson), M. de La Borde, premier valet du roi, etc, et de s’appuyer sur le contexte historique et politique de l’époque.
Dans cette première aventure, Nicolas va faire la connaissance de son supérieur, le lieutenant général de Police Sartine qui va régner sans partage sur la police de Paris jusqu’à la mort de Louis XV ; de l’inspecteur Bourdeau, son adjoint ; de Charles-Henri Sanson, chargé des autopsies (une invention de l’auteur, Sanson n’a jamais occupé cette fonction) ; d’Aimé de Noblecourt, ancien procureur, épicurien devant l’éternel, fin lettré et amateur de mets raffinés, chez qui il loge après la disparition de Lardin ; le médecin Guillaume Semacgus, chirurgien de marine ; M. de La Borde, premier valet de chambre de Louis XV ; ainsi que les servantes, cuisinières expertes, Marion et Catherine.
Cette première enquête de Nicolas Le Floch va être couronnée de succès par le Roi et il apprendra même la vérité sur ses origines mais chut pour le savoir, il faudra lire L’énigme des Blancs-Manteaux.
Le seul reproche que je peux faire à ce premier volume c’est l’abondance de détails concernant le supplice de Damiens, qui avait attenté à la vie du roi, et qui subit un véritable martyre dont l’auteur ne nous épargne aucun détail. Jean-François Parot n’avait nul besoin de recourir à ce subterfuge pour nous démontrer son excellente connaissance du XVIIIè siècle, qu’il connait sur le bout des doigts, à n’en pas douter.
Lu dans le cadre des challenges Nicolas Le Floch, Paris et Polars Historiques :
Bonjour bianca !
Oui alors c’est vrai que moi non plus je n’apprécie pas particulièrement lorsqu’on donne des détails d’un supplice ou autre qui n’en vaut pas la peine et qui n’apporte rien au récit.
Avec toutes vos critiques vous me donnez envie ! mais ça attendra 😀
Bonne journée bisous 😀
Bonjour Laure,
J’espère que nous t’avons convaincu car cette série vaut vraiment la peine d’être lue 🙂 le supplice explique le rôle ensuite joué par Sanson, il apporte quelque chose au récit mais aurait pu être circonstancié, j’avoue que j’ai sauté des passages car c’est trop horrible. Bonne journée sous le soleil ici !!! Bisous
rho le soleil ne veut pas percer ici !! pourtant on est qu’à 50 kms l’une de l’autre !!
Il se cache de nouveau ici, j’aurais pas du me vanter 🙂
Je ne suis pas sûre que j’aimerais me plonger dans cette époque mais si je le faisais ce serait sûrement avec un joli titre comme celui-ci 😉 Pourquoi pas après tout, ça fait redécouvrir une époque !
J’aime beaucoup cette époque alors je suis très impartiale mais sous couvert d’une intrigue policière qui tient la route, l’auteur vulgarise très bien ce siècle de Louis XV, je te le conseille 😉
Ton billet fait envie ! Je t’avoue, j’ai lu en diagonale le supplice raconté par Sanson !
C’est un livre qui se lit facilement, et on en redemande !
Prochaine lecture le 19 avril.
Bise
Merci Syl ! Moi aussi j’ai lu en diagonale ce passage, c’est trop dur. Je note de suite la date du 19 avril, j’en redemande c’est sûr. Bises 🙂
[…] commune avec : Adalana, Natiora, George, Eiluned, Mazel, Shelbylee, Nahe, Emma, Koali, Mrs. Pepys, Bianca, Touloulou, MissyCornish, Edith, Asphodèle, Miss Léo, Eliza, Lilousoleil, […]
Effectivement, ça pourrait vraiment me plaire ! Mais bon, étant donné que j’ai fait une commande PriceMinister hier (avec Les trois lumières et la fille du temps) je ne vais peut-être pas refaire une commande prochainement (quoique ?) Mais en tout cas, c’est sûr, il faut que je le lise !
Je suis sûre que oui ! Je vois que grâce à moi ta PAL va s’enrichir de jolis livres, j’en suis ravie, je compte d’ailleurs acheter moi aussi Les trois lumières que j’ai emprunté à la médiathèque car je relirais ce livre, c’est sûr ! Hâte de lire tes avis en tout cas 🙂
Je pense pouvoir te décerner la palme d’or de la tentation tu sais 😉
J’ai hâte de les recevoir et de les découvrir en tout cas !
J’espère qu’ils te plairont aussi, je te souhaite de belles lectures en tout cas !
Et les recettes de cuisine? Il y en a déjà ou pas dans ce premier tome, je ne m’en souviens plus très bien… Ces pages-là me font toujours saliver en général… Dès que j’aurai fini le roman que je lis en ce moment, je pense que je vais poursuivre avec les aventures de Nicolas… Pas depuis le début, non… Je ne m’en sens pas le goût… Par contre, je vais lire « L’Honneur de Sartine » et peut-être même m’offrir la suite chez mon libraire ;-)…
Si, il est souvent question de cuisine, je ne l’ai pas mentionné c’est vrai, j’en aurais sans doute l’occasion dans le prochain tome, il n’y a pas de recettes dans celui-ci. Revenir aux sources m’a fait très plaisir, même si j’ai hésité longuement avec de me lancer mais je ne le regrette pas, ce fut un grand plaisir. Sinon je vois que nous avons lus les mêmes, avant ce challenge, il me reste aussi L’Honneur de Sartine et les deux derniers volumes que je n’ai pas encore 😉
Je l’ai acheté et je n’ai pas eu le temps de m’y mettre mais je le lirai, j’aime beaucoup quand il y a un contexte historique derrière ! Ton billet met en appétit ! 🙂
Je suis contente de t’avoir mis en appétit, j’espère que tu te régaleras autant que moi 😉
ça fait un an que je l’ai lu, et j’avais adoré !
il faut que je m’attaque au 2e d’ailleurs !
Alors joins-toi à nous pour le second tome, LC programmée le 19 avril !
[…] les autres participantes à cette lecture commune : Shelbylee, Lilousoleil, Eliza, Miss Léo, Nag, Bianca, et bien entendu Syl. ! (je rajouterai les liens au fur et à […]
J’ai L’Enquête Russe dans ma PAL…Il y est arrivé un peu fortuitement, en fait, puisque je l’ai récupéré chez une amie sans avoir eu l’idée, jusque là, d’acheter des Nicolas Le Floc’h…j’avais envie d’en lire quelques uns mais je ne pensais pas en compter un aussi rapidement dans ma PAL…^^ En tous cas, même si le côté policier ne m’attire pas tant que ça en général, j’ai bien envie de découvrir ce personnage de J-F Parot qui semble vraiment fédérer les lecteurs. Et comme je suis une fan d’historique, la trame de fond me séduit déjà, avant même que je n’ai ouvert le bouquin. ^^
Je te conseille de les lire dans l’ordre car les aventures se suivent et les personnages évoluent, il vaut mieux donc commencer par le commencement, c’est mieux. Si tu aimes les romans historiques, celui-ci ne peut que te plaire !
[…] l’avis élogieux de Bianca qui m’a donné envie de me lancer dans cette série policière qui se déroule au XVIIIe […]
[…] du Châtelet Nicolas Le Floch en 1770, soit près de 10 ans après les deux premiers tomes : L’énigme des Blancs-Manteaux et L’homme au ventre de plomb. Ce troisième opus s’ouvre sur un fait divers historique […]
[…] Des livres, des livres ! […]