Le samedi, c’est bibli ! #10

A quelques jours des vacances, les enfants comptent les jours qui restent, surtout L’Empereur qui sature franchement en cette fin juin et qui fait carrément la grève des devoirs en revenant le cartable vide de l’école (au moins le message est clair), c’est avec mon Sami-Chameau que j’ai pris la direction de la médiathèque ce matin, sous la grisaille (ça devient une mauvaise habitude). La moisson est une fois de plus excellente pour son frère et lui avec notamment plusieurs volumes des Petites poules, un énorme livre sur les dinosaures (Sami-Chameau veut devenir paléontologue depuis déjà deux ans), sur les fonds marins (une autre passion), d’autres sur le climat, les saisons et les volcans (pour L’empereur). Cette fois-ci j’ai échappé aux livres sur les serpents, insectes et autres bestioles dont j’ai horreur et que je suis obligée de lire avec eux (beurk), je me demande où ils ont pu attraper ce virus des sciences, pas avec moi toujours, ah si avec leur père !

Pour ma part, j’ai été raisonnable en empruntant deux romans. J’ai encore plusieurs lectures communes prévues en juillet, un partenariat à honorer et je vais aussi recevoir les 3 premiers livres pour le prix ELLE des lectrices 2014, bref j’ai du pain sur la planche. Je suis donc repartie avec Velvet de Mary Hooper :

Je continue mon exploration de la littérature jeunesse et de l’oeuvre de Mary Hooper sur les conseils de Claire. J’ai beaucoup aimé Waterloo Necropolis, lu il y a quelques semaines, et je pense lire très rapidement ce nouvel opus, toujours aux Editions Les grandes personnes. Le sujet m’interpelle : Velvet n’a pas une vie facile. Orpheline dans le Londres des années 1900, elle survit tant bien que mal en travaillant jour après jour dans l’enfer d’une blanchisserie. Lorsque l’occasion lui est donnée de s’occuper du linge de clients fortunés, la jeune fille saisit sa chance et attire bientôt l’attention de l’intrigante Madame Savoya, qui se révèle être l’un des médiums les plus courus de la capitale. Emménageant à la Villa Darkling aux côtés de Madame et de son jeune assistant, Georges, qui ne la laisse pas insensible, Velvet ne va pas tarder à découvrir les usages et secrets de cet univers fascinant qu’est celui du spiritisme. Elle est pourtant loin de se douter que le danger qui la guette ne vient pas du royaume des morts…

Le second roman prend racine en Bretagne, principalement dans le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine, il s’agit de Fleur de tonnerre, le dernier roman de Jean Teulé, aperçu au salon du livre de Vannes le week-end dernier. Ma lecture d’un autre de ses romans, Le Montespan, ne m’a pas particulièrement ébloui mais je reconnais à son auteur une verve toute rabelaisienne qui ne me déplait pas même si j’ai eu du mal avec ses tournures de phrases que j’ai trouvé toutes tordues.

C’était au temps où l’esprit des Lumières et le catéchisme n’avaient pas soumis l’imaginaire populaire aux lois de la raison et du Dieu unique. Partout en Bretagne, dans les forêts et les landes, sur les dunes fouettées par les vents fous de l’Atlantique, couraient les légendes les plus extravagantes. Le soir, au creux des fermes, on évoquait inlassablement les manigances des êtres surnaturels qu on savait responsables de la misère et des maux qui frappaient sans relâche. De tous, l’Ankou, l’ouvrier de la mort, était le plus craint, et c’est cette terrible image qui frappa avec une violence inouïe l’esprit de la petite Hélène Jégado. Blottie contre le granit glacé des gigantesques menhirs, l’enfant minuscule se persuada qu’elle était l’incarnation de l’Ankou. Elle devait donc tuer tous ceux qui se trouveraient sur sa route et remplit sa mission avec une détermination et un sang-froid qui glacent le sang. Après avoir empoisonné sa propre mère qui l’avait surnommée « Fleur de tonnerre », elle sillonna la Bretagne, éliminant sans la moindre hésitation tous ceux qui accueillaient avec bonheur cette cuisinière si parfaite. Elle tuait tout le monde, hommes, femmes, enfants, vieillards et nourrissons. Elle empoisonnait dans les maisons, dans les presbytères, dans les couvents, dans les bordels. Et elle était si bonne, si compatissante aux chevets des mourants, que personne ne pouvait soupçonner un seul instant son monstrueux dessein. Au contraire, on plaignait cette personne si dévouée que la malchance conduisait toujours dans des familles victimes de la guigne. À laisser trop de traces, elle finit par se faire prendre, le jour où elle s attaqua à un ancien juge, expert en affaires criminelles. Hélène Jégado reste la plus grande « serial killer » de France et, sans doute, du monde entier.

Le sujet est intéressant et puis ça se passe en Bretagne, alors rien que pour cela je voulais le lire absolument !

En attendant de vous en reparler, je vous souhaite un bon week-end et de belles lectures.