Elle a trente-deux ans, un caractère de chat de gouttière. Elle, c’est Mathilde, avant de rencontrer Eugène, divorcé, quarante-cinq ans, père de deux enfants. Vincent, quinze ans, et Chloé, bientôt onze, sont coriaces, ils ont dégommé plus d’une marâtre, mais Mathilde est tenace. Avec les deux adolescents, elle connaîtra les claquements de portes, la jalousie, la rivalité, l’ambivalence des sentiments, la paix armée, les petites victoires remportées à l’arraché.
Mathilde est une célibattante de 32 ans. Elle travaille dans une agence d’évènementiel parisienne qui a du succès puisque ces clients sont des grands constructeurs automobiles, des chaines d’hôtels et des entreprises de grande distribution. Notre héroïne n’a aucune envie de se caser semble-t-il, ni d’avoir des enfants. Elle recherche plutôt les hommes mariés, comme son patron, avec qui elle a fait plusieurs 5 à 7, jusqu’à ce qu’elle tombe sur Eugène, directeur de la publicité chez BMW, divorcé depuis 7 ans et père de deux ados de 11 et 15 ans, Chloé et Vincent. L’homme, a pourtant quitté son épouse pour une autre, porte encore le deuil de son mariage raté et sa culpabilité en bandoulière, ses enfants passent avant tout comme va très vite s’en apercevoir Mathilde. Notre héroïne, qui n’avait jusqu’alors aucune velléité de s’engager, tombe folle amoureuse et va devoir bientôt conjuger ses week-ends au pluriel et surtout à quatre. Tout se passerait bien si les enfants y mettaient du leur, mais ils n’ont qu’une idée en tête : garder leur père pour eux seuls et faire capoter leur belle histoire d’amour au plus vite.
Caroline de Bodinat s’empare d’un phénomène de société qui plait tant aux psy et aux médias : la famille recomposée. Elle porte un regard caustique teinté d’humour et d’une grande justesse sur une situation qui parfois se passe bien mais le plus souvent, plutôt mal. Rivalité entre l’ex-épouse, persuadée d’être irremplaçable, et la nouvelle, entre les enfants et leur belle-mère mais aussi jalousie de la belle-mère envers les enfants, toutes les situations sont ici passées au crible de manière plutôt savoureuse.
Dans un style enlevé et vif, l’auteure nous dépeint le quotidien d’un couple tout neuf qui doit apprendre à vivre à deux mais aussi à quatre chaque week-end. Entre partage du territoire et corvées, Mathilde, d’un naturel plutôt égocentrique, a l’impression d’être le dindon de la farce et surtout celle qui fait tous les efforts, sans avoir en retour aucune gratification ni remerciement. Et Eugène dans tout ça ? Il est pris entre quatre feux ! Il ne veut pas perdre Mathilde mais ses enfants lui manquent et ses dimanches soirs sont des soirs de déprime, il n’a donc aucune envie de les punir lorsqu’il les voie et demande à Mathilde de faire encore plus d’effort car il trouve tout de même la jeune femme plutôt gâtée et immature, ce qu’elle est parfois. Elle fait cependant preuve de beaucoup d’efforts et de persévérance pour plaire à Vincent et Mathilde et si ses stratagèmes pour y arriver se révèlent souvent désastreux, c’est elle aussi qui en paie le prix à chaque fois, on ne lui laisse rien passer, elle doit être parfaite et même si elle l’était, on le lui reprocherait sans doute aussi, pas simple d’être une belle-mère dans ses conditions !
L’auteure s’est servi de son vécu pour écrire ce roman et cela se sent, elle appuie là où ça fait mal et pointe du doigt toutes les pommes de discorde de cette famille pas si recomposée que cela. Marâtre est un roman réaliste et honnête, parfois cynique, qui se lit très vite avec des dialogues aux réparties bien senties et souvent drôles. Cependant, le roman n’apporte rien de nouveau sur ce sujet largement rebattu, et s’il m’a bien diverti, je n’en garderai pas un souvenir mémorable. Je retiens cependant le style de Caroline de Bodinat qui m’a beaucoup plu et je vous le conseille si le sujet vous intéresse ou que vous avez envie d’une lecture légère !
Lu dans le cadre du challenge La plume au féminin édition 2013 :
Pour une lecture détente, drôle et rapide, pourquoi pas ? Car autrement le sujet ne me botte pas plus que ça.
C’est exactement ça Natiora, c’est une lecture agréable et légère, parfois ça fait du bien !
Oh ça va me parler ça… j’avais lu des critiques il y a longtemps mais aucune qui me donne autant envie que la tienne maintenant : Cette fois je le note !
L’histoire ne sort pas des sentiers battus mais a le mérite d’être réaliste et le style de Caroline de Bodinat vaut la peine d’être lu !
Coucou ma belle,
Je passe mon tour pour celui-ci, je ne sais pas, il y a quelque chose qui me freine, mais je pourrais le prendre, pour me détendre, on ne sait jamais.
Merci pour ton avis.
Bisous
Coucou ma jolie, si le sujet ne t’intéresse pas, tu as entièrement raison de passer ton tour, il y a déjà tellement de romans à lire !
Je me souviens avoir passé un bon moment avec ce livre ! Je te rejoins sur le style particulier de Caroline de Bodinat ! 🙂
Moi aussi j’ai passé un bon moment, il se lit très vite et très bien. Je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à trouver du talent à Caroline de Bodinat 🙂
Je pense que c’est Un genre de livre de maman et parfois je me demande si j’arriverais à me Mettre à la place du personnage
On se sent davantage concernée lorsque l’on est déjà maman, je suis d’accord !
Pas très envie Bianca ! et puis je sélectionne en ce moment. Donc, ce titre ne sera pas noté aujourd’hui !
Tu as bien raison de sélectionner, c’est ce que je fais aussi 🙂
Je note ce titre pour mes futures lectures détentes 🙂
Il est très bien pour ça en effet Céline 🙂