Dans un château de la lointaine Styrie, au début du XIXe siècle, vit une jeune fille solitaire et maladive. Lorsque surgit d’un attelage accidenté près du vieux pont gothique la silhouette ravissante de Carmilla, une vie nouvelle commence pour l’héroïne. Une étrange maladie se répand dans la région, tandis qu’une inquiétante torpeur s’empare de celle qui bientôt ne peut plus résister à la séduction de Carmilla… Un amour ineffable grandit entre les deux créatures, la prédatrice et sa proie, associées à tout jamais » par la plus bizarre maladie qui eût affligé un être humain « . Métaphore implacable de l’amour interdit, Carmilla envoûte jusqu’à la dernière ligne… jusqu’à la dernière goutte de sang !
Lorsque l’on pense aux vampires, un nom et un auteur nous viennent immédiatement en tête : Dracula de Bram Stoker. Pourtant, avant ce roman culte, il y en eut un autre qui mettait en scène un vampire, au féminin, Carmilla de Joseph Sheridan Le Fanu. L’auteur irlandais publie en effet son roman en 1871, soit vingt-six ans avant celui de Stoker. Ce roman gothique me semblait de circonstance quelques jours avant Halloween et surtout avant de lire Dracula puisqu’il est précurseur et pionnier.
Le Fanu plante son roman dans un décor gothique à souhait, un château sombre autrichien, entouré de forêts et de ruines, à plusieurs miles du premier village. L’héroïne du récit, Laura, candide comme il se doit, incarne parfaitement l’héroïne gothique par excellence : orpheline de mère, elle vit de façon isolée avec son père et ses deux gouvernantes dans un immense château. Très craintive, elle reste traumatisée par une apparition ayant pour traits ceux d’une belle jeune fille, qui s’est glissée dans son lit alors qu’elle n’avait que six ans. La vie s’écoule lentement lorsqu’une berline fait irruption dans la cour du château de façon fracassante, laissant la jeune Carmilla évanouie. Sa mère, qui est très pressée, ne peut se permettre d’attendre que sa fille recouvre ses esprits et accepte qu’elle soit hébergée au château en attendant son retour. Son seul souhait, que ses hôtes ne cherchent pas à savoir son nom ni rien de sa famille. Laura, reconnait en Carmilla, la jeune fille de son apparition et en est aussitôt troublée. Carmilla, qui semble l’innocence même, va se révéler être un personnage énigmatique et dangereux, qui jure un amour éternel à Laura, qui, succombe à cet amour, pensant même que la jeune fille est en fait un prétendant qui aurait agi par ruse. La relation entre les deux jeunes femmes devient sensuelle et plutôt explicite, l’homosexualité féminine couve, venimeuse et exaltée.
Mais bientôt, un mal mystérieux va s’abattre sur le village et les victimes rapidement s’accumuler, ces pauvres hères semblent se vider de toute vie, comme par magie et portent deux blessures au niveau de la gorge. On chuchote que les vampires sont de retour. L’effroi s’empare des environs et peu à peu du château puisqu’une mystérieuse apparition attend la tombée de la nuit pour hurler à la mort. Cette bête sombre frôle les murs du château, semant la terreur. Que veut-elle ? Qui est-elle ?
L’auteur donne ici ses lettres de noblesse à la culture vampirique, un genre qui connait un vif succès ces dernières années. Le Fanu forge avec brio une atmosphère romantique, mystérieuse et envoûtante, pleine de sensualité, qui m’a beaucoup plu. Ce titre apparait novateur pour son époque car conter les amours de deux jeunes femmes en pleine époque victorienne, devait à coup sûr choquer les âmes bien pensantes, même sous couvert de fantastique. Je ne connaissais pas du tout l’histoire, je me suis laissée emporter et captiver par ce court roman, ne sachant pas si le dénouement offrirait une explication rationnelle ou se cantonnerait dans le registre du fantastique. Un classique agréable à lire, à découvrir absolument !
Lu dans le cadre des challenges God save the livre édition 2013, Challenge Victorien 2013, British mysteries, Irlande et Littérature irlandaise et Halloween :
Coucou,
Oh dis donc, rien que de voir la couverture, ça donne froid dans le dos 🙂
J’aime bien ce que tu penses de ce livre, je le note donc.
Je pense que cela pourrait me plaire.
Gros bisous et merci pour la découverte ma belle.
Bonne semaine
Coucou, la couverture est vraiment réussie et fait froid dans le dos en effet, j’ai du cacher le livre pendant ma lecture car mon fils cadet en avait peur ! Bisous ma belle et bonne semaine à toi aussi
Une lecture parfaite pour Halloween !
Je ne connaissais pas du tout ce titre mais je le note car ton avis me donne envie de le découvrir.
Bises
Oui, elle est de circonstance 🙂 bises Céline !
Oh oui, ce livre a secoué les bien pensants a plus d’un titre. On souligne aujourd’hui le vampirisme, mais l’homosexualité féminine dans un roman était encore plus osée.
De ce point de vue, ce roman est vraiment pionnier !
Une nouvelle que j’ai beaucoup aimé, un classique du genre !
Le classique a comme souvent du bon !
Un livre qui laisse un souvenir inoubliable ! Un de mes romans gothiques préférés 🙂
J’ai peu de lectures à mon actif en la matière mais je pense qu’elle me restera en tête aussi !
Eh oui, on pense toujours que c’est Stoker qui a amené le premier vampire mais il y en eu plusieurs avant lui ! J’aime beaucoup cette nouvelle !!
C’est pour cette raison que je voulais vraiment le lire avant Dracula et puis le vampire est aussi une femme, ce qui ne pouvait que m’intéresser !
Oh, je ne connaissais pas du tout mais c’est sûr que ça serait intéressant pour moi de le lire avant de lire Dracula!! 🙂
Je le crois aussi d’autant qu’il est tout petit et se lit très vite 🙂
Un bon souvenir de lecture. Je pense le relire un jour.
J’en ferai de même sans doute aussi
Un incontournable du genre, j’aime, il faudrait que je le relise un jour !
Ce texte fait l’unanimité en tout cas et c’est un incontournable en effet !
Bonjour,
J’en avais entendu parler, de ce livre qui fut avant « Dracula »… Si je lui tombe dessus, je le mords ! 😉
Tu dois lui faire les crocs c’est clair 🙂
Grrrrr ! 😀 Je vais planter mes crocs dedans et j’aurai l’air bien au magasin, moi…
Ça va être sanglant, pense bien à aiguiser tes dents 🙂
Je les lime, comme celles du cavalier sans tête dans « sleepy hollow » (encore un super film, tiens, un de mes préférés). 😈
Il faut absolument que je le lise ! Merci pour la découverte !!!
Il vaut le coup d’être lu et je suis contente de t’avoir donné envie !
Je ne connaissais pas, je viens de l’ajouter à ma wish list 🙂 Bises.
Oh oui, il le mérite ! Bises
J’avais beaucoup aimé, il est assez effrayant et se lit tout seul !
Il se lit tout seul et en peu de pages, nous sommes vraiment bien dans l’ambiance !
Ton billet donne très envie de lire cette nouvelle. Je vais la rajouter à ma liste de lectures. Biz
Je suis sûre qu’elle te plaira Claire. Bises
Excellent, je l’avais adoré aussi (mais ma lecture date un peu 😉
Il serait peut-être temps pour toi de le relire alors 😉 ?
Je devrais le relire, j’en conserve un excellent souvenir. Stoker a su s’inspirer de plusieurs textes courts pour créer son Dracula (il est assez intéressant de lire « Dracula’s guest » d’ailleurs en parallèle de Dracula). Je pense notamment à Byron et Polidori. D’autres auteurs ont mis le vampire à l’honneur au XIXe, mais sans doute le format long du roman de Stoker et le côté un peu sulfureux du roman ont contribué à faire son succès. Il faudrait que je me documente sur l’accueil de « Carmilla »… pour le coup, n’était-ce pas trop choquant à l’époque pour lui permettre de devenir aussi populaire que « Dracula » ? Bientôt je vais lire un livre universitaire sur le genre gothique, je devrais recroiser ces titres, voyons ce qu’on en dit…
Tu es bien versée dans la littérature gothique, je suis impressionnée ! je t’avoue que je méconnais totalement le sujet, alors merci pour ton commentaire très instructif !
Il faudrait que je lise ce classique du genre… bien que je ne suis pas vraiment fan des vampires, je n’ai pas trop aimé Dracula de Bram Stoker..
Je ne suis pas fan des vampires non plus et pourtant j’ai beaucoup aimé ce texte vraiment très réussi !
J’avais bien apprécié l’ambiance de ce château mais j’aimerais relire cette histoire, ça raviverait mes souvenirs de lecture.
C’est l’occasion où jamais de le relire, j’ai beaucoup aimé cette nouvelle, l’ambiance, l’héroïne, une belle lecture
Un classique du genre que j’avais vraiment apprécié. Il faut vraiment le découvrir.
Ah oui absolument et je suis contente de l’avoir présenté au moins pour cette raison, il faut lire ce livre !
Je ne savais pas que ce roman avait été écrit avant Dracula, que je voit comme beaucoup comme l’un es plus anciens livres de vampires et bien pas du tout, comme quoi ! Il me fait très envie, surtout pour le fait qu’il traite comme tu le dit d’homosexualité féminine, dans une époque où déjà les héroïnes féminines sont rares. Même si c’est à travers le fantastique ça a dut choquer !
Je le pensais aussi jusqu’à ce que j’achète Carmilla et lorsque j’ai lu la préface j’ai été très surprise et cela m’a convaincue de le lire avant Dracula !
[…] le plaisir de lire deux classiques très réussis, précurseurs, mais aussi très différents : Carmilla de Le Fanu qui met en scène une bien troublante vampire et Frankenstein de Mary Shelley qui […]
[…] Carmilla de Le Fanu […]
[…] les adultes : Carmilla de Le […]