Il était jeune, il était beau, il s appelait Bruno Sulak, et fut, au début des années 80, l’homme le plus recherché de France. Gentleman braqueur, il défraya la chronique judiciaire et séduisit tous ceux qui l’approchèrent, jusqu’au célèbre policier qui mit fin à cinq années de cavale effrénée. Adepte de la non-violence, il n’a jamais blessé personne, avait toujours deux balles à blanc dans son revolver au cas où on le forcerait à tirer. Généreux, épris de liberté, révolté par l’injustice, il se tint jusqu’au bout à son code d’honneur et ne dénonça jamais ses complices. Mais sa dernière incarcération à Fleury-Mérogis lui fut fatale : son ultime tentative d’évasion tourna à la tragédie et suscite encore la polémique.
Avant d’ouvrir ce roman, je n’avais jamais entendu parler de Bruno Sulak : sa vie son œuvre comme on dit m’étaient totalement inconnues. Gentleman cambrioleur plein de panache, né au milieu des années 50 en Algérie, il mourra 30 ans plus tard à la prison de Fleury-Mérogis dans des circonstances encore mystérieuses.
Le sujet je dois le dire ne m’intéressait guère bien que mes cojurées l’aient le plus souvent particulièrement apprécié et je pensais qu’il allait me tomber des mains. Que nenni : Philippe Janeada a réussi à me captiver pendant près de 500 pages, ce qui était loin d’être gagné ! J’ai été séduite par son style, son humour, ses anecdotes, ses nombreuses parenthèses et digressions, la tendresse qu’il a pour son sujet, tout m’a plu, même si ce roman biographique tourne parfois un peu trop à l’hagiographie à mon goût, tant Sulak n’a que des mérites et des qualités sous la plume de l’auteur.
Bruno Sulak était un homme beau, brillant et intelligent, qui s’ennuyait à l’école, il n’y fera pas de vieux yeux et après un engagement à la légion comme son père, il sera porté déserteur pour n’être pas rentré à temps de permission. Une vie de cavale va alors commencer, il doit changer d’identité et comme il n’a pas l’intention d’aller pointer au bureau, il se lance dans les braquages. Il faisait preuve d’un culot étonnant lors de ses braquages et ensuite de ses évasions.
Il s’attaque d’abord aux supermarchés du sud de la France puis monte en gamme et s’attaque aux bijouteries de la capitale. Il braque mais sans violence et sans tirer le moindre coup de feu mais même si l’homme est sympathique et rappelle Arsène Lupin, la police n’est tout de même pas décidée à le laisser agir impunément et il finit un beau jour par se faire attraper.
Philippe Jaenada nous immerge dans la vie de cet homme hors du commun, le replace dans le contexte de l’époque et le rend particulièrement vivant près de 30 ans après son décès.
Sulak va au-delà du simple roman, il s’agit plutôt ici d’une lettre d’amour de Jaenada à Bruno Sulak qui ne peut laisser indifférent. L’auteur est véritablement fasciné par son sujet, ce qui peut irriter ceux qui s’attendraient à plus d’impartialité. Je ne me suis en tout cas pas ennuyée une seconde et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire les frasques de Sulak et à découvrir ce personnage qu’il était.
Un récit très vivant et agréable à lire qui clôture en beauté la sélection roman pour le prix ELLE.
Lu dans le cadre du Grand prix ELLE des lectrices 2014 :
En effet j’aurais plutôt eu l’impression qu’il allait me tomber des mains à moi aussi mais ton avis me donne presque envie de le tenter… Je le note en attendant de voir si je franchirai le pas !
S’il n’y avait pas eu le prix ELLE je n’aurai jamais eu l’idée de le lire mais il m’a beaucoup plu, il fait même partie des livres que j’ai vraiment aimé dans les sélections et j’ai eu beaucoup de déceptions !
Un bon livre qui a eu de beaux honneurs…
Et c’est amplement mérité !
Bcp de critiques élogieuses mais je n’arrive pas à me décider…
Peut-être qu’un jour ça te dira qui sait ?
« Il était jeune, il était beau, il sentait bon le sable chaud, mon légionnaire » !! 😀
Voilà le genre de truc qui me botte, tiens !!!
Je me doutais bien que tu allais me laisser ce commentaire là 😉 Et ce roman a bien raison de te botter je pense qu’il te plaira car la plume de Jeanada est pleine d’humour, ce qui ne peut pas te laisser indifférente !
Avoue que tu m’as cherché, sur ce coup là ! 😉 Et j’étais au rendez-vous… Une plume pleine d’humour ?? Mais je signe de suite !
J’avoue j’avoue 🙂 Oui c’est plein d’humour, je pense que tu accrocherais bien !
Enfonce le coup…. vas-y !! 😀
Il y avait lieu de lire « le clou » et pas le « coup »…. 😦
C’est vrai qu’a priori, je ne me serais pas arrêté sur la quatrième de couverture mais tu as l’air d’avoir passé un bon moment 🙂
En effet, j’ai passé un très bon moment en sa compagnie 🙂
Belle chronique! J’ai déjà entendu parler de cet homme (en réalité, c’était lors d’un JT qui racontait un énième cambriolage à Paris et hop, le journaliste a dévié sur les cambrioleurs « du passé » qui n’utilisait pas la violence d’aujourd’hui), mais je ne savais pas qu’un livre était sorti à son sujet. Curieuse d’en savoir plus, et parce que tu donnes envie, je le note!
Merci Gwen et contente d’avoir suscité ton intérêt, j’espère qu’il te plaira le jour où tu le liras !
Je l’ai noté il y a plusieurs mois suite à un billet d’Alice de Books are my wonderland. Je ne désespère pas de mettre la main dessus, peut-être en brocante cet été 😉
Ta médiathèque ne l’a pas ?
Ni celle de ma ville, ni celle du boulot. Je vais essayer de le demander à la bibliothèque départementale, mais ça craint j’ai déjà demandé pleins de trucs lol comme Qui se souvient de Paula?
Je pensais que ce livre se vendait bien et qu’il intéressait les bibliothèques !
Malheureusement, on ne peut pas tout acheter (ce qui est aussi frustrant au boulot que dans sa vie privée!!)
Je suis heureuse de voir que tu as fini la sélection Elle en beauté. Ce livre me fait de l’oeil aussi…
Oui, je t’avoue que moi aussi j’en suis contente, après tous les flops…
« Un roman d’amour de Jaenada à Sulak » : c’est aussi comme ça que je l’ai ressenti. Comme toi, j’ai beaucoup accroché!
Nous avons donc une fois de plus le même avis Fleur 🙂
Je l’avais lu à sa sortie… formidable!
Je suis bien d’accord !
[…] ma note non plus, elle était salée ! Vous pouvez la lire ici. Les romans arrivés 2è et 3è sont Sulak et Petites scènes capitales, deux romans que j’avais beaucoup […]
[…] chez Fanny : La petite femelle de Philippe Jaenada dont j’avais adoré le précédent titre Sulak et je suis sûre que ce roman se révèlera passionnant lui […]