Octobre 1934. Assise sur un banc, noyée dans un immense couloir du Palais de justice de Paris, Violette Nozière, 19 ans, toute de noir vêtue, a les yeux perdus dans le vide. Elle attend que son procès reprenne et songe à ce qui l’a conduit ici. Celle que l’on surnomme alors « l’empoisonneuse de la rue de Madagascar » ou la « parricide monstrueuse » laisse ses pensées remonter le temps…
Issue d’un milieu populaire, Violette rêvait d’une autre existence. Mais, rétive au travail comme aux études, elle préférera la vie facile. Prostitution, fêtes, mais aussi mensonges à répétition, manipulation et vol de ses propres parents, jusqu’au point de non-retour : elle finit par les empoisonner.
Vous connaissez mon intérêt pour les années folles, aussi ce fait divers qui a secoué la France des années trente, et son procès retentissant ne pouvait que m’intéresser. Alléchée par la couverture qui est tout simplement sublime, je l’ai aussitôt emprunté à la médiathèque et aussitôt lu.
On peut remarquer que les faits divers de l’entre deux-guerre passionnent les scénaristes et les dessinateurs : après le très réussi Mauvais genre de Chloé Cruchaudet, Eddy Simon et Camille Benyamina nous racontent le parcours de Violette Nozière, condamnée à la peine de mort pour avoir empoisonné ses parents, son père n’y survivra pas. Jeune fille jolie, libre et fantasque, elle ne se satisfait pas du quotidien de petits français moyens que lui font vivre ses parents. Violette veut mener la belle vie et vivre dans l’opulence et le luxe.
Elle s’invente des parents richissimes, se prostitue mais ne gagne pas assez d’argent à son goût. Aussi, durant l’été 1933, cette jeune fille de 18 ans, décide de tuer ses parents pour empocher son héritage et mener une vie de rêve dans le sud avec son amant du moment, Jean Dabin, qui ne connaît d’elle que la vie qu’elle s’est inventée.
Hélas pour elle, sa mère survit à l’empoisonnement et accuse sa fille. Celle-ci tente de se dédouaner en accusant son père d’inceste, une accusation qui ne tient pas car le parcours de cette petite fille trop gâtée (papa et maman gobent tous ses mensonges), volage, frivole, inconséquente, manipulatrice et menteuse ne plaide pas en sa faveur.
Son procès en octobre 1934 fait les gros titres de la presse, tous les journaux se passionnent pour l’affaire et reviennent sur l’histoire de Violette Nozière, surnommée désormais « l’empoisonneuse de la rue de Madagascar ». Les journalistes ne se privent pas de revenir sur ses nombreux mensonges, ses manipulations, sa vie libre et pour le moins dissolue pour l’époque, et ses amants. Des chansons lui sont même consacrées. Et les surréalistes vont s’emparer eux aussi de cette histoire, plaidant en faveur de la parricide. Violette sera condamnée au terme de son procès à être guillotinée mais bénéficiera de la grâce du président Lebrun et passera une dizaine d’années dans un couvent.
Au-delà de ce fait divers tragique, ce roman graphique très réussi, est un bel hommage aux années 30 : le scénariste Eddy Simon connaît fort bien l’époque et nous propose un scénario passionnant et la dessinatrice Camille Benyamina nous livre des planches tout simplement sublimes. Elle sait croquer à merveille l’ambiance, la mode et les couleurs des années 30, j’ai été éblouie par son travail et je n’ai qu’une envie : acheter cette bd pour pouvoir la relire à loisir.
Le récit est prolongé par une postface de 8 pages illustrées de photos d’archives nous apprenant ce que devient Violette Nozière, une fois sa peine achevée.
Si vous aimez cette époque, je vous conseille vivement Violette Nozière vilaine chérie, c’est un gros coup de cœur en ce qui me concerne.
Comme tu t’en doutes, elle me tente énormément ! J’espère la trouver à la médiathèque de ma ville très prochainement ! 🙂
Je l’espère pour toi, cette bd est d’une beauté !!
Je ne connaissais pas, et tu me donnes bien envie ! Les années folles sont si particulières… Je n’ai pas encore lu « Mauvais genre » non plus, décidément!
Je te conseille Mauvais genre aussi même si le thème et le graphisme sont très différents mais j’ai préféré Violette 😉
Merci pour ce livre alléchant, en plus il rentre dans un de mes challenges alors je prends !
(ps : tu as eu mes commentaires dans ton article sur somerset ?)
Toi qui aime bien la justice et les procès, c’est une bd de circonstance même si le procès ne tient pas toute la place
Merci beaucoup pour cet avis. Je note immédiatement cette BD.
J’espère qu’elle te plaira autant qu’à moi Lydie !
Oh je ne connaissais pas mais vu ton avis enthousiaste, je crois que je vais craquer très bientôt !
Oh quelle responsabilité tu me fais porter Sybille, j’espère que tu vas l’aimer !
Je crois aussi que je vais me laisser tenter ! Rien que la couverture est magnifique !
Le reste est à l’avenant, cette bd est sublime !
C’est une bande dessinée que j’ai découverte il y’a peu (deux mois) et adorée. Notamment pour les illustrations tout bonnement magnifiques.
Le scénario se révèle aussi très intéressant. D’autant plus que je ne connaissais pas ce fait divers.
Cette bd est une belle réussite à tous points de vue, j’ai adoré !
Là, tu m’intéresses !! 😉
Je pense que cette bd devrait te plaire 😉
Vas-y, tente-moi !!!! 😀
Tu me donnes envie de lire cette BD que je découvre! J’ai vu le film avec Isabelle Huppert il y a longtemps et je connais déjà l’histoire.
Je n’ai pas vu le film avec Isabelle Huppert mais cette bd est vraiment magnifique et très réussie !
[…] aime, on n’aime pas? Allez donc voir par là Des livres, des livres! BD Gest Soupe de […]
[…] certainement deviné à sa jolie couverture signée Camille Benyamina dont j’avais adoré Violette Nozière vilaine chérie. Le second, Deux sœurs un destin tome 1 La trahison de Maya Snow m’emmènera jusqu’en […]
[…] Ferdjoukh que je n’ai pas lu d’ailleurs, cette bd a l’air aussi sublime que Violette Nozière vilaine chérie que j’avais beaucoup aimé l’an […]
[…] le talentueux duo Eddy Simon et Camilla Benyamina qui s’y colle. La paire m’avait séduite avec Violette Nozières vilaine chérie, en serait-il de même ici ? Je dois dire que non même si ma lecture fut agréable, j’ai pris […]