Débauche de mélodies, de parfums et de costumes, Caresser le velours ressuscite, dans la meilleure tradition picaresque, les dernières années de l’Angleterre victorienne. C’est le récit, tout à la fois érotique et historique, des aventures de Nancy, une jeune provinciale vendeuse d’huîtres dans un petit port sur la côte du Kent, dont le sort bascule lorsqu’elle tombe amoureuse d’une chanteuse de music-hall aux allures de dandy. Quand cette dernière, la troublante Kitty Butler, décroche un rôle à Londres, Nancy la suit comme habilleuse et amante secrète. Bientôt la petite écaillère enfile aussi un pantalon et le duo de faux hommes devient célèbre sur les sènes du West End. Mais Kitty finit par trahir sa compagne qui, le coeur brisé, balade seule par les rues son existence androgyne, non sans poursuivre son éducation sentimentale. Elle hante alors le demi-monde de Soho et, de garçons de passe, devient fille entretenue.
Nancy est une jeune écaillère de 18 ans qui vit avec sa famille à Whitsable, une commune du bord de mer célèbre pour ses huitres. Toute la journée, ses ritournelles emplissent le restaurant de ses parents car la jeune fille a un joli brin de voix et elle aime fredonner des airs. Le soir venu, elle prend le train direction Le Palace, le music-hall de Canterbury. C’est là que son destin bascule lorsqu’elle voit en scène Kitty Butler, une jeune femme travestie en homme qui y donne un tour de chant. Coup de foudre immédiat pour Nancy, qui, éperdue d’amour pour la chanteuse, revient soir après soir, contempler son idole.
La vedette va alors entrer en contact avec Nancy et une amitié nait entre elle jusqu’au jour où Kitty est appelée à chanter à Londres. Les deux amies quittent la province sans l’ombre d’un regret pour mener la vie de bohème dans le West End de Londres et demande à Nancy de devenir son habilleuse. Kitty et Nancy partagent alors une petite chambre dans une pension de famille qui abrite d’autres artistes de music-hall, et surtout le même lit. Nancy pense que l’objet de son coeur n’a que de l’amitié pour elle jusqu’au jour où Kitty lui avouera elle aussi son amour. Mais si Nancy accepte d’être une gougnotte, Kitty nie son homosexualité et vit dans l’angoisse que quiconque ne découvre son secret.
J’avais eu un énorme coup de coeur pour Du bout des doigts, le troisième roman de Sarah Waters et il était temps d’extraire son tout premier Caresser le velours qui dormait dans ma PAL depuis des années, c’est désormais chose faite et si ce titre n’est pas un coup de cœur, il m’a tout de même bien captivée.
A travers ce roman saphique et militant, Sarah Waters nous conte la trajectoire d’une petite ingénue de province, Nancy, promise à un avenir on ne peut plus banal, celui d’épouse et de mère, et qui va connaître un tout autre sort. De travestie et vedette du music-hall à femme entretenue en passant par son initiation aux plaisirs saphiques, tout nous est révélé à travers trois parties plutôt intenses, qui représentent les trois vies successives de cette héroïne androgyne qui aime se travestir en homme et qui n’a pas honte de coucher avec des femmes.
Si l’homosexualité masculine était passible de prison, le lesbianisme était mieux accepté même si en 1889, année où commence le récit, la société victorienne est pleine de carcans et de pudibonderie, à condition bien sûr qu’il reste caché dans les alcôves ou les cercles saphiques.
Érotique aussi, ce roman l’est assurément, l’auteure n’hésite pas à utiliser des mots crus et à mettre en scène ses héroïnes dans des scènes de sexe débridé, surtout dans sa seconde partie, ce qui m’a beaucoup rappelé les romans érotiques des 17è et 18è siècles, notamment ceux d’Andréa de Nerciat, où l’homosexualité féminine et ses joujoux étaient particulièrement mis en valeur.
L’histoire envoûtante et engagée de Nancy est bien construite, elle est aussi pleine de rebondissements et j’ai passé un bon moment en compagnie des protagonistes de ce livre un brin sulfureux mais riche d’enseignements.
Lu en lecture commune avec Mina et Requiempouruneabsinthe dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :
[…] de Rome de Kate Quinn (410 pages) – La coupe d’or de Belva Plain (632 pages) – Caresser le velours de Sarah Waters (591 […]
je l’ai lu il y a très longtemps mais j’avais adoré ce roman!! Du bout des doigts m’a également beaucoup plu, mais j’ai moins accroché avec les autres livres de Sarah Waters
Il me reste Affinités dans ma PAL, espérons qu’il soit à la hauteur !
Je pense plutôt commencer par Du bout des doigts vu que ce fut un coup de coeur pour toi mais je note aussi celui-ci !
Du bout des doigts est un bon choix, c’est un excellent roman, il te plaira !
Un auteur dont je n’ai jamais entendu parler à découvrir absolument !
Je pense que c’est une romancière à découvrir en effet Lydie, je te conseille Du bout des doigts pour commencer 😉
Héhéhé… non, pas d’ajout, sinon, je devrai mourir à 185 ans !
C’est un bel objectif, tu vas battre tous les records de longévité 😉
Je le pense aussi ! 😀
J’avais lu du Bout des doigts de l’auteure et j’avais beaucoup aimé ! Je tenterai bien celui-ci !
Je trouve personnellement Du bout des doigts meilleur mais celui-ci est bon également, si le sujet te tente, n’hésite pas !
J’ai lu « Affinités » de cette auteur et j’avais beaucoup aimé, donc pourquoi pas. D’autant plus que ton avis donne envie !
J’ai Affinités dans ma PAL 😉 Contente de t’avoir donné envie avec ce titre, c’est un très bon roman
Je suis contente de voir que tu finis septembre sur un livre qui t’a vraiment plu. J’ai hâte de savoir ton avis sur affinités. Je pense qu’il te plaira.
Oui, le mois de septembre a mieux terminé qu’il n’avait commencé, heureusement !
J’avais également adoré « Du bout des doigts »! J’ai encore deux romans de Sarah Waters dans ma PAL. Celui-ci n’en fait pas partie mais tu me tentes beaucoup 🙂
Du bout des doigts est vraiment un roman génial, on ne peut qu’avoir envie de lire les autres romans de Sarah Waters après et celui-ci ne m’a pas déçu !
C’est aussi une romancière que j’apprécie beaucoup. Les adaptations BBC ne sont pas mal non plus 🙂
Je ne les ai pas vus mais si j’en ai l’occasion je les regarderai avec plaisir du coup !
[…] Caresser le velours de Sarah Waters (591 pages) […]
J’ai surtout lu ta conclusion car ce roman est dans ma PAL et je préfère garder un peu de mystère, mais ton avis me conforte dans mon envie de le lire !
Il devrait te plaire George même si je l’ai moins aimé que Du bout des doigts !
[…] belle brique de 700 pages tout de même chez Denoël, qui je l’espère, me plaira tout autant que Caresser le velours et Du bout des […]
[…] critique […]