Lu dans le cadre du challenge Première guerre mondiale :
La Première Guerre mondiale vide une petite île bretonne de ses hommes. Il ne reste plus que les enfants, les vieux et les femmes… et Maël. Malgré ses envies de défendre la patrie, il n’est pas mobilisé, car il a un pied-bot. Il devient le seul homme, jeune et vigoureux, de l’île… A sa façon, il participe à l’effort de guerre en distribuant le courrier aux habitants, des femmes essentiellement… Celui que toutes ignoraient découvre ainsi tous leurs secrets…
2 août 1914 l’heure de la mobilisation a sonné. Aux quatre coins du pays, les cloches retentissent et les maires annoncent aux populations que les hommes de 20 à 50 doivent partir dès le lendemain, faire leur devoir pour la patrie.
Partout, même dans cette petite île du Morbihan qui semble pourtant oubliée du continent en temps normal, seuls restent les femmes, les enfants et les vieillards. Restent aussi ceux dont la guerre ne veut pas : les idiots du village et les handicapés.
Maël est de ceux-là, lui et son pied-bot resteront sur l’île. Et lui qui jusqu’ici était vu comme le demeuré, le mal aimé, celui qui n’a pas d’amis, et dont le regard des femmes ne jamais se pose, va devenir l’objet de toutes les attentions, de tous les fantasmes.
Seul à savoir se servir d’un vélo, voilà Maël est promu facteur, facteur pour femmes, celui qui apporte le courrier des hommes partis au front et plus si affinités.
Une bande dessinée ayant pour décor une île du Morbihan pendant la première guerre mondiale ? Comment résister ? J’avais repéré ce titre dans ma librairie favorite et l’avais aussitôt ajouté à ma WL, séduite par le thème et les illustrations et je ressors de ma lecture totalement sous le charme de cette histoire.
Le scénario de Didier Quella-Guyot s’inspire d’un fait réel et clairement l’auteur connaît bien cette région de Bretagne qui est la mienne et l’époque qu’il nous raconte ici et qui participent à la reconstitution historique : le tocsin, l’ordre de mobilisation, l’exactitude des dates, les quelques phrases en breton du pays vannetais, les références précises à la guerre lointaine (chemin des dames, les tranchées, Anastasie pour évoquer la censure des lettres des soldats…).
Les planches signées Sébastien Morice sont tout simplement magnifiques et rappellent les peintures bretonnes de Gauguin. Les couleurs choisies rendement merveilleusement hommage aux îles du Morbihan et c’est un vrai plaisir de les parcourir tant le rendu des paysages, de la faune et de la flore, est bien fait.
J’ai aimé l’histoire de cette revanche d’un laissé pour compte, qui certes n’est pas très honnête avec ses femmes, puisqu’elles sont toutes persuadées d’être la seule et unique, mais en même temps il leur donne ce qu’elles veulent, c’est-à-dire, un homme qui les regarde, les touche et partage leur lit.
On voit Maël évoluer tout au long de la guerre, d’un jeune naïf peu gâté par la nature et victime d’un père violent à un homme qui gagne en assurance mais qui finit par devenir un manipulateur.
En contrepoint de cette histoire principale, le récit se teinte peu à peu des horreurs de la guerre qui surgissent dans les courriers des hommes censurés par Anastasie mais aussi par le facteur.
Didier Quelle-Guyot et Sébastien Morice racontent une histoire finalement très humaine, celle d’hommes et de femmes mis à rude épreuve en temps de guerre. Un titre très touchant et qui n’est pas si léger qu’on pourrait le croire de prime abord.
J’avais vraiment bien aimé le scénario, les illustrations et les couleurs. Une bonne BD….
Une bonne bd en effet !
Cool… A lire aussi « la main coupée » de Blaise Cendras, « au revoir là haut » de Lemaître, … Belle journée
Au revoir là haut est dans ma pal !
Cette BD me faisait déjà envie quand tu l’avais présentée pour la première fois… Là d’autant plus !
Ravie de t’avoir convaincue !
Une BD que j’avais déjà repéré ;0) Bon, déjà pour la Bretagne (non négligeable le décor :0) et pour l’histoire aussi. Pour le dessin un peu moins… Bonne semaine Bianca
Non négligeable comme décor en effet ! Bonne semaine à toi aussi
Une BD que j’ai vraiment beaucoup aimé : pour l’histoire (la petite et la grande) et pour le dessin, la mise en couleurs et en lumière. Superbe.
Nous sommes du même avis !!
C’est une BD qui me tentait beaucoup. Après un tel billet, j’espère bien pouvoir la lire !
Je l’espère aussi !
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