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Les petites filles – Julie Ewa

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

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Bénévole dans une association qui s’occupe d’enfants, Lina est partie poursuivre ses études à Mou di en Chine. Thomas, lui, enquête pour une ONG sur les disparitions d’enfants (principalement des petites filles) qui sévissent depuis des décennies dans cette région reculée. La jeune femme accepte de lui servir d’espionne sur place où elle découvre vite les ravages de la politique de l’enfant unique. Mais ses questions vont semer le trouble dans le village. Quand un mystérieux assassin se met à éliminer un à un tous ceux qui semblaient savoir quelque chose, elle comprend que le piège est en train de se refermer sur elle… Réseaux d’adoption clandestins, mafias chinoises, trafics d’organes, prostitution… oscillant entre passé et présent, un thriller dépaysant, remarquablement documenté, qui nous conduit au coeur d’une Chine cynique et corrompue où la vie d’une petite fille ne vaut que par ce qu’elle peut rapporter.

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Septembre 1991, Mou di, en Chine, Li-Li Dai vient une fois de plus de mettre au monde une fille, c’est son quatrième enfant et sa quatrième fille. Sa belle-mère l’injurie et lui crache sa haine au visage : encore neuf mois de perdu pour l’aïeule qui ne veut qu’un petit-fils. La petite fille, viable, va être étouffée sans remord par Mme Dai, malgré les suppliques et les cris de la jeune maman inconsolable.

Sun Tang, son amie et voisine, est enceinte de huit mois, bientôt ce sera à elle de mettre au monde son deuxième enfant. Déjà maman d’une fille de six ans, Chi-Ni, non déclarée car son mari Lu-Pan espère un fils, elle tente de montrer à sa fille qu’elle peut être fière d’être fille dans un pays où la politique de l’enfant unique fait des ravages et où les filles sont tuées inexorablement.

Quelques jours plus tard, Chi-Ni ne revient pas du temple bouddhiste alors que l’heure de son retour est dépassée depuis longtemps. Sun se rend sur place et Yao-Chi, le moine chargé de son instruction, lui révèle que l’enfant est parti depuis des heures.

Sun va alors se mettre en quête de sa fille et découvrir un vaste réseau qui achète les petites filles. Pourquoi alors que des millions de petites filles sont liquidées sans l’ombre d’un remords ?

Juillet 2013, Lina est étudiante en chinois et bénévole dans une association qui s’occupe d’enfants, elle va distraire et faire la lecture aux enfants hospitalisés plusieurs heures par semaine. Encore traumatisée par le suicide de sa mère plusieurs années auparavant, elle s’envole pour la Chine afin de parfaire sa formation.

Lorsqu’elle arrive à l’aéroport de Canton, Thomas l’aborde. Ce français enquête pour une ONG sur des disparitions d’enfants, principalement de petites filles, et lui demande de l’aide. Lina accepte de séjourner à Mou di et d’enquêter discrètement…

Deux récits (celui de Sun et celui de Lina), deux époques (1991 et 2013), vont se croiser et s’entrecroiser tout au long du récit et nous dévoiler peu à peu l’horreur du concept de l’enfant unique qui va pousser des millions de parents à génocider leurs petites filles ou à les vendre.

Les chapitres, de quelques pages seulement, se succèdent à un rythme soutenu et j’ai trouvé le procédé véritablement addictif, j’avoue que je préfère les chapitres courts aux longs, j’ai l’impression d’avancer plus vite et je trouve que ça imprime au récit une grande vitalité.

Julie Ewa connaît manifestement son sujet et la culture chinoise très bien et emmène le lecteur sur un sentier parsemé de fausses pistes et jusqu’au bout, on tremble pour la petite Chi-Ni et pour les petites filles arrachées à leurs familles, on espère qu’elles sont bien traitées et qu’elles ont eu un avenir meilleur dans de riches familles américaines, jusqu’à la chute finale, glaçante.

L’auteure nous propose un thriller efficace, très bien maitrisé et littéralement passionnant bien que le sujet soit proprement horrible, addictif aussi, difficile de le lâcher tant Julie Ewa nous embarque avec elle dans l‘Empire du milieu.

C’est un roman qui m’a prise aux tripes, en tant que femme et en tant que maman, il m’a fait passé par plein d’émotions différentes et je défie quiconque de rester insensible à ce récit très fort.

Non, le sort de ces Petites Filles ne laisse aucun répit et l’auteure ne nous épargnera rien, ce qui fait de ce roman, un roman effrayant, bouleversant et marquant, je ne suis pas prête d’oublier le destin de ces petites filles. Quant au dénouement, il m’a mis K.O debout, littéralement parlant.

Merci à Aurore et aux éditions Albin Michel pour cette lecture instructive et passionnante, j’ai adoré et c’est mon premier coup de cœur de l’année !

 

 

19 commentaires sur “Les petites filles – Julie Ewa

  1. Tu sais faire envie, coquine ! Mais je ne note pas, trop de retard, dans ma PAL, mes SP (et dix fois moins que toi), et en PLUS, un pavé, haaaaan ! 😆

  2. Dis donc, quel billet! Comment résister après? Je vais le réserver illico demain à la médiathèque où je travaille!
    J’espère partager le même coup de cœur que toi!

  3. Comment ne pas avoir envie de le lire après un tel billet ? Je le note évidemment en espérant le trouver à la bibliothèque !

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