Venise, automne 1732. Les uns après les autres, des acteurs de la Commedia dell’arte disparaissent en pleine représentation. Pour Zorzi Baffo, le chef de la police criminelle, ce nouveau mystère pourrait être lié au destin tragique d’une jeune comédienne de passage dans la ville. Egaré dans les arcanes des scènes et des coulisses vénitiennes, l’enquêteur fait appel à Carlo Goldoni, dramaturge en pleine gloire, qui fut autrefois son adjoint à la chancellerie criminelle. La découverte d’un théâtre clandestin d’un genre très particulier précipite les deux hommes au cœur d’une affaire plus sombre encore…
Automne 1732, Luca Grisotti, un plumitif vénitien, est le traducteur attitré de Voltaire mais aussi le confidente de Zorzi Baffo, le chef de la police criminelle de la Sérénissime. L’écrivain lui apprend que le marquis Brighelli a été enlevé.
Baffo s’étonne qu’il n’ait pas eu vent de l’enlèvement d’un marquis et rejoint ses hommes afin d’en avoir le cœur net. En interrogeant ses confidente, il se rend compte que le Brighelli en question est un rôle et l’homme enlevé, son interprête.
Le lendemain, un autre acteur de la Comedia dell’arte se volatilise. Ses deux crimes ne sont pas revendiqués et aucune rançon demandée aux théâtres concernés. Pourquoi s’en prendre à ses comédiens ? D’autant que le coupable prévient Baffo qu’un troisième comédien va subir le même sort.
Pendant ce temps-là, à Pise, Carlo Goldoni, peaufine sa toute dernière pièce : Le tricheur, après avoir été victime d’un tricheur justement et d’une bastonnade. Il regagne sa chère Venise et retrouve son ancien chef, Zorzi Baffo qui lui demande une fois de plus son aide.
Troisième volet des enquêtes de Goldoni, La cité des loges, fut pour moi un vrai bonheur de lecture et je compte bien me procurer les deux premiers opus très vite. Il faut dire que ce genre de roman a tout pour me plaire : un policier historique qui a pour cadre Venise au 18è siècle avec, cerise sur le gâteau, Carlo Goldoni, l’un de mes auteurs dramatiques préférés, que demander de plus ?
Goldoni est auteur que j’ai beaucoup pratiqué, j’ai lu ses mémoires et un très grand nombre de ses pièces. Ce précurseur, c’est lui qui fait abandonner ses masques aux comédiens vénitiens, fait partie de mon panthéon littéraire et j’ai été ravie de le retrouver ici.
Outre Goldoni, Thierry Maugenest fait revivre sous sa plume le chef de la Quarantia criminale, un séducteur, Zorzi Baffo, auteur de poèmes libertins qui a lui aussi réellement existé. Nous marchons donc dans les pas de nos deux héros dans les ruelles et sur les ponts de Venise, une ville que j’aime et où j’adorerai retourner.
J’ai dévoré ce roman, lu avec délice et gourmandise, tant pour son cadre historique que pour son histoire qui m’a fois tient bien la route même si j’avais trouvé le coupable avant notre duo d’enquêteurs.
J’ai bien aimé la plume de l’auteur et j’ai trouvé habile sa construction qui insère au récit policier des morceaux de pièces de théâtre de Goldoni puisque nous assistons aux répétitions et aux représentations pendant lesquelles le 3è comédien menacé d’enlèvement est surveillé comme le lait sur le feu.
Si vous aimez Venise, le libertinage du 18è siècle, les romans et polars historiques, ce troisième opus des enquêtes de Goldoni vous plaira autant qu’à moi.
Merci à Aurore et aux éditions Albin Michel pour cette incursion vénitienne, j’ai adoré !
Ça me rappelle beaucoup, dans l’idée, le film d’Etienne Perier, Rouge Venise, sorti en 1988. On y retrouve un Goldoni jeune qui tente de monter sa première pièce et qui se retrouve avec des meurtres autour de lui, et est donc soupçonné par la police. j’avais adoré ce film. Du coup, ce livre me tente beaucoup! je ne connaissais pas du tout.
Et bien moi je ne connais pas le film du tout, je vais essayer de le voir, merci !