Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :
1980, un château au nord de la Catalogne. Une vieille femme s’apprête à mourir, les miroirs de sa chambre recouverts de voiles. Car Gala, née en Russie en 1894, n’est pas prête à affronter l’outrage du temps. Elle préfère revisiter sa vie : son enfance solitaire dans la haute société russe, son séjour dans un sanatorium et sa rencontre fulgurante avec le jeune Paul Éluard, leur correspondance enflammée, la grossesse chaotique, les amours débridées, le cercle des surréalistes, les fêtes, les premiers orages, la décision qu’elle prendra de rendre à Paul sa liberté. Et Salvador Dalí, celui qu’elle pressent comme le plus grand peintre du siècle, qu’elle épousera en 1952 et pour qui elle sera tout – son agent, son épouse et sa source intarissable d’inspiration.
1980 château de Pubol. Cécile Eluard attend devant les grilles de la propriété, elle souhaite voir sa mère Gala, mais celle-ci, qui n’a jamais eu l’instinct maternel, l’a rayé de sa vie bien des années auparavant. Elle refusera une fois de plus de croiser le regard de sa fille.
1912 Elena Ivanovna Diakonova a quitté Kazan pour le sanatorium de Clavadel à Davos afin d’y soigner sa tuberculose. Ce séjour va bouleverser sa vie car son chemin va croiser celui de Paul Eluard, venu soigner sa tuberculose lui aussi.
Au moment de se quitter, ils se jurent un amour éternel et une fois rentrée en Russie, la future Gala n’aura de cesse d’entretenir la flamme à travers ses lettres car elle n’a qu’une idée en tête, se faire épouser par le futur poète.
Passionnée d’astrologie, elle sait que son avenir sera grand et bien loin de sa Russie natale. Elle finit par l’épouser en 1917 et tentera de le propulser à la tête du courant des surréalistes, en vain.
Au bout de quelques années, la jeune femme est lasse du poète et finit par jeter son dévolu sur Max Ernst puis sur Salvador Dali…
Comme vous le savez peut-être, j’ai une fascination certaine pour la figure de la muse, qui, par son tempérament, sa beauté, son talent, son magnétisme, a subjugué des génies, et permis, favorisé, accompagné la création de très grandes œuvres picturales et photographiques notamment.
J’avais beaucoup aimé l’an dernier La vie rêve de Gabrielle consacrée à Gabrielle Renard, muse des Renoir père et fils, deux artistes que j’affectionne. Bien que n’ayant pas d’intérêt particulier pour Paul Eluard et Salvador Dali, j’étais néanmoins intriguée par Gala, leur épouse respective, et j’ai donc plongé tête baissée dans Gala-Dali.
Cette biographie romancée signée Carmen Domingo se penche sur l’une des femmes les plus charismatiques, les plus importantes et pourtant les plus mystérieuses de l’aventure culturelle du XXe siècle.
Gala était avant tout une femme libre, cet aspect-là de sa personnalité m’a beaucoup plu. Affranchie des codes et convenances de son époque, elle n’aura jamais peur de choquer pour mener la vie qu’elle souhaite, multipliant les amants qu’elle jettera après usage.
Ceci mis à part, cette femme est un concentré de tout ce que je n’aime pas : totalement égocentrique, elle ne va pas hésiter à se servir de l’amour que Paul Eluard lui porte pour le plumer à son profit et à celui de Max Ernst et Salvador Dali.
Narcissique, elle ne cessera d’être amoureuse d’elle-même, de se vouer un culte et refusera de se voir vieillir.
Ayant manqué d’argent pendant une grande partie de sa vie, elle se révèle pingre et toujours prête à vivre aux crochets des autres même lorsqu’elle aura connu la fortune avec Salvador Dali.
Quant à sa haine pour sa fille, j’avoue qu’il m’est impossible de la concevoir même si je peux comprendre qu’on ne puisse avoir l’instinct maternel et que l’époque ne permettait pas de contrôler sa fécondité comme on peut le faire aujourd’hui.
Au-delà de Gala (que je n’ai pas aimé vous l’aurez compris), j’ai apprécié le contexte et notamment toute la période où elle est aux côtés de Paul Eluard que j’ai trouvé très attachant et à l’exact opposé de celle qui restera le grand amour de sa vie, acceptant les ménages à trois avec Ernst et Dali, par crainte de la perdre, en vain.
Gala, femme de tête vénale, va finir par quitter le poète pour Dali, encore inconnu. Elle sera à la fois sa femme, sa mère, son attachée de presse, son mentor, son agent. Dali apparaît ici comme un enfant, incapable de prendre une décision seule, de se confronter au réel, et pendant plusieurs décennies, incapable de vivre sans sa muse.
Ce drôle de mariage, apparemment jamais consommé, conviendra à Gala, femme glaçante et calculatrice, qui lui permettra d’obtenir un certain statut international.
Si vous vous intéressez à Paul Eluard, à Salvador Dali ou à Gala, je ne peux que vous recommander Gala-Dali, une biographie romancée absolument passionnante.
Un grand merci à Anne et aux Editions Presse de la Cité pour ce portrait de femme !
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J’ai lu Une vie de Gala de Dominique Bona, un beaux livre avec illustrations, une biographie très intéressante qui contait la vie de cette muse de deux artistes !
Les biographies de cette auteure sont réputées, il faudrait que je tente !
Cet ouvrage pourrait me plaire, je ne connais (presque) rien sur Dali, mais j’aime lire et découvrir des histoires d’amour.
Il devrait te plaire alors 😉
[…] à St Petersbourg, obligée de fuir la révolution bolchevik. Changement d’époque avec Gala-Dali le roman d’un amour surréaliste de Carmen Domingo qui nous raconte la vie on ne peut plus romanesque de Gala, tour à tour épouse […]
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