Plusieurs biographies racontent cette femme et auteure hors norme qu’est Colette (1893-1954). Ce sont ses années d’apprentissage qui sont relatées ici, de son mariage, à l’âge de 20 ans, jusqu’à son divorce. « On ne meurt que du premier homme », écrira-t-elle en 1909. Mais cette mort peut être un nouveau commencement, et celle qui signera « Colette » à partir de 1910 est bien cette femme qui ouvre progressivement les yeux sur sa condition de femme écrivain exploitée et d’épouse bafouée, et qui va s’émanciper, avec quel talent !, par l’écriture. Incroyablement complexe, puissamment déterminée, véritablement douée, Colette interpelle par sa capacité à réinventer sa vie et à s’affirmer comme un être libre.
Sidonie-Gabrielle Colette se marie en 1893 avec Henry Gauthier Villars dit Willy. Ecrivain et journaliste mondain, Willy introduit sa jeune épouse à la vie trépidante de la ville lumière et l’incite à écrire ses premiers romans, la série des Claudine, qui connaît aussitôt un succès retentissant, qui va leur permettre de mener grand train.
Mais cet homme brillant est également un homme à femmes notoire, et pour Colette, jeune femme amoureuse de son mari, la désillusion est terrible et va la pousser dans d’autres bras…
J’avais beaucoup aimé Jeune fille en Dior lu il y a quelques années de cela, et lorsque Les apprentissages de Colette ont paru, j’ai couru l’acheter pour le laisser croupir dans ma PAL pendant deux ans, shame on me !
Dans ce roman graphique, Annie Goetzinger, raconte admirablement cette période d’apprentissage de Colette, qui démarre en 1893 pour s’achever trente ans plus tard : de son mariage avec Willy à son divorce avec son second mari et père de sa fille unique Bel Gazou, le baron Henry de Jouvenal.
Pendant cette période formatrice, Colette va peu à peu s’affirmer, s’approprier sa vie, pour la modeler selon ses envies, tant pis si elle choque, tant pis si elle se met au banc de la bonne société.
Ses premiers ouvrages, signés par son mari, furent des succès en librairie. A une époque où le machisme régnait, cette jeune provinciale très naïve, arrivée à Paris dans le sillage de son mari Willy va peu à peu s’émanciper et prendre des libertés au niveau littéraire, théâtral et photographique.
Dès le début du XXè siècle, elle maitrisait les bases du marketing actuel, sa série Claudine a tellement marqué son époque, qu’il existait beaucoup de produits dérivés, dont les fameux cols Claudine.
Présente dans plusieurs domaines artistiques, elle a révolutionné ces derniers en y apportant sa touche d’audace et de liberté. Malgré une vie ponctuée de nombreux rebondissements, Colette ne cessa jamais d’innover.
Cette femme libre va être tour à tour romancière, journaliste ou danseuse nue, aimer des hommes et des femmes, provoquer des scandales terribles avant d’être reconnue comme une écrivaine majeure de la première moitié du XXè siècle.
J’aime beaucoup les écrits de Colette mais aussi sa personnalité fantasque, je trouve qu’elle avait une audace folle d’entreprendre tout ce qu’elle a entrepris aussi bien dans sa vie privée qu’en tant qu’artiste.
Annie Goetzinger signe ici un roman graphique très réussi. En une centaine de pages et autant de dessins merveilleusement croqués et coloriés, elle nous conte avec talent la vie de Colette, ses combats, ses amours, ses joies et ses peines.
Les dessins d’Annie Goetzinger sont réellement magnifiques et nous plongent totalement dans la vie tourbillonnante de cette grande écrivaine, un hommage très réussi que je vous conseille si vous vous intéressez à cette époque et à Colette.
Je l’avais repérée à sa sortie, j’ai très envie de m’y plonger !
J’espère que tu auras l’occasion de la découvrir alors 😉
Je l’avais beaucoup aimé moi aussi, je suis contente de lire que tu as passé un bon moment en sa compagnie.
Lorsque tu aimes, il y a de grandes chances que j’aime aussi 😉
Je fais toujours de jolies découvertes via ton blog, donc je peux en dire autant. 😀
Je découvre Colette depuis quelques mois. Je note cette biographie ; si les dessins sont aussi beaux que sur la couverture… 😍 Merci pour la découverte !
les dessins sont aussi beaux à l’intérieur que sur la couverture, tu peux y aller !
Je suis de plus en plus friande des biographie sous forme de roman graphique et celui-ci me tente bien, d’autant que j’ai lu un bon nombre des œuvres de Colette, autrice que j’apprécie beaucoup. Je note donc les références de ce livre dans ma wish list (un de plus) !
J’aime beaucoup aussi, je trouve que c’est une première approche très intéressante !
J’aime beaucoup les biographies en roman graphique, celle-ci me tente beaucoup ! Surtout que les dessins ont l’air vraiment superbes *_*
Les dessins sont superbes !
[…] termine avec Les apprentissages de Colette signé Annie Goetzinger qui nous propose de suivre Colette de son mariage avec Willy à son divorce […]
Oulala Je vais m’empresser d’acheter ce roman graphique! J’adore le concept de lire une biographie romancée sous forme d’album d’un auteur célèbre. J’ai déjà une petite collection et notamment les derniers jours de Stefan Zweig:
https://artdelire.org/2013/01/16/les-derniers-jours-de-stefan-zweig-en-b-d/
J’adore Colette! Quelle romancière et quel tempérament de feu! J’ai vu le film Colette dernièrement pas mal mais sans plus… J’ai l’impression cependant que le scénariste s’est hautement inspiré de ce roman graphique pour son film…
En ce moment je suis plongée dans la littérature anglaise et je poste pas mal de billets sur la culture anglo-saxonne (je ne sais pas si cela t’intéressera sur le blog) mais je pense ensuite revenir à Colette en lisant Claudine à l’école que j’ai dans ma PAL depuis trop lontemps.