« La personne qui aime est toujours la plus forte. »
1970, quelque part en province. Claude se fait plaquer par Reine qui lui préfère Jean-Louis. Il jure alors de se venger par tous les moyens.
Dominique a 25 ans. Elle est secrétaire, choyée par ses parents dont elle est l’enfant unique, et contente de son célibat. Alors qu’elle prend un verre en terrasse, elle est abordée par Claude, visiblement sous son charme.
Il a beau depuis lors lui faire une cour assidue, Dominique n’est pas amoureuse jusqu’au jour où Claude lui offre un flacon de Chanel N°5. La jeune femme accepte alors sa demande en mariage.
Ils partent pour Paris où Claude a fondé sa société. Dominique ne travaille plus mais son mari lui met la pression pour avoir un enfant. Au bout de trois ans, leurs efforts sont récompensés : Dominique est enfin enceinte.
Prenant conscience qu’ils portent des prénoms épicènes (qui ne sont d’aucun genre), ils baptisent leur fille Epicène. Tout pourrait aller pour le mieux mais Claude n’aime pas l’enfant, laquelle ne va pas tarder à lui rendre son mépris…
A chaque rentrée, Amélie Nothomb nous propose un court roman de son cru, il y a de bonnes années et d’autres nettement moins. Mes dernières lectures de cette romancière prolifique, Riquet à la houppe (cuvée 2016) et Frappe-toi le cœur (cuvée 2017) m’ayant convaincue, j’ai jeté mon dévolu sur Les prénoms épicènes (cuvée 2018) que j’ai trouvé très réussi aussi.
L’autrice belge aborde avec ce titre une nouvelle fois les difficiles relations parents / enfants. Alors que Claude veut à tout prix avoir une descendance, il se désintéresse de sa fille dès le jour de sa naissance, la trouvant décevante.
Dominique est désemparée par cette attitude d’autant que son mari lui fait part de son désir d’avant d’autres enfants, ce qu’elle refuse. La petite Epicène, enfant jolie, précoce et particulièrement brillante va souffrir de l’attitude de son père avant de lui vouer une haine féroce, n’attendant qu’une chose : sa mort.
Amélie Nothomb, met en tout premier lieu l’accent sur le problème de l’indifférence paternelle, qui rejette sa fille autant qu’il a tant voulue. On découvrira le pourquoi de la chose avec une certaine horreur à l’heure où Dominique l’apprend elle-même.
Il y a des similitudes avec Frappe-toi le cœur qui pourrait être le pendant de celui-ci puisqu’Amélie Nothomb y abordait l’indifférence maternelle. Comme toujours avec cette auteur, des thématiques choquantes et très intéressantes bien servies par la plume intelligente d’Amélie Nothomb toujours aussi vive, avec des phrases courtes comme écrites au scalpel et pleines d’humour.
L’histoire, machiavélique, aurait pu tourner en rond mais il n’en est rien car Amélie Nothomb sait habilement tisser sa toile et une fois prise dans l’histoire, j’ai lu ce roman d’une traite, happée jusqu’à la chute finale, plutôt habile même si j’avais deviné où la romancière souhaitait nous entrainer.
Un roman noir, glaçant, incisif et machiavélique qui m’a tenu en haleine du début à la fin, je vous le recommande que vous soyez adepte de la romancière belge ou pas, il se lit formidablement bien.
Le roman annuel d’Amélie marque toujours la rentrée littéraire. Curieusement, j’ai raté la cuvée 2018. Dommage
J’ai eu une période Amélie Nothomb mais cela fait très longtemps que je n’ai pas lu un de ses livres. Il faudrait peut-être que je m’y remette….
Daphné
J’ai beaucoup aimé celui-ci, je ne suis pas fan de tous ces romans, mais celui-là et Frappe toi le coeur sont vraiment bons je trouve. Mes préférés restent néanmoins Barbe-bleu et Acide Sulfurique.
Je me dis chaque année que je vais la lire, comme pour Musso ou Lévy et puis je n’ai pas le temps et je passe outre !
[…] muse de Gustave Courbet, un titre très documenté. Quasiment un an après sa parution, j’ai lu Les prénoms épicènes d’Amélie Nothomb, l’autrice belge aborde avec ce titre une nouvelle fois les difficiles […]