Après la publication du très remarqué L’Embaumeur, lauréat de deux prix, Isabelle Duquesnoy revient avec un nouveau roman érudit et jubilatoire. Fascinée par la figure de Constanze Mozart, elle y a travaillé vingt ans.
5 décembre 1791, Wolfgang Mozart meurt. Accablée de tristesse mais surtout de dettes, Constanze Mozart reste avec ses deux fils mais ne se laisse pas abattre pour autant et décide de travailler à la postérité de l’œuvre de l’artiste.
Elle se révèle alors une femme de poigne et, dans cette quête de reconnaissance et d’argent, rien ne semble l’arrêter. Pour rembourser les créanciers, Constanze va vendre, à la hâte, les compositions de Mozart et réquisitionne un des anciens élèves de feu son époux pour terminer le Requiem inachevé, empochant au passage l’argent de la commande.
Elle rebaptise son plus jeune fils Wolfgang Amadeus II et le force à monter sur scène. L’enfant n’est pas aussi doué que son père, mais qu’importe ! Il se ridiculise, vit mal l’entêtement de sa mère.
Enfin, pour s’assurer une situation, elle se remarie avec un diplomate danois qui ne partage jamais son lit et risque la peine de mort pour ses mœurs sexuelles. Elle vécut ainsi toutes ces années après la mort du compositeur, pendant lesquels elle inventa le système de propriété intellectuelle, créa un festival dédié à Mozart, érigea des monuments et remit la musique de son défunt mari au goût du jour.
Isabelle Duquesnoy nous propose avec La redoutable veuve Mozart un formidable roman historique qui nous dresse le portrait de Constanze Mozart du jour où le compositeur autrichien succombe à la fièvre jusqu’au seuil de sa propre mort.
Je ne connaissais Constanze Mozart qu’à travers le film de Milos Forman, Amadeus. Autant dire que je ne savais rien et j’ai découvert sous la plume de la romancière, une femme d’une très grande modernité, bien éloignée du personnage frivole du film.
Frivole, elle l’était un peu, elle le confesse volontiers car elle adorait la mode et les colifichets français, elle était dépensière également mais elle s’est surtout révélée une remarquable femme d’affaires, d’une grande intelligence, qui s’est démenée tout au long des cinquante et un ans pendant lesquels elle a survécu à son époux, pour faire vivre son œuvre, pour qu’il continue à être joué, loué à Vienne et à Salzbourg.
L’ouvrage est un long monologue de Constanze, veuve de Mozart adressé à son fils ainé Carl, en aucun cas une biographie du génie qu’était son mari. Le rythme est donc assez lent, il y a beaucoup d’introspection et peu de dialogues mais cela ne m’a gênée.
Très bien documenté et immersif, ce roman s’attache à nous dévoiler la femme qu’était Constanze, une femme pas réellement attachante, dure et distante avec ses fils, l’époque est très différente d’aujourd’hui, et il était difficile pour une femme d’élever seule ses enfants, tant la peur d’en faire des invertis était grande.
Si Constanze a beaucoup d’amour pour son mari tout au long de son existence, elle ne porte pas dans son cœur les compositeurs, notamment Salieri et Beethoven et affichera une grande animosité envers sa belle-sœur Nannerl jusqu’au décès de celle-ci.
Très bien écrit, cette histoire romancée mais où tout est vrai, se révèle passionnante de bout en bout. J’y ai découvert une femme forte et intransigeante, moderne mais surtout une femme terriblement amoureuse, inconsolable par la perte de son mari et qui va remuer ciel et terre pour que son homme ne sombre pas dans l’oubli. Un destin extraordinaire et romanesque d’une femme d’une grande modernité pour son époque qu’Isabelle Duquesnoy a mis vingt ans à écrire.
Pour conclure, un roman érudit que je vous conseille vivement, que vous aimiez Mozart ou non, la plume d’Isabelle Duquesnoy vaut à elle seule le détour !
Un grand merci aux éditions La Martinière pour cette très belle lecture, j’ai adoré.
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