Les frères Grossmith, George (1847-1912) et Weedon (1854-1919), se sont fait un nom dans la comédie et le théâtre. George fut un compositeur de chansons de music-hall prolixe et l’un des piliers des opéras de Gilbert et Sullivan. Weedon dessina les illustrations du Journal et fut acteur de music-hall et auteur de vaudevilles.
Londres, fin des années 1880. Charles Pooter, respectable employé de banque à la City, décide d’entamer la rédaction de son journal.
Il va y consigner aussi scrupuleusement que naïvement ses aventures et mésaventures quotidiennes, avec sa très chère épouse Carrie, son indigne fils Lupin, qui se compromet avec une fiancée peu respectable, ses voisins encombrants et ses fournisseurs peu respectueux.
Et quand Mr Pooter sort de sa confortable maison de banlieue, il regarde le Londres d’il y a cent ans, ses comédies, ses spectacles, ses inventions, comme une sorte de jungle un peu effrayante peuplée de grands animaux auxquels il faut surtout éviter de montrer qu’on a peur.
Paru en feuilleton dans la revue satirique Punch entre 1888 et 1889, Le journal d’un homme sans importance est une chronique de la vie dans la banlieue londonienne à la fin de l’ère victorienne.
C’est un petit concentré d’humour anglais, qui a depuis longtemps acquis outre-Manche le statut de livre culte, et que l’on ne découvre que tardivement de ce côté-ci de la Manche.
Charles Pooter se décrit volontiers comme un homme ordinaire et banal et il nous raconte par le menu sa vie d’employé exemplaire, son quotidien aux côtés de son épouse, ses relations avec ses voisins et amis, celles tumultueuses avec son fils unique et leur petite vie mondaine.
Le journal fourmille de réflexions bien senties, d’anecdotes, certaines vraiment hilarantes mais je trouve l’assertion « livre le plus drôle du monde » mensongère car s’il y a de l’humour, so british of course, ce roman n’est pas que drôlerie ou loufoquerie.
George et Weedon Grossmith décrivent minutieusement la vie de la bourgeoisie londonienne à l’ère victorienne et rien que pour ça, il vaut la peine d’être lu. Une population à la vue étriquée qui se complait dans la bienpensance si l’on se réfère à leur héros.
Charles Pooter est un homme honnête, pudique, coincé, très respectueux de la hiérarchie, toujours en recherche de dignité mais susceptible et insuffisamment au fait des mœurs bourgeoises pour commettre des impairs qui le ridiculisent, à son insu !
Et heureusement, sinon ce récit pourrait être ennuyeux car Pooter l’est sacrément !
Lecture plaisante par son humour, ses réflexions et sa galerie de personnages, je la recommande aux férus de lectures anglaises, il devrait leur plaire.
Lu dans le cadre du Mois Anglais :

Si tu mentionnes l’humour anglais, je ne peux qu’être tentée ! Merci pour la découverte 🙂
Tout le plaisir est pour moi
Faudra que je me fasse mon avis, car le tien est différent de celui de Rachel et donc, faut que je teste 🙂
Il est différent mais j’ai vraiment bien aimé, il va te plaire !
Chouette alors 🙂
Et bin je fais mettre ton lien dans ma chronique…oh je ne trouve pas que nous ayons des avis differents…;) j’ai adore comme toi…;)
Une très chouette lecture !
Avis variés sur ce roman dans le mois anglais …
J’ai globalement bien aimé 😉
[…] des jeunes années de madame Tussaud que j’ai trouvé sans intérêt. J’ai préféré Journal d’un homme sans importance de George et Weedon Grossmith. Seconde déception du mois pour Les dernières heures de Minette […]