Ancien élève de l’École Alsacienne de Paris, Larurent Gaudé a fait des études de Lettres Modernes à Paris III et d’Études Théâtrales. Il prépare l’agrégation mais ne sent pas d’attirance pour l’enseignement. Son sujet de thèse porte sur le théâtre. Il décide de vivre de sa plume et publie sa première pièce, « Onysos le furieux », en 1997. En 2002, il obtient le Prix Goncourt des Lycéens et le prix des Libraires 2003 avec « La mort du roi Tsongor », son deuxième roman.
Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d’un empire immense, s’apprête à marier sa fille unique Samilia au prince Kouame.
Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. Sango Kerim, qui a séjourné de longues années au palais, prétend que Samilia lui a promis le mariage.
Le vieux roi est désemparé, et lui qui a mené des guerres, génocidé des peuples, veut préserver la paix. Alors il se donne la mort et recommande à son vieil ami Katabolonga, le destin de ses enfants.
La guerre éclate car les deux hommes veulent épouser Samilia : c’est Troie assiégée, c’est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s’est éteint, son plus jeune fils s’en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l’image de ce que fut le vénéré, et aussi le haïssable, roi Tsongor.
Cela faisait plusieurs années que je souhaitais connaître la plume de Laurent Gaudé et lorsque mon ado n°1 est revenu à la maison avec La mort du roi Tsongor, à lire pour le lycée, j’ai décidé de l’accompagner.
Echaudés l’un comme l’autre par notre lecture d’Homère, nous avons attaqué cette lecture avec un peu d’appréhension, heureusement vite balayée.
Et mon Empereur de fils, d’habitude si long à lire, a littéralement dévoré ce roman qu’il a tout simplement a-do-ré ! Je suis moins enthousiaste que lui mais j’ai beaucoup apprécié cette fable épique qui fait écho aux grandes tragédies grecques par sa poésie et sa cruelle fatalité.
Epique, tragique, homérique, voilà trois adjectifs qui résument assez bien l’histoire que nous raconte Laurent Gaudé. Il nous offre ici un récit habité, mêlant avec subtilité et habileté, action et psychologie, drame et poésie. C’est une histoire assez envoûtante, directement inspirée de L’illiade et du conflit légendaire de Troie avec Samilia dans le rôle d’Hélène, Sengo Kerim en Priam et Kouame en Ménélas.
Comme dans le récit dont il s’inspire, la guerre, larvée, n’en finit plus et les deux camps, se déchirent inlassablement, sans qu’aucun ne veuille achever les combats, tous d’une grande férocité. Kouame et Sengo Kerim, attisés par le désir et l’envie de posséder la belle Samilia, auront raison de la cité de Massaba et de tout ce qu’a construit Tsongor, qui se désespère depuis son catafalque.
Ses enfants seront divisés, certains dans le camp de Kouame, d’autres dans celui de Sengo Kerim, pendant que le plus jeune, Souba, parcourrera le monde afin de bâtir un tombeau digne de son père.
J’avoue que parfois, j’ai été à la peine de ce récit sombre et violent, refroidie par certaines scènes assez abjectes, mais dans l’ensemble, cette histoire où la folie des hommes domine, se révèle plutôt captivante !
Une première incursion dans la bibliographie de Laurent Gaudé qui m’a convaincue, je lirai à nouveau cet auteur c’est certain. N’hésitez pas à me recommander un de ses titres si vous l’avez déjà lu.
Ce fut ma première lecture de l’auteur pour moi aussi et depuis je n’ai pas arrêté de le lire. Ce roman reste mon préféré. Je te conseille ensuite Le soleil des Scorta, La porte des enfers, Salina, Ecoutez nos défaites
Merci beaucoup pour tes conseils, je note tout ça sur ma wishlist !
[…] merveilleux de cet auteur. J’ai enfin découvert la plume poétique de Laurent Gaudé avec La mort du roi Tsongor, une lecture partagée avec mon grand fils ! Autre très bonne pioche : La sorcière de Sealsea de […]