Sylvie Lausberg est historienne et psychanalyste, diplômée de l’Université Libre de Bruxelles, où elle enseigne actuellement la psychologie. En parallèle, elle poursuit depuis plusieurs années une carrière de journaliste indépendante. Également très impliquée dans la lutte pour l’égalité des sexes, elle est présidente du Conseil des Femmes Francophones de Belgique et membre du Conseil fédéral de l’Égalité des chances entre les Femmes et les Hommes. Madame S. est son premier roman.
Avec Madame S, Sylvie Lausberg nous dresse le portrait de Marguerite Steinheil, une femme à la réputation sulfureuse depuis la mort de son célèbre amant, le président de la république Félix Faure, le 16 février 1899.
L’anecdote est célèbre : alors que le président Félix Faure agonise, sa » connaissance » s’est sauvée par l’escalier de service. Cette mort en épectase va changer le cours de l’affaire Dreyfus et bouleverser le destin de celle que l’on surnomme depuis la » pompe funèbre « …
Vous le savez, j’aime beaucoup les destins de femmes et les biographies qui leur sont consacrées. Je me réjouissais donc de découvrir la vie de Marguerite Japy-Steinheil, personnalité troublante dont le traitement politique et médiatique dit long sur les secrets d’un État français toujours aux prises avec les mêmes démons : antisémitisme, antiféminisme, petits arrangements entre amis et journaux avides de scandales.
Une femme aussi accusée du meurtre de son mari, le peintre Adolphe Steinheil et de sa mère Emilie Japy, la nuit du 30 mai 1908, en leur hôtel particulier de l’impasse Ronsin. Elle parviendra à sauver sa tête grâce à un art virtuose du mensonge, un charme dévastateur et une profonde intelligence politique, restés ensevelis sous des torrents d’injures misogynes qui en disent long sur notre rapport au sexe, au pouvoir et aux femmes qui en jouent.
Biographie d’une femme donc, salonnière et connue pour ses mœurs légères. Elle est mariée à un peintre de vingt ans son aîné qu’elle n’aime pas et multiplie les liaisons et amants célèbres. Mais volage, elle est aussi connue pour ses nombreuses aventures extra-conjugales.
Si il est incontestable que le sujet est intéressant et que son autrice s’est appuyée sur les mémoires de Margurite et s’est admirablement renseignée durant vingt ans pour nous proposer la réhabilitation de cette femme trop longtemps décriée, la mayonnaise n’a pas pris avec moi : je n’ai jamais réussi à entrer dans cette biographie qui m’a ennuyée dès le premier chapitre.
Le livre traîne en longueur, sans rythme, et le style de l’autrice est si lourd que j’ai peiné à tourner les quelques 400 pages proposées. Dès les premières pages, je n’ai pas aimé la narration : l’intrigue autour de Meg est diluée dans une telle multitude de faits, de personnes, qu’on s’y perd ! En tout cas, moi, elle m’a rapidement perdue !
Cette biographie fourmille de tant de détails dont on aurait pu se passer, ne cesse de se raccrocher à l’affaire Dreyfus et s’appesantit trop sur la vie politique au temps de la Belle-Epoque, d’autant que bon nombre de personnages qui la traverse nous sont totalement inconnus à ce jour et qu’on peine à distinguer qui est qui entre la gauche, la droite, l’extrêm-droite de l’époque !
L’autrice aussi m’a lassée : elle intervient trop pour nous expliquer ses recherches, son ressenti, nous répète à l’envi qu’elle écrit dans la maison de la journaliste Séverine, personnalité que j’aime beaucoup, mais franchement le fait qu’elle habite cette maison n’apporte rien à la biographie de Meg.
Je ressors bien déçue de cette lecture que j’ai fini par abandonner tant elle me pesait, dommage ! Merci à Babelio pour cette lecture.
[…] de Kate Mosse, une histoire très addictive que j’ai adoré. Déception en revanche pour Madame S de Sylvie Lausberg, biographie de la sulfureuse Marguerite Steinheil qui m’a bien ennuyée. […]