Douglas Kennedy est né à New York en 1955, et vit entre les Etats-Unis, le Canada et la France. Auteur de trois récits de voyages remarqués, dont Combien (2012), il s’est imposé avec, entre autres, L’homme qui voulait vivre sa vie et La Poursuite du bonheur (1998 et 2001), suivis des Charmes discrets de la vie conjugale (2005), de La Femme du Ve (2007), Quitter le monde (2009), Cet Instant-là (2011), Cinq jours (2013), Mirage (2015), La Symphonie du hasard, tomes 1, 2 et 3 (2017 et 2018), Isabelle, l’après-midi (Belfond, 2020) ainsi que son recueil de nouvelles Murmurer à l’oreille des femmes (2014) et son essai Toutes ces grandes questions sans réponse (2016), tous parus chez Belfond et repris chez Pocket.
Un après-midi calme et ensoleillé, un bâtiment en apparence anonyme et soudain, l’explosion d’une bombe.
L’immeuble dévasté abritait l’une des rares cliniques pratiquant l’avortement. Une victime est à déplorer et parmi les témoins impuissants, Brendan, un chauffeur Uber d’une cinquantaine d’années, et sa cliente Elise, une ancienne professeure de fac qui aide des femmes en difficulté à se faire avorter.
Au mauvais endroit au mauvais moment, l’intellectuelle bourgeoise et le chic type sans histoires vont se retrouver embarqués malgré eux dans une dangereuse course contre la montre. Car si au départ tout semble prouver qu’il s’agit d’un attentat perpétré par un groupuscule d’intégristes religieux, la réalité est bien plus trouble et inquiétante…
Avec Tous les hommes ont peur de la lumière, Douglas Kennedy nous propose à la fois un thriller haletant et une chronique d’une Amérique en crise. C’est aussi le portrait d’un homme et d’une femme qui, envers et contre tout, essaient de rester debout, honnêtes jusqu’au bout.
Le thème central de ce roman c’est le droit à l’avortement, et l’auteur brosse avec brio le portrait de cette Amérique puritaine et profondément chrétienne, qui se bat depuis 1973 pour que l’arrêt l’arrêt Roe vs Wade soit révoqué.
Depuis le 24 juin, ils ont obtenu gain de cause puisque la cour suprême, largement dominée par les conservateurs, laisse désormais les Etats américains légiférer sur le droit à l’avortement. Depuis lors, une majorité d’états l’a interdit.
Mais depuis longtemps, les cliniques ou centres dans lesquels les américaines viennent pour interrompre leurs grossesses, sont visés par des attentats. Des médecins font aussi l’objet d’assassinats. La femme de Brendan fait partie de ces intégristes qui tuent au nom de Dieu.
Et on a de l’autre côté, les militants pour les droits des femmes à avorter qui apportent leur aide lors de manifestations de soutien ou en étant bénévoles dans les centres d’avortement. C’est le cas d’Elise, ex professeure de français et féministe de la première heure.
Douglas Kennedy a donc écrit un roman très actuel, très intéressant dans toutes les réflexions qu’il amène puisqu’il donne la parole à la fois aux pro-vies et aux pro-avortements. Il réussit avec brio à alterner les positionnements de chacun, les dérives possibles, celles que l’on peut soutenir, celles qui heurtent, celles qui sont indéfendables. C’est mené avec beaucoup d’humanité, sans faux fuyant.
J’ai beaucoup aimé les personnages de Brendan et d’Elise qui, au départ, non rien en commun si ce n’est leur honnêteté et leur sens de la justice, et qui vont finir par faire équipe pour le meilleur et pour le pire. Les chapitres sont rythmés, il y a une certaine dose de suspens qui font que les pages se tournent toutes seules et que l’on a envie de connaître le fin mot de l’histoire.
Si ce fut une bonne lecture, j’ai tout de même un gros bémol : le dernier tiers du récit, est à mon goût, un peu trop grand-guignolesque, avec des scènes dignes du Far-West et un dénouement décevant. Je pense que le sujet traité méritait mieux que cela.
Ma copinaute Belette qui m’a accompagné n’a pas du tout aimé cette lecture, vous pouvez retrouver son avis ici !
[…] a décroché de la lecture, même si je suis allée jusqu’au bout (en sautant des passages). Bianca, elle, a apprécié sa lecture, donc, si vous voulez savoir, je vous conseille d’aller lire […]
[…] de registre avec une thématique importante, l’avortement, abordée par Douglas Kennedy dans Les hommes ont peur de la lumière. Et grosse déception en revanche pour Un miracle de Victoria Mas que j’ai trouvé bien […]
[…] Les hommes ont peur de la lumière de Douglas Kennedy […]