1913. Sur un bateau en partance pour l’Australie se trouve une petite fille de quatre ans, seule et terrorisée. Le navire lève l’ancre et elle se retrouve à Brisbane. Si le secret de son débarquement est religieusement gardé par ses parents adoptifs, ceux-ci décident, le jour de ses 21 ans, de révéler à Nell les circonstances étranges de son arrivée dans la famille. Les questions se bousculent : Qui est-elle ? D’où viennent ses souvenirs ? Que représente le livre trouvé dans sa petite valise, seule relique d’un passé perdu ? Bouleversée, ce n’est que des années plus tard qu’elle entreprend le voyage vers ses origines. Une quête difficile pour lever le voile sur près d’un siècle d’histoire familiale…
Voilà un roman épais que j’ai littéralement dévoré, un de ces romans dont on se dit allez encore un chapitre et qu’on se surprend à ne pas lâcher et à avaler les pages et les chapitres encore et encore.
Ce roman à trois voix alterne trois époques et trois lieux. Eliza, surnommée la Conteuse, que l’on suit de 1900 à 1913 dans le Londres victorien au départ puis en Écosse ; Nell, la petite fille abandonnée sur un navire reliant l’Angleterre et l’Australie qui mène l’enquête sur ses origines en 1975 alors qu’elle est déjà âgée d’une soixantaine d’années et Cassandra sa petite-fille qui vit de nos jours et qui décide de finir l’enquête commencée par sa grand-mère.
L’histoire prend place tranquillement et les fils du récit se nouent lentement, on fait connaissance des trois protagonistes mais aussi de la myriade de personnages secondaires. De temps à autres, un conte de fée écrit par Eliza se glisse dans la narration. Ces contes merveilleux, très réussis, m’ont d’ailleurs fait penser à ceux écrits au 17è siècle, notamment par Madame d’Aulnoy. Ils ont d’ailleurs une grande importante car ils permettent un éclairage sur les situations ou les personnages.
D’autres éléments ancrent aussi le roman dans le merveilleux : le jardin et son labyrinthe, une chaumière, un secret bien gardé, une famille sur laquelle pèse une malédiction, les pirates qui sévissaient sur ces côtes tout comme les paysages des Cornouailles, les personnages répondant à un caractère précis (la méchante tante, le gentil jardinier, le mari docile, la pauvre malade…) tout concoure à nous mettre dans une ambiance toute particulière, celle des contes de fées.
Tout comme Du bout des doigts, difficile de vous livrer mes impressions sans trop en dévoiler. Tout commence par une petite fille de 4 ans qui débarque seule en Australie, ne se souvenant plus de son nom, et ayant pour seul bagage une petite valise blanche renfermant une robe et un recueil de contes de fées. Elle est recueillie par Hugh et Lil, un couple qui n’arrive pas à avoir d’enfants, et qui la prennent pour fille.
Toute à son amnésie, l’enfant devenue jeune femme, ne se souvient pas qu’ils ne sont pas ses parents. A sa majorité, son père lui avoue tout et plus rien ne sera comme avant. A sa mort, Nell décide de se rendre en Cornouailles et de découvrir qui sont ses parents. Elle achète le cottage de la Conteuse et retourne en Australie afin de vendre sa maison et sa boutique d’antiquités afin d’y vivre définitivement. Elle ne pourra pas exaucer ce souhait car sa fille lui abandonne au même moment Cassandra, sa fille. A la mort de Nell, Cassandra découvrira toute l’histoire et part à son tour en Cornouailles.
C’est une jolie histoire de femmes, dont l’intrigue est bien construite. Les premières pages sont un peu déroutantes car on change sans cesse d’époques et de personnages, mais on s’y fait rapidement. C’est aussi un livre sur les origines, la quête de soi et on se rend compte de l’importance de ses aïeux et de la mémoire familiale.
Un livre d’un charme fou dont la fin est malheureusement un peu trop prévisible mais que je vous conseille de lire car il vaut vraiment le détour.