Nadine Monfils, écrivain, scénariste et réalisatrice belge (Madame Edouard avec un casting prestigieux, dont Michel Blanc, Didier Bourdon, Balasko, Lavanant, Annie Cordy) est l’auteur de près de quatre-vingt romans et polars à succès. Elle a obtenu le prix coup de cœur Saint-Maur en poche 2012 et le prix polar de Cognac pour son thriller Babylone Dream paru aux Éditions Belfond.
En ouvrant le journal, Georgette découvre la disparition de son amie Justine, passionnée d’histoire, et qui effectuait des recherches à l’abbaye de Leffe. Il ne lui en faut pas plus pour entraîner Magritte dans l’aventure. Et ce n’était pas gagné : René est anticlérical, mais bon, il aime boire une bonne Leffe…
Une fois là-bas, nos deux détectives accompagnés de leur chienne Loulou rencontrent le savoureux chanoine Jean Baptiste, amoureux de Jésus, de la bière et des chansons paillardes. Il a son QG au Confessionnal, un bistrot haut en couleurs, en face de l’abbaye.
Ce dernier leur apprend que Justine aurait découvert un parchemin dévoilant la formule secrète de la bière donnant la vie éternelle, rien que ça. Sauf que sous le chapeau boule se cachent quelques meurtres bien arrosés et des mystères en trompe l’œil. Entre certains chanoines qui vont y passer et la tête du cuistot retrouvée dans une casserole, ça va swinguer…
Nom d’une pipe ! A Knokke-le-zoute !, Les fantômes de Bruges et Liège en eaux troubles s’étaient révélés très divertissants, j’avais donc hâte de retrouver nos protagonistes dans leur cinquième enquête, Leffe-toi et marche !, qui a pour cadre la ville de Leffe et son abbaye, célèbre pour sa bière, comme vous l’aviez déjà deviné à son titre.
Comme je connais très peu la Belgique, je trouve ces cosy mysteries très dépaysants, bourrés d’humour et j’apprends une foule de choses sur les surréalistes et of course sur René Magritte. Je trouve le couple qu’il forme avec son épouse très touchant et j’aime les suivre dans leurs pérégrinations.
Les intrigues sont bien ficelées et il n’est pas évident de découvrir le coupable de cette série de meurtres qui va endeuiller Leffe et son abbaye, autour d’un mystérieux parchemin. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le tueur en série fait montre d’une barbarie assumée, ce qui n’était pas forcément le cas des précédents opus, et qu’il faut avoir l’estomac bien accroché.
Nadine Monfils sait très bien tricoter ses histoires, franchement je me régale et comme d’habitude j’ai soupçonné tout le monde… sauf le coupable. Ma maman qui adore Son espionne royale est tombée sous le charme de cette série qu’elle me pique avant même que je puisse les lire, un comble !
Comme moi, elle a bien ri aux saillies de Magritte, qui s’amuse à provoquer ces braves chanoines qui se révèlent ô combien sympathiques, adore le personnage de Georgette et celui de l’inénarrable Carmen, leur femme de ménage. Sans oublier Loulou qui dame le pion aux chiens policiers pour le plus grand plaisir de René, trop fier de sa chienne !
Bien sûr, comme tout cosy murder qui se respecte, il y a de l’humour, des ragots, des personnages hauts en couleur, et une enquête bien soft ! Cette nouvelle enquête est moins épaisse que les précédentes, les chapitres, très courts, et j’avoue que ce rythme plus rapide m’a beaucoup plu, j’espère que les prochains tomes seront de cette verve.
Le principal atout de cette série, c’est bien entendu le couple Magritte/Georgette. Nadine Monfils a rencontré à plusieurs reprises Georgette décédée il y a une trentaine d’années, et connaît très bien la vie et l’oeuvre du peintre, contrairement à moi, et c’est ce que j’ai apprécié ici aussi, me cultiver tout en m’amusant.
Un chouette cinquième tome, mon préféré à ce jour, que je vous conseille si vous aimez les cosy crimes et l’humour noir, il vous plaira assurément. Ce n’est pas Belette qui vous dira le contraire, elle s’est régalée autant que moi comme vous pourrez le constater ici.