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Archive for the ‘Littérature américaine’ Category

Arthur Miller, dramaturge, écrivain et essayiste, naît en 1915 à Brooklyn dans une famille d’immigrants juifs de la classe moyenne. Son écriture est influencée par la Grande Dépression, qui ruina son père, et l’antisémitisme, dont il fut victime lorsqu’il commença à travailler. Il a écrit de nombreuses pièces de théâtre dont les plus connues, Mort d’un commis voyageur (1949 ;  » Pavillons Poche « , 2016) et Les Sorcières de Salem (1953 ;  » Pavillons Poche « , 2015), sont toujours jouées aujourd’hui. Il meurt en 2005, laissant derrière lui une œuvre considérable.

Complexée par un visage quelconque, Janice Sessions a souffert toute son enfance des critiques de sa mère sur son physique. À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, elle mène une vie monotone à New York auprès de son époux, un militant communiste plus âgé qu’elle.

Tandis que son vieux père juif rend l’âme, son mari part combattre en Europe. Désormais sans attache, elle entame une liaison avec un homme qui lui révèle le plaisir des sens. Mais c’est auprès de Charles, un pianiste aveugle, qu’elle se sentira aimée et acceptée pour ce qu’elle est…

Sur fond de crise économique et de guerre mondiale, Arthur Miller nous propose avec Une fille quelconque, un intéressant portrait de femme, tout en sobriété.

Je ne connaissais Arthur Miller que de nom, notamment pour avoir été le dernier mari de Marilyn Monroe et l’auteur de pièces fameuses telles que Mort d’un commis voyageur et Les sorcières de Salem.

J’étais donc très curieuse de découvrir sa plume et, pour ma première incursion dans sa bibliographie, j’ai jeté mon dévolu sur cette nouvelle qui a pour héroïne une femme bien ordinaire en apparence, Janice Sessions.

Avec un format aussi court, difficile de s’attacher au personnage, l’important est ailleurs, dans la plume et le talent indéniable d’Arthur Miller pour nous brosser en quelques pages le portrait psychologique d’une femme et son éveil au plaisir.

Une fille banale Janice ? Sans doute au départ puisqu’elle n’a aucune passion et se contente d’attendre qu’il se passe quelque chose dans sa vie. Mais ensuite, elle va oser prendre sa vie en main d’une manière très moderne.

Dans les années 40, oser divorcer, vouloir vivre de façon indépendante, en n’ayant surtout pas d’enfant, voilà qui n’a rien d’ordinaire, c’est même assez subversif !

Tout ce que veut Janice c’est être heureuse, prendre du bon temps sans prêter attention à ce que peuvent bien penser les autres. C’est tout sauf quelconque et ça me rend très curieuse de lire à nouveau l’auteur !

Je vais donc poursuivre ma découverte de l’œuvre d’Arthur Miller avec Ils étaient tous mes fils, une pièce de théâtre déjà dans ma PAL et je remercie les éditions Robert Laffont pour cette lecture et leur confiance.

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Jillian Cantor est diplômée d’anglais. Elle est née et a grandi dans la banlieue de Philadelphie et vit actuellement avec son mari et ses deux enfants dans l’Arizona. Marie et Marya est son deuxième roman traduit en France.

Dans la Pologne de 1891, une jeune femme, Marya Sklodowska, s’apprête à épouser le mathématicien Kazimierz Zorawski. Mais les parents de son fiancé s’opposent  à leur union.

L’engagement est rompu. Déçue et humiliée, Marya quitte son pays natal pour la capitale française afin d’étudier la physique et la chimie à la Sorbonne. Elle change d’identité pour mieux s’intégrer et devient… Marie Curie.

Si elle s’était mariée, que serait devenue la jeune Marya ? Sans accès aux études, sans travail et sans recherche ? Qui serait cette autre Marie Curie, qui aurait connu une existence de femme et de mère plus conventionnelle ? Sa soif de connaissance aurait-elle fini par l’emporter ?

En s’inspirant du parcours fascinant de Marie Curie, Jillian Cantor dessine à travers Marie et Marya un personnage de femme hors du commun.

Je vous le dis d’emblée, ce roman est passionnant de bout en bout ! Que ce soit la partie où Marie est la narratrice, très fidèle à la véritable existence de Marie Curie, que dans celle totalement fictive où Marya prend la parole, on suit deux femmes exceptionnelles, deux scientifiques très engagées aux côtés des femmes.

Jillian Cantor part de ce postulat : que ce serait-il passé si Marya Sklodowska avait épousé son premier amour et était restée en Pologne au lieu d’avoir le destin que nous lui connaissons en partant pour Paris ? Nous allons suivre deux vies, deux trajectoires passionnantes en parallèle, un chapitre consacré à Marie, le suivant à Marya et ainsi de suite.

Ce que j’ai beaucoup aimé c’est que l’auteure ne met jamais en avant une des deux vies au détriment de l’autre, sauf au tout début mais évidemment comme tout le monde connaît le destin de Marie Curie, on se demande ce que Marya va faire avec un polonais renié par sa riche famille, car il l’a épousée contre leur avis. Il n’est même pas professeur et ils vont vivre dans une certaine misère.

Mais peu à peu l’auteure rééquilibre les choses et même si Marya restera moins dans l’Histoire que Marie, elle aura apporté beaucoup de choses à ceux qui l’entourent et aura mené sa propre révolution en donnant des cours aux femmes à une époque où les polonaises n’avaient pas accès aux études.

J’ai beaucoup aimé aussi l’histoire d’amour incroyable entre Pierre et Marie, unis dans l’amour de la science, dont le mariage va s’achever à cause d’un banal accident de la circulation.

L’autrice fait aussi la part belle à la bonne entente entre les trois sœurs Marie, Bronya et Hela : toutes les trois ont été élevées à l’égale des hommes, sont particulièrement intelligentes et destinées à de grandes études.

D’où leur volonté de quitter la Pologne car à cette époque celle-ci était coupée en deux, une partie appartenant à l’empire austro-hongrois, la seconde à la Russie. Et dans la partie russe, dans laquelle Marie et ses soeurs sont nées, il était interdit aux femmes de faire des études supérieures. Leur courage, leur force de caractère m’a impressionnée dans les deux histoires.

Si Marie a épousé un homme qui la traite en égale et fera des découvertes majeures pour la science, Marya créera une petite université clandestine pour les femmes qui ne fera que prendre de l’ampleur, au risque de se retrouver en prison. Ce seront aussi deux vies émaillées de moments de bonheur mais aussi de drames.

Un roman passionnant qui nous restitue une époque charnière où les femmes avaient peu de droit et pourtant Marie/Marya et ses soeurs, chacune à leur manière, refuseront ce destin qui voudrait bâillonner leur intelligence.

L’autrice nous montre aussi qu’il n’est pas nécessaire de gagner deux prix Nobels et d’acquérir la notoriété pour mener une vie passionnante et qui marquera ceux qui nous entourent.

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Madeline Martin est une écrivaine américaine. Elle est l’auteure de plusieurs romans historiques qui figurent régulièrement dans les listes des best-sellers du USA Today et du « New York Times ». « La librairie des rêves ensevelis » est son premier livre traduit en français.

Août 1939. La guerre gronde en Europe. Grace Bennett a toujours voulu s’installer à Londres, mais les portes closes et les lugubres bunkers qu’elle y découvre sont bien loin de ce dont elle rêvait.

Et elle, qui n’a jamais été une grande lectrice, ne s’imaginait pas non plus trouver du travail dans la librairie de Primrose Hill. Quand le Blitz détruit une partie du centre-ville et que des milliers de livres se retrouvent brûlés et ensevelis sous les décombres, la librairie est miraculeusement épargnée.

Au milieu des coupures d’électricité, du son strident des alarmes et du grondement sourd des raids aériens, la littérature sera une source d’espoir pour Grace et pour tous les habitants du quartier, car le pouvoir des mots est plus fort que le bruit des bombes.

Il y a des livres dont j’attends tellement la sortie au format poche, qu’ils ne passent même pas par la case PAL ! C’est le cas de La librairie des rêves ensevelis de Madeline Martin que j’ai lu dès son achat ! Et je ressors très émue par cette lecture avec un petit coup de coeur à la clé.

J’ai déjà lu bon nombre de romans historiques sur la seconde guerre mondiale et sur le quotidien des français ou des anglais pendant l’Occupation et le Blitz mais je trouve celui-ci vraiment à part. Il colle vraiment à la réalité des bombardements allemands sur Londres et sur la vie totalement bouleversée de ses habitants.

L’autrice nous raconte le rôle de différentes organisations nées pendant la guerre dans lesquelles les femmes œuvraient : l’ARP, responsable de la distribution des masques à gaz, des abris antiaériens préfabriqués, de l’entretien des abris publics locaux, et du respect du black-out. L’ATS, branche féminine de l’armée britannique et le WVS chargé d’identifier des zones sures et des cantonnements pour les enfants évacués.

Au-delà de l’aspect historique très bien documenté avec ce quotidien qui s’organise entre les bombardements nocturnes et diurnes, la solidarité entre les habitants et commerçants, l’autrice fait la part belle à l’amour de la lecture et au pouvoir de la littérature pour oublier la violence et la proximité avec la mort.

Si Grace ne compte pas rester dans la librairie de Mr Evans au-delà de six mois, le temps pour elle d’avoir un certificat de travail digne de ce nom, elle va se prendre au jeu et révolutionner les lieux qui vont retrouver sa gloire d’antan.

Elle va mettre son ingéniosité au service de son patron pour faire (re)venir les clients en proposant des vitrines attrayantes, des slogans, des étagères bien rangées et des lectures publiques.

Ces moments de lectures à voix haute au sein de la librairie comme dans les couleurs du métro lors des bombardements va lui attacher de plus en plus de fidèles qui l’aideront à leur tour lorsqu’elle en aura besoin.

J’ai tout simplement adoré l’histoire de Grace, une jeune femme généreuse et courageuse qui, malgré les tourments engendrés par la guerre, trouvera finalement son bonheur dans la littérature. 

Les protagonistes qui l’entourent sont tout aussi attachants : Mr Evans le libraire, Mrs Weatherford sa logeuse et Colin son fils, Vivi sa meilleure amie et George, enrôlé dans la Royal Air Force dont elle va tomber amoureuse.

Guerre oblige, il y a des drames, des personnages vont disparaître dans l’enfer des combats mais je retiens surtout l’espoir, la générosité, la solidarité que Madeline Martin met en avant.

Sa plume est fluide et belle, elle imprime beaucoup d’émotion à son récit : j’ai souri mais j’ai eu aussi la larme à l’oeil.

Un roman historique passionnant, très réussi avec en point d’orgue l’amour des livres et la littérature, je vous le recommande vivement !

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Megan Chance est née dans l’Ohio. Diplômée en communication de la Western Washington University, elle travaillera plusieurs années en tant que photographe pour la télévision avant de se consacrer à l’écriture. Elle a publié huit romans distingués par de nombreux prix et nominations.

New-York, 1904. Après le décès de sa mère, May Kimble se retrouve seule et sans le sou, jusqu’à ce qu’une tante qu’elle ne connaît pas lui propose de venir la rejoindre à San Francisco. Elle est alors accueillie par la riche famille Sullivan et leur cercle social.

Au début, May est impressionnée par l’opulence de sa nouvelle vie, mais elle sent que les zones d’ombre sont importantes chez les Sullivan. Sa cousine, la belle Goldie, disparaît souvent la nuit. Sa tante vit dans un brouillard continuel à cause du laudanum. Et l’une des servantes ne cesse de la mettre en garde.

Trahisons, folie, meurtre : May risque de tout perdre et notamment sa liberté…

Avec Le chant de la vengeance, Megan Chance nous immerge dans le Gilded Age, une période de l’histoire américaine que je connais fort mal et que j’ai été ravie de découvrir.

En effet, il ne fait aucun doute que l’autrice s’est bien documentée pour bâtir son intrigue. Sa plume fluide, ses descriptions variées, l’atmosphère qu’elle imprime au récit concourent à rendre cette lecture très immersive, au point que j’en suis venue à bout en trois petits jours.

May est une héroïne attachante et naïve qui va être prise au piège dès son arrivée à San Francisco. Le récit découpé en trois parties apporte son lot de révélations et de twists qui m’ont bien surprises et qui permettent à l’autrice d’aborder des thèmes que l’aliénation, la famille, les secrets, la résilience, le complot, l’enfermement, la condition féminine et son émancipation…

C’est un roman très intéressant de part ces thèmes abordés et par la peinture de cette élite américaine dans laquelle évolue les Sullivan et May, mais c’est aussi un véritable page-turner qu’on a du mal à lâcher.

Dès le début du récit on sent une atmosphère malsaine et on se demande quand le piège se refermera sur notre héroïne et de ce point de vue, j’ai été bluffée.

J’ai aussi aimé suivre l’évolution de May : jeune fille naïve au commencement, elle devient au fil du récit une jeune femme déterminée qui trouvera un allié de choix en la personne du journaliste Dante, un personnage très intéressant. 

L’histoire se révèle originale et très prenante jusqu’au bout même si j’ai trouvé le dénouement vite expédié et la vengeance bien trop douce à mon goût, je m’attendais à quelque chose de plus corsé, et à la place de May, j’aurai été moins magnanime !

Vous l’aurez compris, c’est un très bon roman historique, savant mélange de secrets de famille et de faits historiques avec le tremblement de terre qui a secoué San Francisco en 1906 et qui ouvre la troisième partie. Même si j’ai trouvé le dénouement un peu décevant, j’ai adoré ce récit que je vous conseille !

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Sarah Penner est née dans le Kansas et a fait des études de comptabilité. Début 2021, elle quitte son emploi pour écrire à temps plein. La petite boutique aux poisons, son premier roman, connaît un succès fulgurant depuis sa parution et va être adapté en série.

Règle 1 : le poison ne doit jamais être utilisé pour blesser ou tuer une autre femme.
Règle 2 : le nom de la meurtrière et celui de sa victime doivent être notés dans les registres de l’apothicairesse.

 » Je jure solennellement devant Dieu, Créateur de toutes choses, de ne jamais administrer de poisons…  » A ce serment prêté jadis par les apothicaires, Nella ne souscrit plus depuis longtemps. Belladone, ellébore, arsenic : on peut se procurer toutes sortes de poisons dans sa boutique du 3, Back Alley – à condition qu’un homme violent en soit la victime… Et il y en beaucoup, des hommes violents, dans le Londres de 1791…

Deux siècles plus tard, une mystérieuse petite fiole ressurgit dans la boue de la Tamise aux pieds de Caroline, une Américaine au cœur brisé. Et avec elle, toute une histoire de femmes, trop longtemps oubliée…

Sarah Penner nous propose avec La petite boutique aux poisons un roman à double temporalité. Tour à tour, trois héroïnes prennent la parole : Nella et Eliza en 1791 et Caroline de nos jours.

Ce roman était sur ma wish list depuis sa parution en grand format, je guettais donc sa sortie en poche pour l’ajouter à ma PAL, et pour une fois, il n’a pas eu le temps d’y croupir !

Autant vous le dire d’emblée, si j’ai adoré la partie au passé, celle au présent m’a laissé de marbre. L’héroïne, Caroline, n’est pas attachante et son histoire, cousue de fil blanc, sent clairement le réchauffé.

Quant à ses trouvailles londoniennes, elles semblent un peu trop faciles et parfois clairement tirées par les cheveux ! L’autrice aurait du se cantonner au récit en 1791 qui aurait gagné en richesse et en approfondissement si l’on avait uniquement suivi Nella et Eliza, il y avait matière à écrire.

Nella et Eliza sont les voix du passé, empoisonneuses du XVIIIème siècle, complices alors que l’une est une adulte mature et la première, une fillette de 12 ans. J’ai eu quelques difficultés à savoir qui témoignait, heureusement que les prénoms sont clairemnet indiqués en en-tête de chapitre.

J’étais parfois forcée de relire le début du chapitre pour me faire à la voix de l’adulte et à celle de l’enfant. Quelquefois, j’ai trouvé Eliza bien trop adulte et trop réfléchie pour une domestique de douze ans… avec des réactions peu appropriées à son peu d’expérience et à son jeune âge.

Londres est le point de rencontre des deux histoires, plus précisément, la Tamise où Caroline trouve une fiole avec une étrange empreinte sur le verre poli. A partir de cette découverte, la jeune femme part en quête d’un mystère historique, une histoire dans l’Histoire.

J’aime beaucoup ce genre de procédés bien mené ici même si les découvertes de Caroline sont vraiment trop faciles ! Les indices pour la reconstitution de l’énigme sont donnés un par un jusqu’à ce que les deux intrigues se répondent et se complètent.

La trame du roman est bien construite : elle alterne les époques et les points de vue, abordant des thèmes tels que la condition féminine, la place et le pouvoir de la femme, la relation amoureuse (entre trahison et fidélité) et ses répercussions. Des sujets qui m’intéressent beaucoup comme vous le savez déjà !

La plume de Sarah Penner est fluide et les chapitres rythmés par les changements de narrateurs défilent à toute vitesse, c’est bien simple, ce roman se lit tout seul ! L’autrice s’est bien documentée mais j’aurai voulu en savoir davantage encore sur les poisons et sur le Londres du XVIIIè siècle.

Malgré mes bémols, j’ai beaucoup aimé ce roman très addictif, une fois commencé, difficile de le lâcher ! Si vous aimez les destins de femmes, je vous le recommande !

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Lu dans le cadre des 12 pavés que j’aimerai sortir en 2023 : 1/12

Après un début de carrière dans l’industrie du cinéma (elle a travaillé pendant trois ans comme assistante de casting), Taylor Jenkins Reid s’est tournée vers l’écriture. En 2013, elle a publié son premier roman, Forever, Interrupted. Daisy Jones &The Six (2019), son sixième roman, a fait l’objet d’une adaptation audiovisuelle. Elle vit a Los Angeles avec son époux et sa fille.

À l’aube de ses quatre-vingts ans, Evelyn Hugo, légende du cinéma, est enfin prête à dire la vérité sur sa vie aussi glamour que scandaleuse.

Mais quand cette actrice, vieillissante et solitaire, décrète qu’elle fera ces révélations à Monique Grant, journaliste pour un obscur magazine, personne ne comprend son choix. La journaliste décide de saisir cette occasion pour lancer sa carrière.

Elle écoute avec fascination l’histoire de cette actrice mariée sept fois. Une histoire d’ambition, d’amitié et d’amour défendu. À mesure qu’elle recueille les confidences d’Evelyn, la journaliste comprend que leurs destins sont étroitement liés… 

Best-seller international et incroyable phénomène TikTok, Les Sept Maris d’Evelyn Hugo est en cours d’adaptation par Netflix. Taylor Jenkins Reid qui s’est fait connaître avec Daisy Jones and the six, nous dévoile avec brio ici les coulisses d’Hollywood, l’usine à rêves par excellence.

L’autrice nous raconte par le menu la vie d’une grande star du septième art, Evelyn Hugo, des années 50 à nos jours et pour raconter cette existence pleine de paillettes, de glamour mais aussi de drames, elle s’est inspirée de la vie de plusieurs vedettes américaines comme Marilyn Monroe, Zsa Zsa Gabor, Jane Mansfield ou Rita Hayworth.

L’histoire nous fait mettre nos pas dans ceux de l’actrice hollywoodienne Evelyn Hugo, mariée sept fois au cours de sa longue vie et restée célèbre pour sa plastique parfaite, ses films sulfureux et son oscar. Mais Evelyn a beau s’être mariée à de nombreuses reprises, elle n’a jamais pu convoler avec son véritable amour.

Au fil des pages, on découvre l’envers du décor du milieu du cinéma. Il est certes empli de strass et de paillettes avec une femme dont la célébrité va être vertigineuse. Mais Hollywood est aussi un milieu où les apparences sont importantes et où l’on doit parfois renoncer à son bonheur pour continuer à tourner des films et garder son public.

La vie d’Evelyn fourmille de secrets et maintenant qu’elle est sur le point de tirer sa révérence, elle veut dire sa vérité, tout ce qu’elle a tu tout au long de son existence. Taylor Jenkins Reid nous emporte dans la vie de cette actrice qui a choisi et modelé sa destinée.

Evelyn a tout fait pour réussir et s’est servie de sa beauté pour y arriver. C’est un personnage très intéressant et bien dessiné, une femme franche et touchante. Peu importe la journaliste, la star demeure et restera Evelyn Hugo. Une battante qui sait ce qu’elle veut, qui se donne les moyens de réussir et qui n’a pas froid aux yeux pour y arriver.

Elle révèle la vérité sur sa vie sur ses mariages, mais aussi sur elle-même. L’occasion pour Taylor Jenkins Reid d’aborder des thèmes importants comme le deuil, l’homophobie, la bisexualité, les violences conjugales, la position de la femme dans l’industrie du cinéma, l’amour, l’amitié et bien sûr l’envers du décor du septième art. Des thèmes importants et très bien traités ici.

J’aurai préféré que l’autrice s’en tienne complètement à Evelyn car les passages, heureusement assez courts, consacrés à Monique sont loin d’être captivants pour moi.

Ceci mis à part, le roman se révèle passionnant de bout en bout mais je n’ai pas eu l’effet waouh final qu’on eut beaucoup de lectrices car j’ai compris bien avant la fin pourquoi Monique, une obscure journaliste, avait été choisie pour recueillir les mémoires explosifs de la star de l’âge d’or hollywoodien.

Reste que j’ai beaucoup aimé ce roman et que je vous le conseille si vous aimez les récits qui dévoilent les coulisses du cinéma ou les secrets de famille.

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Diplômée de l’université du Michigan, Meg Waite Clayton a écrit pour de nombreux journaux comme le New York Times ou le Washington Post. Dernier train pour Londres est son premier roman publié aux Escales.

En 1936, à Vienne, les nazis ne sont encore que de vagues brutes pour Stephan Neumann, adolescent issu d’une famille juive, et sa meilleure amie Žofie-Helene. Mais l’insouciance de la jeunesse laisse place à l’inquiétude quand arrivent les troupes d’Hitler.

Alors que l’avenir semble de plus en plus sombre, une Néerlandaise, Truus Wijsmuller, s’investit dans la mission des Kindertransport : évacuer les enfants hors des pays occupés par les nazis et leur trouver de nouveaux foyers.

L’étau se resserre, mais tante Truus, comme l’appellent les enfants, n’écoute que son courage et continue sa périlleuse mission, allant jusqu’à négocier avec Eichmann en personne le départ de centaines d’enfants.

Inspirée de faits réels, Meg Waite Clayton nous raconte avec Dernier train pour Londres l’histoire poignante d’une femme qui a sauvé des milliers d’enfants au péril de sa vie. Et pour un premier roman, c’est un coup de maître !

J’ai lu bon nombre de romans sur la Seconde Guerre mondiale et celui-ci m’a beaucoup touchée et émue. Je ne connaissais pas du tout l’existence de Truus Wijsmuller, membre de la résistance néerlandaise, et une véritable héroïne, qui a pris beaucoup de risques pour venir en aide aux populations juives d’Allemagne et d’Autriche.

Grâce à son grand courage et à sa non moins grande détermination, elle a réussi à sauver d’une mort certaine plus de dix mille enfants en permettant leur exfiltration vers l’Angleterre. Enfants qui ne reverront jamais leurs parents décédés dans des camps pour la plupart d’entre eux. Elle est morte en 1978 à l’âge de 82 ans.

Le récit s’ouvre en 1936 et s’achève en 1940. L’Allemagne vit sous le régime du troisième Reich. Truus commence dès lors à sauver des enfants juifs, horrifiée par les lois nazies. On suit également deux jeunes adolescents qui vivent à Vienne et mènent une existence insouciante et dorée.

Stephan Neuman, 15 ans, fils d’une riche et influente famille juive, fondatrice d’une chocolaterie réputée et auteur dramatique en herbe, vit dans une immense maison avec ses parents, son jeune frère et leurs domestiques. La meilleure amie de Stephan est la brillante Žofie-Helene, une chrétienne et brillante mathématicienne malgré son jeune âge dont la mère édite un journal progressiste et antinazi. Son père, opposant notoire au régime nazi, a été suicidé lors de l’accession d’Hitler à la tête de l’Allemagne.

En mars 1938, leur vie change radicalement lorsque les Allemands envahissent l’Autriche. Truus réalise qu’elle doit faire sortir un grand nombre d’enfants d’Autriche pour leur sécurité et organise une rencontre avec Adolf Eichmann. Eichmann lui propose un marché mais Truus pourra-t-il sauver les mille enfants promis par le nazi ?

La famille de Stephan est désormais privée de sa fortune et vit sous la menace des officiers nazis. La mère de Zofie est contrainte à la clandestinité. Seront-ils obligés à rester en Autriche et affronter un avenir inconnu et périlleux ? Ou pourront-ils quitter le pays tant qu’il est encore temps ?

Ce roman choral est très bien écrit et bien documenté. Meg Waite Clayton nous montre à quel point la solution finale a été bien pensée pour anéantir les personnes de confession juive en les privant de leur argent et en les empêchant de quitter le pays pour mieux les exterminer.

On voit tous les rouages de cette machine bien huilée : interdiction pour les juifs de travailler, de posséder quoique ce soit. Les unions mixtes sont cassées et les aryens s’emparent de leurs biens (immeubles, tableaux, bijoux…), ne laissant aucune possibilité d’exil, faute d’argent et de pays pour les accueillir tant les tracasseries administratives sont nombreuses.

J’ai beaucoup aimé les trois personnages principaux qui allient bravoure, détermination et abnégation. Tout comme il fallait un grand courage aux parents qui ont préféré se séparer de leurs enfants pour qu’ils aient la vie sauve. Le roman est poignant, sans être tire-larmes, et passionnant. Jusqu’à la dernière page, on tremble pour chacun d’entre eux et on espère une issue heureuse.

L’histoire et les personnages m’ont tellement émue. Il y a un suspense incroyable. C’est déchirant ! Je l’ai dévoré tant la tension monte crescendo comme dans un bon polar. Les chapitres sont courts et bien rythmés et on tourne les pages avec une certaine avidité pour connaître le dénouement.

Un excellent roman et une belle plume que j’espère lire à nouveau si Meg Waite Clayton continue d’écrire avec un tel talent..

Un grand merci aux éditions Les escales pour cette magnifique lecture, j’ai adoré !

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Douglas Kennedy est né à New York en 1955, et vit entre les Etats-Unis, le Canada et la France. Auteur de trois récits de voyages remarqués, dont Combien (2012), il s’est imposé avec, entre autres, L’homme qui voulait vivre sa vie et La Poursuite du bonheur (1998 et 2001), suivis des Charmes discrets de la vie conjugale (2005), de La Femme du Ve (2007), Quitter le monde (2009), Cet Instant-là (2011), Cinq jours (2013), Mirage (2015), La Symphonie du hasard, tomes 1, 2 et 3 (2017 et 2018), Isabelle, l’après-midi (Belfond, 2020) ainsi que son recueil de nouvelles Murmurer à l’oreille des femmes (2014) et son essai Toutes ces grandes questions sans réponse (2016), tous parus chez Belfond et repris chez Pocket.

Un après-midi calme et ensoleillé, un bâtiment en apparence anonyme et soudain, l’explosion d’une bombe.

L’immeuble dévasté abritait l’une des rares cliniques pratiquant l’avortement. Une victime est à déplorer et parmi les témoins impuissants, Brendan, un chauffeur Uber d’une cinquantaine d’années, et sa cliente Elise, une ancienne professeure de fac qui aide des femmes en difficulté à se faire avorter.

Au mauvais endroit au mauvais moment, l’intellectuelle bourgeoise et le chic type sans histoires vont se retrouver embarqués malgré eux dans une dangereuse course contre la montre. Car si au départ tout semble prouver qu’il s’agit d’un attentat perpétré par un groupuscule d’intégristes religieux, la réalité est bien plus trouble et inquiétante…

Avec Tous les hommes ont peur de la lumière, Douglas Kennedy nous propose à la fois un thriller haletant et une chronique d’une Amérique en crise. C’est aussi le portrait d’un homme et d’une femme qui, envers et contre tout, essaient de rester debout, honnêtes jusqu’au bout.

Le thème central de ce roman c’est le droit à l’avortement, et l’auteur brosse avec brio le portrait de cette Amérique puritaine et profondément chrétienne, qui se bat depuis 1973 pour que l’arrêt l’arrêt Roe vs Wade soit révoqué.

Depuis le 24 juin, ils ont obtenu gain de cause puisque la cour suprême, largement dominée par les conservateurs, laisse désormais les Etats américains légiférer sur le droit à l’avortement. Depuis lors, une majorité d’états l’a interdit.

Mais depuis longtemps, les cliniques ou centres dans lesquels les américaines viennent pour interrompre leurs grossesses, sont visés par des attentats. Des médecins font aussi l’objet d’assassinats. La femme de Brendan fait partie de ces intégristes qui tuent au nom de Dieu.

Et on a de l’autre côté, les militants pour les droits des femmes à avorter qui apportent leur aide lors de manifestations de soutien ou en étant bénévoles dans les centres d’avortement. C’est le cas d’Elise, ex professeure de français et féministe de la première heure.

Douglas Kennedy a donc écrit un roman très actuel, très intéressant dans toutes les réflexions qu’il amène puisqu’il donne la parole à la fois aux pro-vies et aux pro-avortements. Il réussit avec brio à alterner les positionnements de chacun, les dérives possibles, celles que l’on peut soutenir, celles qui heurtent, celles qui sont indéfendables. C’est mené avec beaucoup d’humanité, sans faux fuyant.

J’ai beaucoup aimé les personnages de Brendan et d’Elise qui, au départ, non rien en commun si ce n’est leur honnêteté et leur sens de la justice, et qui vont finir par faire équipe pour le meilleur et pour le pire. Les chapitres sont rythmés, il y a une certaine dose de suspens qui font que les pages se tournent toutes seules et que l’on a envie de connaître le fin mot de l’histoire.

Si ce fut une bonne lecture, j’ai tout de même un gros bémol : le dernier tiers du récit, est à mon goût, un peu trop grand-guignolesque, avec des scènes dignes du Far-West et un dénouement décevant. Je pense que le sujet traité méritait mieux que cela.

Ma copinaute Belette qui m’a accompagné n’a pas du tout aimé cette lecture, vous pouvez retrouver son avis ici !

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Marilyn Monroe (1926-1962) est une actrice et chanteuse américaine. Au début des années 1950, elle s’impose comme une star hollywoodienne et un sex-symbol. Ses grands succès incluent Les hommes préfèrent les blondes, Sept ans de réflexion ou encore Certains l’aiment chaud. Les causes de sa mort demeurent l’objet de vives spéculations.

Aujourd’hui, cela fait soixante ans que mon icone Marilyn Monroe nous a quittés. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été une grande admiratrice de Marilyn. D’abord pour son talent d’actrice puis pour la femme qu’elle était.

Longtemps présentée comme une ravissante idiote, on sait maintenant que Marilyn était au contraire très intelligente. Artiste jusqu’au bout des ongles, elle était aussi une amoureuse des arts et une grande lectrice d’auteurs classiques et contemporains.

C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu Fragments, le recueil inédit de ses écrits intimes : poésies, notes, lettres et journaux intimes.

Le travail éditorial est impressionnant car l’héritière de Marilyn, l’épouse de Lee Strasberg, mentor de l’actrice, a confié des cartons entiers d’écrits répartis sur plusieurs carnets, blocs… écrits entre 1943 et 1962.

Il a fallu un travail titanesque pour que l’on est accès à sa prose car rien n’est organisé et surtout Marilyn écrivait pour elle-même et ne se doutait certainement pas que ses écrits soient un jour publiés.

Chaque carnet est présenté dans le contexte dans lequel les notes ont été écrites, il y a des notes de bas de page expliquant les personnes citées, etc.

Les pages manuscrites sont reproduites en fac-similé sur la page de gauche et sur la page de droite, la traduction en français. Et à la fin de chaque carnet, deux pages de photos de Marilyn en noir et blanc ou en couleurs.

Avec ce livre on plonge dans l’intimité de Marilyn Monroe car elle met à nu dans ses carnets des idées, des pensées, des réflexions existentielles mais aussi des recettes de cuisine, des notes pour de futurs achats, pour ne pas oublier des anniversaires et bien d’autres choses…

C’est très émouvant de lire ainsi ses pensées et réflexions et on est de suite frappé par son mal-être, sa bipolarité, son désir de plaire, ses désarrois…

Mais on découvre aussi une femme très intelligente, cultivée, qui avait la tête sur les épaules, pas star pour deux sous, et qui adorait passer ses soirées à lire.

Si vous êtes, comme moi, une admiratrice de Marilyn, c’est un recueil à lire absolument !

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Née en 1899 à Chicago, Janet Lewis a étudié très jeune l’art d’écrire avec son père, professeur de littérature à l’université de cette ville, romancier et homme de lettres distingué. À son tour, la jeune fille suit les cours de l’université où elle se lie avec les écrivains Glenway Wescott, Elizabeth Madox Roberts et Yvor Winters, qu’elle épouse. Publié en 1941, La Femme de Martin Guerre est le livre qui la révèle au grand public. Janet Lewis est l’autrice d’une vingtaine de livres, parmi lesquels des recueils de poésie et des romans historiques.

Bertrande et Martin ont onze ans lorsque leurs familles les unissent, selon la volonté du père de famille Guerre, un homme colérique que Martin décide de fuir quand il atteint la vingtaine, laissant derrière lui Bertrande et leur enfant Sanxi.

Huit ans plus tard, lorsqu’il rentre auprès des siens, sa femme le trouve changé, au point de se demander si cet homme, bon et tendre, est vraiment son époux.

Quand le véritable Martin Guerre revient finalement, Bertrande ne peut se résoudre à témoigner contre l’imposteur dont elle est tombée amoureuse, au risque de le voir exécuté.

C’est l’histoire vraie du retour de Martin Guerre que relate Janet Lewis dans La femme de Martin Guerre, ce roman qui lui a permis de se faire une place de choix dans la littérature américaine.

Avant de lire ce court roman, je ne savais pas qu’il était basé sur un fait réel. Cette affaire d’usurpation d’identité aussi fascinante que romanesque secoue la France en 1560, à travers un procès dans lequel les témoins sont incapables de démêler le vrai du faux.

Martin Guerre, paysan d’Artigat dans le comté de Foix, qui avait quitté son village et sa famille, dépose plainte contre Arnaud du Tilh qui a usurpé son identité pendant huit ans, trompant même son épouse, Bertrande de Rols. À l’issue d’une longue et complexe procédure judiciaire, Arnaud du Tilh est déclaré coupable.

Cette histoire a été relatée par Alexandre Dumas dans son roman historique Les Deux Diane en 1846 et par Daniel Vigne dans son film Le retour de Martin Guerre avec Gérard Depardieu et Nathalie Baye que je n’ai pas vu.

Ici, Janet Lewis nous fait découvrir cette histoire à travers Bertrande de Rols, l’épouse de Martin Guerre. On la suit du jour de son mariage à onze ans avec Martin Guerre puis dans sa vie conjugale, pendant les huit ans où elle est présumée veuve jusqu’au retour de son mari puis du procès.

L’autrice est plutôt fidèle à la vérité historique si l’on excepte qu’elle donne la parole à Bertrande dont on ne sait rien, on est ici dans un roman, il y a donc forcément une part de fiction plus ou moins grande.

J’ai trouvé cette histoire intéressante et surtout tellement bien écrite. Le style de Janet Lewis est une merveille et vaut à lui seul d’être lu. Ce n’était pourtant pas gagné avec moi car le récit, si il est court, contient peu de dialogues et surtout, il n’a pas de chapitre et pour moi qui rythme ma lecture grâce à eux, j’ai été un peu désarçonnée.

Ceci mis à part, ce roman est un petit bijou que je vous recommande vivement ! J’espère avoir l’occasion de lire à nouveau Janet Lewis car sa plume m’a vraiment éblouie.

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour cette très belle lecture, j’ai adoré.

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