Arthur Miller, dramaturge, écrivain et essayiste, naît en 1915 à Brooklyn dans une famille d’immigrants juifs de la classe moyenne. Son écriture est influencée par la Grande Dépression, qui ruina son père, et l’antisémitisme, dont il fut victime lorsqu’il commença à travailler. Il a écrit de nombreuses pièces de théâtre dont les plus connues, Mort d’un commis voyageur (1949 ; » Pavillons Poche « , 2016) et Les Sorcières de Salem (1953 ; » Pavillons Poche « , 2015), sont toujours jouées aujourd’hui. Il meurt en 2005, laissant derrière lui une œuvre considérable.
Complexée par un visage quelconque, Janice Sessions a souffert toute son enfance des critiques de sa mère sur son physique. À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, elle mène une vie monotone à New York auprès de son époux, un militant communiste plus âgé qu’elle.
Tandis que son vieux père juif rend l’âme, son mari part combattre en Europe. Désormais sans attache, elle entame une liaison avec un homme qui lui révèle le plaisir des sens. Mais c’est auprès de Charles, un pianiste aveugle, qu’elle se sentira aimée et acceptée pour ce qu’elle est…
Sur fond de crise économique et de guerre mondiale, Arthur Miller nous propose avec Une fille quelconque, un intéressant portrait de femme, tout en sobriété.
Je ne connaissais Arthur Miller que de nom, notamment pour avoir été le dernier mari de Marilyn Monroe et l’auteur de pièces fameuses telles que Mort d’un commis voyageur et Les sorcières de Salem.
J’étais donc très curieuse de découvrir sa plume et, pour ma première incursion dans sa bibliographie, j’ai jeté mon dévolu sur cette nouvelle qui a pour héroïne une femme bien ordinaire en apparence, Janice Sessions.
Avec un format aussi court, difficile de s’attacher au personnage, l’important est ailleurs, dans la plume et le talent indéniable d’Arthur Miller pour nous brosser en quelques pages le portrait psychologique d’une femme et son éveil au plaisir.
Une fille banale Janice ? Sans doute au départ puisqu’elle n’a aucune passion et se contente d’attendre qu’il se passe quelque chose dans sa vie. Mais ensuite, elle va oser prendre sa vie en main d’une manière très moderne.
Dans les années 40, oser divorcer, vouloir vivre de façon indépendante, en n’ayant surtout pas d’enfant, voilà qui n’a rien d’ordinaire, c’est même assez subversif !
Tout ce que veut Janice c’est être heureuse, prendre du bon temps sans prêter attention à ce que peuvent bien penser les autres. C’est tout sauf quelconque et ça me rend très curieuse de lire à nouveau l’auteur !
Je vais donc poursuivre ma découverte de l’œuvre d’Arthur Miller avec Ils étaient tous mes fils, une pièce de théâtre déjà dans ma PAL et je remercie les éditions Robert Laffont pour cette lecture et leur confiance.