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Archive for the ‘Littérature australienne’ Category

Lu dans le cadre des 12 pavés que j’aimerai sortir en 2023 : 2/12

A vingt-neuf ans, l’Australienne Kate Morton écrit Les Brumes de Riverton (Presses de la Cité, 2007), qui connaît un succès mondial. Les deux romans qui ont suivi, Le Jardin des secrets (Presses de la Cité, 2009) et Les Heures lointaines (Presses de la Cité, 2011), lui ont permis de confirmer son talent et sa place sur la scène littéraire internationale.

2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend dans le Suffolk, au chevet de sa mère âgée. Dans la ferme de son enfance, la comédienne est assaillie par les souvenirs, et plus particulièrement par les images d’un après-midi d’été étouffant, cinquante ans auparavant.

Partie se réfugier dans une cabane perchée dans les arbres afin de rêvasser tranquillement, Laurel, alors adolescente, avait vu sa mère poignarder un inconnu. Un événement que personne n’avait évoqué par la suite.

Hantée par ce drame resté secret, Laurel décide de plonger dans le passé de sa famille. Elle trouve dans le grenier une photographie datant de la Seconde Guerre mondiale qui lui révèle l’existence d’une certaine Vivien…

La scène des souvenirs signe mes retrouvailles avec l’une de mes autrices préférées, Kate Morton. Ce roman choral, truffé de secrets de famille, est découpé en trois parties : Laurel, Dorothy et Vivien, du nom de ses héroïnes, et alterne les époques et les lieux.

Une vedette de cinéma se rend au chevet de sa mère mourante, et se remémore son enfance, durant laquelle elle a assisté à un meurtre. Qui était la victime, quel était le mobile de ce meurtre ?

Au fur et à mesure de son enquête, nous retournons dans le Londres de la seconde guerre mondiale, et découvrons la vie de cette mère et de son entourage, pris dans l’enfer du Blitz.

Cette construction est la marque de fabrique de l’autrice australienne et elle est pour moi la reine en la matière. Ce roman ne fait pas exception, j’ai beaucoup aimé ce récit fleuve, bien qu’il comporte quelques longueurs, avec des intrigues parallèles intéressantes à suivre et des personnages que j’ai beaucoup aimé même si Dorothy est très antipathique.

Kate Morton est experte pour nous entrainer dans ces allers retours, comme elle sait si bien le faire depuis son premier roman et ici, c’est une fois de plus très réussi.

Dès les premières pages, le lecteur est ferré et se régale de l’histoire tricotée par la romancière à la manière d’une toile d’araignée mais aussi par les personnages bien dessinés et les superbes descriptions qui parsèment le récit.

Cette mécanique d’horlogerie se révèle très addictive et chaque rouage est précieux pour comprendre l’histoire dans son intégralité, avec, cerise sur le gâteau, un twist final que je n’avais pas vu venir !

Les lourds secrets familiaux, les drames, la seconde guerre mondiale, les amitiés fusionnelles et les fratries sont des thèmes récurrents dans l’œuvre de Kate Morton et encore bien présents ici.

L’enquête que mène Laurel et son frère Gerry est passionnante à suivre et le dénouement à la hauteur, ce qui n’est pas toujours le cas, avec des révélations qui m’ont surprise.

Si vous ne connaissez pas encore Kate Morton, je ne peux que vous recommander ce roman qui m’a tenue en haleine de bout en bout !

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Après des études aux universités de Sydney, Stanford et Cambridge, Madeleine St John s’installe à Londres en 1968. Son roman The Essence of the Thing, finaliste du Man Booker Prize, une première pour une Australienne, a été en traduit en français (Rupture et conséquences, Le Mercure de France, 2000). Elle a ensuite refusé que ses textes soient traduits à l’étranger. Morte en 2006, elle a été redécouverte en Australie par les éditions Text, qui lui ont redonné sa place d’auteur majeur en publiant ces Petites robes noires, devenu un best-seller et adapté au cinéma par Bruce Beresford.

1959. Au deuxième étage du grand magasin F.G. Goode’s de Sidney, des jeunes femmes vêtues de petites robes noires s’agitent avant le rush de Noël.

Parmi elles, Patty dont le mariage bat de l’aile, Fay, à la recherche du grand amour ; l’exubérante Magda, une Slovène qui règne sur les prestigieux Modèles Haute Couture ; Lisa, affectée au rayon Robes de cocktail, où elle compte bien rester en attendant ses résultats d’entrée à l’université.

Dans le secret d’une cabine d’essayage ou le temps d’un achat, les langues se délient, les vies et les rêves des vendeuses se dévoilent…

Avec finesse et humour, l’australienne Madeleine St John nous livre un instantané de l’Australie des années 1950 et une critique subtile de la place de la femme dans la société de l’époque.

Devenu un classique dans les pays anglo-saxons, Les petites robes noires, est un roman tout en élégance et en délicatesse. L’autrice nous y fait suivre tour à tour ses héroïnes au sein du grand magasin et dans leur vie privée.

Madeleine St John excelle dans le portrait de toutes ces femmes venues d’horizons différents, ce qui lui permet de dresser un tableau des moeurs de la fin des années 50.

Une époque où les femmes font peu d’études et s’empressent de quitter leur job, une fois la bague au doigt, poussée par la pression sociale et le souhait de se conformer à ce que l’on attend d’elles.

Des employées modestes ou bourgeoises soucieuses de leur rang, toutes ces femmes ont en commun de se cantonner avec plus ou moins de bonheur au rôle alors dévolu aux femmes, à savoir leur foyer.

Faire le bonheur de leur mari et de leurs enfants, être de parfaites ménagères, voilà avant tout ce que la société patriarcale leur propose.

La jeune Lisa que l’exubérante Magda prend sous son aile, fait figure d’exception. Brillante élève, elle compte bien entrer à l’université pour devenir professeure, au grand dam de son père qui ne veut pas en entendre parler.

Heureusement pour elle, les temps changent et Lisa, poussée par sa mère, n’a pas envie de laisser son père régenter sa vie.

Même si il ne brille pas par son originalité, ce roman est un joli hommage de Madeleine St John à ses contemporaines, soumises à l’autorité de leur père, puis de leur mari, et dévolues à la sphère du mariage, de la maternité et d’emplois subalternes typiquement féminins à l’instar de ces petites robes noires, héroïnes de ce récit.

Un titre peu connu que je suis ravie d’avoir découvert !

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  et du Mois Anglais :

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À l’été 1862, un groupe de jeunes peintres proches des Préraphaélites, menés par le talentueux Edward Radcliffe, s’installe au Birchwood Manor, sur les rives de la Tamise. Là, inspiré par sa muse, la sulfureuse Lily avec qui il vit une passion ravageuse, Edward peint des toiles qui marqueront l’histoire de l’art. Mais à la fin de sa retraite, une femme a été tuée, une autre a disparu, un inestimable diamant a été dérobé, et la vie d’Edward Radcliffe est brisée.
Plus d’un siècle plus tard, Elodie Winslow, jeune archiviste à Londres fiancée à un golden-boy qui l’ennuie, découvre dans une vieille sacoche deux objets sans lien apparent : le portrait sépia d’une femme à la beauté saisissante en tenue victorienne, et un cahier de croquis contenant le dessin d’une demeure au bord de l’eau. Pourquoi le Birchwood Manor semble-t-il si familier à Elodie ? L’inconnue de la photo pourra-t-elle enfin livrer tous ses secrets ? Et si, en l’entraînant sur les traces d’une passion d’un autre siècle, son enquête l’aidait à percer le mystère de ses propres origines et à enfin mener la vie qu’elle désire ?

Eté 2017, Elodie Winslow, une jeune archiviste sur le point de se marier au séduisant Alastair, découvre dans un placard de l’étude Stratton, Cadwell & Co qui l’emploie, un cartable renfermant un carnet à dessin et une photographie d’une femme, vraisemblablement confié au bienfaiteur James Stratton à la fin du XIXè siècle.

Elle découvre alors que le peintre était fiancé à Frances Brown et qu’après la mort de cette dernière à l’âge de vingt ans, assassinée à la suite d’un cambriolage à Birchwood Manor, la propriété de Radcliffe, le peintre renonça à l’art et se noya lui-même vingt ans plus tard.

La jeune femme sur la photo était-elle la fiancée tragiquement disparue ? Dans le carnet de croquis, elle découvre une propriété qui ressemble à s’y méprendre à celle d’une comptine d’enfant, que sa mère lui chantait souvent, avant qu’elle-même ne trouve la mort lors d’un accident de voiture, à quelques kilomètres seulement de Birchwood Manor.

Délaissant l’organisation de son mariage, elle décide d’enquêter sur cette propriété qui a l’air de recéler bien des secrets…

Quel plaisir de retrouver l’australienne Kate Morton que j’avais découvert avec Le jardin des secrets, Les brumes de Riverton et L’enfant du lac. La prisonnière du temps nous propose une atmosphère que ne renierait pas l’immense Daphne du Maurier car Birchwood Manor fait indubitablement penser à Manderley, tant cette demeure est la figure centrale du roman.

Si comme moi vous avez pu lire des avis en demi teinte, oubliez-les car pour ma part, j’ai adoré ce roman fleuve, sans longueurs (vous savez combien je les abhorre), avec une multiplicité d’intrigues parallèles toutes intéressantes à suivre et des personnages que j’ai beaucoup aimé. Rien n’est à retrancher, tout est utile dans cette mécanique d’horlogerie qui se révèle très addictive et chaque rouage se révèle précieux pour comprendre l’histoire dans son intégralité.

La prisonnière du temps est un roman exigeant qui requiert toute notre attention, à l’opposé des romans de plage, ici il faut bien suivre l’intrigue pour ne pas se perdre dans les nombreux méandres du récit.

C’est un roman totalement palpitant que nous propose ici Kate Morton avec en fil rouge Lily Millington, la muse d’Edward, qui fait le lien avec toutes les époques et les personnages du récit.

Qu’est-elle devenue après le vol du blue Radliffe et la mort de la fiancée du peintre dont elle semblait follement amoureuse ? Etait-elle une manipulatrice, seulement intéressée par le diamant des Radcliffe ? Pourquoi cette demeure a-t-elle une telle attraction sur les occupants qui se succèdent ?

Le récit commence en 2017 avec Elodie Winslow, une jeune archiviste qui découvre un cartable oublié au sein de son étude. Interpellée par une photographie représentant une femme, elle décide d’enquêter, au point de délaisser son fiancé et l’organisation de son mariage qu’elle délègue volontiers à sa future belle-mère, grande admiratrice de Lauren, sa propre mère, célèbre dans le monde de la musique classique et tragiquement décédée.

A partir de ce point de départ, nous ferons des sauts de puce dans le passé : 1862, 1898, 1928, 1940 au cœur d’histoires multiples qui ont toutes en commun Birchwood Manor. Des histoires tour à tour portées par Lily, Ada, Leonard ou Juliet et qui permettront à Elodie de lever le voile sur certaines zones d’ombre familiales.

Kate Morton est experte pour nous entrainer dans ces allers retours, comme elle sait si bien le faire depuis son premier roman. Dès les premières pages, le lecteur est ferré et se régale de l’histoire tricotée par la romancière à la manière d’une toile d’araignée mais aussi par les personnages bien dessinés et les superbes descriptions qui parsèment le récit.

J’ai beaucoup aimé tous les personnages et surtout Lily, élevée pour être voleuse mais qui s’intéressait à de nombreux domaines, qui saura séduire et se faire aimer du peintre Edward Radcliffe.

Avec ce roman foisonnant qui se déploient sur plusieurs siècles et nous transporte d’un Londres à la Dickens aux quartiers branchés de l’East London actuel, Kate Morton brosse le portrait croisé, lumineux et intense, de deux héroïnes fortes.

Je ne peux que vous recommander cette lecture qui m’a transportée et enchantée de la première à la dernière ligne.

Un grand merci à Anne et aux éditions Presses de la cité pour cette merveilleuse lecture !

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

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Après avoir connu les horreurs de la Grande Guerre, Tom Sherbourne revient en Australie. Aspirant à la tranquillité, il accepte un poste de gardien de phare sur l‘île de Janus, un bout de terre sauvage et reculé. Là, il coule des jours heureux avec sa femme, Isabel. Un bonheur peu à peu contrarié par leurs échecs répétés pour avoir un enfant. Jusqu’à ce jour où un canot vient s échouer sur le rivage. À son bord, le cadavre d’un homme, ainsi qu’un bébé, sain et sauf. Pour connaître enfin la joie d’être parents, Isabel demande à Tom d’ignorer les règles, de ne pas signaler « l’incident ». Une décision aux conséquences dévastatrices…

Sur la petite île de Janus, perdue au large de l’Australie, peu après la Première Guerre mondiale, Tom Sherbourne, le gardien du phare, vit heureux avec son épouse Isabel. Loin du tumulte du monde, il peut enfin oublier tout ce qu’il a vécu au combat et peut-être arrêter de culpabiliser d’être revenu entier des tranchées alors que ses camarades ont perdu la vie.

Mais leur bonheur se ternit peu à peu : Isabel ne peut pas avoir d’enfant, et elle se désespère, elle veut une maison pleine d’enfants mais après trois fausses couches successives, n’a guère l’espoir que son désir se réalise.

Un jour, un canot vient s’échouer sur la plage, avec à son bord un homme sans vie et un bébé bien vivant. La petite fille semble en bonne santé et Isabel sait immédiatement les gestes qu’il faut pour rassurer et prendre soin du bébé.

La petite fille, qui semble âgée de quelques mois seulement, la comble de joie mais Tom lui assure qu’il faut prévenir les autorités, sa famille doit certainement la chercher et si ce n’est pas le cas, ils pourront toujours l’adopter.

Mais Isabel, tout à son bonheur, refuse et Tom qui l’aime éperdument, accepte de taire l’incident…

Une vie entre deux océans est le premier roman de l’australienne Margot Stedman qui a connu un grand succès dès sa parution en 2014 puis une adaptation au cinéma que je n’ai pas vu mais que je compte bien découvrir désormais.

Je savais que ce livre avait été le coup de cœur de bon nombre de lecteurs et qu’il était particulièrement poignant en entamant cette lecture et même si ce ne fut pas mon cas, j’ai tout de même été transportée par cette histoire qui m’a beaucoup émue.

Vous savez que cette période qui suit la première guerre mondiale m’intéresse au plus haut point et c’est une très bonne idée qu’a eu l’auteure de la choisir pour planter son décor.

Son héros porte en lui la culpabilité d’être encore en vie alors que de nombreux australiens ont perdu la leur dans ce conflit, tout comme les deux frères d’Isabel, morts à quelques jours d’intervalle, ce qui a plongé leurs parents dans une souffrance absolue.

Tom est également traumatisé par son enfance : sa mère a du fuir le domicile conjugal et il n’a jamais pu la revoir avant sa mort, ce qui l’a indéniablement éloigné de son père et de son frère, responsables de cet éloignement et avec lesquels il ne veut avoir aucun contact.

Isabel, quant à elle, porte en elle la douleur de ne pas pouvoir enfanter, elle qui voudrait par des naissances, mettre fin au deuil de sa famille et qui est au désespoir de ne pouvoir le faire. Cette souffrance va peu à peu la faire vaciller jusqu’à perdre goût à la vie.

L’arrivée de Lucy dans cette famille va éteindre les drames, tous vont revivre au contact de cette enfant qui va tellement les rendre heureux. Mais peut-on continuer à l’être sans savoir si elle n’est pas attendue quelque part ? Et que cette décision de la garder plonge peut-être ses proches dans une douleur infinie ?

Tom a du mal à s’y résoudre et va tout au long du récit se débattre avec sa conscience. Peut-on juger Isabel d’avoir fait de Lucy son enfant, l’avoir aimée, choyée ? Et sa famille, comment peut-elle faire le deuil d’une enfant dont on ne sait ce qu’elle est devenue ? Peuvent-ils pardonner d’avoir été tenus éloignés d’elle ?

Si la première partie du roman est intéressante car elle plante le décor et nous permet de nous familiariser avec l’ensemble des personnages, la seconde se révèle passionnante car elle met tous les protagonistes en scène, la culpabilité des uns et la douleur des autres.

Un roman émouvant, bouleversant, traversé par des thématiques très intéressantes que j’ai littéralement dévorée, attachée aux personnages et à cette histoire touchante de la première à la dernière page. Un titre à découvrir absolument !

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

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Trois couples épanouis. De charmants enfants. Une amitié solide. Et un barbecue entre voisins par un beau dimanche ensoleillé : tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment. Alors, pourquoi, deux mois plus tard, les invités ne cessent-ils de se répéter : « si seulement nous n’y étions pas allés » ?

Tout a commencé par un barbecue, un bel après-midi de janvier. Il y avait six adultes et trois enfants. Clementine, violoncelliste, a été invitée avec son mari Sam et leurs deux fillettes Holly et Ruby chez sa meilleure amie Erika, mariée à Oliver.

Lorsqu’ils arrivent à destination, Erika leur annonce qu’ils sont tous attendus chez Vid et Tiffany, leurs voisins, pour un barbecue. Le couple, très sympathique, leur annonce que Dakota leur fille de 11 ans se réjouit à l’idée de jouer les baby sitter pour les deux fillettes, ainsi les adultes pourront se détendre et profiter de la fête.

Mais bien sûr, tout ne se passe pas comme prévu et quelque chose va venir troubler cet après-midi d’hiver au point que les trois couples ne vont cesser de se répéter : si seulement nous n’y étions pas allés…

Après le succès du Secret du mari, traduit dans 55 pays, et de Petits secrets, grands mensonges (dans ma PAL), adapté par HBO, Liane Moriarty continue de jouer la carte des vilains secrets bien enfouis et dévoile la noirceur qui rôde sous les vies ordinaires, en nous plongeant au coeur des redoutables petits mensonges et des inavouables secrets de l’âme humaine avec Un peu, beaucoup, à la folie.

Dès le début de notre lecture, on sait qu’un accident s’est produit le jour du barbecue. Liane Moriarty nous présente les différents protagonistes de son histoire, revient sur leur passé, décortique l’étrange amitié qui unit Erika et Clementine, fait des allers et retours entre le présent et ce qui s’est passé quelques mois plus tôt lors de ce fameux barbecue qui a tant affecté leur vie.

L’auteure s’attarde longuement sur la psychologie des personnages, c’est la force de ce roman, de ce point de vue c’est très intéressant, elle met le doigt là où ça fait mal, met en lumière les faiblesses et les forces de chacun, leurs failles, etc.

Erika, qui souffre de l’absence d’amour de sa mère Sylvia, devenue compulsive une fois plaquée par son mari et qui va faire vivre un enfer à sa fille, heureusement accueillie par Pam et Martin, les parents de Clementine, qui vont obliger leur fille à devenir la meilleure amie de l’enfant.

Son mari, Oliver, victime de l’alcoolisme de ses parents, laissé pour compte lui aussi et qui va trouver son âme sœur en Erika.

Clementine, qui veut à tout prix entrer dans un orchestre, et qui n’en peut plus de faire passer son mari et ses filles avant elle. Sam, qui se contente d’un job alimentaire, afin de faire vivre sa famille, plus responsable que Clementine, à qui il reproche d’être négligente envers leurs filles.

Dakota, la fille de Tiffany et Vid, qui pense que l’incident du barbecue est de sa faute et qui se prive de ce qu’elle plus dans la vie, la lecture, pour se punir.

Liane Moriarty prend son temps pour tisser son intrigue, le suspense monte lentement et j’ai été embarquée dans ma lecture, me demandant ce qui avait bien pu se passer ce fameux jour.

Bien qu’intéressée par le récit, j’ai trouvé tout de même le rythme du roman bien trop lent, je pense que Liane Moriarty aurait pu nous proposer une histoire un peu plus resserrée et surtout une réelle intrigue parce qu’ici c’est éminemment psychologique, on fouille l’âme et le passé des personnages mais il ne se passe finalement pas grand chose.

Les personnages, à part Oliver et les enfants, ne sont pas sympathiques et tous nombrilistes, ils m’ont parfois franchement agacé et ça a concouru à un certain ennui vers la moitié du récit.

Pour tout vous dire, d’habitude j’ai du mal à lâcher mon livre une fois entamé et bien là j’ai étalé ma lecture, alternant avec d’autres romans, par la faute des protagonistes qui m’énervaient par leur égocentrisme.

Une histoire qui ne manque pas d’intérêt mais parasitée par trop de détails de leur passé, finalement trop fouillé psychologiquement au détriment de l’intrigue assez mince, je ne regrette pas ma lecture mais elle ne marquera pas.

Merci aux éditions Albin Michel pour cette lecture !

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14 février 1900, Australie. L’été touche à sa fin. Les jeunes pensionnaires de Mrs Appleyard attendent depuis des mois ce pique-nique annuel, non loin de Hanging Rock. Revêtues de leurs mousselines légères, elles partent dans une voiture tirée par cinq chevaux bais magnifiques. Après le déjeuner, les demoiselles s’assoupissent à l’ombre des arbres. Mais quatre d’entre elles, plus âgées, obtiennent la permission de faire une promenade. Enivrées par cet avant-goût de liberté, elles franchissent un premier ruisseau… puis disparaissent dans les hauteurs. Quand, tard dans la nuit, la voiture regagne le pensionnat, trois jeunes filles manquent à l’appel.

Le jour de la Saint Valentin en 1900. La chaleur est à son comble en Australie et le pensionnat chic et haut de gamme de l’anglaise Mrs Appleyard, propose à ses collégiennes, un pique-nique à Hanging Rock.

Dument chaperonnées par Miss McCraw, la professeure de mathématiques, et Mademoiselle de Poitiers, l’enseignante de danse et de conversation française, les jeunes filles partent en procession dans la voiture du collège menée par Mr Hussey.

Toutes sont du voyage à l’exception de Sara Waybourne, condamnée à la réclusion volontaire à Appleyard College, pour n’avoir pas su réciter le poème du Naufrage de l’Hespérus.

Il fait tellement chaud que ces demoiselles ont l’autorisation exceptionnelle d’ôter leurs gants mais un groupe formé de Marion Quaid, Miranda, Irma et Edith profite d’un moment où leurs condisciples se reposent pour aller voir le Rocher.

Lorsqu’arrive l’heure du départ, les quatre jeunes filles n’ont pas reparu et Miss McCraw a disparu elle aussi…

J’avais découvert Pique-nique à Hanging Rock à l’été 2016, au moment où il avait le vent en poupe sur la blogo, les avis étaient dithyrambiques, je l’avais donc aussitôt ajouté à ma PAL pour l’y laisser croupir pendant deux ans (comme d’hab). Publié en 1967 et adapté au cinéma par Peter Weir en 1975 (que je n’ai pas vu), il a récemment fait l’objet d’une série en cours de diffusion sur Canal+.

Considéré comme un classique en Australie, ce récit signé Joan Lindsay est un récit à la fois envoûtant, mystérieux et nimbé de surnaturel. Cette disparition de collégiennes donne lieu à une enquête mais ce roman n’est absolument pas un polar et en aucun cas un thriller même si l’auteure imprime un vrai suspens psychologique à son roman.

Tout l’intérêt et le charme de ce récit résident dans l’atmosphère qu’a choisi l’auteure pour marquer et intéresser ses lecteurs, un malaise subtil mais permanent qui nous cueille du moment de la disparition jusqu’à la dernière ligne.

J’ai dévoré ce court roman qui m’a transporté au coeur de l’été austral, une lecture raccord avec la météo actuelle qui sévit sur la Bretagne, car on pourrait se croire dans l’Hémisphère Sud tant il fait chaud !

Enlèvement, fugue, embrigadement sectaire, chute accidentelle du haut des rochers, intervention surnaturelle, mauvaise rencontre, attaque d’animaux… Une multitude d’explications sont esquissées pour tenter d’expliquer la disparition des jeunes filles et de leur professeure.

Si l’on peut comprendre que des jeunes filles de bonne famille n’aient pas deux sous de bon sens au vu de l’éducation qu’elles recevaient et qu’elles pouvaient s’effrayer et s’émouvoir d’un rien, il n’en était pas de même pour Miss McCraw, la très rationnelle et pragmatique enseignante en mathématiques.

Cette disparition va devenir une tâche indélébile sur le pensionnat, joué sur le mental de Mrs Appleyard, l’énigmatique directrice du collège, et va finir par faire voler en éclat le quotidien empesé de l’Appleyard College, nous laissant en proie à un certain nombre d’interrogations et une certaine frustration.

Joan Lindsay nous propose ici un sacré mystère teinté de fantastique qui sonne tellement vrai qu’on pourrait croire à un véritable fait divers alors qu’elle l’a inventée de toutes pièces. Un roman singulier portée par une écriture magnifique qui me restera longtemps en mémoire.

Si vous ne connaissez pas encore Pique-nique à Hanging Rock, je ne peux que vous inviter à le lire à votre tour. Quant à moi, je compte bien découvrir la série en diffusion actuellement.

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À la mort de Jock Witney, tyran domestique à la tête du plus grand vignoble d’Australie – le domaine de Jacaranda -, sa famille se rend compte que les affaires vont en réalité très mal. Quand un groupe français fait une offre de rachat des plus alléchante, les membres du clan s’entredéchirent.

Cornélia, la veuve de Jock, âgée de 90 ans, refuse catégoriquement de vendre. Elle aimerait convaincre Sophie, sa petite-fille, la prunelle de ses yeux, que la propriété familiale peut être conservée.

Dans ce but, Cornélia l’entraîne à l’autre bout de l’Australie, dans la vallée de Hunter, sur les traces de ses ancêtres. Elle profite de ce voyage pour lui narrer l’épopée familiale.

Du Sussex des années 1830 à l’Australie moderne, Tamara McKinley retrace la vie d’une famille de pionniers, marquée par de lourds secrets, des déchirures et une malédiction… Sophie saura-t-elle la briser pour sauver le domaine ? heart_3l-heritiere-de-jacaranda-tamara-mckinley

Jock Witney, un homme d’affaire prospère de 90 ans vient de mourir. Ce patriarche sans coeur, a passé les derniers mois de sa vie à acheter des entreprises sans valeur afin qu’après sa mort, sa famille soit ruinée. Il laisse donc une entreprise en faillite dont les héritiers n’ont qu’une envie : se débarrasser en la vendant aux plus offrants.

Mais Cornelia, sa veuve, ne l’entend pas de cette oreille et compte bien ce battre contre ce démantèlement. Elle tient plus que tout aux vignobles hérités de sa famille, des anglais partis de rien ayant fait fortune en Australie au milieu du 19è siècle, à force de dur labeur, de courage et de pugnacité.

Car Cornelia est comme les femmes de la famille Witney, tenaces et volontaires, à commencer par Rose, cette jeune bonne anglaise arrivée en Australie au début du XIXème siècle avec sa maitresse. Elle va convaincre sa petite-fille Sophie, avocate à Londres, de l’accompagner sur les traces de ses aïeules afin de revoir une dernière fois le domaine de Jacaranda.

Cornelia compte sur ce voyage pour faire changer d’avis Sophie, qui elle l’espère, se rendra compte de l’importance de Jacaranda pour leur famille, et redresser la société en la gardant dans le giron familial. C’est sans compter Mary, l’une des filles de Cornelia et mère de Sophie, qui veut vendre à tout prix…

Si vous aimez les grandes sagas familiales à lire sur la plage, vous devriez aimer L’héritière de Jacaranda de Tamara McKinley, un roman entré dans ma PAL au début de l’été et que j’aurai du lire sur la plage, je l’aurai je pense davantage apprécié.

Sur le papier, ce roman a tout pour me plaire avec secrets de famille et alternance passages au 19è siècle et au présent et même si dans l’ensemble j’ai passé un agréable moment, je ne l’ai pas trouvé aussi réussi que je le pensais.

Dans L’héritière de Jacaranda, l’auteure nous fait découvrir la vie d’une famille depuis le début du XIXème siècle en Angleterre jusqu’à nos jours en Australie. Tamara McKinley nous montre à travers l’histoire de la famille Witney, la construction de l’Australie. Avec Rose et Isabelle, nous assistons à l’histoire d’un vignoble et d’un patrimoine familial,  créé avec la sueur des premiers colons dans le bush australien, aidés des aborigènes et des prisonniers sortis des geôles anglaises pour redémarrer une nouvelle vie dans ce lointain exil.

Toute cette partie historique m’a beaucoup plu, les personnages féminins sont forts et intéressants et découvrir avec elles l’Australie de cette époque n’est pas dénué d’intérêt.

La partie contemporaine en revanche fut une déception : des querelles à la Dallas autour de l’héritage, des personnages caricaturaux au possible et, cerise sur le gâteau, une histoire d’amour à l’eau de rose dont je me serai bien volontiers passée.

Vous l’aurez compris, un avis mitigé pour ce roman au dénouement convenu mais qui ne m’a pas ôté l’envie de lire à nouveau Tamara McKinley, auriez-vous d’ailleurs l’un de ses titres à me conseiller ?

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

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1933. Comment Theo Edevane, adorable poupon de onze mois, a-t-il pu disparaître durant la nuit de la Saint-Jean ? Les enquêteurs remuent ciel et terre, mais l’enfant demeure introuvable. Pour les parents comme pour les filles Edevane, la vie ne sera plus jamais la même après ce drame. La maison du lac, la propriété tant aimée, est fermée et laissée à l’abandon.

Soixante-dix ans plus tard, Sadie Sparrow, jeune détective londonienne en vacances dans les Cornouailles, curieuse et momentanément désœuvrée, s’intéresse à cette mystérieuse disparition. Elle reprend l’enquête, au grand dam de l’une des sœurs aînées de Theo, Alice, devenue écrivain à succès.

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Lors de la traditionnelle fête de la Saint-Jean des Edevane en Cornouailles en 1933, le jeune Théo, tout juste âgé de 11 mois s‘est volatilisé. La famille et la police pensent au départ à un accident mais ils ont beau fouiller les bois environnants et draguer le lac, Théo est introuvable.

2003, Sallie est inspectrice de police à Londres, en congés forcés après qu’elle ait parlé d’une affaire en cours à la presse, elle décide de rejoindre son grand-père qui vient de s’installer en Cornouailles, et au détour d’une promenade, elle découvre la maison du Lac, propriété des Endevane, désertée depuis près de 70 ans.

Intriguée par cette demeure à l’abandon et le drame qui s’est noué autour du petit Théo, Sallie décide d’enquêter sur ce fait divers. Elle fait des recherches, va à la rencontre de l’inspecteur en charge de l’affaire à l’époque et demande à rencontrer Alice, la sœur aînée de Théo, devenue auteure de romans policiers à succès.

Mais la vieille dame oppose un refus catégorique à ce qu’on vienne fouiller dans le passé de sa famille et semble craindre la vérité. Aurait-elle quelque chose à se reprocher ?

Lorsque j’ai reçu L’enfant du lac, ma copinaute Claire m’a ausitôt proposé une lecture commune. Il faut dire qu’elle est une inconditionnelle de Kate Morton, contrairement à moi. J’avais découvert la jeune romancière australienne avec Le jardin des secrets que j’avais adoré mais j’étais passée totalement à côté de son autre titre Les brumes de Riverton, ce qui m’avait refroidi.

Quelques 640 pages plus tard, je suis réconciliée avec Kate Morton. Certes, pour moi L’enfant du lac est moins bon que Le jardin des secrets, mais l’auteure nous livre ici une histoire très intéressante même si j’ai quelques bémols !

Tout d’abord, le récit a du mal à démarrer : pendant près de 150 pages, Kate Morton pose le décor et les personnages et on se demande franchement quand on va vraiment rentrer dans le vif du sujet.

Ensuite, c’est un pur régal ! Des allers-retours entre 1933 et 2003 mais en plus de ces deux dates charnières, Kate Morton nous emmène aussi juste avant et pendant la première guerre mondiale puis pendant la seconde guerre mondiale, ce ne sont que quelques scènes mais elles sont très importantes et l’auteure nous montre ainsi qu’elle excelle toujours à multiplier les époques.

Autour de la disparition du jeune Théo, l’auteure aborde ce qu’on appelle le stress post-traumatique des soldats et en particulier celui d’Anthony le père de Théo, détruit par l’horreur des tranchées et que sa femme bien-aimée Eléanor protège jusqu’au bout.

Il est aussi beaucoup question d’enfance à travers « Eleanor sur le seuil magique » le roman de Daffyd Llewellyn qui a abandonné la médecine pour se consacrer à la littérature et qui a fait de Eleanor, une héroïne à la Alice au pays des merveilles.

J’ai adoré toute cette partie qui couvre la quasi-intégralité du roman, le récit est foisonnant, bien documenté, bien construit, les personnages féminins intéressants, les propos sur les conséquences du premier conflit mondial, aboutis, rien à redire.

Mais ça se gâte dans les cent dernières pages, le dénouement est facile et prévisible et j’avoue que ça m’a déçue, j’aurai préféré que Kate Morton cède moins à la facilité et nous offre un final à la hauteur du reste du roman.

Ceci mis à part, L’enfant du lac est un très bon roman historique qui m’a passionnée et tenue en haleine pendant la grande majorité du récit.

Un grand merci à Anne et aux éditions Presses de la cité pour cette belle lecture !

L’avis de Claire

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Lu dans le cadre du challenge Au service de… :

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Agnes Magnúsdóttir, servante dans l’Islande austère et violente du XIXe siècle, est condamnée à mort pour l’assassinat de son amant et placée dans une ferme reculée en attendant son exécution. Horrifiés à l’idée d’héberger une meurtrière, le fermier, sa femme et leurs deux filles évitent tout contact avec Agnes, qui leur inspire autant de peur que de dégoût. Seul Tóti, le révérend chargé de préparer la jeune femme à sa fin prochaine, tente de la comprendre. Au fil des mois, Agnes raconte sa vérité, aussi terrible soit-elle à accepter. Mais la justice des hommes est en marche, et pourquoi Agnes réapprendrait-elle à vivre si c’est pour mourir ?

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Hiver 1828, au cœur de la campagne islandaise, Natan Ketilsson et Pétur Jónsson sont assassinés dans la ferme de Natan à Illugastadir. Leurs corps calcinés seront retrouvés le lendemain dans les décombres de la masure, incendiée après le meurtre.

Les coupables de ce crime et de l’incendie sont les deux servantes et amantes de Natan, Agnes Magnúsdóttir et Sigridur Gudmunsdottir et Fridrik Sigurdsson, le fiancé de Sigridur. Le mobile du crime : le refus de Natan de laisser Sigridur se marier et le renvoi d’Agnes. Fridrik avouera volontiers son crime, les deux femmes seront condamnées pour complicité.

Trois coupables. Trois condamnations à mort. A moins que le roi du Danemark, souverain d’Islande ne les gracie, et ne les condamne qu’à la prison à vie.

En attendant, les condamnés vont devoir gagner leur gite et leur nourriture. Ils quittent donc leur prison de Stora-Borg et remis à des adjoints de police, qui sont surtout en fait des paysans, pour qu’ils servent de bras.

Pendant de longs mois, Agnes va donc être recueillie et côtoyer Jon, Margret et leurs filles, dormant dans une couchette à leurs côtés. Et pour que la condamnée se prépare à mourir, elle devra expier ses fautes avec l’aide du sous-révérend Thorvardur Jonsson.

J’avais littéralement oublié ce roman dans ma PAL, reçu en service presse il y a près d’un an et demi déjà, et c’est en la rangeant que je suis tombée dessus et aussitôt retrouvé, aussitôt lu.

Inspiré d’une histoire vraie, A la grâce des hommes est un roman sur la vérité, celle que nous pensons connaître et celle à laquelle nous voulons croire. Hannah Kent nous retrace la vie et le parcours d’Agnes Magnúsdóttir, la dernière condamnée à mort islandaise.

Le destin de cette jeune femme, abandonnée par sa mère, qui n’a jamais connu l’amour ni la stabilité, a toute sa vie durant, depuis sa plus tendre enfance, du gagner sa pitance et le toit au-dessus de sa tête.

Simple servante, elle est pourtant instruite, sait lire et écrire et connaît plusieurs sagas par cœur. C’est d’ailleurs son instruction qu’on lui reprochera, ses juges argueront que cette femme trentenaire au moment des faits, a poussé ses jeunes et ignares co-accusés au meurtre afin de se venger d’un homme qui s’était servi d’elle avant de la jeter nue en pleine nuit et en plein hiver.

Ce roman à deux voix, celle du narrateur qui conte le présent et celle d’Agnes qui relate son passé et ses sentiments présents, m’a rappelé le très beau roman de Susan Fletcher, Un bûcher sous la neige, que je vous conseille au passage si vous ne l’avez pas encore lu.

A la grâce des hommes m’a émue, bouleversée, chamboulée et me hante une semaine après encore, au moment où j’écris ce billet car il m’a fallu du temps pour arriver à poser des mots et vous parler de cette lecture singulière qui est aussi un gros coup de coeur.

Hannah Kent réussit le tour de force de nous rendre cette meurtrière tellement humaine, qu’on ne peut qu’avoir de la compassion envers elle et espérer avec elle qu’elle ne sera pas exécutée.

Sous la plume de l’auteure, on se croirait dans cette Islande de ce début du 19è, ce pays froid et austère, peuplé de gens tout aussi froids et austères, et l’on découvre les conditions de vie effroyablement difficiles de cette population qui doit vivre au mieux avec la glace et la neige.

A la grâce des hommes est un roman rare, dont on ne ressort pas indemne, à lire absolument !

Merci à Anne et aux Presses de la Cité pour cette lecture bouleversante et ce joli coup de cœur !

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 » Dis-moi quel effet ça te fait d’être bientôt père. – Ça ne me fait aucun effet du tout. C’est trop tôt. – Et si je te reposais la question tous les jours, jusqu’à ce que nous ayons trouvé la réponse ? Tu dois être un peu inquiet, non ? – Comment tu sais ça ? – Tous les hommes le sont. Anxieux à l’idée que le bébé monopolise leur femme. Anxieux à l’idée de ne plus jamais coucher avec elle. Anxieux à l’idée de ne pas être à la hauteur. – Je ne suis pas comme la moyenne des gens. Je suppose donc que mes problèmes seront uniques. – Et que tu les résoudras à ta façon. Unique elle aussi.  » Don et Rosie sont mariés depuis dix mois et dix jours et ils sont  » enceints « . Don se lance corps et âme dans ce nouveau défi : devenir père. Scientifique hors norme, atteint du syndrome d’Asperger, il aborde la paternité avec sa rigueur toute… mathématique. Et sa logique particulière. Ce qui ne semble pas toujours correspondre à ce qu’attend Rosie de lui.

l-effet-rosie-le-theoreme-de-la-cigogne-graeme-simsionauteur-editeur-pagesDon et Rosie Tilman ont quitté Melbourn et vivent désormais à New-York. Don a été engagé par la très prestigieuse université Colombia et Rosie finit sa thèse dans la même université. Ils sont mariés depuis près d’un an lorsque Rosie apprend à Don qu’elle attend un bébé.

Face à cette nouvelle totalement imprévue pour lui, Don qui est atteint du Syndrome d’Asperger va réagir à sa façon, c’est-à-dire, déroutante pour le commun des mortels, ce qui va l’entraîner une fois encore dans des situations impossibles et mener son couple au bord de la rupture.

Car ce qui a séduit Rosie, sa grande intelligence et sa loufoquerie, est en train de la détourner de lui au fur et à mesure que son ventre s’arrondit.

Don sera-t-il capable d’être un père, lui qui émotionnellement parlant, est handicapé ?

Heureusement les amis de toujours, Gene et Claudia, et les nouveaux, George III, Dave et Sonia qui attendent eux aussi un heureux événement, sont là pour aider Don à mettre des mots sur ses émotions et à le préparer à sa future paternité.

J’étais sortie de ma lecture du Théorème du homard totalement enchantée et limite amoureuse de Don, et oui, en refermant L’effet Rosie, je suis toujours sous le charme de Don mais l’effet de surprise n’étant plus là, j’ai tout de même une petite déception.

Le premier volume était tellement pétillant et plein de drôlerie que je trouve le second plus plat et avec moins de saveur même si ma lecture fut une parenthèse agréable, je l’ai trouvé nettement moins bon tout simplement.

J’ai été très heureuse de retrouver les personnages qui m’avaient tant plu dans le premier tome même si ici l’histoire se recentre sur Don. Rosie n’est qu’un personnage secondaire parmi les autres, ce que je trouve un peu dommage même si au fond c’est Don que je préfère.

Graeme Simsion saupoudre son récit de situations cocasses et de pas mal d’humour, qui faisaient déjà le sel du Théorème et que j’ai aimé retrouver ici. Cependant, l’histoire tourne en rond autour de cette future paternité et cela m’a un peu lassé par moment.

J’aurai aimé les voir évoluer en tant que couple, il y avait de la matière, avant d’aborder la grossesse de Rosie dans la seconde partie du roman par exemple.

En bref, un roman plein de verve, de tendresse et de situations totalement loufoques mais décevant par rapport au Théorème.

Merci à Babelio et aux Éditions Nil pour m’avoir permis de retrouver Don, un personnage que j’aime beaucoup.

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heart_3Lu dans le cadre d’une lecture commune avec Syl et du challenge 1 pavé par mois :

challenge-un-pave-par-mois

Les 10 livres que j’aimerais sortir de ma PAL cet été (3/10)

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