Lu dans le cadre des 12 pavés que j’aimerai sortir en 2023 : 2/12
A vingt-neuf ans, l’Australienne Kate Morton écrit Les Brumes de Riverton (Presses de la Cité, 2007), qui connaît un succès mondial. Les deux romans qui ont suivi, Le Jardin des secrets (Presses de la Cité, 2009) et Les Heures lointaines (Presses de la Cité, 2011), lui ont permis de confirmer son talent et sa place sur la scène littéraire internationale.
2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend dans le Suffolk, au chevet de sa mère âgée. Dans la ferme de son enfance, la comédienne est assaillie par les souvenirs, et plus particulièrement par les images d’un après-midi d’été étouffant, cinquante ans auparavant.
Partie se réfugier dans une cabane perchée dans les arbres afin de rêvasser tranquillement, Laurel, alors adolescente, avait vu sa mère poignarder un inconnu. Un événement que personne n’avait évoqué par la suite.
Hantée par ce drame resté secret, Laurel décide de plonger dans le passé de sa famille. Elle trouve dans le grenier une photographie datant de la Seconde Guerre mondiale qui lui révèle l’existence d’une certaine Vivien…
La scène des souvenirs signe mes retrouvailles avec l’une de mes autrices préférées, Kate Morton. Ce roman choral, truffé de secrets de famille, est découpé en trois parties : Laurel, Dorothy et Vivien, du nom de ses héroïnes, et alterne les époques et les lieux.
Une vedette de cinéma se rend au chevet de sa mère mourante, et se remémore son enfance, durant laquelle elle a assisté à un meurtre. Qui était la victime, quel était le mobile de ce meurtre ?
Au fur et à mesure de son enquête, nous retournons dans le Londres de la seconde guerre mondiale, et découvrons la vie de cette mère et de son entourage, pris dans l’enfer du Blitz.
Cette construction est la marque de fabrique de l’autrice australienne et elle est pour moi la reine en la matière. Ce roman ne fait pas exception, j’ai beaucoup aimé ce récit fleuve, bien qu’il comporte quelques longueurs, avec des intrigues parallèles intéressantes à suivre et des personnages que j’ai beaucoup aimé même si Dorothy est très antipathique.
Kate Morton est experte pour nous entrainer dans ces allers retours, comme elle sait si bien le faire depuis son premier roman et ici, c’est une fois de plus très réussi.
Dès les premières pages, le lecteur est ferré et se régale de l’histoire tricotée par la romancière à la manière d’une toile d’araignée mais aussi par les personnages bien dessinés et les superbes descriptions qui parsèment le récit.
Cette mécanique d’horlogerie se révèle très addictive et chaque rouage est précieux pour comprendre l’histoire dans son intégralité, avec, cerise sur le gâteau, un twist final que je n’avais pas vu venir !
Les lourds secrets familiaux, les drames, la seconde guerre mondiale, les amitiés fusionnelles et les fratries sont des thèmes récurrents dans l’œuvre de Kate Morton et encore bien présents ici.
L’enquête que mène Laurel et son frère Gerry est passionnante à suivre et le dénouement à la hauteur, ce qui n’est pas toujours le cas, avec des révélations qui m’ont surprise.
Si vous ne connaissez pas encore Kate Morton, je ne peux que vous recommander ce roman qui m’a tenue en haleine de bout en bout !