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Archive for the ‘Littérature néerlandaise’ Category

Auteure à succès aux Pays-Bas, Simone van der Vlugt a publié plusieurs romans historiques, dont Bleu de Delft (Philippe Rey, 2018), Neige rouge (Philippe Rey, 2019), La Maîtresse du peintre (Philippe Rey, 2020) et La Fabrique (Philippe Rey, 2021). Elle a reçu de nombreuses récompenses, notamment le prestigieux Prix du Livre de l’année.

Amsterdam, 1892. Lydia n’espère rien lorsqu’elle se plonge dans les affaires de son père tout juste décédé. Mais la découverte d’un carnet la laisse songeuse : au fil des pages, elle comprend qu’il projetait la création d’une fabrique de fromage moderne, actionnée à la vapeur.

Contre toute attente, elle se promet de réaliser ce projet un peu fou. L’époque interdisant à une femme seule de mener une telle entreprise, Lydia trouve de l’aide auprès d’un fermier de la région, Huib. À eux deux, et malgré leurs origines sociales différentes, ils comptent bien construire la plus grande fabrique de fromage de la région, et peut-être trouver en chemin plus que le succès…

Anvers, 1914. Nora, fille unique de Lydia, a trouvé refuge en Belgique, dans les bras de son jeune époux. Un départ précipité qui prend toutes les apparences d’une fuite, tandis qu’elle cherche du réconfort loin des siens. Réussira-t-elle à assouvir cette nouvelle soif de liberté, alors que la Première Guerre mondiale frappe aux portes de son pays d’adoption ?

La fabrique signe mes retrouvailles avec la plume fluide de Simone van der Vlugt. Exit le XVIIè siècle, décor de Bleu de Delft et La maîtresse du peintre et place à la Belle Epoque et ses paradoxes.

L’autrice néerlandaise nous propose ici un roman historique plein de fraîcheur, qui brosse le tableau d’une société foisonnante de vie, avec en son centre, la question essentielle de la place des femmes en cette fin du XIXè siècle.

Lydia, qui est une femme moderne, en avance sur son temps, décide de se lancer dans l’aventure que souhaitait son père. Mais son époque l’empêche de tenir seule les rênes d’une entreprise. Qu’à cela ne tienne, elle va s’associer avec un fermier, Huib, avec qui son père avait songé s’associer.

La première partie du roman se concentre sur Lydia, la création de la fabrique de fromage et sur la vie aux Pays Bas à cette époque.

Issue de la bourgeoisie, Lydia compte bien rester célibataire. Le mariage l’obligerait à céder sa fortune et sa fabrique à son mari, et de cela, il ne peut en être question, et comme on la comprend ! Elle tient avant tout à mener une vie libre et indépendante.

Dans la seconde partie du roman, nous nous trouvons à Anvers en 1914. Et c’est l’histoire de Nora, la fille unique de Lydia, qui nous est contée. Nora aussi est, comme sa mère, une femme forte, déterminée à faire ses propres choix. Elle se trouve prise dans la tourmente de la Première Guerre mondiale et fait, elle aussi, des choix qui auront un impact considérable sur sa vie.

Simone van der Vlugt nous propose toujours des récits de femmes hors du commun et je me suis encore régalée avec ce roman, très riche historiquement parlant. Même si, je l’avoue, cette histoire n’est pas aussi forte que ses précédentes. L’histoire de Lydia et Nora est trop prévisible, les secrets bien trop facilement découverts à mon goût.

Pour autant, je n’ai pas boudé mon plaisir tant la plume de Simone van der Vlugt est entraînante. Les personnages sont très bien développés, chacun a une personnalité qui lui est propre, ce qui, pour la plupart, les rend très humains et attachants.

La condition féminine est bien restituée et l’autrice mêle à ses personnages de papier, des personnes qui ont réellement existé, et cet aspect est aussi très intéressant.

Petit bémol toutefois : le dénouement est très abrupt et j’aurai bien volontiers continué à suivre Nora quelques dizaines de pages supplémentaires mais peut-être l’autrice nous proposera-t-elle une suite, on ne sait jamais !

Une autrice que je vous conseille si vous ne la connaissez pas encore. Si vous aimez les romans historiques et les destins de femmes, vous ne serez pas déçu.e.s.

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Auteure à succès aux Pays-Bas, Simone van der Vlugt a publié des romans historiques et des thrillers. Elle a reçu plusieurs récompenses, dont le prestigieux Prix du Livre de l’année.

L’histoire saisissante et vraie de Geertje Dircx, maîtresse désavouée du peintre Rembrandt, ici réhabilitée. Un jour de juillet 1650, Geertje Dircx est arrêtée par la ville d’Amsterdam, poussée de force dans une voiture et conduite à la Spinhuis de Gouda, maison de correction pour femmes où elle restera enfermée douze ans. A l’origine de cette arrestation aussi brutale qu’inattendue, Rembrandt van Rijn, l’amant de Geertje.

Jugée par contumace, elle revient depuis sa cellule sur les années qui ont précédé son arrestation et sur son idylle avec le célèbre peintre. De milieu modeste, veuve à tout juste trente ans, Geertje entre au service de Rembrandt en tant que nourrice de son fils Titus. La femme du peintre, Saskia van Uylenburgh est alors alitée, souffrant selon toutes les apparences de la tuberculose, maladie dont elle ne se remettra pas.

La mort de cette dernière laisse Geertje maîtresse de maison. La cohabitation laisse très vite place à l’amour, Rembrandt trouvant paix et réconfort dans les bras de la nourrice. Les deux amants vivent ainsi durant plusieurs années une liaison scandaleuse, hors mariage. Mais les belles choses ont une fin, dit-on, et Geertje en fera la douloureuse expérience avec l’arrivée de Hendrickje Stoffels dans la maisonnée, dont le charme éblouit Rembrandt…

Après Bleu de Delft, je poursuis ma lecture des oeuvres de Simone van der Vlugt avec La maitresse du peintre. Une histoire magistralement construite autour d’une femme forte et attachante, qui souffre d’une image terriblement négative, construite par les biographes de Rembrandt.

J’aime beaucoup les romans qui ont pour cadre la Hollande au XVIIè siècle et qui éclairent l’art ou les peintres de cette époque où les Pays-Bas connaissaient leur âge d’or. Et ici, l’objectif est tout autant atteint que lors de ma lecture de La jeune fille et la perle.

S’appuyant sur des documents historiques et des sources sérieuses, l’autrice redonne voix à Geertje Dircx, injustement désignée par l’histoire comme une profiteuse et une déséquilibrée.

A l’encontre de l’image répandue d’un artiste visionnaire et intouchable, Simone van der Vlugt dresse de Rembrandt le portrait d’un homme sombre et manipulateur. J’ai beaucoup aimé ce roman addictif et puissant qui redonne sa place à une femme réduite au silence car jugée trop gênante.

Le récit est très bien documenté et Simone van der Vlugt nous immisce dans l’intimité de Rembrandt et de sa maîtresse Geertje. Le roman est vraiment très prenant et intéressant, une fois commencé j’ai eu beaucoup de mal à le poser tant j’ai été prise par l’histoire.

Avant de débuter ce roman, je ne savais rien de la vie de Rembrandt et je ne soupçonnais pas l’existence de Geertje Dircx et j’ai vraiment aimé découvrir cette femme et la face sombre de Rembrandt. Je me suis prise d’affection pour Geertje qui a accepté de n’être que la concubine du peintre à une époque où c’était interdit par les autorités et qui va se retrouver, de fait, au ban de la société et de sa famille, par amour.

Dans une postface particulièrement bien documentée, Simone Van der Vlugt expose son travail de recherche sur la base duquel elle a rédigé son roman. Et elle prend clairement fait et cause pour la servante contre Rembrandt, une figure intouchable et le peintre le plus connu aux Pays-Bas avec Van Gogh.

Avec grande objectivité, elle explique que « La maîtresse du peintre » est une œuvre de fiction, puisque personne ne peut prétendre connaître les sentiments ni du peintre, ni de celle qu’il va faire condamner et va maintenir en prison.

Vous l’aurez compris, c’est un roman réellement passionnant, qu’on s’intéresse à la peinture ou non car ce qui est mis en lumière ici, c’est la condition féminine et la trajectoire d’une femme au coeur du XVIIè siècle. Je vous le recommande !

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Auteure à succès aux Pays-Bas, Simone van der Vlugt a publié des romans historiques et des thrillers. Elle a reçu plusieurs récompenses, dont le prestigieux Prix du Livre de l’année.

Au XVIIe siècle, après la mort mystérieuse de son mari, la jeune Catrijn quitte sa campagne néerlandaise pour tenter sa chance à la ville. Le hasard des rencontres la mène à Amsterdam où elle est engagée comme intendante dans une famille.

Passionnée de peinture, Catrijn aide la maîtresse de maison à parfaire son apprentissage. Elle fera même la rencontre de Rembrandt dans son atelier.

Mais, poursuivie par son passé, en la personne d’un ancien valet de ferme qui menace de révéler les circonstances de la disparition de son mari, la jeune femme doit fuir à Delft où elle est engagée dans une faïencerie, et formée par un ami de Vermeer.

Le grand peintre voit d’un oeil bienveillant le succès fulgurant de Catrijn lorsqu’elle met au point le célèbre bleu de Delft.

Avec Bleu de Delft, Simone van der Vlugt raconte le destin d’une jeune femme du XVIIe siècle et les débuts de la célèbre céramique de Delft. Une histoire magistralement construite autour d’une femme forte et terriblement attachante.

J’aime beaucoup les romans qui ont pour cadre la Hollande au XVIIè siècle et qui éclairent l’art ou les peintres de cet époque où les Pays-Bas connaissaient leur âge d’or. Et ici, l’objectif est tout autant atteint que lors de ma lecture de La jeune fille et la perle.

Le récit est très bien documenté et Simone van der Vlugt nous immisce au coeur de cette période par ses descriptions et sa connaissance du sujet : la céramique de Delft. Je n’y connaissais absolument rien et j’ai adoré suivre les pas de Catrijn, peintre sur céramique à une période où peu de femmes s’essaient à cet art. J’adore les romans historiques pour cette raison : apprendre tout en lisant.

Et ici, quelle merveille : la vie quotidienne de l’époque est très bien rendue, jusque dans les épidémies de peste. Le récit est rythmé, nous voyageons par voies fluviales ou à pied, on s’imprègne des paysages décrits. Le roman nous entraîne dans des villes construites en bois où les incendies peuvent tout ravager en une nuit, il nous amène à nous insinuer dans des ruelles sombres et puantes.

On visite des places de marché aux étals odorants et colorés, on pénètre dans des ateliers de peintres où s’imprègne l’huile de lin. C’est aussi l’époque des grands voyages, des comptoirs aux épices mais aussi à celle des maladies dévastatrices, de la guerre ou encore d’une justice aléatoire et d’une religion dogmatique.

Au-delà de cet aspect artistique et historique, le roman est réellement passionnant, prenant et plein de rebondissements. Le parcours de notre héroïne est semé d’embûches et on tremble pour elle à plusieurs reprises, se demandant ce que l’autrice lui réserve.

Catrijn est une jeune femme courageuse, forte et attachante. Une héroïne comme je les aime en somme qui ose briser les codes pour mener une existence conforme à ses attentes. Et rien ne sera simple ni ne lui sera épargné tout au long de cette fresque féministe.

L’écriture de Simone van der Vlugt est fluide, les chapitres courts, le roman est suffisamment rythmé pour que l’on est toujours envie d’y retourner. Ce n’est pas un coup de coeur, sans doute parce que le dénouement était un peu prévisible, mais je l’ai tellement aimé que je compte bien me procurer dans les mois qui viennent La maîtresse du peintre.

Et vous, aimez-vous les romans qui parlent de peinture ? En avez-vous à me conseiller ?

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