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Archive for the ‘Littérature ukrainienne’ Category

Lu dans le cadre du Cold Winter challenge

Andrei Kourkov est né en Russie en 1961 et vit en Ukraine. L’auteur du célèbre Pingouin est aujourd’hui traduit en trente-deux langues. Tous ses romans – dont, en 2010, Laitier de nuit – sont publiés en France par les éditions Liana Levi. Cette année encore, il passera Noël à Kiev…

Y a-t-il plus chouette cadeau de Noël qu’une nuit dans une isba au milieu des bois enneigés, ou bien un tour en ville sur un tank immaculé ? Cela semble parfait, féérique, tout à fait charmant. Mais dans l’Ukraine un peu folle d’Andreï Kourkov, les choses peuvent vite dégénérer, votre promise se retrouver nue sur scène, votre tour opérateur s’avérer un adepte du tourisme extrême et la Révolution orange contrecarrer vos projets pour les fêtes…

Avec Surprises de Noël, Andreï Kourkov nous propose trois nouvelles autour de Noël : Surprise de Noël, Ma différence préférée et Les champignons de la liberté mais ne comptez pas y trouver des histoires de Noël doudou ou terrifiques, ce sont ici trois nouvelles absurdes que l’on nous donne à lire.

J’avais beaucoup aimé Le pingouin il y a quelques années déjà, un roman drôle et impitoyable, portrait au vitriol de l’Ukraine post Union Soviétique de la seconde moitié des années 90, c’est pour cette raison que ce recueil avait atterri dans ma PAL mais si j’avais adoré Kourkov dans un roman, j’ai nettement moins aimé ses nouvelles.

Je ne suis pas une grande lectrice de nouvelles et ce n’est pas ce petit recueil qui va me réconcilier avec ce genre.

Au-delà même des histoires, ce format ultra court ne m’a pas permis de m’immerger dans l’histoire qu’elle était déjà terminée. Heureusement d’ailleurs car je n’ai aimé aucune de ces trois nouvelles.

Le ton loufoque et barré de Kourkov me plait toujours autant, c’est vraiment le fond de ces histoires qui ne m’a pas intéressé. La plume de l’auteur est toujours aussi agréable à lire, déroutante, intrigante et originale mais je pense néanmoins qu’il faut être familiarisée avec la littérature russe ou absurde comme Queneau, Ionesco ou encore Zamiatine pour réellement apprécier les situations cocasses qui ponctuent l’œuvre de Kourkov.

Malgré cette déception, je compte bien continuer à explorer l’œuvre d’Andreï Kourkov et de retrouver les personnages du Pingouin !

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Si Victor Zolotarev adopte un pingouin au zoo de Kiev en faillite, c’est pour couler avec lui des jours paisibles. Mais nourrir deux personnes n’est pas une mince affaire pour un écrivain, dans un pays déboulonné. Heureusement la providence — sous les traits d’un affable rédacteur en chef — apporte une solution étrange et alléchante: rédiger pour un grand quotidien des notices nécrologiques de personnalités encore en vie. Boulot tranquille et lucratif, jusqu’au jour où sa prose se met à avoir des effets inattendus…

le-pingouin-andrei-kourkovauteur-éditeur-pagesVictor Zolotarev est à 40 ans, un homme célibataire, deux fois plaqué, sans enfants. C’est surtout un écrivain raté, de son point de vue, car ses manuscrits sont impitoyablement refusés par les éditeurs de Kiev. Il vit seul, en fait pas tout à fait, il vit avec un pingouin, Micha, depuis un an, depuis le jour où le zoo, faute de subsides, a commencé à vendre ses animaux.  L’animal est le double neurasthénique de Victor, malheureux de vivre en appartement. Les deux compères végètent, se renvoyant à leur propre solitude, jusqu’au jour où Victor réussit à décrocher un job dans l’un des journaux de la capitale ukrainienne. Il doit désormais oublier ses rêves de romance, pour écrire des nécrologies d’hommes bien vivants. Des célébrités résidants à Kiev, et dont on lui remet chaque semaine les biographies, terreau pour sa propre inspiration.

Et là, miracle, les notices nécrologies de Victor connaissent un certain succès et le travail s’accumule jusqu’à lui en donner des sueurs froides, d’autant qu’il s’aperçoit très vite que les héros de ses notices connaissent des morts, qui sont toutes sauf naturelles. Il va bientôt se retrouver à héberger une petite fille de 4 ans et va devoir embaucher une baby-sitter, cousine de son ami policier. Son pingouin Micha, est un personnage très important dans le récit, grâce à lui Victor va acquérir une petite célébrité, qui va finir par le dépasser puisqu’il va être contraint d’assister aux enterrements des personnes décédées avec lui, sous peine de s’attirer des ennuis.

Andreï Kourkov nous livre ici un roman plutôt drôle mais impitoyable, portrait au vitriol de l’Ukraine post Union-Soviétique de la seconde moitié des années 90. Au-delà de l’histoire même de Victor et de Micha, l’auteur nous entraîne dans une description cynique et mordante de la société ukrainienne après l’explosion du bloc communiste. Une société anarchique de règlements de compte, gangrénée par la mafia, et notre héros se trouve impliqué, contre son grès, et au péril de sa vie. Difficile de vous en dire plus car il y a du suspens tout au long du récit, ce que je peux néanmoins vous dire c’est que la solitude de Micha et Victor va prendre fin et que toute une flopée de personnages va venir rythmer leur vie.

Une écriture légère, pleine d’humour et un roman plaisant qui se lit vite. Il est en effet facile à lire, déroutant, intriguant et original. Je pense néanmoins qu’il faut être familiarisée avec la littérature russe ou absurde comme Queneau, Ionesco ou encore Zamiatine pour réellement apprécier les situations cocasses qui  ponctuent Le Pingouin. Je lirais avec grand plaisir sa suite : Les pingouins n’ont jamais froid, en espérant qu’il y ait autant de second et troisième degré ! Ma première incursion dans la littérature ukrainienne est en tout cas une belle réussite et je compte bien lire à nouveau Karkov dans les mois qui viennent.

heart_4Lu dans le cadre des challenges Animaux du monde et Le tour du monde en 8 ans :

    tour-du-monde-1

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