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Faith Erin Hicks est canadienne. Elle vit à Vancouver. Avant de se consacrer pleinement à la bande dessinée depuis 2008, elle a travaillé dans le domaine de l’animation. Elle a publié plusieurs romans graphiques, et reçu le prix Eisner en 2014 pour The Adventures of Superhero Girl (First Second).

Victoria, 12 ans, a toujours aimé les chevaux. Mais pratiquer l’équitation en compétition de haut niveau est une activité stressante, et surtout beaucoup trop chère pour les moyens dont elle dispose. Face à ces difficultés, elle perd peu à peu le goût pour sa passion.

Suite à un conflit avec Taylor, sa meilleure amie, Victoria finit par quitter son haras, et choisi d’intégrer celui de Edgewood Stables, un endroit paisible et éloigné de toute pression. Renfermée sur elle-même, son seul intérêt est désormais de monter à cheval, au détriment de son nouvel environnement.

Mais peut-elle vraiment être heureuse sans amis ?

Même si L’échappée belle est une fiction, Faith Erin Hicks s’est inspirée de sa jeunesse et de sa passion pour l’équitation pour bâtir son récit dont elle signe à la fois le scénario et les dessins.

J’avais découvert l’autrice et illustratrice grâce à mes ados, grands amateurs de mangas et de romans graphiques qui avaient adoré sa trilogie La cité sans nom. J’avais alors été bluffée par ce récit historique et j’ai été ravie de lire sa nouvelle bande dessinée bien que très différente.

Au premier coup d’oeil, on reconnaît tout de suite la pate de Faith Erin Hicks, sa façon unique de dessiner, de rythmer son récit et de nous captiver quelque soit son sujet.

J’ai beau ne pas être une adolescente et encore moins avoir l’équitation dans le sang, je n’en ai pas moins apprécié ce beau récit d’amitié, touchée par Victoria, Sam, Hazel et Norrie, passionnés par les chevaux et par Au-delà de la galaxie, une série tv de science-fiction.

Des adolescents ordinaires et attachants unis par la pratique de l’équitation et dont Faith Erin Hicks nous régale par leur quotidien entre le collège et le centre équestre avec, of course, de nombreuses scènes avec les chevaux, les entrainements, les compétitions, le soin apporté aux animaux mais aussi la complicité qui unit cavaliers et montures.

Victoria adore les chevaux mais fuit les jeunes de son âge. Nouvelle à Edgewood, elle a fréquenté Waverly, une écurie bien plus cotée pendant plusieurs années avec sa meilleure amie. Pourquoi l’a-t-elle quitté ? Pourquoi refuse-t-elle de se faire de nouveaux amis ?

Norrie, Sam, Hazel et Victoria vont tout de même finir par former une joyeuse bande. Les quatre amis et les situations qu’ils traversent vont permettre aux lecteurs de pouvoir s’identifier à eux. Entre Norrie la mauvaise élève très bavarde, Hazel la discrète qui craint la compétition, Victoria échaudée par l’amitié et Sam, toujours moqué par ses frères, on passe un très bon moment.

Un récit inclusif qui fait la part belle à la tolérance et au droit à la différence que j’ai trouvé très chouette, je le recommande aux adolescents et à leurs parents.

Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour cette lecture très touchante, j’ai adoré !

Née à Paris en 1981, Solène Bakowski a partagé sa vie entre la France et la Chine, avant de s’adonner à la littérature. Porté par une narration complice et une magie douce, Rue du Rendez-Vous est son sixième roman.

Rien ne prédestinait Alice Beausoleil et Marcel Dambre à se rencontrer. Pour que le vieil homme ouvre sa porte à la jeune femme trempée, il aura fallu une grève des transports, un GPS capricieux et un terrible orage.

De leur tête-à-tête inattendu va naître ce qui ressemble à une seconde chance. Un nouveau rendez-vous avec l’existence, peu importe le temps qu’il reste…

Marcel, quatre-vingt-sept ans, vit rue du Rendez-Vous, reclus dans son atelier de bottier menacé par les bulldozers. Vendeuse en boulangerie, Alice offre son sourire à tous ceux qu’elle croise. En réalité, depuis deux ans, trois mois et quatre jours, en proie à une profonde tristesse, elle s’empêche de vivre.

À mesure que la pluie et les heures s’écoulent, le passé resurgit. Sous l’impulsion de la jeune femme qui l’écoute sans se dévoiler, Marcel raconte la guerre, sa carrière et son amour fou pour sa mère. Et s’il trouvait à son tour la clé pour délivrer Alice de son silence ?

Avec Rue du Rendez-Vous, Solène Bakowski nous emmène dans un fabuleux voyage au pays des souvenirs. Un roman tendre et bouleversant qui m’a beaucoup émue et qui m’a tirée bien des larmes.

Rue du Rendez-Vous, c’est une adresse que je garderai longtemps en mémoire car c’est là où se trouve l’ancienne boutique de bottier de Marcel dans laquelle le vieil homme taciturne vit avec son chien Lucien.

Un immeuble promis à la démolition que Marcel n’entend pas quitter tant il est chargé de souvenirs. C’est là qu’il va rencontrer Alice, jeune femme discrète. Cette vendeuse en boulangerie, prise sous une pluie diluvienne et un orage menaçant, sonne à sa porte.

La rencontre de ces deux-là ouvrira la porte aux milliers de souvenirs tus de part et d’autre. Au fil des heures, Marcel se raconte et avec lui, les femmes de sa vie.

Sa grand-mère qui l’a recueilli, sa mère Nini et son grain de folie, son absence d’amour filial, ses éclats de rire et ses profonds chagrins. Et enfin, sa femme qu’il n’a pas su aimer à sa juste valeur.

De la naissance de Marcel en 1930, à sa jeunesse dans une France occupée et à son mariage, en alternance entre passé et présent, on découvre tout ce que cette histoire a eu comme conséquences, bonnes et mauvaises, sur la vie de Marcel.

Petit à petit, la lumière se fait aussi sur Alice, et sur les raisons pour lesquelles l’histoire de Marcel résonne si fort en elle. Les culpabilités qu’ils portent en eux les empêchent de vivre et leur rencontre va changer bien des choses dans leurs existences respectives.

Cette histoire, leurs histoires, leurs blessures du passé m’ont totalement chamboulée. J’ai souri, ri mais aussi pleuré à chaudes larmes au fil du récit qui parle de deuil, de filiation, d’amour et de culpabilité.

C’est un petit bijou que nous propose ici Solène Bakowki, véritable virtuose tant dans sa plume que dans la construction de ce roman, et m’a fait vivre un véritable ascenseur émotionnel comme rarement il m’a été donné de lire. Je ne peux que vous recommander chaudement ce roman et je compte bien me pencher sur la bibliographie de l’autrice qui, je l’espère, contient d’autres pépites !

Originaire de Lyon, Cécile Baudin est très attachée aux régions et à leur histoire. Marques de fabrique, son premier roman, s’ancre dans des territoires romanesques où priment la reconstitution des traditions et des métiers, et la mise en valeur du patrimoine.

Ain, 1893. Pour exercer son métier d’inspecteur du travail, Claude Tardy est obligée de se travestir en homme, avec la complicité de son mentor Edgar Roux.

Lors d’un contrôle dans une tréfilerie, ils se retrouvent face à un étrange suicide : un jeune homme pendu, prisonnier dans des fils de métal. Plus étonnant encore, la découverte dans un lac, trois mois plus tard, d’un corps congelé… Celui d’un ouvrier, sosie du suicidé.

Non loin de là, sœur Placide accueille les nouvelles pensionnaires des Soieries Perrin, des orphelines employées et logées dès leurs douze ans jusqu’à leur mariage. Elle est bouleversée par l’une d’elles, une fillette blonde qui ressemble à s’y méprendre à Léonie, une ancienne pensionnaire. Qui, partie pour se marier, n’a plus jamais donné de nouvelles…

Avec Marques de fabrique, Cécile Baudin nous propose un voyage dans le temps en pleine révolution industrielle. Elle y met en scène deux héroïnes, qui, sans se connaître, enquêtent sur deux mystères imbriqués l’un dans l’autre.

Des morts suspectes, des disparitions inquiétantes dans l’univers de la soie et de la filature avec pour toile de fond une usine-pensionnat. Claude et soeur Placide vont devoir faire preuve de ténacité et de courage pour lever le voile sur ces mystères inextricablement liés qui révèlent la face sombre de la révolution industrielle.

Ce polar historique formidablement bien documenté est le premier roman de Cécile Baudin et c’est un coup de maître. Sa plume travaillée fait merveille et l’histoire qu’elle tisse est passionnante de la première à la dernière page.

Vous connaissez mon goût pour les polars historiques et celui-ci est tout ce que j’aime : une bonne intrigue, un suspens mené au bout avec un twist final surprenant et un apport historique qui me permet d’enrichir mes connaissances sans virer à la leçon d’histoire.

Une fois ma lecture entamée, il m’a été très difficile de reposer ce roman tant j’étais prise dans l’histoire, occupée à échafauder mille théories qui se sont avérées fausses, que je l’ai lu quasiment d’une traite, ce qui m’arrive très rarement !

Au-delà de l’enquête très bien ficelée proprement dite, j’ai beaucoup aimé les personnages bien travaillés de Claude et de soeur Placide, deux femmes courageuses et d’une volonté de fer, et l’aspect féministe de ce récit. Claude est inspectrice du travail mais en tant que femme, elle ne peut contrôler les usines qui emploient des machines et des hommes.

Avec la complicité de son mentor, Edgar Roux, elle se travestit afin de pouvoir contrôler toutes les usines de leur région. Et c’est ainsi qu’elle va remarquer la ressemblance frappante entre les deux ouvriers retrouvés morts sur le lieu de leur travail respectif.

L’autrice aborde les usines-pensionnats, le statut des femmes, les conditions de travail des salariés, l’exploitation des femmes et des enfants, le sort des orphelins et met en lumière les enjeux sociétaux qui se dessinent au tournant de l’ère industrielle.

Sans parti pris, ce roman nous offre une immersion parfaitement documentée dans une époque fascinante où s’élèvent les forces qui agitent nos sociétés jusqu’à aujourd’hui. Et en cela, il est éminemment intéressant.

Un thriller historique remarquable dans sa trame narrative que je vous recommande plus que chaudement ! J’en profite pour remercier Cécile Naudin pour sa confiance et je lui souhaite de rencontrer le succès avec son excellent roman, ils le méritent tous deux amplement.

On se retrouve en ce dimanche pour faire la synthèse de la semaine qui s’achève ce soir. Je suis très contente que ce format hebdomadaire vous plaise autant !

Cette semaine, je vous ai proposé mes avis sur :

J’ai lu :

  • Rue du Rendez-Vous de Solène Bakowski
  • Le monde que l’on porte d’Alia Cardyn
  • Allô, Hercule Poirot… d’Agatha Christie
  • Marques de fabrique de Cécile Baudin

Je suis en train de lire :

  • Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette tome 5 Leffe-toi et marche ! de Nadine Monfils

Je lirai ensuite :

  • Lhéritage Davenall de Robert Goddard

Bon dimanche !

Professeur de géographie, Michel Bussi est le 2e auteur français le plus lu en France en 2019 (Palmarès Le Figaro-GFK). Ses ouvrages sont traduits dans 36 pays et trois romans ont été adaptés à la télévision.

Un corps est retrouvé dans la vallée de la Meuse, au cœur des Ardennes. Accident, suicide, meurtre ? La révélation de l’identité de la victime plonge la capitaine Katel Marelle dans la sidération.

Renaud Duval menait-il… trois vies par semaine ? Trois femmes attendent son retour. Chacune revendique d’être son unique amour. Ensemble, elles vont tenter de percer l’énigme d’une impossible triple vie…

Mais comme dans un théâtre d’illusions, des ombres rôdent, prêtes à se venger. Qui sait la vérité ? Qui manipule ? Qui tire les ficelles ?

Avec Trois vies par semaine, Michel Bussi tire les ficelles de ses marionnettes avec une grande habileté pour nous livrer une fois de plus un très bon thriller.

Pour tirer les fils de ce nouveau suspense qui mêle les thèmes de l’exil, la vengeance, la multiplicité d’une vie… qui de mieux placé que le roi du twist ?

Vous le savez si vous me lisez depuis longtemps, Michel Bussi est mon auteur de thrillers préféré. Chaque année, je suis au rendez-vous de son nouveau roman, cette année ne fait pas exception et si j’ai beaucoup aimé ce récit, je dois reconnaître que ce n’est pas mon préféré.

Pour autant, ce dernier cru est comme toujours addictif en diable. Difficile de reposer ce roman une fois entamé, on n’a qu’une envie, connaître le dénouement et voir à quel point, une fois encore, Michel Bussi nous a berné car l’auteur a le don de captiver ses lecteurs, les manipuler et les perdre pour mieux les conduire au dénouement.

C’est dire si l’auteur joue avec nous et on aime ça. « Trois vies par semaine », comment est-ce possible ? Habiter trois villes différentes ? Posséder trois identités reconnues ? Aimer trois femmes intensément ? Un titre qui nous laisse échafauder différentes hypothèses sauf la bonne.

Avec un titre pareil, il fallait beaucoup d’acteurs pour entretenir le mystère, aussi bien du côté du lecteur que de celui des personnages. Des personnages si différents les uns des autres, parfois attachants, parfois repoussants, tantôt pleins d’empathie et tantôt cruels et monstrueux.

L’ambiance de ce livre repose en partie sur la personnalité de ces personnages, et sur le mystère autour de la mort de Renaud Duval. Suicide ? Meurtre ? Et pourquoi ces trois identités ?

Avec Michel Bussi, géographe de profession, on voyage toujours : Charleville-Mézières et Bogny sur Meuse dans les Ardennes, Florac en Lozère, Paris, Prague, Paris … que de lieux gardiens de secrets, témoins d’énigmes à élucider.

Lire « Trois vies par semaine » c’est s’embarquer dans une aventure rythmée par l’action, la complexité d’une enquête menée par la capitaine Katel Marelle plus déterminée que jamais à résoudre une énigme épineuse.

Un récit où l’auteur fait durer le suspense, brouillant les pistes à souhait. C’est enfin évoluer dans l’univers des marionnettes dont on ne sait qui tire les ficelles. Et c’est surtout un très bon moment de lecture !

Belette qui m’a accompagnée dans cette lecture est un peu moins enthousiaste que moi mais elle a bien apprécié dans l’ensemble, je vous invite à découvrir son avis ici.

Elève de l’école Emile Cohl, Claire Martin obtient en parallèle un Diplôme Universitaire d’Anthropologie et d’Image Numérique (DUAIN). Elle achève sa formation avec un stage durant lequel elle participe à la réalisation d’un webdocumentaire sur l’autisme, tout en motion design.

1630, Saint-Empire Garmanique, Cologne. En Europe, la guerre de trente ans fait rage, laissant derrière elle son cortège de famines, d’épidémies et de morts.

Cologne est en proie à la pauvreté, et son prince-évêque, Ferdinand de Bavière, règne en maître. il s’est donné pour mission d’éradiquer les sorcières de la ville.

Tandis que les bûchers illuminent le ciel, Garance, une sage-femme réputée, mène une vie paisible. Sa rencontre avec Elsa, une jeune femme issue de la noblesse, va bouleverser son existence. Confrontée à un dilemme moral, elle devra choisir entre ses valeurs religieuses et sa compassion pour les femmes qui traversent des situations difficiles.

Un choix lourd de conséquences dans une société où l’inquisition, en guerre contre la sorcellerie, exerce sa justice impitoyable et irrationnelle. La solidarité leur permettra-t-elle d’échapper à un destin funeste ?

Avec L’herbe du diable, Benjamin Laurent au scénario et Claire Martin aux illustrations, nous plongent au coeur des chasses aux sorcières qui voient leur apogée au XVIIè siècle.

Et qui sont en première ligne ? Les femmes bien sûr et plus particulièrement les accoucheuses et les guérisseuses, ces femmes célibataires qui vivent souvent en marge de la société et qui connaissent si bien les plantes.

Garance est une de ces sages-femmes et en ces temps difficiles, elle fait ce qu’elle peut pour venir en aide aux femmes tout en respectant la foi catholique et ses préceptes. Alors que la belladone (l’herbe du diable) est interdite par l’Inquisition, elle voit son mentor Adélaïde monter au bûcher.

Bien qu’elle soit soutenue par le prêtre de sa paroisse, révulsé de voir partir des charrettes entières de femmes innocentes, elle se voit poursuivie pour sorcellerie sans preuve aucune. Ce qui est très intéressant ici c’est de voir la solidarité féminine se déployer, il y a une réelle sororité tout au long du récit.

Pour bâtir son intrigue, Benjamin Laurent s’est appuyé sur des personnages ayant réellement existé dans cette ville de Cologne catholique alors que le reste de l’Empire devient peu à peu protestant.

L’histoire est très intéressante et bien entendu révoltante. Ce roman graphique explique bien le mécanisme de cette chasse aux sorcières, le rôle de l’Inquisition, les simulacres de procès, la vindicte populaire qui soutient ces mises à mort dans un contexte de superstition lié à la famine.

J’ai beaucoup aimé les graphismes de Claire Martin, les couleurs employées volontiers vives telles que le bleu, l’ocre, le vert… suivant les situations. Les personnages, expressifs, sont très bien croqués. La mise en page joue volontiers sur des formats différents et se révèle très dynamique

Cerise sur le gâteau, il y a un cahier explicatif en fin d’ouvrage qui précise le contexte historique, les personnages, le rôle des sages-femmes, la chasse aux sorcières, les plantes…

Une bande dessinée très réussie que je vous recommande vivement et j’en profite pour remercier Babelio et les éditions Jungle pour leur confiance.

Après une carrière militaire en France et à l’étranger, Alain Léonard exerce le métier d’infirmier dans un hôpital clermontois. En 2017, il se lance dans l’écriture. Chacun de ses textes mêle étroitement le romanesque à la grande Histoire. Un ange dans la tourmente est son sixième roman aux éditions De Borée.

Jeannette se démène dans la petite ferme auvergnate de ses parents. Alors que son père sombre dans l’alcool et que sa mère meurt, elle doit s’occuper de la ferme et de ses cinq jeunes frères et sœurs.

Aussi, lorsqu’elle rencontre Marius et que ce dernier lui propose de le suivre à Paris, elle entrevoit la possibilité d’une vie meilleure. Tous deux employés dans une filature, ils vont découvrir une ville en pleine mutation et les premières grèves.

Une capitale que les travaux d’Haussmann n’en finissent pas de transformer, et qui va bientôt accueillir l’Exposition Universelle de 1867.

Avec La prophétie des marguerites, Alain Léonard met en lumière la condition sociale du petit peuple de Province et de Paris. Au XIXè siècle, la France est très largement rurale mais sous le règne de Napoléon III et de l’essor industriel, de plus en plus de provinciaux quittent leur région pour la capitale.

C’est l’époque où hommes, femmes et enfants de basse condition rejoignent les usines qui ouvrent un peu partout mais aussi les commerces florissants et notamment les grands magasins.

La nouvelle vie de Jeannette est l’occasion pour nous lecteurs de découvrir ce Paris bouleversé par les coups de pelle du baron Haussmann, l’Exposition ouvrière, la misère mais aussi la prison lorsque la mort frappe à la porte.

Alain Léonard nous propose un roman historique riche, bien écrit et documenté, porté par une héroïne, un peu lisse mais bien attachante qu’on a plaisir à suivre de la première à la dernière page. Sa plume est fluide et visuelle et on s’immerge très facilement dans la vie de ces petites gens bien malmenés par ceux qui ont le pouvoir.

L’auteur nous offre un panorama très juste sur la condition ouvrière et le début des luttes sociales trop souvent tuées dans l’œuf par un patronat très puissant qui n’hésite pas à mettre à la porte sans ménagement les employés rétifs mais aussi les victimes d’accident du travail qui se retrouvent dans le dénuement le plus total.

Et que dire de la justice très expéditive qui n’hésite pas à condamner à la prison voire à la relégation dans les bagnes de Cayenne sans autre forme de procès pour des peccadilles.

Voilà quelques-uns des thèmes bien traités par Alain Léonard dans ce roman, qui bien que court, se révèle très intéressant !

Depuis 2005, Emmanuelle Figueras écrit des documentaires pour enfants. Passionnée par la nature, elle aime faire découvrir le monde animal aux plus jeunes. Après avoir suivi des études d’art appliqué, Fred L. a été directeur artistique dans l’édition. Il devient auteur et illustrateur jeunesse en 2005.

Pourquoi les chimpanzés et les gorilles nous ressemblent tant ? Font-ils partie de notre famille ? L’être humain, intelligent et cultivé, est-il lui-même un singe?

Ce livre documentaire, L’homme est-il un singe ?, signé Emmanuelle Figueras pour les textes et Fred L. aux illustrations répondra à toutes ces questions et bien plus encore.

Pour comprendre ce qui nous rapproche et nous sépare de ces animaux, le lecteur suit deux petits héros qui l’accompagne tout au long des quatorze chapitres qui composent cet album au format XXL.

Et, que l’on soit adulte ou enfant, on est embarqué dans une passionnante enquête scientifique, riche en découvertes et rebondissements !

A la fin de la lecture, on sait tout de nos ressemblances et de nos différences avec les singes quels qu’ils soient ! Gorilles, chimpanzés, babouins, gibbons…

Les lecteurs apprendront dès le début de l’ouvrage que oui, nous sommes bien des singes au même titre que les gorilles, les chimpanzés ou les bonobos.

Nous appartenons tous à la même famille: celle des grands singes. Au fil des chapitres, des comparaisons montreront nos ressemblances et nos différences : marche, vie sociale, émotions, alimentation, éducation…

Cet ouvrage est une vraie mine d’or pour les enfants et leurs parents, peu versés comme moi, en sciences naturelles ou SVT comme on dit maintenant. A chaque page, j’ai appris une foule de choses comme le fait qu’ils sont les rois de l’automédication !

Les textes vulgarisateurs d’Emmanuelle Figueras sont clairs et pédagogiques et les illustrations de Fred L. rendent le tout très ludique, avec des mises en scène dynamiques.

En résumé, L’homme est-il un singe ? est un documentaire à la fois pédagogique et ludique à mettre entre toutes les mains dès 8 ans ! Il va rester en bonne place dans notre bibliothèque familiale et je vous le recommande vivement ! Il est parfait pour un cadeau d’anniversaire ou de Noël par exemple.

Un grand merci aux éditions Saltimbanque qui publie, une fois encore, une sacrée pépite !

Maurice Leblanc est né en 1864 à Rouen. Après des études de droit, il se lance dans le journalisme. En 1907 paraît son premier ouvrage « policier » : Arsène Lupin gentleman cambrioleur. Le personnage devient immédiatement populaire et Leblanc en fait le héros d’une longue série d’aventures. Au total trente récits, parmi lesquels Arsène Lupin contre Herlock Sholmès (1908), L’Aiguille creuse (1909), Le Bouchon de cristal (1912), Les Huit Coups de l’horloge (1921), La Cagliostro se venge (1935)… Maurice Leblanc est mort en 1941 à Perpignan.

Le clou de la manifestation doit être l’apparition sur la scène de l’Opéra de la ravissante Régine Aubry dont la robe est recouverte d’une merveilleuse tunique ornée des diamants les plus purs. Malgré la fortune que cela représente, le galant lapidaire Van Houben qui l’a ainsi parée pour la séduire n’est pas trop inquiet.

Comme il l’explique à Jean d’Enneris qui se trouve dans sa loge, le brigadier Béchoux, ce policier qui s’est rendu célèbre par sa collaboration avec le mystérieux Jim Barnett, de l’Agence Barnett et Cie, répond de tout. Coup de théâtre, Régine est enlevée !

Une affaire passionnante pour d’Enneris (Arsène Lupin, bien sûr !) : les diamants du gros Van Houben sont loin de lui être indifférents et puis les femmes qui se trouvent mêlées à cette aventure sont si jolies…

Je poursuis ma découverte des aventures d’Arsène Lupin, avec La demeure mystérieuse, un roman où l’on retrouve notre gentleman cambrioleur sous les traits du séduisant aventurier Jean d’Enneris et l’inénarrable inspecteur Béchoux, découvert dans L’agence Barnett et Cie.

Un vol de diamants, l’enlèvement de belles jeunes femmes, voilà de quoi séduire notre Arsène, flanqué de Béchoux, qui compte bien mettre la main sur les voleurs et surtout sur les diamants de l’agaçant Van Houben.

Comme d’habitude, Arsène n’a pas son pareil pour démêler l’écheveau de cette intrigue policière bien ficelée, où les faux semblants sont rois ! Tout ceci se fera en compagnie et aux dépends du sympathique mais peu efficace inspecteur Béchoux.

L’inspecteur va néanmoins finir par soupçonner Enneris d’être Lupin et vouloir faire d’une pierre deux coups mais c’est mal connaître notre cambrioleur qui n’a pas son pareil pour échapper aux mailles de la justice et de la police.

Les relations et les escarmouches entre les deux hommes sont toujours aussi piquantes et drôles et j’espère retrouver le bien naïf Béchoux dans d’autres volumes tant ce personnage me plait.

Lupin s’amuse et nous aussi ! Il aime faire sortir ce pauvre Béchoux de ses gonds et non content de résoudre l’enquête à sa place, il lui en laisse le crédit et se paie de ses efforts… en détroussant Van Houben de ses diamants, il n’est pas Arsène Lupin pour rien !

Petit bémol toutefois pour l’épilogue, bien trop romantique et mièvre pour être crédible, Maurice Leblanc aurait pu amplement s’en passer.

Cette lecture s’est révélée vraiment amusante, je suis toujours aussi séduite par le style de Maurice Leblanc, si il est un peu daté pour certains, ce que je ne trouve pas, il fait merveille ici, plein de la gouaille Belle Époque que j’affectionne tant !

Si vous aimez Arsène Lupin, je vous conseille volontiers ce roman.

Mo Malø a signé de nombreux best-sellers : ses romans policiers, parus aux éditions de La Martinière, ont déjà conquis plus de 300 000 lecteurs.

Maggie, Louise et Énora continuent de s’occuper de leur manoir et de leurs hôtes avec soin tout en restant à l’affût d’une nouvelle enquête. Elles se retrouvent avec du pain sur la planche le jour où une puissante déflagration secoue la baie, pulvérisant un bateau.

Que s’est-il passé ? Les Malouins ne sont pas au bout de leurs surprises quand ils découvrent que nul autre que le maire de Saint-Malo est la victime de cette attaque. Heureusement, la Breizh Brigade est sur le pont, bien décidée à élucider cette affaire.

Avec Ni français ni breton…, la Breizh Brigade reprend du service ! Dans ce second volet, le maire de Saint Malo est victime d’un attentat. Les autonomistes bretons sont-ils de retour ?

L’irrésistible trio Corrigan va mener l’enquête en faisait preuve de beaucoup d’ingéniosité et d’une bonne dose de risque pour tenter de damer le pion au commissaire Guillon et à son adjointe Bono.

Mo Malo réussit une fois de plus à nous tenir en haleine tout au long de l’histoire, avec des rebondissements surprenants, de l’humour, un récit vraiment ancré dans la ville de Saint Malo et son histoire et des personnages attachants.

L’écriture est fluide et l’intrigue bien ficelée, avec des descriptions minutieuses de la cité corsaire qui nous transportent directement sur les lieux de l’enquête.

L’enquête tourne autour de potentiels conflits d’intérêts politiques, de jalousies et rancunes trop longtemps tues, de débats environnementaux, économiques et touristiques.

Autant dire que les hypothèses sont nombreuses et bien malin celui ou celle qui arrivera à deviner avant le dénouement qui est à l’origine de l’attentat contre le maire de la ville.

Les personnages sont bien développés, avec des personnalités différentes et des histoires personnelles intéressantes qui ajoutent de la profondeur à l’histoire. Il y a certes quelques petites facilités mais pas assez pour que ma lecture en soit gâchée.

C’est un cosy mystery comme je les aime avec une bonne intrigue, de l’humour, des ragots, des personnages hauts en couleurs, le tout dans un cadre breton et une ville que j’adore, que demander de plus ?

Un grand merci aux éditions Les escales pour cette lecture iodée ! Je serai au rendez-vous du tome 3, L’ombre des remparts, à paraître le 14 septembre 2023.