Jeanne Hébuterne est une jeune fille quand, en 1916, elle rencontre Amedeo Modigliani. De quinze ans son aîné, il est un artiste « maudit », vivant dans la misère, à Montparnasse. Elle veut s’émanciper de ses parents et de son frère, et devenir peintre elle aussi. Ils tombent fous amoureux. De Paris à Nice – où ils fuient les combats de la Première Guerre mondiale –, ils bravent les bonnes mœurs et les interdits familiaux. Mais leur amour incandescent les conduit aux confins de la folie.
Décembre 1916. Dans la pénombre d’un escalier, Jeanne Hébuterne tombe amoureuse d’Amedeo Modigliani. C’est le coup de foudre immédiat.
Fille d’un mercier catholique, la jeune fille âgée de 17 ans suit des cours à l’Académie Colarossi et peint modestement. De quinze ans son aîné, le juif italien est un artiste maudit.
Elle vit encore dans l’appartement familial au 5è étage d’un immeuble bourgeois, il mène une existence dissolue entre son atelier, les cafés parisiens, ses amis et les prostituées.
Elle abandonne tout pour le suivre. La passion les emporte, destructrice jusqu’à la folie et la mort…
Je suis Jeanne Hébuterne c’est l’histoire de la folle passion entre Jeanne Hébuterne et Amedeo Modigliani. Si j’aime beaucoup ce peintre de l’Ecole de Paris, je ne sais rien de sa vie ni de celle qui fut sa muse et la mère de sa fille Jeanne.
Olivia Elkaim nous propose ici de lire le journal intime fictif de la jeune fille surnommée « Noix de coco » en raison de son teint blanc laiteux et de ses cheveux châtain aux reflets roux. Et si elle réalisa quelques tableaux avant de mettre fin à ses jours au surlendemain de la mort de Modigliani, enceinte de neuf mois, elle est surtout connue, de nos jours, en raison de sa relation amoureuse avec Amedeo Modigliani.
Sous la plume de la romancière, Jeanne nous livre son quotidien et raconte sa passion pour Modigliani. Sur le papier, ce roman avait tout pour me plaire : j’adore cette période historique, les romans biographiques et j’étais curieuse de découvrir cette folle histoire d’amour qui a conduit Jeanne au désespoir.
Malheureusement, je ressors de cette lecture déçue en dépit de ses atouts. L’auteure s’est indéniablement documentée sur le couple, le replace dans son époque, dans la société violemment antisémite, nous fait rencontrer les artistes de Montmartre et de Montparnasse, que Modigliani a côtoyé notamment Soutine, Brancusi, Cendrars, Picasso…
La jeune fille si sage, abandonne sa vie bourgeoise pour mener une vie de bohème misérable car les toiles de Modigliani font scandale mais ne se vendent pas et l’argent que la mère du peintre envoie repart en drogues, boissons et prostituées.
Jeanne accepte tout, s’accroche à l’artiste maudit qui brûle la chandelle par les deux bouts se sachant condamné à court terme par la tuberculose. Ce qui ne l’empêche pas d’être tiraillée entre sa famille, notamment son cher Brother André, et l’homme qu’elle aime, qui lui reproche d’être une bourgeoise alors qu’il n’aime que les femmes libres.
Je m’attendais à un texte évidemment romancé mais avec une colonne vertébrale, présenté de façon fluide et linéaire, ici il n’en est rien. Nous sommes dans la tête, dans les pensées confuses de Jeanne Hébuterne, faites de phrases courtes mises à la suite les unes des autres, et je n’ai pas aimé cette construction.
Je comprends le choix de l’auteure qui part sur un territoire presque vierge car l’on ne connaît pas grand chose de Jeanne qui n’a laissé qu’une poignée de toiles derrière elle, découvertes par hasard dans l’atelier de son frère André, peintre lui aussi.
Quelle est la part du réel et du romanesque dans ce récit ? Je ne le sais pas mais je suis passée à côté de Je suis Jeanne Hébuterne, j’ai buté contre le style d’Olivia Elkaim qui ne m’a pas séduite et le schéma narratif trop confus pour moi. Ce portrait de femme, cette quête de l’indépendance, deux thèmes qui me sont pourtant chers, ne m’ont pas emporté mais ennuyé.