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Posts Tagged ‘amélie Antoine’

Amélie Antoine est née en 1984. Elle vit à Lille avec sa famille. Auteure remarquée pour la sensibilité de son écriture, elle a publié trois romans chez XO Éditions, Raisons obscures, Le jour où et Le Bonheur l’emportera.

1985, Sabran-sur-la-Lys. Un paisible petit village du nord de la France où tout le monde se connaît, depuis toujours. Un petit village où tout se sait. Et où, surtout, rien ne s’oublie.

Après avoir fait l’acquisition du château, un mystérieux personnage achète maison sur maison. De lui, on ne connaît que le nom : Clément de Clercq. Un matin, les villageois découvrent avec effroi que les portes et les fenêtres de toutes ces demeures ont été retirées. Les habitations sont ouvertes aux quatre vents, abandonnées, défigurées.

Bouleversée, une jeune femme, Léa, décide de tout faire pour sauver le village de son enfance. Il lui faudra alors fouiller dans les mémoires jusqu’à plonger au cœur d’un passé qu’aucun habitant n’a envie de revivre…

Aux quatre vents est un roman à double temporalité, avec des secrets de famille et porté par deux héroïnes que j’ai eu plaisir à suivre de la première à la dernière page. En 1985, on met nos pas dans ceux de Léa Ackerman, dont les parents ont été déportés pendant la guerre et qui a échappé à la solution finale grâce au dévouement d’un couple de Sabran. Et de 1942 à 1944, on suit Charlotte, amoureuse d’un soldat allemand. Une passion qui va la jeter au banc de la société, en bute à l’hostilité des villageois.

Amélie Antoine nous conte en creux l’histoire d’un homme qui, sans même en avoir conscience, se lance dans une quête éperdue d’identité. Car qui est-on quand on ignore d’où l’on vient ? On dit que chaque famille a ses secrets et c’est encore plus vrai en temps de guerre.

Des petites ruelles, de jolies maisons et un château : Sabran-sur-La-Lys est un joli village qui attirait les touristes, jusqu’à un jour de 1984 où un millionnaire inconnu, dont on ne connait même pas le visage, achète le château le fermant aux visites. Peu à peu il fait l’acquisition de chaque maison en vente puis, il en fait enlever portes et fenêtres, les laissant ainsi à l’abandon.

Les activités commencent à péricliter, le bourg se meurt. La colère gronde chez les habitants qui ne comprennent pas pourquoi cet homme agit ainsi ? Quel est son but ? Est-ce une vengeance ?

Ce n’est pas le premier livre d’Amélie Antoine que je lis et ce ne sera pas non plus le dernier. Aux quatre vents est une belle histoire, très émouvante. Même si j’ai rapidement deviné le mobile de Clément de Clercq, et les tenants et aboutissants du récit, je n’ai pas boudé mon plaisir et je n’en ai fait qu’une bouchée.

J’ai adoré l’histoire au passé, je me suis attachée à Charlotte et son histoire d’amour avec son soldat allemand m’a beaucoup émue même si elle a des airs de déjà-vu. L’autrice construit habilement son récit, sait jouer avec nos sentiments au fil des pages et montre à quel point l’être humain peut être ambigu, capable du pire comme du meilleur.

On aime et on déteste les personnages, certains se révèlent réellement odieux, on a le cœur serré à certaines scènes et on s’interroge sur les actes de beaucoup d’entre eux, sur ce qu’on aurait fait pendant la guerre et l’épuration. Aurait-on été du bon côté de l’Histoire ? Nul ne le sait !

Petit bémol toutefois : les dernières pages sont un peu abruptes et m’ont laissées sur ma faim car je m’attendais à un véritable dénouement et non une fin aussi ouverte.

Je vous le conseille néanmoins si vous aimez les romans à double temporalité et les secrets de famille, vous ne devriez pas être déçu.es !

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Amélie Antoine vit à Lille avec sa famille. Fidèle au poste, son premier roman, a connu un incroyable succès sur Internet avant d’être repéré par les éditions Michel Lafon.

31 mars 2017, au Stade de France. C’est le dernier spectacle de la tournée triomphale d’Édouard Bresson, l’humoriste préféré des Français. Pour cette ultime soirée, le show est retransmis en direct sur TF1, une première !

Il faut dire que le moindre de ses spectacles se joue à guichets fermés. Mais, à chaque tournée, au premier rang, une place reste désespérément vide, celle de son fils unique Arthur. Et, à chaque fois, son cœur se déchire un peu plus.

La France entière l’adule et l’envie. La France entière, sauf son fils Arthur, qui ne vient absolument jamais l’applaudir, parce qu’il le déteste de l’avoir négligé toute son enfance. Après le spectacle, il l’appelle en vain à plusieurs reprises.

Edouard Bresson a tout, absolument tout pour être heureux. Sauf l’essentiel : c’est un homme seul et profondément malheureux, qui s’est construit par le rire pour échapper à une enfance douloureuse et tragique.

Que faire quand on réalise qu’il est peut-être désormais trop tard pour rattraper ses erreurs ?

Dans Les silences, Amélie Antoine retrace la carrière d’un humoriste au sommet de la gloire, un homme brisé qui cherche à tout prix à renouer avec son fils duquel il s’est éloigné au fil des années.

Divisé en deux parties, le roman nous permet de suivre tout d’abord Edouard le soir de son spectacle, avec de nombreux allers et retours dans les moments clés de sa vie. Et dans la deuxième partie, c’est au tour d’Arthur d’être au centre du récit.

C’est un roman qui m’a bouleversé, l’histoire est très touchante et la plume d’Amélie Antoine que je découvre ici est toute en finesse et pudeur. L’autrice dépeint fort bien la psychologie de ses personnages, ils sont intéressants et attachants, ils ont des failles, ils ne sont ni tout blancs ni tout noirs mais tout en nuances.

Le récit est bien construit avec d’habiles retours dans le passé qui expliquent comment Edouard et Arthur se sont construits et la relation difficile qu’ils entretenaient, faite d’incompréhensions mutuelles.

La construction est habile et j’ai beaucoup aimé aussi le fait que la dernière phrase d’un chapitre soit la première du chapitre suivant. Beaucoup aimé aussi le jeu de piste que nous propose l’autrice.

Amélie Antoine joue très bien sa partition en nous proposant un roman plein d’émotion sans jamais tirer sur la corde du pathos, elle nous raconte une histoire toute simple et cela suffit. L’émotion que l’on ressent est puissante, certaines scènes sont très marquantes et on s’attache aussi bien à Edouard qu’à Arthur.

C’est un roman qui happe, à la fois dur et tendre, qu’il est difficile de le reposer tant on a envie de suivre Edouard puis Arthur, de mettre à jour tous les secrets qui émaillent la vie de l’humoriste.

Amélie Antoine nous amène aussi à réfléchir sur les relations parents/enfants, les problèmes de communication parents/enfants. J’ai refermé ce livre à la fois triste et heureuse, triste de constater combien on peut se gâcher la vie et heureuse de voir qu’à la fin : alors tout ira bien.

Tellement touchée et émue par ce texte, cette évocation de la relation compliquée entre un père et son fils, que je ne peux que vous conseiller de découvrir à votre tour Les silences. Belette est de mon avis !

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