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Posts Tagged ‘Anastasia Romanov’

Après des études d’ethnologie et de hongrois, Jean-Baptiste Dusséaux part vivre à Budapest pendant trois ans, avant de rentrer en France pour y entamer une carrière de réalisateur de documentaires et de scénariste. En 2011 Benoît Abtey publie Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi chez Flammarion. En 2013, il signe avec Pierre Deschodt, Les Nouveaux exploits d’Arsène Lupin, aux éditions XO. Mayalen Goust est diplômée de l’École d’arts appliqués de Poitiers et a travaillé dans une agence de publicité. Si elle est surtout connue pour ses illustrations d’albums aux éditions du Père Castor, son univers unique est facilement identifiable dans toutes ses œuvres.

1917, la guerre bat son plein et la Révolution est en marche. Au coeur de ce chaos militaire et politique, Volodia, un jeune soldat cosaque, a choisi son camp : celui des bolcheviks, aux côtés de Staline. Ce qui n’empêche pas Volodia de tomber fou amoureux d’Ania, la dernière fille du Tsar Nicolas II, ce qu’il ignore.

La Révolution fait ensuite place à la guerre civile. Armée rouge et armée blanche se lancent dans un combat sans merci qui déchire la Russie. La victoire est incertaine. Héroïsme, massacres, trahisons, angoisse, voilà le pain quotidien des soldats rouges et blancs.

Bientôt l’armée révolutionnaire gagne la Pologne et menace l’Europe tout entière. En France, le répit de la famille Roumanov tourne court, Volodia et Ania ne semblent point devoir connaître de paix et se lancent une nouvelle fois dans la bataille, au risque de retomber dans les griffes de Staline…

Réunis en un seul volume, les trois tomes de Kamarades nous entrainent au coeur de la Russie pendant et après la Révolution russe, de la chute des Romanov à l’avènement de Lénine et la création de l’U.R.S.S.

La révolution russe déchaîne les passions et offre aux auteurs mille et une opportunités dont ils vont se saisir. Vous connaissez mon intérêt pour la Russie et notamment le règne de Nicolas II, cette intégrale qui réunit les trois albums parus sous les titres La fin des Romanov, Tuez-les tous et Terre promise ne pouvait qu’attérir dans ma PAL.

Mêlant faits réels et fiction, personnages historiques et inventés, ce roman graphique est une uchronie que j’ai trouvé réussie et absolument passionnante avec des scènes très fortes en action et en émotion.

Le scénario mitonné par Benoit Abtey et Jean-Baptiste Dusséaux est audacieux et crédible, leur réécriture de l’Histoire est intéressante et m’a beaucoup plu, je ne peux vous dire plus de crainte de vous spoiler une intrigue qui mérite d’être découverte.

Tout au long de l’histoire, nous suivons Volodia, héros des premiers jours de la Révolution, Anastasia, la plus jeune fille du Tsar et Koba, futur Staline, pris dans la tourmente de l’histoire entre amour, drame et bras de fer diplomatique. Avec eux, nous assistons à l’Histoire qui se met en marche, la vraie, et celle qui aurait pu être.

Les dessins de Mayalen Goust sont, comme toujours, sublimes, je suis vraiment admiratrice de son talent. Que ce soient les décors ou les personnages, tout est très fin et élégant, comme j’aime. Elle utilise à merveille la palette graphique avec des tonalités précises suivant les évènements racontés : du noir, du blanc, du rouge, du vert, du bleu…

Si l’histoire de la Russie vous intéresse et que vous êtres curieux de découvrir ce qu’en ont fait Benoit Abtey et Jean-Baptiste Dusséaux, je vous invite à découvrir à votre tour Kamarades, vous ne devriez pas être déçu(e).

Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour cette lecture, j’ai adoré !

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Lu dans le cadre du Cold Winter challenge et du challenge 1 pavé par mois  :

challenge-un-pave-par-mois

Né à Dublin en 1971, John Boyne est l’auteur multiprimé de nouvelles, d’articles, et de treize romans traduits en 47 langues, dont des romans pour la jeunesse avec notamment Mon père est parti à la guerre (Gallimard, 2014) et Le Garçon en pyjama rayé (Gallimard, 2009), vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde et adapté au cinéma par Mark Herman. On lui doit également La Maison Ipatiev (L’Archipel, 2011), qui paraît chez Pocket sous le titre La Maison des intentions particulières. Critique de livres pour l’ Irish Times, il réside toujours à Dublin.

Kachine, Russie, 1915. Alors que le grand-duc Nicolaï fait une visite dans le village de Kachine, il échappe de peu à un attentat. Le jeune Kolek Tanksi, dont le père est bolchévique, pointe son fusil sur le cousin du tsar Nicolas II.

Alexeï Yachmenev, son meilleur ami, l’empêche de commettre son forfait mais signe son arrêt de mort. Cet acte de bravoure fait passer en un instant le jeune Gueorgui de simple moujik à garde du corps du tsarévitch, le jeune Alexeï atteint d’hémophilie, un secret jalousement gardé par la famille impériale.

Il quitte alors avec le grand-duc son petit village de Kachine et la rudesse du monde paysan pour les fastes du palais d’Hiver à Saint-Pétersbourg.

Désormais, son destin est lié à celui, tragique, des Romanov. C’est un nouveau monde qui s’ouvre à lui, côtoyant quotidiennement la famille du tsar et, surtout, la belle Anastasia.

Mais la révolution approche et va s’écrire dans le sang. Obligé de fuir, Gueorgui emportera avec lui bien plus que ses souvenirs de la Russie impériale…

Si vous êtes un(e) fidèle de ce blog, vous n’êtes pas sans connaître mon intérêt pour la Russie et pour le règne de son dernier tsar, Nicolas II. C’est ainsi que La maison des intentions particulières a atterri dans ma PAL, et pour une fois, aussitôt acheté, aussitôt lu.

Si vous vous attendez à un roman qui vous plonge au cœur de la cour de Nicolas II, ce roman est fait pour vous. Dans le sillage de Gueorgui, John Boyne nous donne à lire le quotidien du tsar, de la tsarine et de leurs enfants à un moment crucial : de 1915 jusqu’à l’abdication de Nicolas II.

On retrouve aussi Raspoutine et son influence sur la tsarine, l’hémophilie du tsarévitch et l’ascension des bolchevicks jusqu’à l’issue fatale de la famille Romanov, la nuit du 17 au 18 juillet 1918, à la maison Ipatiev.

Mais ce roman, ce n’est pas que cela. Une grande partie du récit raconté par Gueorgui revient sur ses années d’exil de 1918 à 1981, ce qui m’a nettement moins plu puisqu’il s’attarde beaucoup sur le cancer de sa femme Zoïa et leur mariage. J’ai très vite deviné qui se cachait sous ce sobriquet, pas de suspens de ce côté, ce qui manque en revanche c’est la façon dont le couple a pu quitter la Russie ni vu ni connu !

John Boyne prend des libertés avec l’histoire tragique des Romanov et cela m’a semblé peu crédible. Qu’un simple moujik comme Gueorgui puisse être choisi comme garde du corps du tsarévitch, passe encore puisque Raspoutine a pu s’immiscer dans l’intimité du couple royal.

Mais qu’une romance ait pu se nouer entre Gueorgui et Anastasia et qu’elle ait pu s’échapper de la maison Impatiev pour faire sa vie avec le garde du corps de son frère reconverti en bibliothécaire, cela semble totalement tiré par les cheveux. Mais, comme nous sommes dans un roman, pourquoi pas, l’auteur a le droit d’inventer tant qu’il le veut.

Partant de 1981 pour arriver au drame de la maison Ipatiev en 1918, l’auteur alterne entre souvenirs présents et passés grâce à de multiples allers retours. Si j’ai beaucoup apprécié séjourner au palais d’hiver, les passages au présent m’ont bien déçue.

Je ressors donc mitigée de ma lecture, enchantée par la Russie tsariste, malgré quelques invraisemblances, m’ennuyant dans la partie contemporaine.

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