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Posts Tagged ‘années folles’

Vincent Cuvellier arrête l’école à 16 ans, et publie son premier livre à 17. Depuis, il a publié une centaine de livres, et a été traduit en 17 langues. Parmi eux, l’incontournable série d’albums aux éditions Gallimard Jeunesse : Émile (illustrations de Ronan Badel). Également publiés par Gallimard Jeunesse : La première fois que je suis née et Le temps des Marguerite, adapté au cinéma en 2020.

Guillaume Bianco a grandi dans la jungle de Sumatra au milieu des tapirs et des porcs-épics. Son baccalauréat en poche, il passe un an à étudier la calligraphie à l’université de Shanghai, et reçoit en 1993 l’enseignement de Sifu Wang Xin-Wu, dans la province de Taipei, à Taiwan. De retour en France, il ne reçoit pas le succès escompté dans les arts martiaux et se réoriente donc tout naturellement vers la bande dessinée.

Paris, 1920, Elisabeth, une petite orpheline bretonne de dix ans débarque à la capitale avec pour seul bagage une photo de ses parents et un maigre baluchon.

C’est au dernier étage d’une minuscule chambre de bonne qui appartenait à ses parents, dans la très bourgeoise rue Marbeuf, qu’elle trouve refuge.

Là, sous les toits de Paris, elle rêve de retrouver ses parents. Mais elle ignore que l’immeuble est envahi de Schmolls ! Heureusement, Élisabeth n’est pas une froussarde et elle a plus d’un tour dans son sac..

Pour sa première collaboration avec la maison Little Urban, Vincent Cuvellier imagine un roman pour les 9-12 ans, Élisabeth sous les toits, illustré par Guillaume Bianco.

Il nous narre les aventures d’une jeune orpheline bretonne qui rejoint Paris après que l’épidémie de grippe espagnole ait décimé une bonne partie de l’orphelinat où ses parents l’avaient placé en 1912. Profitant de la confusion générale, elle s’enfuit afin de retrouver ses parents.

Très bien écrit et documenté, l’auteur plonge ses jeunes lecteurs dans l’atmosphère bouillonnante de ces Années Folles qui commencent. Au gré de ses pérégrinations parisiennes, elle fait la connaissance d’un milieu interlope où se mêlent apaches, clochards au grand coeur et artistes et devient amie avec le poète Blaise Cendrars.

Ce roman initiatique est porté par une petite héroïne au caractère bien trempé et débrouillarde ! Le contexte historique est bien rendu et l’auteur nous fait visiter la capitale qui sort de la première guerre mondiale et où la grippe espagnole fait encore des ravages.

La plume de l’auteur est pleine d’humour, de verve et de gouaille, le récit est riche en vocabulaire, rythmé et truffé de rebondissements.

Les enfants qui ont une soif d’aventure ne s’ennuieront pas une seconde et seront emportés par ce récit qui mêle petite et grande histoire, enquête et, cerise sur le gâteau, des petites créatures qui rôdent dans l’immeuble d’Elisabeth !

Le récit est abondamment illustré par Guillaume Bianco. Ses dessins en pleine page, voire double page, permettent aux enfants de visualiser les protagonistes, les différents lieux visités et offrent une respiration aux jeunes lecteurs.

Le travail éditorial des éditions Little Urban est une fois de plus à souligner : l’objet livre est superbe avec ses dorures en relief, sa couverture en hard back, les en-têtes de chapitres illustrés et le récit est abondamment dessiné comme je vous le disais plus haut.

Je ne peux que vous recommander cette première aventure d’Elisabeth et ses amis, vous ne devriez pas être déçu.e.s !

Un grand merci aux éditions Little Urban pour cette lecture qui m’a permis de retrouver ces années 20 que j’affectionne.

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Dominique Marny a publié de nombreux romans, dont La Conquérante, Les Pêcheurs de lune, Jeux de clés et Quai de la Perle. Tous ont paru aux Presses de la Cité. Elle est aussi biographe, commissaire d’expositions et présidente du Comité Jean Cocteau.

1921. À Biarritz, ville prisée des riches vacanciers, les Années folles peuvent commencer ! Connue dans le monde entier, la station balnéaire brille de tous ses feux.

À vingt-quatre ans, Valentine, déjà veuve, a hérité de son époux Sergueï une entreprise d’importation de thé. Plusieurs fois par an, elle séjourne chez sa grand-mère sur la côte basque où se perpétuent les rites et les coutumes d’une population russe exilée, dont fait partie le compositeur Igor Stravinsky.

Une jeunesse pleine de talent tourbillonne autour de Valentine. Désormais libre, son cœur sera tiraillé entre le charismatique Georges, héros de l’escadrille 66, aventurier dans l’âme, et le sensible Henri, médecin en charge d’un service à l’hôpital des Enfants malades à Paris…

Biarritz, années folles, Russie. Il ne m’a fallu que ces trois mots clés pour me donner envie de lire Villa Hestia qui m’a permis de retrouver la plume de Dominique Marny, découverte avec Jeux de clés.

Vous le savez, je suis friande de romans historiques et lorsqu’ils ont pour cadre les années folles et Biarritz, je dis oui et comme j’ai bien fait car j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cette histoire portée par Valentine, une héroïne que j’ai vraiment apprécié.

Au cœur d’une époque florissante et empreinte de modernité, Villa Hestia révèle d’intenses destins dans le sublime éclat marin de Biarritz. De 1920 à 1925 émerge une jeunesse cosmopolite artiste et pleine de talent.

Parmi elle, Valentine Gavrilov, importatrice du thé, depuis son mariage avec un magnat ayant quitté son pays suite à la première révolution russe. Notre héroïne est entourée de réfugiés russes que la Révolution a jetés sur les routes de l’exil.

Dominique Marny nous propose un roman choral entre chassés croisés et ambition professionnelle. L’autrice s’est très bien documentée et fait revivre cette époque bouillonnante avec brio tant au niveau de la musique ou de la mode.

On y croise les ballets russes, Gabrielle Chanel, Igor Stravinski, l’atelier de broderies russes Kitmir, l’invention de la T.S.F, les surréalistes, les affichistes, les arts décoratifs…

Au-delà de cet aspect historique de qualité, l’histoire de Valentine et de sa cousine Irène en dit long sur la condition féminine de l’époque où bon nombre de femmes étaient veuves ou célibataires à cause de la grande guerre qui a fauché une grande partie de la jeunesse.

Dominique Marny n’oublie pas non plus de parler de ces hommes rescapés mais qui ont du mal à renouer avec la vie ordinaire après leur démobilisation.

Il y aussi un volet un peu plus romantique mais qui ne prend jamais le pas sur le reste de l’histoire. Valentine, après la mort de son époux, ne se contente pas de vivre de ses rentes mais reprend les rênes de l’entreprise fondée par son mari pour la développer et c’est aspect est très intéressant.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé Villa Hestia et je vous le recommande vivement.

Un grand merci aux éditions Presses de la Cité pour cette très bonne lecture.

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Suzanne Gachenot vit en Vendée. De formation littéraire, elle partage son temps entre son travail au sein d’une collectivité et l’écriture. Elle a déjà publié deux romans aux éditions Nouvelles Plumes : Marguerite, inspiré par la vie de son aïeule (2020), et Sombre été (2021).

Léonie, Espérie et Rosalie Loubersac ont grandi près d’Albi dans le domaine familial de Cazelles. Elles forment, malgré leurs caractères forts et contrastés, une fratrie unie.

Mais, en avril 1925, une demande en mariage inattendue vient tout anéantir. Et briser le cœur de la benjamine. Pourquoi Georges, son promis, choisit-il contre toute attente d’épouser Léonie, l’aînée obéissante ?

Le chagrin et l’humiliation poussent Rosalie à partir pour Bordeaux, où, préceptrice chez des aristocrates, elle découvre une vie riche de joie et de nouveautés, loin de son austère campagne.

Pour Léonie, la promesse de beaux lendemains cède bientôt aux désillusions. Quant à la fière Espérie, restée au domaine sans ses sœurs, elle rêve de progrès, de changement…

Avec Les soeurs Loubersac, Suzanne Gachenot nous propose un roman historique bien agréable à lire. Unies par une même éducation éclairée mais soumises aux rigueurs de l’époque, les trois soeurs écrivent, guidées par leurs désirs et leur soif de liberté, leur intense destin.

J’aime beaucoup les histoires familiales et si vous êtes comme moi, il y a de grandes chances que ce roman vous plaise. Bien qu’il fasse plus de 500 pages, j’en suis venue à bout en deux petits jours tant l’histoire m’a happée dès les premières pages pour ne plus me lâcher.

Difficile de quitter ce roman tellement l’histoire est prenante ! J’ espère que l’auteure nous proposera très vite le deuxième tome.

Car oui, c’est un tome 1 qui court de 1925 à la mobilisation de 1939, il va me falloir désormais attendre pour connaître la suite des aventures de Léonie, Espérie et Rosalie.

Ici, il est beaucoup question de condition féminine et de sororité, des thèmes chers à mon coeur. Chaque soeur représente le statut de la femme au sortir de la première guerre mondiale. Cette génération de jeunes filles rêve d’indépendance et de liberté mais en province, c’est bien dur à atteindre.

Léonie, par peur de devenir vieille fille, acceptera un mariage arrangé ; Espérie qui ne veut pas se marier, ne se donnera pas les moyens de sa réussite et Rosalie se coulera dans le moule de l’épouse bourgeoise mais néanmoins bien ancrée dans le vent de liberté qui souffle sur la France en ces années folles.

J’ai adoré cette saga familiale profondément féministe, l’écriture de Suzanne Gachenot est fluide et on tourne les pages avec avidité. La correspondance entre les deux plus jeunes soeurs, lorsqu’elles sont séparées, rend le récit très vivant.

Tous les ingrédients : époque, faits historiques, famille, amour, désillusion, rebondissement, secret sont réunis pour obtenir une saga très réussie. Au fur et à mesure, on tombe sous le charme des personnages féminins comme masculins, on vit à leurs côtés et la lecture est vraiment addictive.

Mon petit bémol : le personnage de Léonie n’est pas assez développé et mis de côté pendant une très grande partie du roman, j’espère qu’elle aura une meilleure vie par la suite.

Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement ce roman historique que j’ai trouvé vraiment très prenant.

Un grand merci aux éditions Presses de la Cité pour cette lecture passionnante !

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