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Né en 1987, élève à l’École normale supérieure, Olivier Liron étudie la littérature et l’histoire. Il a publié en 2016 chez Alma son premier roman Danse d’atomes d’or.

Top ! Je suis un garçon fougueux, normalien et autiste Asperger. Mon enfance n’a pas toujours été rose à cause de ma différence.

Je suis fasciné par les dates et calcule le produit de 247856 par 91 pour m’endormir.

En 2012, j’ai participé à l’émission Questions pour un champion, une expérience libératrice. Entre deux épreuves, je trempe toujours une madeleine dans du coca… Je suis… Je suis… Olivier Liron ! Oui !

Auréolé du grand prix des blogueurs littéraires 2018, Einstein, le sexe et moi est le second roman d’Olivier Liron après Danse d’atomes d’or.

Dans ce court roman, découpé en quatre parties qui correspondent aux quatre épreuves du célèbre jeu animé pendant trois décennies par Julien Lepers, Olivier Liron, nous raconte l’enregistrement de cette émission un dimanche d’été de l’année 2012.

Et entre les différents passages du jeu, les questions posées par l’animateur, les réponses d’Olivier et des autres candidats, l’auteur se raconte. Il le dit d’emblée, il est autiste Asperger, c’est-à-dire autiste à haut potentiel.

Il est très intelligent, a fait de brillantes études, mais comme les autres autistes, il a des troubles envahissants du développement, de grandes difficultés à s’intégrer et à nouer des relations sociales à une époque, même si il est encore jeune, où les autistes souffraient de harcèlement moral et physique dans l’indifférence générale.

Malheureusement, de nos jours encore, des enfants et adolescents sont confrontés à de la violence verbale et physique mais j’ose espérer qu’ils sont plus protégés que ne l’a été Olivier Liron même si ils sont en but à l’incompréhension quasi générale.

Si les passages liés à l’émission sont drôles et féroces, véritablement amusants et jubilatoires à lire, ceux liés sa différence sont émouvants et nous mène au bord des larmes, sans toutefois jamais tomber dans le pathos.

Lorsqu’Olivier Liron se livre sur sa scolarisation où il est incompris de ses camarades et du corps professoral, sur les rejets qu’il a subis, sur sa difficulté à nouer des relations amoureuses, à se faire des amis, sur la tristesse qui l’habite à certains moments, c’est vraiment poignant.

Un récit très bien écrit qui se lit d’une traite tant on est pris par les anecdotes et les digressions de l’auteur. Il nous interroge sur la différence et la normalité, sur notre regard sur l’autisme et il nous rappelle que si nous ne les comprenons pas toujours, car il y a autant d’autismes que d’autistes, si nous ne nous mesurons pas toujours les difficultés qui sont les leurs, sachez qu’eux aussi ne comprennent pas forcément comment fonctionnent les neurotypiques et qu’il doivent sans cesse faire des efforts qui sont loin d’aller de soi pour eux.

Que vous soyez touché.e de près par l’autisme ou pas, je ne peux que vous recommander ce roman. Olivier Liron nous fait passer sans cesse du rire à l’émotion, joue sa partition habilement et on passe un formidable moment en sa compagnie.

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

challenge-un-pave-par-mois

Edward Stanton, trente-neuf ans, vit seul dans une petite ville tranquille du Montana. Atteint du syndrome d’Asperger et de trouble obsessionnel compulsif, il suit une routine méticuleusement établie : tous les matins, il note l’heure à laquelle il se réveille (7 h 38), refuse de commencer sa séance de thérapie avant l’heure exacte du rendez-vous (10 heures) et, le soir (à 22 heures), il regarde un épisode de Dragnet, série policière des années soixante.
Lorsqu’une mère et son fils de neuf ans emménagent en face de chez lui, le quotidien bien réglé d’Edward est bouleversé. En l’espace de 600 heures, il s’ouvre à ses nouveaux voisins et tente de se réconcilier avec son père. Découvrant les joies et les peines de l’amitié, Edward devra décider : est-il prêt à quitter sa vie solitaire pour embrasser le monde ?

Edward a 39 ans et vit à Billings dans le Montana. Atteint du syndrome d’Asperger, il souffre de T.O.C et ses journées sont rythmées par une routine qui ne varie jamais : réveil à 7h38, mise à jour de ses données personnelles et de la météo du jour, des menus journaliers indéboulonnables faits de spaghettis et de plats surgelés, et visionnage d’un épisode de sa série préférée à 22 heures.

Sa petite vie bien huilée est bouleversée lorsque Donna emménage en face de sa maison avec son fils Kyle âgé de 9 ans. Au fil des 600 heures qu’ils vont passer ensemble, Edward qui n’a jamais pu nouer aucune relation sociale, va peu à peu mettre une croix sur son emploi du temps rigide et renoncer à sa solitude…

Vous le savez si vous êtes fidèles à ce blog, l’autisme est un sujet qui me touche et m’intéresse beaucoup, c’est pour cette raison que 600 heures dans la vie extraordinaire d’Edward Stanton a atterri dans ma pile à lire et n’a pas eu le temps d’y croupir puisque je l’ai attaqué le lendemain de son achat, chose qui m’arrive de plus en plus rarement vus tous les livres qui attendent bien sagement leur tour sur mes étagères.

Et je ne regrette absolument pas d’avoir craqué sur le premier roman de Craig Lancaster que j’ai dévoré en deux après-midis tant il m’a plu. C’est un roman profondément humain, aussi drôle qu’émouvant, que je vous recommande si le sujet vous intéresse car le syndrome d’Asperger et les troubles obsessionnels compulsifs sont très bien traités ici.

Edward est un héros très attachant et d‘une très grande honnêteté, il n’aime ni les suppositions ni les incertitudes et a besoin d’un routine rassurante pour affronter ses journées.

J’ai beaucoup aimé suivre son évolution, le voir s’ouvrir peu à peu aux autres, se métamorphoser au point de changer ses rituels même si il se heurte à l’incompréhension des autres, autres qu’il ne comprend pas non plus d’ailleurs.

Avant sa rencontre avec Donna, ses seuls échanges étaient ceux avec sa psy, une personne d’un pragmatisme éclairé comme il la définit lui-même, et avec son père, avec qui il a des relations très tendues, au point que son père préfère passer par l’entremise de son avocat pour lui parler !

Lui qui ne travaille pas, n’a pas de hobbies, ne pratique aucun sport, et préfère passer aux caisses automatiques du supermarché afin de n’être pas obligé de faire la conversation à quiconque, lui qui n’a aucune interaction sociale avant sa rencontre avec Donna, va forcer sa nature, fendre l’armure et accepter de faire entrer des personnes dans sa vie.

Craig Lancaster montre bien les difficultés d’Edward à garder un travail, tisser un relationnel amical ou amoureux à cause de la méconnaissance de sa particularité, de sa franchise brute de décoffrage, on mesure bien à cette lecture combien il est difficile de se faire accepter lorsqu’on n’est pas dans la norme et que l’on ne comprend pas les règles sociales.

Un roman sensible et drôle, bien écrit, qui est une ode à la différence et un appel à la tolérance envers celles et ceux qui sont encore trop souvent victimes d’incompréhension, de moqueries voire de harcèlement que sont les autistes.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé 600 heures dans la vie extraordinaire d’Edward Stanton et je vous le recommande vivement si ce sujet vous touche ou vous intéresse !

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