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Posts Tagged ‘autisme’

Figure incontournable de la scène littéraire francophone, Sophie Jomain a écrit plus de vingt romans allant de la littérature fantastique à la comédie en passant par le roman contemporain. Avec Les étoiles brillent plus fort en hiver, elle nous offre sa toute première comédie de noël.

Claire et Julien se sont follement aimés. Un coup de foudre, un mariage et enfin, une fille, Pauline, belle, parfaite… et différente. Ils étaient prêts, ils la voulaient de toutes leurs forces, mais peut-on rester des parents unis face au handicap d’un enfant ?

« Julien est parti il y a trois mois. Il ne nous a pas quittées, il a démissionné de lui-même. L’annonce de son départ a été un cataclysme. Il s’en est allé un matin, laissant une longue lettre dans laquelle il expliquait que tout était sa faute, qu’il nous aimait, mais qu’il nous rendait malheureuses, Pauline et moi. Dix-neuf ans de mariage, comment a-t-on pu en arriver là ? »

Une nouvelle vie commence pour Claire, et c’est grâce à sa fille qu’elle avancera pas à pas, dans son regard qu’elle puisera une force insoupçonnée.

M’asseoir cinq minutes avec toi signe mes retrouvailles avec Sophie Jomain dont j’avais adoré Les étoiles brillent plus fort en hiver. Changement de registre avec ce roman qui aborde le thème ô combien délicat de l’autisme. Un thème qui me touche de près et auquel je suis sensible et que je trouve très bien traité ici.

Il faut dire que l’autrice est elle-même maman d’une jeune autiste, elle sait donc de quoi elle parle même si l’on a coutume de dire, à juste titre, qu’il existe autant de formes d’autisme que d’autistes.

Ce roman, c’est l’histoire de Claire qui voit partir l’homme de sa vie. C’est aussi l’histoire de Julien qui étouffe sous le poids de la culpabilité, qui a honte de l’autisme de sa fille. C’est également l’histoire de Pauline qui voudrait que ses parents s’aiment de nouveau.

Avec M’asseoir cinq minutes avec toi, Sophie Jomain nous plonge dans la réalité d’une famille déchirée que seul l’amour saurait guérir. Avec tendresse et émotion, elle nous conte le quotidien de Claire qui doit accepter que l’amour de sa vie s’en aille faire sa vie sans sa fille et elle, alors qu’elle en est toujours follement amoureuse.

Le handicap sépare bien souvent, trop souvent les couples : environ 80% des mariages explosent car le quotidien, le regard des autres est difficile. Les enfants ne sont pas toujours scolarisés en dépit du plan Autisme et du recrutement des A.E.S.H et bon nombre de parents doivent cesser de travailler pour s’occuper de leurs enfants à plein temps.

Ici, c’est loin d’être le cas : Pauline va à l’école mais elle souffre du rejet des autres et n’arrive pas à se socialiser, un sujet que je connais bien hélas et qui est très douloureux à vivre pour un enfant et sa maman.

Claire peut heureusement compter sur le soutien de ses proches et de leur amour inconditionnel. Cette histoire a beaucoup résonné en moi, je me suis reconnue dans plusieurs situations. J’ai trouvé ce roman plein d’amour, de bienveillance et d’espoir, ne sombrant jamais dans le pathos, et c’est ce que j’ai beaucoup apprécié ici.

Notre héroïne va peu à peu trouver de l’aide et du réconfort auprès des autres : psy, association, et cela va lui permettre d’aller de l’avant et construire sa nouvelle vie sans rancœur et préserver les liens avec le père de sa fille.

Ce roman, c’est l’acceptation du handicap, la renaissance d’un père qui mène un combat contre lui-même pour retrouver sa fille. Claire fait preuve d’énormément de courage et de force, face à cette rupture avec Julien, mais aussi avec le drame que vivent ses parents.

Une histoire m’a émue par sa justesse, sa simplicité. Je vous la recommande.

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Tout comme son héroïne, Elle McNicoll a été diagnostiquée autiste lorsqu’elle avait une dizaine d’années. Depuis, cette jeune écossaise n’a cessé de militer pour les droits et la reconnaissance des personnes ‘’neuroatypiques » . Après avoir présenté un mémoire de recherche sur la quasi- absence de héros autistes en littérature, elle a décidé d’écrire elle-même un roman dans lequel elle se reconnaîtrait. Les étincelles invisibles a remporté plusieurs prix au Royaume-Uni.

Addie a 10 ans et elle est autiste, comme l’une de ses soeurs aînée. Lorsqu’elle apprend en cours d’histoire que sa petite ville de Jupiner a persécuté, torturé et exécuté au Moyen Âge des dizaines de sorcières, elle est bouleversée.

Ces femmes accusées de sorcelleries n’étaient-elles pas autistes ou neuroatypiques comme elle ? Victime de brimades en classe de la part de ses camarades et de son institutrice qui la déteste clairement, Addie se sent particulièrement concernée par leur sort.

Elle décide de mener campagne pour que la ville de Jupiner rende hommage à ces sorcières injustement traitées.

Vous le savez si vous me lisez régulièrement, l’autisme est un sujet qui me touche beaucoup et un roman qui l’aborde ne pouvait que m’intéresser, c’est ainsi que Les étincelles invisibles est tout naturellement entré dans ma PAL.

Elle McNicoll est elle-même autiste, autant dire qu’elle connaît bien la question, même si on dit qu’il y a autant d’autismes que de personnes autistes, l’autrice en parle si bien que j’ai été très touchée.

Dans cette histoire, on suit Addie, une petite fille très attachante, en but à l’incompréhension de ses camarades et de son institutrice. Seuls sa soeur aînée, elle-même autiste, et le bibliothécaire de l’école la comprennent et la soutiennent.

Le quotidien d’Addie est compliqué, elle ressent les choses puissance mille et lorsqu’elle apprend que des femmes ont été persécutées et assassinées par les villageois qui les pensait être des sorcières, elle prend fait et cause pour ces femmes incomprises.

Ce roman parle donc d’autisme mais aussi de harcèlement scolaire, de sorcières, de tolérance, de droit à la différence, autant de sujets très bien traités et mis en parallèle par l’autrice de façon habile et intelligente.

Et oui, si celles qu’on appelait des sorcières étaient des autistes ? Après tout, on sait que la sorcellerie n’existe pas et que les femmes pourchassées pendant des siècles étaient des femme seules, indépendantes et célibataires pour la grande majorité d’entre elles et que leur comportement était parfois incompréhensible pour leurs semblables.

On ne le saura jamais cependant le parallèle entre Addie et les sorcières est intéressant et très bien trouvé, cela permet à l’autrice d’aborder une variété de thèmes et de mettre des nuances dans son récit.

Nos ancêtres n’étaient guère tolérants, englués qu’ils étaient dans la religion et le puritanisme mais je trouve que bien des siècles plus tard, les mentalités ont peu évolué et je continue à déplorer que les personnes handicapées restent stigmatisées.

Les étincelles invisibles est un roman touchant, bouleversant, éclairant sur l’autisme. Une lecture pleine d’émotions sur la différence et la harcèlement à mettre entre toutes les mains, et en premier lieu celles des 9 / 12 ans !

Un grand merci à L’école des Loisirs pour cette très belle lecture qui flirte avec le coup de coeur !

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Lu dans le cadre du Mois anglais

et du challenge 1 pavé par mois :

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Keith Stuart est spécialiste des jeux vidéo. Il écrit des chroniques dans la presse et est éditeur de jeux pour le Guardian depuis dix ans. En 2012, l’un de ses deux fils a été diagnostiqué autiste. Lorsque Keith a initié ses fils aux jeux vidéo, il s’est rendu compte que ces moments privilégiés leur permettaient de partager une expérience unique et de tisser des liens puissants au sein de la famille. Les Mondes de Sam (A Boy made of Blocks) est librement inspiré de son histoire.

A Bristol. Avant, Alex et Jody s’aimaient. Mais leur couple est mis à rude épreuve depuis la naissance de Sam huit ans auparavant. Leur fils, atteint d’autisme, n’est pas un enfant comme les autres.

A force de fuir ses responsabilités de père, Alex condamne Jody à porter un fardeau trop lourd : s’occuper de Sam à temps plein, gérer ses crises, ses colères et ses angoisses. La séparation devient alors inévitable et Alex se retrouve à squatter le canapé de son meilleur ami Dan.

Quelques jours plus tard, Alex se retrouve au chômage et se sent totalement démuni quand il doit assumer la garde de son fils avec qui il a été incapable jusque là de tisser le moindre lien.

Heureusement, Sam découvre un nouveau jeu vidéo sur sa console : Minecraft. Grâce à son imagination, le garçon donne naissance à un monde parallèle qu’il peut partager avec son père. Sur les ruines du passé, ils construisent ensemble les bases de leur avenir.

Inspiré de la relation de Keith Stuart avec son fils autiste, Les mondes de Sam, est un premier roman drôle, touchant et incroyablement juste, un véritable hymne à la différence.

Vous le savez si vous me lisez régulièrement, l’autisme est un sujet qui m’intéresse et me touche beaucoup, raison pour laquelle ce roman a rejoint ma PAL.

Et comme je connais très bien le jeu Minecraft auquel s’adonne mes garçons depuis des années, j’étais bien au fait du but de ce jeu, des modes (créatif, survie) je n’étais pas perdue avec le vocabulaire (redstone, miner, l’ender, le nether…) et les actions lors des temps de jeux qui occupent un certain nombre de pages.

Ce jeu est un formidable terrain de jeux pour les enfants et les adultes et il ne fait aucun doute que les autistes y trouvent particulièrement bien leur compte car ils peuvent construire un monde auquel ils n’ont pas à s’adapter, mais qui s’adapte à eux. Un monde qu’ils peuvent enfin partager avec les autres, qui leur permet de se socialiser à travers les phases de jeux et hors écran, trouvant enfin un sujet de discussion à partager avec les autres.

Tous ceux qui croient que le jeu permet d’échapper à la réalité comprendront qu’ils ont fait fausse route : l’approche ludique du réel que propose le jeu vidéo permet justement de se réconcilier avec la réalité. Et c’est là tout le propos du livre inspiré par la propre expérience de l’auteur avec son fils.

Par le biais du jeu vidéo, on voit l’évolution de Sam qui acquiert du vocabulaire, se met à la lecture de guides et de livres sur son jeu préféré et commence à s’ouvrir aux autres.

On assiste également au rapprochement entre un père et son fils. Alex, au début du roman, fuit l’autisme de son fils dont il a peur, il ne sait jamais comment réagir aux accès de colère de Sam et laisse sa femme gérer, préférant prendre la tangente au moindre problème.

Les personnages sont attachants et crédibles et l’histoire permet de sensibiliser à ce trouble, de mieux connaître les personnes autistes, prouver que ces enfants / adultes sont différents mais qu’il est possible de nouer des relations avec eux et montrer l’impact positif de ce jeu vidéo.

Un bon feel-good book que je vous recommande si cette thématique vous intéresse !

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Né en 1987, élève à l’École normale supérieure, Olivier Liron étudie la littérature et l’histoire. Il a publié en 2016 chez Alma son premier roman Danse d’atomes d’or.

Top ! Je suis un garçon fougueux, normalien et autiste Asperger. Mon enfance n’a pas toujours été rose à cause de ma différence.

Je suis fasciné par les dates et calcule le produit de 247856 par 91 pour m’endormir.

En 2012, j’ai participé à l’émission Questions pour un champion, une expérience libératrice. Entre deux épreuves, je trempe toujours une madeleine dans du coca… Je suis… Je suis… Olivier Liron ! Oui !

Auréolé du grand prix des blogueurs littéraires 2018, Einstein, le sexe et moi est le second roman d’Olivier Liron après Danse d’atomes d’or.

Dans ce court roman, découpé en quatre parties qui correspondent aux quatre épreuves du célèbre jeu animé pendant trois décennies par Julien Lepers, Olivier Liron, nous raconte l’enregistrement de cette émission un dimanche d’été de l’année 2012.

Et entre les différents passages du jeu, les questions posées par l’animateur, les réponses d’Olivier et des autres candidats, l’auteur se raconte. Il le dit d’emblée, il est autiste Asperger, c’est-à-dire autiste à haut potentiel.

Il est très intelligent, a fait de brillantes études, mais comme les autres autistes, il a des troubles envahissants du développement, de grandes difficultés à s’intégrer et à nouer des relations sociales à une époque, même si il est encore jeune, où les autistes souffraient de harcèlement moral et physique dans l’indifférence générale.

Malheureusement, de nos jours encore, des enfants et adolescents sont confrontés à de la violence verbale et physique mais j’ose espérer qu’ils sont plus protégés que ne l’a été Olivier Liron même si ils sont en but à l’incompréhension quasi générale.

Si les passages liés à l’émission sont drôles et féroces, véritablement amusants et jubilatoires à lire, ceux liés sa différence sont émouvants et nous mène au bord des larmes, sans toutefois jamais tomber dans le pathos.

Lorsqu’Olivier Liron se livre sur sa scolarisation où il est incompris de ses camarades et du corps professoral, sur les rejets qu’il a subis, sur sa difficulté à nouer des relations amoureuses, à se faire des amis, sur la tristesse qui l’habite à certains moments, c’est vraiment poignant.

Un récit très bien écrit qui se lit d’une traite tant on est pris par les anecdotes et les digressions de l’auteur. Il nous interroge sur la différence et la normalité, sur notre regard sur l’autisme et il nous rappelle que si nous ne les comprenons pas toujours, car il y a autant d’autismes que d’autistes, si nous ne nous mesurons pas toujours les difficultés qui sont les leurs, sachez qu’eux aussi ne comprennent pas forcément comment fonctionnent les neurotypiques et qu’il doivent sans cesse faire des efforts qui sont loin d’aller de soi pour eux.

Que vous soyez touché.e de près par l’autisme ou pas, je ne peux que vous recommander ce roman. Olivier Liron nous fait passer sans cesse du rire à l’émotion, joue sa partition habilement et on passe un formidable moment en sa compagnie.

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Toucher mais ne pas l’être. Par le cœur ou par les doigts. Pour Camille et Arthur, son fils de six ans, cela revient au même. Tous les deux autistes, ils vivent à l’abri du monde, de son bruit et de ses violences, dans une bulle que Camille a spécialement créée pour eux. Chaque rencontre, chaque échange physique, même le plus infime, est une épreuve : une main qui attrape, une bousculade dans le bus, des gouttes de pluie sur 
la peau. 
Un soir, en sortant du bureau, Aurélien croise leur route. Dans son quotidien désabusé, il entrevoit dans leur relation ce  » vrai  » qui lui manque tant et qui semblait hier encore inatteignable. 
Mais comment approcher ce couple mère-fils fusionnel sans briser leur fragile équilibre ?

Camille et son fils Arthur âgé de six ans sont tous deux autistes Asperger. La jeune femme a rompu tous liens avec ses parents il y a de cela de nombreuses années, quant au papa d’Arthur, il a préféré prendre la fuite.

Ils ont un quotidien bien routinier, des contacts sociaux limités et une hypersensibilité au toucher qui les tient à distance l’un de l’autre et des autres. Camille travaille dans un institut qui prend en charge les autistes et Arthur est gardé par Eloïse.

Un jour ils croisent le chemin d’Aurélien, juriste, qui est le meilleur ami de Lucile, la fille d’Eloïse, elle aussi hypersensible. Au fil des rencontres, le jeune homme va apprivoiser mère et fils et vivre avec eux l’expérience de la pluie…

Vous le savez si vous me lisez régulièrement, l’autisme est un sujet qui m’intéresse et me touche, aussi j’ai été ravie de recevoir L’expérience de la pluie, le nouvreau roman de Clélie Avit qui s’est fait connaître avec Je suis là.

Ce roman a le mérite de jeter un coup de projecteur sur le syndrome Asperger, et notamment sur l’hypersensibilité qui est très méconnue il faut bien le reconnaître, c’est vraiment le point positif de ce roman parce que je suis la première à le regretter mais il a m’a plus ennuyée que captivée, exceptées les cent dernières pages que j’ai beaucoup aimé.

Je m’explique : l’autisme étant pluriel, difficile pour moi de croire à cette histoire d’une mère et son fils atteints tous deux d’Asperger, ça je peux le concevoir, mais en plus tous deux hypersensibles ça me semble un peu gros.

Certes, l’hérédité pèse dans la balance de l’autiste mais chaque autiste, comme chaque être humain, est unique et on ne peut pas prétendre que deux personnes atteintes d’Asperger auraient exactement le même comportement, les mêmes attitudes, les mêmes souffrances, les mêmes angoisses, etc.

Les comportements de Camille et surtout d’Arthur, ne sont pas, à mon sens, assez réalistes : Camille qui travaille dans un institut pour autistes qui refuse qu’Arthur y entre ou aille à l’école ça me laisse pantoise, la façon dont s’exprime Arthur m’a également surprise. Quant à Aurélien, je ne l’ai pas compris car l’auteure ne nous donne pas toutes les clés pour l’appréhender totalement, il m’a laissé de marbre, malgré ses bonnes attentions.

Vous l’aurez compris, je n’ai malheureusement pas été touchée par les personnages de Camille et d’Aurélien, que l’on suit tour à tour, et c’est aussi pour ça que j’ai eu du mal à apprécier l’histoire.

Cela ne reste que mon ressenti personnel, je ne prétends aucunement que ce roman est mauvais car il ne l’est pas, il ne m’a tout simplement pas touchée mais m’a permis d’appréhender ce que peut être l’hypersensibilité, de prendre conscience comme doit être difficile le quotidien des personnes qui en souffrent.

J’ai aussi eu le sentiment qu’il n’y avait pas vraiment d’histoire et comme je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, je l’ai trouvé trop long, trop lent.

Un roman sur l’autisme que je vous encourage malgré tout à lire si le sujet vous intéresse car les avis des copinautes sont nettement plus enthousiastes que le mien !

Un grand merci aux éditions Plon pour leur confiance.

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

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Edward Stanton, trente-neuf ans, vit seul dans une petite ville tranquille du Montana. Atteint du syndrome d’Asperger et de trouble obsessionnel compulsif, il suit une routine méticuleusement établie : tous les matins, il note l’heure à laquelle il se réveille (7 h 38), refuse de commencer sa séance de thérapie avant l’heure exacte du rendez-vous (10 heures) et, le soir (à 22 heures), il regarde un épisode de Dragnet, série policière des années soixante.
Lorsqu’une mère et son fils de neuf ans emménagent en face de chez lui, le quotidien bien réglé d’Edward est bouleversé. En l’espace de 600 heures, il s’ouvre à ses nouveaux voisins et tente de se réconcilier avec son père. Découvrant les joies et les peines de l’amitié, Edward devra décider : est-il prêt à quitter sa vie solitaire pour embrasser le monde ?

Edward a 39 ans et vit à Billings dans le Montana. Atteint du syndrome d’Asperger, il souffre de T.O.C et ses journées sont rythmées par une routine qui ne varie jamais : réveil à 7h38, mise à jour de ses données personnelles et de la météo du jour, des menus journaliers indéboulonnables faits de spaghettis et de plats surgelés, et visionnage d’un épisode de sa série préférée à 22 heures.

Sa petite vie bien huilée est bouleversée lorsque Donna emménage en face de sa maison avec son fils Kyle âgé de 9 ans. Au fil des 600 heures qu’ils vont passer ensemble, Edward qui n’a jamais pu nouer aucune relation sociale, va peu à peu mettre une croix sur son emploi du temps rigide et renoncer à sa solitude…

Vous le savez si vous êtes fidèles à ce blog, l’autisme est un sujet qui me touche et m’intéresse beaucoup, c’est pour cette raison que 600 heures dans la vie extraordinaire d’Edward Stanton a atterri dans ma pile à lire et n’a pas eu le temps d’y croupir puisque je l’ai attaqué le lendemain de son achat, chose qui m’arrive de plus en plus rarement vus tous les livres qui attendent bien sagement leur tour sur mes étagères.

Et je ne regrette absolument pas d’avoir craqué sur le premier roman de Craig Lancaster que j’ai dévoré en deux après-midis tant il m’a plu. C’est un roman profondément humain, aussi drôle qu’émouvant, que je vous recommande si le sujet vous intéresse car le syndrome d’Asperger et les troubles obsessionnels compulsifs sont très bien traités ici.

Edward est un héros très attachant et d‘une très grande honnêteté, il n’aime ni les suppositions ni les incertitudes et a besoin d’un routine rassurante pour affronter ses journées.

J’ai beaucoup aimé suivre son évolution, le voir s’ouvrir peu à peu aux autres, se métamorphoser au point de changer ses rituels même si il se heurte à l’incompréhension des autres, autres qu’il ne comprend pas non plus d’ailleurs.

Avant sa rencontre avec Donna, ses seuls échanges étaient ceux avec sa psy, une personne d’un pragmatisme éclairé comme il la définit lui-même, et avec son père, avec qui il a des relations très tendues, au point que son père préfère passer par l’entremise de son avocat pour lui parler !

Lui qui ne travaille pas, n’a pas de hobbies, ne pratique aucun sport, et préfère passer aux caisses automatiques du supermarché afin de n’être pas obligé de faire la conversation à quiconque, lui qui n’a aucune interaction sociale avant sa rencontre avec Donna, va forcer sa nature, fendre l’armure et accepter de faire entrer des personnes dans sa vie.

Craig Lancaster montre bien les difficultés d’Edward à garder un travail, tisser un relationnel amical ou amoureux à cause de la méconnaissance de sa particularité, de sa franchise brute de décoffrage, on mesure bien à cette lecture combien il est difficile de se faire accepter lorsqu’on n’est pas dans la norme et que l’on ne comprend pas les règles sociales.

Un roman sensible et drôle, bien écrit, qui est une ode à la différence et un appel à la tolérance envers celles et ceux qui sont encore trop souvent victimes d’incompréhension, de moqueries voire de harcèlement que sont les autistes.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé 600 heures dans la vie extraordinaire d’Edward Stanton et je vous le recommande vivement si ce sujet vous touche ou vous intéresse !

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