Historienne et romancière, Sophie Marvaud est l’auteur de nombreux romans historiques pour la jeunesse, notamment Le Secret des cartographes (Plon, 2008, Livre de poche, 2010, prix Saint-Maur en poche). Avec Meurtre chez les Magdaléniens (Nouveau Monde éditions, 2014), elle a été la première à écrire un polar préhistorique. Elle y aborde la question des rapports sociaux dans la Préhistoire. Le Choc de Carnac a reçu le prix Préhistoire en 2015.
Carnac, 4 700 avant J.-C. Trois peuples se partagent le territoire : les Pêcheurs de la côte, les Nomades de la Forêt-des-Buttes, et de nouveaux venus, les Cultivateurs, qui incendient les terres pour les défricher.
Lorsqu’un homme chargé d’un message de paix est assassiné, la guerre semble inévitable. Trois femmes s’interposent alors : Lynx, une jeune nomade audacieuse, Paruline, la deuxième épouse d’un riche pêcheur, et La Vivace, une cultivatrice dévouée.
Leur enquête révèle peu à peu des secrets inavouables… Le sort de chaque peuple se jouera lors d’une grande cérémonie rituelle au milieu des menhirs.
Le choc de Carnac est un polar préhistorique qui a pour cadre le territoire breton et les alignements de Carnac, tout près de chez moi. Pour autant pas de longues descriptions, ni de leçons préhistoriques ennuyeuses…
La plume de Sophie Marvaud est fluide, son travail documentaire, abondant, et chaque page est une véritable mine d’informations sur la préhistoire, la géographie de Carnac et de ses environs, les us et coutumes de l’an -5000… Ce qui en fait une lecture absolument passionnante de la première à la dernière page.
Si la toile historique est intéressante, nous sommes aussi dans un polar. Un meurtre est commis dès les premières pages et l’assassin est forcément un cultivateur, un pêcheur ou un nomade. Afin d’éviter que les clans ne se déchirent, une femme de chaque tribu va mener l’enquête.
Nous allons donc suivre La vivace, Paruline et Lynx dans leur enquête conjointe, assister à leurs interrogatoires… Ce qui pourrait sembler simple ne l’est pas car les cultivateurs ne parlent pas la même langue que les pêcheurs et les nomades et les chamanes vont devoir faire office d’interprète.
Le rythme du récit est plutôt lent mais cela ne m’a pas gênée, je me suis laissée portée par l’histoire, les us et coutumes, les rites et le quotidien des tribus et c’est suffisamment intéressant et bien documenté pour me passionner et apprendre une foule de chose car c’est une période que je connais fort mal.
L’enquête, si elle connaît des fausses pistes et des rebondissements, n’est pas très difficile à démêler mais ici l’important est ailleurs puisque ce crime permet la rencontre des cultivateurs, pécheurs et nomades, qui d’habitude, ne se côtoient pas et à l’autrice d’aborder les rapports sociaux à la Préhistoire.
Beaucoup de zones d’ombre demeurent sur cette période d’avant l’Histoire, qui ne connaît pas l’écriture. Impossible de savoir pourquoi les alignements de Carnac ont été créés. L’autrice fait des suggestions, des interprétations crédibles et intéressantes.
Je ressors de cette lecture séduite par ce polar historique et je lirai volontiers La chamane de Lascaux qui se passe environ 15000 ans avant notre ère.
Ma copinaute Belette a bien apprécié cette lecture, séduite par la partie historique mais un peu déçue par l’enquête, vois pouvez lire son avis ici.