Charlye Ménétrier McGrath a longtemps travaillé dans l’industrie musicale. Son temps est désormais partagé entre son activité à l’Université de Lyon et l’écriture.
Jeanne a été placée en maison de retraite par ses enfants. Et le pire, c’est que chacun se renvoie la balle pour déterminer qui a été à l’initiative de cette mascarade.
Elle a beau avoir 81 ans, une ribambelle de petits-enfants et des tonnes de carnets noircis au fil du temps, preuves de son (très) long passage sur Terre, elle n’a pas dit son dernier mot. Son plan : simuler la démence et les rendre tous dingues.
Sauf que, ce lieu dans lequel elle ne voyait qu’hostilité va lui révéler bien des surprises. En prenant part, d’abord sur la pointe des pieds, puis avec une ardeur qu’on ne lui connaissait pas, aux rendez-vous mensuels d’une clique de pensionnaires plus agités qu’une colonie de vacances.
Jeanne va réveiller des pans de sa personnalité qu’elle pensait à jamais enfouis : la curiosité, l’espoir… et surtout : l’audace. Elle va enfin kiffer comme dirait l’un de ses petits-fils car qu’on se le dise : au » jeu des regrets » de l’avant-dernier vendredi du mois, rien n’est jamais perdu.
Les sales gosses de Charlye Ménétrier McGrath est un feel-good book comme je les aime, à la fois drôle et émouvant. J’aurai pu totalement passer à côté de ce petit bonbon si mon regard n’avait pas croisé cette couverture gourmande (les religieuses au café sont mon petit péché gourmand) lors d’une de mes virées à la médiathèque.
J’aime beaucoup lorsque les auteurs s’emparent du troisième voire du quatrième âge, je vous conseille d’ailleurs au passage Un clafoutis aux tomates cerises de Véronique de Bure (une merveille !) et Même les méchants rêvent d’amour de Anne-Gaëlle Huon.
Ici notre héroïne s’appelle Jeanne et elle vient de fêter ses 81 ans. Veuve depuis quelques années déjà, elle vit dans un très confortable appartement de Lyon lorsque ses cinq enfants décident qu’elle ne peut plus rester seule et lui proposent de prendre un studio dans une maison de retraite.
Au lieu de se battre, elle en reste coite et ne réagit pas jusqu’au jour où elle va emménager dans son nouveau chez elle. Dans son milieu bourgeois, on n’élève pas le ton et on ne se dispute pas avec ses enfants.
Au début, elle va refuser de parler puis, elle va simuler la démence. Jusqu’à ce que Léon, l’un des pensionnaires, lui tende la main. Avec lui, Jo, Loulou, Lucienne et Paddy, elle va reprendre sa vie en main et vivre enfin pour elle-même.
Cette histoire est essentiellement drôle et pétillante, Jeanne va se révéler assez cash, les dialogues sont d’ailleurs très savoureux. On suit avec elle, les péripéties de la bande d’octogénaires qui sont tous devenus ses amis, entre repas copieux, soirées « jeu des regrets »…
L’autrice aborde le quotidien de son héroïne dans sa maison de retraite, les relations parents/enfants, grands-parents/petits-enfants, l’amour, l’amitié et surtout l’envie pour ses personnes d’un âge avancé, d’une solide envie de croquer la vie à pleines dents, aimer tant qu’ils le peuvent encore.
Charlye Ménétrier McGrath montre beaucoup de bienveillance envers le troisième âge et les maisons de retraite. Il y a certes quelques clichés liés à la vieillesse (technologies, réseaux sociaux…) mais on passe tout de même un très bon moment avec ce roman narré à la façon d’un journal intime.
Un feel-good book touchant que j’ai dévoré d’une traite et que je vous conseille si vous aimez ce genre.