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La journée de l’inspecteur Grant Foster commence mal : le cadavre d’un homme, que son assassin a amputé des deux mains avant de le poignarder, vient d’être découvert, abandonné dans un cimetière de l’ouest londonien. Le corps semble être tombé du ciel. Lors de l’autopsie, Grant Foster relève, taillée au couteau dans la peau de la victime, une inscription énigmatique. Le seul talent d’enquêteur de Foster ne suffira pas à venir à bout de ce mystère. L’indice laissé par le tueur va l’obliger à faire appel à Nigel Barnes, un généalogiste professionnel.
Alors que, peu de temps après, un deuxième corps est identifié, ils vont se retrouver plongés dans les bas-fonds du Londres victorien de la fin du XIXe siècle et parcourir les méandres obscurs d’une affaire criminelle survenue en 1879 et qui semble liée aux meurtres. Une course contre la montre s’engage : le psychopathe semble suivre un schéma qui, selon Nigel Barnes, va conduire à d’autres exécutions. Foster sait qu’il n’a que peu de temps avant que le tueur n’arrive au bout de son parcours sanglant et ne disparaisse à jamais.

code-1879-dan-waddellauteur-éditeur-pagesIl n’y a pas à dire, j’aime les romans policiers anglais, voilà c’est dit ! Certes je n’ai lu aucun polar nordique dont les auteurs règnent désormais en maître sur le thriller mondial, mais la perfide Albion recèle tout de même des pépites dont il serait dommage de se priver. Dernier exemple en date Dan Waddell, l’auteur de ce formidable Code 1879 que j’ai dévoré en une journée, qui mêle avec habileté suspens et généalogie, présent et passé.

L’action démarre de nos jours en Angleterre, l’inspecteur Grant Foster, flic usé et bougon a un sacré penchant pour la bouteille et approche de la cinquantaine. Le suicide de son père, policier comme lui, huit ans auparavant, auquel il a assisté et contribué, l’a laissé en miettes, en plus de lui avoir valu de sérieux ennuis avec sa hiérarchie. Il fait équipe avec Heather, une jeune femme sympathique et sans cesse sous le feu de son humeur massacrante. Les deux policiers et leur équipe composée de Andy Drinkwater et de Majid Khan, se retrouvent sur les traces d’un psychopathe, particulièrement violent et cruel, qui sème cadavres et mutilations en tous genres sur son passage. Un premier cadavre est retrouvé dans un cimetière de Londres, poignardé, les deux mains amputées. Leurs seuls indices : une inscription mystérieuse « 1A137 » sur le corps et le numéro 1879. Ce sera le premier d’une série de 5 meurtres, qui vont faire la une des journaux et faire passer les policiers pour des incapables. Lasse de faire chou blanc, la police décide de faire appel à un généalogiste, Nigel Barnes, Heather ayant compris que les chiffres sur les corps sont semblables à ceux sur les actes de naissance, décès et mariage.

L’auteur alterne alors, de façon très réussie, présent et passé victorien puisque le généalogiste découvre que le tueur en série du 21è siècle s’inspire d’un meurtrier qui a tué en 1879. L’homme a été pendu pour ses crimes et la police décide, avec l’aide de Barnes, de partir à la recherche de ses descendants lorsqu’ils se rendent compte que c’est un innocent qui a été pendu. L’un de ses descendants est-il arrivé à la même conclusion qu’eux et décidé de punir les descendants de ceux qui l’ont fait condamner à tort ?

Barnes nous entraine dans les diverses institutions qui gardent les archives ou les journaux depuis le 19è siècle. Des passages passionnants où l’on apprend beaucoup, notamment sur l’étymologie des noms de famille et sur l’histoire des lieux qu’il traverse au gré de ses recherches. Dan Waddell, très documenté sur son sujet, brille particulièrement dans l’évocation de la généalogie et de la psychogéographie (étude des effets précis du milieu géographique, consciemment aménagé ou non, agissant directement sur le comportement affectif des individus dixit Wikipedia), le meurtrier déposant ses victimes à l’endroit même où celles de 1879 ont été découvertes. La généalogie, loisir de nombreuses personnes en quête de leur histoire familiale, nous montre ici son utilité en matière criminelle. Elle permet à la police de se replacer dans le contexte et dans l’esprit victorien, pour expliquer les erreurs commises alors et comprendre les motivations du tueur actuel.

Code 1879 est un très bon thriller, intelligent avec une excellente idée de départ, un sujet très original, des personnages attachants et un suspens qui monte crescendo.  Je vous le recommande car il est prenant et vaut le coup d’être lu ! Il me tarde désormais de lire le second volume, disponible lui aussi à la médiathèque.

heart_4Lu dans le cadre du challenge God save the livre édition 2013 :

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