Ancien ambulancier, Daniel Cole a également été membre actif de la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, l’équivalent anglais de la SPA en France. En 2017, il publie la première enquête de l’inspecteur William « Wolf » Fawkes dans son premier roman « Ragdoll ». La suite, « L’Appât » (« Hangman »), a paru en 2018, puis « Les loups » (« Endgame ») en 2019.
Londres, hiver 1989. Un corps est retrouvé dans Hyde Park par la Metropolitan Police. La victime a gelé dans une position pour le moins inattendue : celle du Penseur de Rodin. Mais quelque chose cloche dans son regard : ce bleu intense, perçant…
Le sergent Benjamin Chambers appelé sur les lieux se rend compte que la victime est encore vivante, contrairement aux agents arrivés avant lui mais hélas, elle va succomber dans l’ambulance, sans avoir pu leur dire quoi que ce soit.
Aussitôt chargé de l’enquête, il se demande si c’est bien un meurtre ou le suicide d’une personne qui souhaite marquer les esprits en mourant.
Quelques jours plus tard, nouvelle scène de crime. Cette fois, ce sont les corps d’une mère et de son fils que l’on découvre, réplique exacte de la Pietà de Michel-Ange.
Là, pas de doute, on a bien affaire à un meurtre. Chambers, assisté par l’agent Winter, pensent que les deux affaires sont liées et qu’un tueur en série va bientôt transformer Londres en musée macabre, mais leur hiérarchie refuse d’y croire…
Piétà signe mes retrouvailles avec Daniel Cole découvert avec Ragdoll que j’avais adoré. Et une fois de plus, l’auteur britannique m’a prise dans ses filets dès les premières pages pour m’entraîner dans une histoire haletante et passionnante dont je suis venue à bout en quelques heures.
Le pitch de départ m’a aussitôt séduite : Tuer est son art, vous serez son chef d’oeuvre. Et pour moi, le pari est tenu car j’ai trouvé le combo meurtre/art très intéressant et ce thriller m’a même permis de réviser mes classiques en matière de sculptures.
Contrairement à beaucoup de thrillers, ici, le suspens ne tient pas en la découverte de qui est derrière cette série de meurtres. Les enquêteurs, et nous par la même occasion, savent très bien qui est le tueur, ils l’ont identifié, mais ils n’arrivent pas à l’arrêter faute de preuve et surtout parce qu’il a sans cesse une longueur d’avance sur eux.
Des crimes sordides, des flics atypiques et attachants, un tueur qui allie perversion, manipulation, sens de l’esthétisme et intelligence, des rebondissements et des dialogues plein d’humour qui viennent égayer un récit à la noirceur ambiante sont les points forts de récit.
Autant d’ingrédients savamment utilisés et distillés par Daniel Cole qui nous propose ici un thriller addictif, surprenant, mené tambour battant et avec beaucoup de brio par son auteur.
Un titre qui frôle le coup de coeur et le premier tome d’une série si l’on en croit l’épilogue, tant mieux, je retrouverai avec plaisir Chambers, Winter et Marshall dans un second opus.