Lu dans le cadre du Mois anglais :
Philip, sans la connaître, déteste cette femme que son cousin Ambroise, avec lequel il a toujours vécu étroitement uni dans leur beau domaine de Cornouailles, a épousée soudainement pendant un séjour en Italie.
Quand Ambroise lui écrira qu’il soupçonne sa femme de vouloir l’empoisonner, Philip le croira d’emblée. Ambroise mort, il jure de le venger.
Sa cousine, cependant, n’a rien de la femme qu’imagine Philip. Il ne tarde pas à s’éprendre d’elle, à bâtir follement un plan d’avenir pour finir par buter sur une réalité de cauchemar.
Depuis le décès de ses parents alors qu’il n’était qu’un bébé, Philip Ashley vit avec son cousin Ambroise de vingt ans son aîné. Vieux garçon, celui-ci gère le domaine qu’il compte léguer à sa mort à Philip. Depuis plusieurs années, le climat humide des Cornouailles ne réussit guère à la santé d’Ambroise. Son médecin lui préconise de passer l’hiver dans un climat plus propice et lui conseil le sud de l’Europe.
C’est ainsi que Ambroise décide de séjourner à Florence. Là bas, il fait la connaissance de Rachel, la veuve de Cosimo Sangaletti, un aristocrate italien qui l’a laissé sans le sou. Sans la connaître, Philip déteste cette femme que son cousin épouse soudainement.
Quand Ambroise lui écrit qu’il soupçonne son épouse de vouloir l’empoisonner, Philip prend la route pour Florence mais lorsqu’il arrive sur place, les domestiques lui apprennent le décès d’Ambroise et la fuite de Rachel…
Aux tous débuts du blog, j’avais découvert la plume de Daphne du Maurier à la lecture de Rebecca pour lequel j’avais eu un coup de cœur. Près de six ans plus tard, je me suis enfin décidée à sortir Ma cousine Rachel de ma PAL, grâce à Belette qui m’a accompagné dans cette lecture, et de nouveau, un coup de cœur !
Publié en 1951 et considéré comme un grand classique de la littérature anglaise, ce roman n’a pourtant rien à envier aux meilleurs thrillers du moment tant il est efficace. Véritable page turner, ce récit se révèle palpitant de bout en bout, et difficile à lâcher une fois entamé !
L’écriture de Daphné du Maurier nous happe dès la première ligne, habile à nous prendre dans la toile de son roman maîtrisé à la perfection. Roman du doute, elle questionne nos cellules grises tout au long du récit.
On met nos pas dans ceux de Philip, dans un premier temps, vent debout contre sa cousine, et que par son charisme, elle va prendre dans ses filets, faisant sauter les barrières de prévention qu’il avait contre elle, une à une, sans le moindre mal.
Rachel est-elle seulement vénale ? Est-elle un ange ou un démon ? Une mante religieuse qui tue ses amants ? Se sert-elle de Philip pour percevoir un héritage dont elle a été écartée par son mari ? Voici quelques-unes des questions que nous soumet la romancière anglaise au fil du récit.
Daphne du Maurier nous donne des pistes, attire notre attention sur certains faits mais sans pour autant asséner une quelconque vérité.
Une fois le point final arrivé, il ne nous reste plus qu’une intime conviction, en tout cas je me suis fait la mienne car ni Rachel, ni son entourage italien n’explique clairement la mort d’Ambroise.
Daphne du Maurier nous propose ici une intrigue convaincante, des personnages intéressants et un récit dans la même veine que Rebecca : la même intensité, la même intemporalité, le même suspense, la même atmosphère d’angoisse impalpable, de menace sourde, un machiavélisme maîtrisé…
Tout ce qui m’avait plu dans Rebecca, je l’ai retrouvé dans Ma cousine Rachel, c’est sans doute pour ces raisons que j’ai adoré ma lecture. L’écriture de Daphne du Maurier est belle, fluide, l’intrigue bien construite et la fin qu’elle nous propose, si elle m’a surprise, me laisse satisfaite, pour moi, il ne pouvait en être autrement.
Je vous invite à découvrir l’avis de Belette ici, une fois de plus, nous sommes sur la même longueur d’ondes !