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Posts Tagged ‘deuxième guerre mondiale’

Née en Normandie, dans l’Orne, Karine Lebert a été biographe puis journaliste à Paris-Normandie. Elle a notamment publié aux Presses de la Cité Les Amants de l’été 44, sa suite indépendante Pour l’amour de Lauren, Les Murmures du lac et Pour l’honneur des Rochambelles.

À Honfleur, en 1938, Pauline brave l’opinion publique en épousant Joachim, un réfugié allemand qui a fui la montée du nazisme. Les unions franco-allemandes sont mal acceptées et le couple est mis à l’index. Quand la guerre éclate, Pauline quitte tout pour suivre son mari, entré en clandestinité.

En 1946, dans un Berlin occupé par les Alliés, Hilda, la sœur de Joachim, tombe amoureuse d’un officier français. De cette liaison naît une enfant, Adeline, qui disparaît mystérieusement. Hilda se lance dans une recherche désespérée pour la retrouver.

Soixante-dix ans plus tard, à Cabourg, Valentine et Magda, deux jeunes musiciennes, deviennent inséparables. Valentine est normande et Magda, l’arrière-petite-fille de Pauline, allemande. Intriguée par l’histoire familiale de son amie, Valentine part sur les traces d’Adeline.

Quel plaisir de retrouver la plume de Karine Lebert à l’occasion de son tout nouveau roman : Les souvenirs et les mensonges aussi... Vous le savez si vous me suivez depuis un petit moment, j’avais adoré sa duologie Les amants de l’été 44 et Pour l’amour de Lauren et Pour l’honneur des Rochambelles qui avaient pour cadre la seconde guerre mondiale.

Si, comme moi, vous aimez les romans à plusieurs temporalités, les secrets de famille, les destins de femmes et que vous aimez retrouver la guerre 39/45 dans vos lectures, je ne peux que vous conseiller les romans de cette autrice.

Karine Lebert connaît très bien cette époque de notre histoire qu’elle prend pour toile de fond de ses romans. La romancière alterne la narration entre plusieurs époques, donnant tour à tour la parole à Pauline et à Hilda dans le passé, et à Valentine dans le présent. 

Cette nouvelle grande saga féminine de Karine Lebert entremêle la grande Histoire et les destins, passions et secrets de famille des Schultz, entre la France, l’Allemagne et l’U.R.S.S, avant, pendant et après la seconde guerre mondiale.

Entre passé et présent, souvenirs et mensonges affluent. Commence alors une véritable enquête sur le passé de Pauline qui semble avoir bien des choses à cacher.

L’histoire est très prenante de la première à la dernière page. Merveilleusement écrite et documentée, elle met en scène des couples franco-allemands à une époque où c’était franchement mal vu. Qu’importe, Pauline et Joachim iront jusqu’au bout et cela aura des répercutions importantes pour la famille de Pauline qui en paiera le prix fort.

Au-delà de l’histoire d’amour, Karine Lebert nous parle des maquis et de la résistance, des camps français, antichambre des camps d’extermination allemands. Puis, à la fin de la guerre, on suit en Allemagne Hilda, restée à Baden-Baden pendant la guerre et qui montre le peuple allemand souffrant des bombardements, de la famine, de l’occupation française, américaine et anglaise, etc. Et enfin, l’U.R.S.S où après l’appel de Staline en 1948, des communistes vont faire le choix d’émigrer, pleins d’espoir mais vite rattrapés par la dure réalité qui va les frapper sitôt la frontière franchie.

Et une fois de plus, je ressors enchantée de ma lecture. J’aime les romans historiques lorsqu’ils me permettent de me plonger dans une époque et de m’instruire, et c’est toujours le cas avec ceux de Karine Lebert.

Chacun de ses romans mettent en lumière des thèmes précis et ici elle aborde avec finesse et intelligence, le problème des amours « Franco-Allemands » durant la seconde guerre et le mirage du communisme au sortir de la guerre. 

Les personnages féminins se révèlent forts, volontaires, plein de courage pour faire face aux adversités qu’ils vont rencontrer sur leurs routes. Je les ai trouvés très attachantes, admirative de leur parcours, leur bravoure, leur énergie pour sauver leur famille des horreurs de ce conflit mondial.

Passionnant de bout en bout, le dernier opus de Karine Lebert est une belle ode aux femmes, ne le manquez pas !

Un grand merci aux éditions Presses de la cité pour cette très belle lecture.

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Matz est né à Rouen en 1967 mais grandit sous le soleil des Antilles. Après une licence de droit, il délaisse les amphitéâtres de l’université pour se lancer dans l’écriture et les petits boulots. Grâce à ses rencontres déterminantes avec Jean-Christophe Chauzy, Étienne Robial et Jean-Pierre Mougin, il commence sa carrière. Son premier scénario, Bayou Joey, réalisé avec Jean-Christophe Chauzy, est publié en 1990 (Futuropolis). C’est le début d’une carrière prolifique, entre séries et one-shots.

Après quatre ans à la Faculté de Restauration d’Antiquités et d’Objets d’Arts à Athènes et un diplôme à l’École Émile Cohl en poche, Kanellos Cob a partagé son art entre le design de pochettes d’albums, l’illustration et des fresques décoratives dans des bâtiments d’habitation, avant de se consacrer, de plus en plus à la bande dessinée.

Été 1939, la famille Weil passe des vacances joyeuses dans le Morvan, au lac des Settons. Mais les vacances s’achèvent lorsque le 3 septembre la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne.

Etienne a trois ans, trop petit pour comprendre la montée du nazisme et ce que cela implique pour les juifs. Maurice, le père de famille n’est pas mobilisé du fait de ses blessures pendant la première guerre mondiale.

Il retourne travailler à Lille, tandis que Denise emmène les garçons, Étienne et Philippe au Chambon sur Lignon, où, paraît-il les enfants seront en sécurité…

Ceux du Chambon raconte l’histoire vraie de deux enfants juifs entre 1939 et 1944, sauvés des protestants de Chambon sur Lignon, reconnus Justes après la guerre.

Matz, au scénario de cette bande dessinée s’est appuyé sur le témoignage de son ami libraire Etienne Weil et du journal écrit par son père Maurice Weil, pour rendre hommage à ce village qui a pris fait et cause pour la Résistance tout au long de la guerre.

Avant 1939, Chambon-sur-Lignon était connu pour recevoir les enfants malades de St Etienne. Ce village protestant, qui a connu bien des persécutions du temps des guerres de religion, a considéré de son devoir de sauver les enfants juifs, de résister aux nazis et au régime de Vichy.

Tour à tour, Matz donne la parole à Maurice, Denise et à Etienne, qui chacun raconte sa guerre, son quotidien. Le petit garçon d’alors se rappelle les souvenirs qu’il garde de ce village et de ces années d’insouciance qui ont été pour lui de grandes colonies de vacances, à mille lieux d’imaginer ce qui pouvait se passer ailleurs.

Il n’en oublie pas de rendre hommage à celles et ceux qui l’ont sauvé, instruit et rendu cette guerre la moins traumatisante possible : le pasteur Trocmé, le directeur de l’école, son institutrice…

Le scénario est très intéressant et m’a fait découvrir ce village dont j’ignorais totalement le passé de résistant. J’ai beaucoup aimé aussi les planches et les couleurs de Kanellos Cob et Kathrine Avraam, qui rendent la lecture très agréable.

Une bande dessinée riche d’enseignements et un bel hymne à la vie que je vous conseille si vous vous intéressez à la Résistance et à la seconde guerre mondiale.

Merci à Babelio et aux éditions Steinkis pour cette lecture.

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Ariana Neumann est née et a grandi au Venezuela. Journaliste, elle vit aujourd’hui à Londres avec son mari et leurs trois enfants. Ombres portées est son premier livre.

À Caracas, dans le vaste domaine familial, Ariana Neumann, huit ans, joue à l’espionne. En fouillant dans les affaires de son père, Hans, elle trouve une pièce d’identité. Elle reconnaît son père jeune homme, mais il porte un autre nom. Effrayée, elle tait cette découverte et s’efforce de l’oublier.

Des années plus tard, à la mort de son père, Ariana retrouve ce mystérieux document dans une boîte contenant des photos, des lettres et d’autres souvenirs de la jeunesse de celui-ci à Prague.

Elle mettra près d’une décennie à trouver le courage de faire traduire cette correspondance. Ce qu’elle découvre la propulse dans une quête pour découvrir l’histoire de sa famille, la vérité sur son père et les raisons de son silence…

Avec Ombres portées, Ariana Neumann nous propose une enquête familiale bouleversante, rythmée comme un roman d’espionnage.

L’autrice évoque le passé de son père et celui de sa famille, pris dans les tourments de l’Histoire. Un passé caché trop douloureux, tu toute sa vie durant avec sans doute la culpabilité du survivant alors que tant des siens ont péri dans les camps de la mort.

Un passé trop difficile pour qu’il le revive, pour qu’il en parle, mais qui finit par être révélé. Peu de temps avant sa mort, il retournera sur les différents lieux de son enfance avec sa fille jusque là où son chemin a croisé celui de ses parents pour la dernière fois.

Prenant appui sur des documents (lettres, documents officiels, photos…) retranscrits sur les pages du livre, Arianna Neumann fait revivre les siens à travers des tableaux saisissants.

Elle va mener une enquête approfondie sur plusieurs années, retrouvé des cousins sur plusieurs continents, fait traduire documents et correspondances et finit par reconstituer la vie des Neumann à Prague où son grand-père Otto a fondé l’usine de peinture Montana.

On plonge ainsi dans la montée de l’antisémitisme en Tchécoslovaquie, avec les persécutions qui commencent quand Hitler envahit le pays, les déportations…

Tout au long du récit réellement passionnant et très instructif notamment sur le camp de Terezin, on se prend d’affection pour ces personnes ordinaires prises dans l’Holocauste, broyées par la barbarie nazie.

Je me suis attachée à eux, tremblé lorsque l’occupation devient de plus en plus prégnante et bien sûr dans la déportation et le quotidien dans le camp.

Vous l’aurez compris, c’est un ouvrage très intéressant que je ne peux que vous conseiller si vous vous intéressez à la seconde guerre mondiale.

Un grand merci aux éditions Les escales pour cette lecture ô combien poignante et nécessaire !

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Stephen Desberg a scénarisé pas loin d’une cinquantaine de séries aux thématiques très variées : il exprime son antiracisme à travers Le Sang noir, il signe le polar glamour 60s Miss Octobre et lance une série d’action centrée sur un chasseur de primes, John Tiffany. En 2015, il signe le one-shot Bagdad Inc., thriller d’action géopolitique…

Emilio Van der Zuiden est un dessinateur et scénariste de bandes dessinées. Inspiré par l’univers du roman policier, il a adapté le premier épisode des Beresford Mr Brown (éditions Paquet), personnages issus de l’univers de la romancière anglaise, Agatha Christie. Depuis 2020, il collabore avec le scénariste Stephen Desberg avec Les Anges d’Auschwitz (éditions Paquet).

Monique a 20 ans et ne rêve que de s’émanciper. En 1941, elle débarque dans un Paris occupé et découvre l’euphorie de la capitale. Elle fait la connaissance de Francis, l’épouse sur un coup de tête et donne naissance à Nicole. Mais Monique cherche à comprendre comment elle doit aimer sa propre fille, cette enfant innocente qui la prive de sa liberté.

À la Libération, Monique rencontre un officier américain et découvre le grand amour. Pour vivre sa passion, la jeune femme devra faire un choix cornélien…

Avec Aimer pour deux, Stephen Desberg s’attaque à son histoire familiale et plus particulièrement à sa mère. Il va exhumer des secrets douloureux car cette belle jeune fille insouciante, la narratrice de l’histoire, c’est sa propre mère qui nous livre ses sentiments sur sa maternité et les choix qui vont en découler.

A travers elle, on perçoit l’horreur de la seconde guerre mondiale : l’occupation, les raids aériens, la collaboration horizontale, la libération de Paris, l’arrivée des G.I, l’épuration.

L’album s’ouvre sur la Libération, les rues sont pavoisées, dans des jeeps américaines, des soldats souriants se retournent sur les jeunes Françaises. Mais, au milieu de cette liesse, Nicole vit un moment dramatique, qui fait penser à l’impossible « Choix de Sophie ».

Elle est chez le notaire. Elle veut divorcer, car elle s’est mariée sans amour et vient de rencontrer l’homme de sa vie. Son mari ne la retiendra pas, mais elle devra abandonner Nicole, sa fillette de trois ans. Un choix qui n’en est pas vraiment un car elle est incapable d’offrir tendresse et amour à sa fille, qui passe de longues heures avec son papa.

Les dessins d’Emilio van der Zuiden sont très beaux et expressifs et nous plongent dans l’ambiance de l’époque, son utilisation de sa palette de couleurs est vraiment intéressante. Des teintes sombres, en accord avec le chagrin de la jeune femme et de Francis mais aussi les rafles, les attaques aériennes, les contrôles d’identité musclés, la déportation…

Et des teintes vives avec l’autre versant de la capitale pendant la guerre, un univers plein de gaieté, de couleurs, d’érudition, d’amusements : librairies, galeries d’art, bars où l’on boit, danse, écoute du jazz, l’Opéra où se jouent les opéras de Wagner.

Le découpage est riche et original avec des formats des planche qui varient : de grandes vignettes étalent des plans larges, souvent avec des incrustations. Elles alternent avec des petites : gros plans sur des visages, des mains, documents, regards. A certains moments, l’histoire se déroule sur les deux planches en vis-à-vis, des ambiances sans cadre sur fond blanc.

J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée, les thématiques qui la traversent. Le scénario m’a autant plus que les dessins et le travail sur less couleurs de Fabien Alquier est remarquable.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Bamboo pour cette lecture et leur confiance.

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Lu dans le cadre du Cold Winter challenge et du challenge 1 pavé par mois  :

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Fille de militaire, Sarah McCoy a déménagé toute son enfance au gré des affectations de son père. Elle a ainsi vécu en Allemagne, où elle a souvent séjourné depuis. Résidant actuellement à El Paso au Texas, elle donne des cours d’écriture à l’université tout en se consacrant à la rédaction de ses romans. Un goût de cannelle et d’espoir (Les Escales, 2014) est son premier ouvrage publié en France. Depuis, ont paru aux éditions Michel Lafon Un parfum d’encre et de liberté (2016), Le Souffle des feuilles et des promesses (2017) et Le Bruissement du papier et des désirs (2019).

Allemagne, 1944. A Garmish, près de Dachau, malgré les restrictions, les pâtisseries fument à la boulangerie Schmidt. Entre ses parents patriotes, sa sœur volontaire au Lebensborn et son prétendant haut placé dans l’armée nazie, la jeune Elsie, 16 ans, vit de cannelle et d’insouciance.

Jusqu’à cette nuit de Noël, où vient toquer à sa porte un petit garçon juif, échappé des camps. Si elle le recueille et le protège, elle met sa famille en danger. Mais si elle refuse, elle le condamne à une mort certaine.

Soixante ans plus tard, au Texas, la journaliste Reba Adams, vit une relation compliquée avec un jeune mexicain, fraîchement naturalisé américain, qui patrouille à El Paso.

Reba cherche des témoignages sur les Noëls allemands et choisit la pâtisserie allemande d’Elsie. La vieille femme va lui raconter le dernier Noël qu’elle a passé en Allemagne…

Un goût de cannelle et d’espoir attendait sagement son tour dans ma PAL depuis quelques années maintenant, échaudée par ma lecture d’un autre roman de Sarah McCoy que je n’avais pas du tout aimé Un parfum d’encre et de liberté.

N’est pas Kate Morton qui veut et Sarah McCoy est loin d’avoir, à mon sens, le talent de la romancière australienne. Si le récit au passé est bien construit, bien documenté, porté par une héroïne terriblement attachante, le récit au présent fut une fois encore d’un ennui mortel, mené par une héroïne aussi fade qu’antipathique.

Avec Elsie, on est plongé dans les six derniers mois de la guerre au cœur même de l’Allemagne nazie, non loin du camp de Dachau. Elle a seize ans et est loin d’être aussi endoctrinée que sa sœur Hazel, volontaire pour donner à son pays, de bons petits aryens, au sein d’un Lebensborn.

Elsie, elle, est passionnée de pâtisserie, elle n’exècre pas les juifs et se voile plutôt la face lorsqu’elle est confrontée à la barbarie nazie, et se rapproche, malgré elle, de militaires nazis, pour faire plaisir à ses parents.

Seulement, lorsqu’elle rencontre Tobias, tout change et la jeune fille va se révéler pleine de courage pour sauver cet enfant innocent.

Lorsque les romanciers s’attaquent à la seconde guerre mondiale, ils prennent pour héros, des collaborateurs, des résistants ou des juifs. Ce qui est intéressant ici, c’est que l’on est dans une zone grise, où les gens ne sont ni bons ni méchants : pas de théoriciens ou d’idéalistes du nazisme mais des officiers SS qui suivent les ordres malgré leur conscience et des personnes ordinaires qui se compromettent par idéal, par intérêt ou par lâcheté.

Sarah McCoy montre aussi que tous les allemands n’étaient pas des nazis : Elsie fuyait les jeunesses hitlériennes et n’a aucune sympathie pour le régime du IIIè reich, l’une de ses voisines venait en aide aux juifs en les cachant puis en les exfiltrant vers la Suisse et sa sœur va finir par ouvrir les yeux sur la réalité des Lebensborns.

Tous ces passages pendant la guerre se révèlent passionnants à suivre, je ne peux pas en dire autant de la partie contemporaine. Je comprends le parallèle qu’a voulu faire l’autrice avec les réfugiés mexicains, fuyant la misère de leur pays, en quête d’un avenir meilleur aux Etats-Unis, impitoyablement pourchassés par les garde-frontières, mais elle s’y prend mal.

Comme je l’ai dit plus haut, Reba est loin d’être sympathique et se révèle très caricaturale. Cette histoire contemporaine est de plus bancale et mal maitrisée et au final, j’ai lu ces passages en diagonale !

Pour conclure, je pense que cette autrice n’est pas faite pour moi car si j’apprécie ses incursions au passé, je fuis ceux au présent et je ressors de cette lecture plutôt déçue qu’enthousiaste.

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Traduit en 18 langues, Un sac de billes, livre d’une exceptionnelle qualité, est un des plus grands succès de librairie de ces dix dernières années.

Paris, XVIIIème arrondissement, 1941. Joseph a dix ans. Il vit au-dessus du salon de coiffure familial avec ses parents et ses frères Maurice, Henri et Albert. Dans le pays occupé par les nazis depuis la reddition du général Pétain, les lois anti-juives obligent tous les juifs à porter l’étoile jaune.

Lorsque Joseph et Maurice arrivent à l’école avec leur étoile sur leurs manteaux, ils sont pris pour cibles par leurs camarades. Pour les deux garçons élevés dans la laïcité et dont les parents ont fui les pogroms russes, c’est l’incompréhension.

Pour leur père, c’est le signe qu’il est grand temps pour eux de fuir Paris et de rejoindre Henri et Albert déjà installés à Menton. Mais partir à quatre, c’est trop dangereux. Il confie à Joseph et Maurice de l’argent, à eux de se débrouiller pour voyager sans encombre jusqu’en zone libre…

Un sac de billes fait partie de ces romans devenus des classiques, plusieurs fois adaptés au cinéma que je n’avais pas encore lu. Il a fallu qu’il soit au programme des lectures estivales de mon Empereur de fils pour que je le découvre enfin !

Ce récit est en fait l’histoire vraie de Joseph Joffo et de sa famille écrite alors qu’il était devenu lui-même père de famille, trente années après les faits. Il rencontra un grand succès et continue de figurer dans les listes des romans les plus vendus.

Je suis rentrée totalement vierge dans ce roman, n’ayant vu aucune adaptation, et j’ai beaucoup aimé ma lecture. Le narrateur en est bien sûr Joseph qui nous raconte la guerre et sa fuite des nazis avec ses yeux d’enfant. Malgré la dureté du sujet, le roman ne tombe jamais dans le pathos, il y a même beaucoup d’humour et c’est ce qui m’a vraiment plu !

Joseph Joffo raconte sa guerre et rend un bel hommage à son père, sans qui sa famille aurait probablement fini dans un camp de concentration mais aussi à ceux qui les ont aidé à fuir les nazis et notamment plusieurs prêtres et un évêque qui ont permis à de nombreux juifs d’échapper aux autorités.

Il n’omet rien des persécutions à l’encontre des juifs mais son témoignage montre aussi la vie dans la zone libre et notamment sur la côte d’Azur gérée par les italiens qui refusèrent de faire la chasse aux juifs. Les deux garçons vont, bon gré mal gré, mener une existence proche de la normale pendant quelques années mais vont aussi se faire quelques frayeurs et nous aussi.

On ne peut, en effet, qu’être en empathie avec Joseph et sa famille et trembler avec eux tout au long du roman. Si j’étais sûre que Joseph avait survécu à la guerre, je ne savais rien de sa famille et j’ai plus d’une fois tremblé devant les adversités auxquelles ils ont tous été confronté.

Je ne peux donc que comprendre que l’on demande à des collégiens de 3è qui abordent la shoah et la seconde guerre mondiale dans leur programme d’histoire, de lire Un sac de billes. Mon fils a découvert tout au long de sa lecture avec une certaine horreur un pan de notre histoire qu’il ne connaissait pas du tout et avec son regard bienveillant, il n’a pas compris comment on n’avait pu en arriver là à l’époque.

J’ai été bien incapable de lui répondre d’ailleurs car j’ai beau lire des romans ou des témoignages sur ces évènements, je ne comprends toujours pas non plus comment des citoyens ont pu dénoncer leurs voisins, leurs amis, que le pouvoir en place a pu aider les nazis à envoyer des millions de juifs vivre l’enfer dans des camps.

Il est donc toujours utile de mettre entre les mains des plus jeunes ce genre de roman pour que plus jamais l’horreur ne se produise à nouveau. Si vous n’avez jamais lu Un sac de billes, je ne peux que vous encourager à le découvrir à votre tour.

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Enfant et fille unique d’Albert Salomon et de Fränze Grunwald, Charlotte Salomon grandit dans une famille aisée de la communauté juive berlinoise, son père étant médecin et professeur à l’université Humboldt de Berlin. Sa mère reste marquée par le suicide de sa sœur et s’enferme au fil des ans dans une profonde dépression jusqu’au jour où en 1926, échappant à la vigilance de son infirmière, elle saute dans le vide.Charlotte ignore tout du suicide de sa mère, on lui dit qu’elle est morte de la grippe. Son père épouse ensuite la chanteuse lyrique Paula Lindberg. Mais avec l’arrivée de Hitler au pouvoir, les premières persécutions commencent et le monde de Charlotte s’effondre…

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande.

Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France avec ses grands-parents, installés en zone libre. Exilée, elle entreprend la composition d’une oeuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante.

Vivant son art comme une urgence, elle s’enferme pendant deux ans pour coucher toute sa vie sur des toiles. Puis, se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : « C’est toute ma vie. »

Charlotte, c’est le portrait saisissant d’une femme exceptionnelle, évocation d’un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d’une quête. Celle d’un écrivain hanté par une artiste et qui part à sa recherche. David Foenkinos le dit lui même, il est obsédé (dans le bon sens du terme) par Charlotte Salomon et n’a qu’une envie avec son roman : faire découvrir cette artiste peintre pour laquelle il voue une admiration sans borne.

De l’auteur, je n’avais lu jusqu’à présent que La délicatesse, un roman agréable à lire mais qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, ce ne sera pas le cas de celui-ci que j’ai beaucoup aimé et qui m’a profondément émue.

Je ne connaissais pas Charlotte Salomon avant d’entamer ma lecture et grâce à David Foenkinos, cette erreur est réparée. Dans ce roman à deux voix (je pour l’auteur, elle pour Charlotte) écrit en vers libres, l’auteur se mue en détective en se rendant sur tous les lieux emblématiques de la vie de son héroïne, pour s’imprégner des murs mais aussi découvrir le moindre détail de son existence, essayer de retrouver des témoins qui l’auraient connu.

Il retrace la rencontre de ses parents au cœur de la première guerre mondiale, sa naissance, son enfance, ses amours et les évènements marquants de sa courte vie, jusqu’à sa mort en déportation alors qu’elle était enceinte et âgée de 26 ans seulement.

Il explique à merveille le contexte historique de l’époque, j’ai appris d’ailleurs bon nombre de choses que j’ignorais totalement, mais aussi le contexte familial de Charlotte : sa famille maternelle est marquée par un certain nombre de suicides depuis plusieurs générations, ce qu’elle apprendra très tardivement mais qui la marquera sans aucun doute.

C’est aussi un témoignage d’amour, celui de David Foenkinos pour Charlotte Salomon, le regard de l’auteur est bienveillant, passionné, admiratif, sa plume, sobre et pudique. Alors forcément, l’histoire racontée est triste, j’ai versé quelques larmes, mais elle est forte aussi et me restera longtemps en mémoire.

Un roman bouleversant, sous forme d’un long poème, que je vous conseille vivement et qui me donne envie de continuer d’explorer l’œuvre de David Foenkinos, si vous avez un titre à me suggérer, je suis toute ouïe !!

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Italie, 2001. À la mort de sa grand-mère, Bartolomeo trouve au fond d’un tiroir une lettre qui pique sa curiosité. Elle indique que son grand-père aurait  » disparu, probablement noyé « . Des mots qui contredisent l’histoire familiale selon laquelle il serait tombé au combat. 
Ses recherches le mènent jusqu’à Florence Willis, une vieille dame anglaise qui a connu ses grands-parents. À travers le récit de ses souvenirs, Bart se retrouve plongé dans les années 1930, au coeur de Little Italy, le fameux quartier italien de Londres, où ses grands-parents avaient immigré. 
En quête de vérité, Bartolomeo et Florence nouent une profonde amitié et se lancent dans un voyage terriblement émouvant qui mettra en lumière une histoire longtemps oubliée.

Eté 2001, Milan. Florence Willis, une vieille dame anglaise de 80 ans, vit seule depuis le décès de Michele. Son mari italien, elle l’a rencontré en 1938 à Londres, alors qu’elle travaillait au ministère de l’intérieur.

Michele était serveur au Restaurant Ivy, un établissement de luxe tenu par un italien, où se rendait quotidiennement le chef de Florence à qui elle devait apporter des documents pour le premier ministre Chamberlain avec lequel il déjeunait.

C’est ainsi qu’elle va faire la connaissance de Lina et son mari Bartolomeo, le meilleur ami de Michele. Avec eux, elle va vivre les heures sombres de la guerre, les bombardements mais aussi les rafles qui vont toucher Little Italy, le quartier italien de Londres.

Alors qu’elle perd peu à peu la mémoire et les repères, un coup de fil de Bartolomeo Berti, le petit-fils de Lina et Bart, va la replonger dans cette époque troublée et aider Bart à combler son histoire familiale pleine de secrets…

Dans son premier roman, Un cœur vaillant, Caterina Soffici nous propose un récit fictif mais inspiré par des faits réels et nous raconte, entre l’Italie et la Grande-Bretagne, l’histoire de Bartolomeo, un jeune étudiant et celle de Florence, une vieille dame, qui vont se lancer sur les traces de l’Arandora Star, un bateau coulé par une torpille allemande en 1940.

J’ai découvert à cette occasion un épisode totalement méconnu de la Seconde Guerre mondiale. L’auteure oscille en effet entre 1938 et 1940 et 2001, lorsque Lina, la grand-mère de Bart meurt et que le jeune homme découvre que son grand-père, dont il porte le prénom, a succombé lors du naufrage de l’Arandora Star que Caterina Soffici fait revivre ici.

Les protagonistes de ce roman vivaient en ces temps troublés dans Little Italy, un quartier de Londres. Principalement commerçants, ils avaient fui la misère de leur péninsule natale ou le fascisme mais lorsque Benito Mussolini, le dictateur italien, déclare la guerre à l’Angleterre et à la France, les italiens du Royaume-Uni, vont devenir des ennemis de l’intérieur.

Qu’ils soient juifs ou catholiques, fascistes ou non, l’Etat ne va pas faire de distinction et arrêter tous les ressortissants italiens de sexe masculin âgés de 20 à 60 ans qui vont être internés dans des camps et déportés vers l’île de Man.

C’est lors d’une traversée, que ce paquebot de luxe réquisitionné par l’armée, va couler le 2 juillet 1940 avec 1500 personnes à son bord. Cette tragédie a coûté la vie à 805 personnes : 55 officiers et membres d’équipage dont le capitaine sur 174, 37 gardes militaires sur 200, 243 allemands sur 565 et 470 italiens sur 734.

Cet événement tragique va servir de trame principale, socle qui va nous permettre de découvrir l’histoire de Florence, Michele, Lina et Bartolomeo aux temps des jours heureux, un quotidien émaillé de vin, de bonne cuisine italienne, de danses et de rires. Des temps heureux qui vont être fracassés avec l’entrée en scène de l’Italie dans le conflit mondial.

Ce roman m’a totalement embarquée dès la première page et m’a à la fois horrifiée par les faits relatés et passionnée, je l’ai trouvé sensible et délicat, d’une grande qualité littéraire, porté par les personnages de Bartolomeo et Florence, particulièrement attachants, plein de failles et d’aspérités.

Un coeur vaillant est un premier roman très bien écrit et documenté, captivant, que je vous conseille vivement si la seconde guerre mondiale vous intéresse, il ne manquera pas de vous plaire.

Un grand merci à l’agence Anne et Arnaud et aux éditions Les escales pour cette lecture, j’ai adoré !

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

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Au nom de la vérité, Gemma, New-Yorkaise, a fait voler en éclats son quotidien trépidant de femme d’affaires. Sous le charme de la Normandie, elle part depuis Honfleur sur les traces de son aïeule, Philippine, cinquante ans après, grâce à ceux qui l’ont connue.
Par amour, celle-ci a tout quitté, sa famille, sa Normandie. Pour Ethan, un beau GI rencontré à l’été 1944, Philippine a rejoint sa belle-famille en Louisiane. Passé le choc de la découverte du Nouveau Monde, le bonheur s’offrira-t-il à la jeune exilée, mariée, enceinte, loin des traditions de son pays natal ?
Gemma veut savoir : quelle était la vie de Philippine, là-bas, à La Nouvelle-Orléans ? Pourquoi est-elle rentrée en France ? Seule ?…

Août 2000, en partant sur les traces de sa grand-mère normande, Gemma, jeune new-yorkaise, ne s’attendait pas à faire voler en éclats sa vie trépidante de femme d’affaires américaine.

Tombée amoureuse de la Normandie, et en particulier de Honfleur, elle veut reconstituer toutes les étapes du passé trouble et romanesque de Philippine mais aussi comprendre auprès de témoins, d’amis et d’autres war brides de l’époque, les raisons qui ont poussé sa grand-mère à abandonner sa fille unique Lauren, la mère de Gemma.

Presque cinquante ans plus tôt, Philippine a quitté la Normandie contre l’avis de ses parents en choisissant l’aventure au bras d’Ethan, son beau G.I. Elle débarque en Louisiane chez sa belle-famille cajun qui l’accueille favorablement.

Mais la vie quotidienne auprès des Reed se révèle décevante : leur plantation de coton, qui a connu son heure de gloire avant la guerre de Sécession, périclite et son mari, qui bien que ravi de la naissance de Lauren, préfère passer ses soirées à se saouler avec ses copains…

Ayant adoré Les amants de l’été 44 l’an dernier, il fait même partie des 12 romans à retenir de l’année écoulée, j’avais une très grande hâte de retrouver Philippine et Gemma et de connaître enfin le fin mot de l’histoire à l’occasion du second tome, Pour l’amour de Lauren.

Autant vous dire qu’il n’a pas eu le temps de prendre la poussière puisqu’il a été lu dès sa réception, ce qui m’arrive très rarement. Quel plaisir de retrouver ce roman à deux voix, avec deux héroïnes bien distinctes : Philippine pour la trame historique et Gemma, sa petite-fille, pour la partie contemporaine.

Karine Lebert nous dresse avec ce roman deux beaux portraits de femmes comme elle sait si bien le faire, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs fêlures, leurs aspérités. Entre l’an 2000 et 1945, la Louisiane et la Normandie, elle nous propose les destins croisés de deux femmes courageuses et audacieuses en terre inconnue.

A travers Philippine et ses compagnes de traversée, j’ai découvert ce qu’était une war bride, le quotidien américain si différent de la France, auquel elles se sont confrontées, la difficulté d’être auprès d’hommes souvent très différents de de ce qu’elles imaginaient.

De ce point de vue, cette duologie est très intéressante et nous révèle que beaucoup de ces unions franco-américaines se sont révélées friables et n’ont pas résisté à la réalité. Certaines d’entre elles n’ont d’ailleurs même pas pu poser le pied en Amérique, abandonnées par leurs époux en cours de route.

Epouses d’hommes souvent très pauvres, fermiers pour la plupart, Philippine et ses compagnes d’infortune ont très vite déchanté, obligées de rester aux Etats-Unis à cause de leurs enfants ou parce qu’elles n’avaient pas l’argent pour retraverser l’Atlantique ! Un sujet méconnu dont s’est emparée avec brio Karine Lebert et que j’ai trouvé passionnant sous sa plume d’autant qu’elle évite les habituels écueils pour nous livrer une intrigue très réaliste, très éloignée des romances.

Deux femmes, deux destins, deux continents, deux époques. L’une est en quête, la seconde se raconte. L’écriture est fluide, addictive, l’histoire de Philippine, émouvante et captivante. Je me suis sentie happée par les mots de l’auteure, ne pouvant me résoudre à refermer ce livre tant le suspense est fort et tient en haleine jusqu’à la dernière page.

Si vous aimez les romans historiques et les secrets de famille, je ne peux que vous recommander cette duologie composée de Les amants de l’été 44 et Pour L’amour de Lauren, vous l’apprécierez autant que moi.

Un grand merci à Yéléna et aux Editions Presse de la Cité pour cette lecture passionnante et émouvante, j’ai adoré !

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Gemma est une jeune New-Yorkaise vive, séduisante, pragmatique, travaillant avec passion dans l’entreprise familiale de produits alimentaires. A la mort de sa mère, en 2000, elle découvre que sa « vraie » grand-mère était française ; elle décide alors de partir, seule, sur ses traces. Ce voyage à la recherche de ses origines la conduit en Normandie. En sillonnant la région, Pont-l’Evêque, Le Havre, Barfleur, Colleville, l’Américaine recueille les témoignages de ceux qui ont connu Philippine. Tout commence en 1944, quand, en faisant du marché noir à Deauville, la jeune Normande rencontre Ethan, un GI, cajun de Louisiane. Deux destins de femmes, deux continents, deux époques… L’une est en quête, la seconde se raconte. Gemma trouvera un nouveau sens à sa vie et comprendra comment Philippine a payé le prix de sa liberté. Avec en filigrane cette question douloureuse : pourquoi a-t-elle abandonné sa fille aux Etats-Unis ?

Août 2000, Gemma est une jeune new-yorkaise célibataire, travaillant pour l’entreprise familiale. Elle mène une vie trépidante de citadine workaholic et une histoire d’amour sans passion avec un architecte, ami de son père.

Elle découvre avec stupéfaction lors du décès de sa mère Lauren que sa grand-mère Philippine était française. Elle faisait partie des fameuses war brides françaises ayant contracté un mariage avec un G.I à la fin de la seconde guerre mondiale.

Gemma s’envole alors pour la France afin d’en savoir plus sur Philippine, en début du refus ferme de son père de la voir sillonner la Normandie.

Août 1944 dans une Normandie dévastée par la guerre, Philippine fait la connaissance d’Ethan, un G.I cajun de Louisiane. Les jeunes gens dont les belles années ont été gâchées par la guerre se plaisent, se revoient à l’insu des parents de Philippine et tombent fou amoureux.

Malgré le refus de ses parents, vent debout contre le mariage de leur fille unique et d’un soldat américain, Philippine finit par s’enfuir…

J’avais bien aimé Ce que Fanny veut… et Les saisons du mensonge, j’ai donc été ravie de retrouver Karine Lebert à l’occasion de son nouveau roman : Les amants de l’été 44.

Changement de décor et d’époque pour cet opus puisqu’il s’agit d’un roman à deux voix avec deux héroïnes bien distinctes : Philippine pour la trame historique et Gemma, sa petite-fille, pour la partie contemporaine.

Le récit historique se déroule entre août 1944 à octobre 1945, entre Pont-L’évêque et Le Havre, et met en scène Philippine, une jeune fille à qui la guerre a volé son adolescence et ses années d’insouciance.

Lorsque le récit commence, elle a 20 ans, et son frère vient de se faire abattre par erreur par un G.I. Son père, à la tête d’une cidrerie, va reporter toute sa colère et sa haine sur les américains et va refuser l’union entre sa fille et Ethan.

Le récit contemporain se déroule de juin à octobre 2000 de New-York à Pont-L’Evêque. Gemma, après la mort brutale de sa mère, découvre que cette dernière avait engagé un détective privé pour enquêter sur sa mère Philippine.

La jeune femme déjà très francophile va ressentir le besoin de découvrir cette partie de l’histoire familiale et va partir en quête de Philippine dans le but de comprendre pourquoi la jeune femme qui avait quitté famille et pays, a abandonné sa fille unique.

Karine Lebert nous propose avec ce roman deux beaux portraits de femmes comme elle sait si bien le faire, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs fêlures, leurs aspérités.

La romancière alterne la narration entre le présent et le passé, entre Gemma et Philippe, en donnant tour à tour la parole à ses deux héroïnes et aborde un sujet assez méconnu de la seconde guerre mondiale : les war brides.

Deux femmes, deux destins, deux continents, deux époques. L’une est en quête, la seconde se raconte. J’ai beaucoup aimé ce roman que j’ai dévoré et dont l’histoire m’a passionné, j’ai hâte que le second tome paraisse pour retrouver Gemma et Philippine et connaître enfin le fin mot de cette histoire.

Je savais que des françaises avaient contracté des unions avec des G.I mais j’ignorai qu’il y en avait eu autant et cet aspect historique m’a vraiment intéressé d’autant qu’il est bien traité par Karine Lebert qui nous dévoile la vie de ces jeunes femmes au camp du Havre puis leur traversée vers leur nouvelle patrie, les Etats-Unis, dont beaucoup reviendront déçues.

L’écriture est fluide, addictive, l’histoire de Philippine, émouvante et captivante. Je me suis sentie happée par les mots de l’auteure, ne pouvant me résoudre à refermer ce livre tant le suspense est fort et tient en haleine jusqu’à la dernière page.

J’ai adoré retrouver au cours de ma lecture des endroits que je connais bien comme Pont-L’évêque, Honfleur, Trouville… c’est une région que j’affectionne et j’ai aimé retrouver tous ces lieux le temps d’un roman.

Si vous aimez les romans historiques et les secrets de famille, je ne peux que vous recommander Les amants de l’été 44.

Un grand merci à Laëtitia et aux Editions Presse de la Cité pour cette lecture passionnante !

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