Journaliste, photographe et écrivaine, la Suédoise Susanne Jansson s’est imposée comme une nouvelle voix du polar nordique avec son premier roman, Les Âmes englouties, paru en 2019 aux Presses de la Cité et traduit dans une vingtaine de langues. Eaux sombres est son second livre.
Martin, Alexandra et leurs deux enfants, Adam et Nelly, viennent d’emménager dans la maison de famille, sur une île isolée au large des côtes suédoises.
Un matin, alors qu’ils descendent sur la plage, Adam échappe à la vigilance de son père, ne laissant derrière lui qu’un seau rouge et une botte. Malgré l’absence de corps et les menaces reçues par Martin peu de temps auparavant, la police conclut à une noyade.
Dévasté par le chagrin et la culpabilité, le jeune père plonge dans une profonde dépression et s’isole même de ses proches. Seule Maya, une photographe quinquagénaire fraîchement débarquée sur l’île, s’obstine à lui rendre visite.
Ensemble, ils découvrent que les anciens propriétaires de la maison se sont noyés au même endroit à des années d’intervalle. Martin ne peut croire à une coïncidence. Au fil d’une quête désespérée, cet homme brisé déterrera plus d’un secret…
Eaux sombres me permet de renouer avec les thrillers venus du froid car son autrice Susanne Jansson est suédoise, une lecture assurément dépaysante pour moi et qui m’envoie aussi du rêve car j’adorerai découvrir ce pays.
J’ai fait très peu d’incursions dans les polars nordiques et je me demande bien pourquoi car ce fut à chaque fois de bonnes lectures et celui-ci ne fait pas exception à la règle.
J’ai beaucoup aimé la plume poétique de Susanne Jansson, cette histoire de disparition d’enfant et la légende qui raconte que l’océan murmure parfois à l’oreille des enfants.
Les destins des personnages s’y entrecroisent, tout comme les époques et les morts. A travers le microcosme de l’île et de l’écovillage où résident les différents protagonistes de l’histoire, nous découvrons une vie en dehors du temps, au rythme des saisons, au milieu d’une communauté assez fermée mais accueillante où des enfants ont fâcheuse tendance à disparaitre le 11 Janvier.
Les personnages bien que multiples sont bien dessinés et les thématiques de la disparition et du deuil sont extrêmement bien abordés notamment avec les réactions d’Alexandra qui va vite accepter l’inéluctable et essayer d’avancer alors que Martin s’y refuse, plongeant dans un état catatonique dont il ne semble pas vouloir sortir.
Tout au long de ce récit, je me suis demandé ce qui était arrivé à Adam. S’était-il noyé en dépit du fait qu’on n’a pas retrouvé son corps ? A-t-il fait une mauvaise rencontre ? S’est-il éloigné et perdu ? J’ai échafaudé des théories multiples en fonction des pistes explorées jusqu’à la découverte de la légende qui m’a fascinée.
Un thriller psychologique vraiment bien fichu avec une tension qui monte crescendo jusqu’à la révélation finale qui me réconcilie un peu avec ce genre après plusieurs déconvenues. Je vous le recommande vivement !
Un grand merci aux éditions Presses de la cité pour cet envoi surprise qui a fait mouche.