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Eden tome 2 L’âme des inspirés – Fabrice Colin & Carole Maurel

Les grands discours ne servent à rien. Nous avons perdu trop de temps à parler. Les écrits, les paroles, c’est ce qui nous asservit. Le jour est venu d’en finir avec tout ça.

Phoenice, anciennement San Francisco, n’est plus qu’un état à part entière divisé en deux zones depuis le tremblement de terre qui l’a partiellement détruite au 21ème siècle : les quadrants, quartiers où vit la majeure partie de la population, et Le coeur, ville dans la ville, juchée sur une colline et protégée par un mur.

Les élus, classe dominante et éduquée, vivent à l’abri du mur et détiennent tous les pouvoirs y compris militaires. Les autres habitants sont répartis selon un système de castes : ouvriers, soldats, nourrisseurs et déclassés.

Jonas, 14 ans, vit avec une mère dépressive, un père révolutionnaire. Sa soeur aînée, Helix 15 ans, a réussi l’Ascension, concours d’entrée pour intégrer les « élus ». Un concours très difficile à réussir pour les non initiés. A présent, intronisée, et passée de l’autre côté, elle est coupée de sa famille.

Les tensions entre le peuple et le pouvoir ont atteint un point de non-retour. La ville se consume, ravagée par les flammes des combats qui s’étendent jusqu’à l’Apex. Au milieu de cette révolte, les masques tombent et les vérités éclatent. Helix, Jonas et Circeon devront faire face à de douloureuses révélations les unissant bien malgré eux au destin de la cité.

L’âme des inspirés est le second et dernier tome de la duologie Eden, après Le visage des sans-noms paru il y a quelques mois. Au scénario, on retrouve Fabrice Colin et aux illustrations, la talentueuse Carole Maurel dont j’aime beaucoup le travail.

Vous le savez d’ores et déjà si vous êtes un(e) habitué(e) de ce blog : la science-fiction et la dystopie ne sont pas mes genres de prédilection loin de là et pourtant je dois admettre que cette bande dessinée jeunesse se lit formidablement bien et que je ne me suis pas ennuyée une seconde !

Si le premier volet plantait le décor et l’ambiance dans lesquels nous voyons évoluer les protagonistes de ce récit, ce second opus nous fait rentrer dans le feu de l’action. Pas de temps mort, des révélations en cascade et un constat post apocalyptique de Phoenice sont au menu de ce volume.

L’ouvrage, si il montre quelques scènes violentes, sont tout à fait abordables pour les adolescents qui comprendront, je l’espère, qu’il est important de garder son sens critique pour tenter d’échapper aux manipulations, de lire et d’apprendre car dans cette ville, le savoir et les livres ont été consciencieusement éradiqués, comme dans toutes les tyrannies.

Et comme dans toute dictature, il y a un pouvoir qui détient toutes les manettes et une résistance qui tente de lutter, dans l’ombre, contre les élus et le régime mis en place.

La révolution est en marche et nos héros seront en première ligne pour mettre à bas le cœur de la ville et ils apprendront beaucoup sur leurs origines qui sont loin d’être celles qu’ils croyaient !

Une bonne idée de Fabrice Colin qui nous propose un récit bien rythmé, bien servi par les illustrations réussies Carole Maurel qui croque avec talent ce monde futuriste de Phoenice mais qui met également l’accent sur les visages des acteurs de l’histoire, ce qui rend le tout très vivant.

Une série qui constitue une bonne entrée en matière dans le genre dystopique auprès de la cible visée par Fabrice Colin et Carole Maurel (les pré ados et ados).

Un grand merci à Doriane et aux éditions Rue de Sèvres pour cette lecture, loin de ma zone de confort !