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Posts Tagged ‘edgar degas’

Agrégée de Lettres modernes, Camille Laurens a d’abord enseigné en Normandie, puis à partir de 1984, au Maroc, à Casablanca et dans les Classes préparatoires aux grandes écoles de Marrakech. Elle a vécu douze ans au Maroc, partageant son temps entre ses cours, l’animation d’un ciné-club, le théâtre et l’écriture : ses trois premiers romans ont été écrits à Marrakech.

Elle est célèbre dans le monde entier mais combien connaissent son nom ? On peut admirer sa silhouette à Paris, New York ou Copenhague, mais où est sa tombe ?

On ne sait que son âge, quatorze ans, et le travail qu’elle faisait, car c’était déjà un travail, à cet âge où nos enfants vont à l’école. Dans les années 1880, elle dansait comme petit rat à l’Opéra de Paris.

Mais comme elle était pauvre et que son labeur ne suffisait pas à la nourrir, elle ni sa famille, elle posait aussi pour des peintres ou des sculpteurs. Parmi eux, il y avait Edgar Degas.

Après ma dernière visite au musée d’Orsay et ma lecture de Degas la danse de la solitude, j’ai eu très envie de découvrir La petite danseuse de quatorze ans de Camille Laurens.

Dans ce livre découpé en trois grosses parties, Camille Laurens décrypte la plus célèbre sculpture de Degas, qui a, en son temps, défrayé la chronique.

Présentée dans une cage de verre, l’oeuvre surprit en effet par le réalisme sans concession de la figure, dont le traitement par la technique de la cire et l’emploi d’accessoires (tutu, ruban, justaucorps) réels accentuaient l’illusion de la réalité.

Attention ce n’est pas un roman mais un belle analyse des courants et des pensées des contemporains , la vision de Degas pour son art et sa personnalité.

Mais Camille Laurens s’est aussi intéressée à son modèle Marie van Goethem, âgée en 1881, de quatorze ans. D’elle, on sait peu de choses si ce n’est qu’elle fut renvoyée de l’opéra peu de temps après et dès lors on perd sa trace. Puisque l’autrice ne peut pas faire sa biographie, elle fait le choix de nous parler du statut de ces petits rats, qui faute de moyens, avaient souvent recours à la prostitution avec l’aval de leurs parents.

Outre l’aspect sociologique des danseuses, Camille Laurens nous propose un véritable cours d’histoire de l’art et c’est réellement très intéressant. Avec beaucoup de sensibilité, elle dresse le portrait de l’homme qu’était Degas afin de mieux nous faire comprendre son œuvre.

Entre essai et enquête, l’auteure nous offre sa propre vision sur la petite danseuse de Degas. Son récit, très instructif, est rempli d’informations sur le monde de l’art, l’impressionnisme, la vie littéraire ou artistique de l’époque.

Je le recommande aux passionnés d’art ou aux curieux, ce cours récit vous fera voir La petite danseuse de quatorze ans autrement.

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Scénariste, écrivain et historien spécialisé dans des projets de type historique, finaliste du prestigieux prix SGAE Julio Alejandro, Salva Rubio a reçu de nombreuses récompenses comme scénariste. Comme scénariste de bandes dessinées, « Monet, nomade de la lumière » est son premier roman graphique, publié aux éditions du Lombard. À l’heure actuelle, il travaille sur « Le Photographe de Mauthausen ».

Retracer une partie de la vie du peintre Edgar Degas sous le biais d’un roman graphique, voici ce que nous proposent le scénariste Salva Rubio et le dessinateur Efa.

L’impressionnisme est mon courant pictural préféré. Lorsque je travaillais à Paris, j’adorais arpenter les salles qui lui sont consacrées au musée d’Orsay. Je ne me lassai pas de regarder les toiles de Pissaro, Renoir, Sisley, Cézanne, Degas, Caillebotte ou Berthe Morisot.

Mais si j’admire leurs toiles, je ne connais rien de leur vie. Aussi, c’est avec beaucoup de plaisir que je me suis lancée dans cette lecture que j’espérais très enrichissante, ce qui fut le cas !

Fondateur du mouvement impressionniste dont il fut l’un des critiques les plus impitoyables ; trop bohème pour les bourgeois et trop bourgeois pour les artistes… Edgar Degas était un homme de paradoxes.

Un solitaire, qui n’aima qu’une seule femme, la peintre américaine Mary Cassatt, sans jamais la courtiser. Et c’est en compagnie de cette dernière qu’au crépuscule de sa vie, Efa et Rubio ouvrent les pages des carnets de Degas pour tenter de percer le mystère de ce génie pétri de contradictions.

Ce roman graphique est une bonne entrée en matière pour se familiariser avec la personnalité et l’œuvre de ce très grand peintre et sculpteur, d’autant qu’on y retrouve grâce au talent de Efa, le dessinateur, les toiles et sculptures emblématiques de Degas.

Je souhaitais connaître la vie de Degas et c’est chose faite grâce à Salva Rubio qui nous emmène dans le sillage de l’impressionniste, resté célèbre pour ses toiles et ses sculptures de danseuses.

Célibataire endurci ayant tourné le dos à l’amour, Degas vit pour son art et il va beaucoup travailler pour rayonner dans le monde de l’art car son talent est loin d’être inné.

Intransigeant, il peine pendant longtemps à mener ses projets à bien. Ami d’Edouard Manet, il se moque aussi bien des académiques que des bohèmes, ces fameux impressionnistes qu’il va finir par rejoindre. Seuls les grands maîtres trouvent grâce à ses yeux, influencé par son père qui les révérait.

Outre ses œuvres et notamment sa fascination pour le monde du ballet, le scénariste s’intéresse ici surtout à sa vie privée, ce qui va nous permettre de croiser la route de bien des figures du mouvement impressionniste mais aussi celui de Mary Cassatt, une peintre américaine dont j’ignorai l’existence.

Leur amitié va courir sur des décennies avant qu’ils ne finissent par se fâcher, la faute à Degas qui a un caractère plus que difficile ! Un portrait sans concession de Degas que je n’aurai pas aimé côtoyer même si j’admire son oeuvre.

Les dessins et la colorisation du talentueux Efa font toute la différence et nous en met plein les yeux. Une biographie graphique réussie tant sur le fond que sur la forme, je vous la recommande vivement !

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