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Elémentaire, mon cher Voltaire ! – Frédéric Lenormand

Qui en veut à la marquise du Châtelet ? Sa servante est brutalement assassinée, et la voilà aux prises avec la police… quand elle n’est pas occupée avec le brillant mathématicien Maupertuis, son amant. Son amant ? Voltaire ne l’entend pas de cette oreille ! Bravant l’interdit qui pèse sur lui depuis la parution des Lettres philosophiques, notre San Antonio des Lumières vole au secours de sa marquise.
Que ce soit dans les salons parisiens, dans les taudis sous les ponts de la Seine, dans les ateliers de couture ou dans les fabriques de poupées et d’automates, Voltaire ne recule devant aucun stratagème pour déjouer la mécanique du crime et démontre une fois de plus que, pour un philosophe comme lui, découvrir la vérité n’est qu’un jeu d’enfant.

Voltaire s’ennuie en Lorraine, dans le château de la marquise du Châtelet, Cirey. Ses journées sont ponctuées par les mirabelles et les sangliers qu’il consomme sous toutes les formes et franchement, il en ras la perruque Régence.
C’est alors qu’il apprend que sa chère Emilie est en danger… de tomber entre les bras du mathématicien Maupertuis. Il n’en faut pas plus à Voltaire pour s’évader à l’aide d’un tonneau, tel Diogène !
Arrivé à l’hôtel du Châtelet, il découvre la marquise en compagnie de Maupertuis mais aussi du cadavre de sa femme de chambre. Diantre, il n’avait pas prévu cela, lui qui met en péril sa liberté pour les yeux de sa belle, il ne manquerait plus qu’il tombe dans les griffes d’Herault, chargé de l’enquête.
Oui mais voilà, où se cacher dans Paris ? Personne ne veut d’un pestiféré qui a vu ses Lettres anglaises brûlées sur le bûcher. Et comme si cela ne suffisait pas, il a le tueur à ses trousses…
J’ai profité de mes vacances pour retrouver mon enquêteur du siècles des Lumières favori : Voltaire ! Quel bonheur une fois encore de plonger dans un roman signé Frédéric Lenormand, qui écrit et décrit à merveille ma période historique préférée entre toutes avec sa plume enlevée, drôle et érudite.
Impossible de s’ennuyer en compagnie de cet auteur et de son héros, le plus célèbre philodophe des Lumières, François-Marie Arouet dit Voltaire, cette fois-ci aux prises avec des automates et un mathématicien qui donne des leçons particulières à son Emilie chérie.
Quel bonheur disais-je donc de retrouver cette série découverte l’an dernier avec La baronne meurt à cinq heures, Meurtre dans le boudoir, Le diable s’habille en Voltaire et Crimes et condiments tant elle me plait car elle est à la fois brillante et dôle. J’adore voir Voltaire, se débattant aux quatre coins de Paris, avec à ses trousses un tueur en série et bien sûr le châtelet.
Elle me permet aussi de replonger dans la période historique que je préfère comme je vous le disais plus haut, le 18è siècle, de cheminer avec Voltaire, l’une des figures phares de cette époque, que Frédéric Lenormand nous montre comme un farfadet sautillant, croulant sous le ridicule. Vous le savez déjà si vous me lisez régulièrement, cette série est pour moi une récréation, un petit bonbon que je déguste à chaque fois de la première à la dernière ligne.
Dans ce cinquième tome tout aussi drôle et bien écrit que les précédents, l’enquête policière n’est qu’un prétexte comme toujours, ici l’important est ailleurs. Frédéric Lenormand redonne vie à Voltaire à la perfection, j’adore le voir malmené, se battre avec Maupertuis, vert de jalousie que Madame du Châtelet lui préfère le mathématicien.
Et l’intrigue policière dans tout ça ? Elle sert surtout de prétexte comme je le disais plus haut, mais j’avoue avoir tout de même été un peu déçue car l’auteur se disperse beaucoup au détriment de l’histoire, j’ai même eu par moment un peu de mal à le suivre !
Il n’empêche que c’est une série que j’adore, à la fois drôle, brillamment écrite et bien documentée et que je compte bien la poursuivre jusqu’au bout, en dépit du côté trop brouillon de l’intrigue policière.