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Posts Tagged ‘eric pessan’

Adolescent, Éric Pessan aimait beaucoup lire. C’est alors qu’il a commencé, tout naturellement, à écrire ses propres histoires. L’un ne va pas sans l’autre : celui qui aime le foot a envie de shooter dans un ballon, celui qui aime le rock a envie de s’emparer d’une guitare. Un jour, bien plus tard, un éditeur s’est intéressé à ses textes. De la même façon qu’il était un lecteur curieux, il est devenu un écrivain curieux : la trentaine d’ouvrages qu’il a publiés mêle plusieurs genres, romans pour adultes et romans pour la jeunesse, nouvelles, pièces de théâtre, poésies, textes écrits en compagnie d’artistes ou de photographes, recueils de croquis. La littérature est un bonheur qu’il partage aussi en animant, ça et là, des ateliers d’écriture.

La première vague du coronavirus touche la France et le président l’a annoncé, le pays va entamer un confinement qui pourrait être long.

Rester confiné dans leur appartement à Nantes ? Impensable pour Jo, 16 ans, son petit frère de 7 ans et sa mère. Ils laissent le père de famille, infirmier aux urgences de l’hôpital, donc en première ligne et Ils s’en vont à La Gueule-du-Loup, dans la maison d’enfance de leur maman.

La maison est en fait celle des grands-parents que Jo n’a pas connus, leur mère ayant coupé les ponts avec eux dès majorité, et elle est inoccupée depuis leur décès, deux ans auparavant.

Et il n’y a pas que des inconvénients : Jo peut faire du sport, profiter de la forêt toute proche, et jeter sur un cahier ses essais de poèmes.

Mais bientôt, des phénomènes étranges se produisent. Des bruits inexpliqués. Une peluche qui disparaît. Un animal ensanglanté dans la maison. Qu’est-ce qui hante La Gueule-du-Loup ? Et pourquoi leur mère n’est plus la même ?

La gueule-du-loup m’a permis de renouer avec la plume d’Eric Pessan découverte avec Dans la forêt de Hokkaido, un auteur qui aime aborder des thématiques graves qui touchent particulièrement les adolescents si j’en crois mes deux lectures. La première traitait du suicide, et pour connaître la seconde, il faudra lire ce roman !

C’est un récit âpre et angoissant de part sa thématique que je préfère vous taire et par son ancrage au coeur du confinement, si douloureux pour certaines personnes dix-huit mois après. Son atmosphère creepy et gothique, avec cette maison en apparence si paisible et personnage à part entière du récit, se prêtent fort bien à l’automne et concourent à mettre dans l’ambiance.

La tension monte crescendo au gré des chapitres et on découvre au fil des découvertes de Jo, des secrets de famille ô combien difficiles et les conséquences qui peuvent planer sur une vie entière. L’auteur le fait de façon intelligente, ce qui permet d’engager des réflexions avec les ados, cibles du roman.

La psychologie des personnages est bien travaillée, les réactions des uns et des autres crédibles même si je trouve que l’attitude du petit garçon est bien trop mature pour son âge. En tout cas, les adolescents qui le liront ne pourront qu’être marqués par cette lecture dans l’air du temps.

L’auteur a tellement bien fait son travail que ce récit m’a beaucoup angoissée et mise terriblement mal à l’aise, pour tout vous dire, j’avais du mal à retourner à ma lecture et j’ai mis près d’une semaine à venir à bout de ce roman de moins de 200 pages tant l’idée de retrouver le confinement et cette thématique me pesaient.

C’est néanmoins une lecture que je recommande, elle est nécessaire, mais doit être accompagnée car si une adulte comme moi en a été perturbée, un.e ado le sera encore davantage.

Un grand merci à L’école des loisirs pour cette lecture dérangeante mais nécessaire.

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Les anges gardiens n’existent pas qu’en rêve, le saviez-vous ? Lorsque Julie plonge dans le sommeil, son monde bascule. L’adolescente se retrouve dans la forêt de l’île japonaise d’Hokkaido, reliée physiquement à un petit garçon de sept ans. Abandonné par ses parents, il erre seul, terrifié, et risque de mourir de froid, de soif et de faim. Quel est le lien entre Julie et l’enfant perdu ?

Mai 2016. Lorsque Julie plonge dans le sommeil, elle semble connectée à un petit garçon, seul en forêt.

Au fil de ses rêves, elle côtoie ce garçonnet terrorisé, qui a été abandonné par sa famille sur une île japonaise. Il a faim. Il a froid. Il est terrorisé. Comment Julie peut-elle l’aider ?

Mais ses rêves perturbent Julie qui perd le fil entre virtuel et réel et s’épuise de plus en plus au point d’inquiéter sérieusement ses parents…

Vous vous souvenez sûrement d’un fait divers qui avait fait le tour de la planète en mai 2016. Un jeune garçon de 7 ans, apparemment insupportable, avait été laissé par ses parents dans la forêt de Hokkaido, une île inhabitée, peuplée de créatures sauvages comme des ours.

Pendant six jours, les autorités japonaises avaient cherché Yamoto qui avait trouvé refuge dans une base militaire désaffectée. Eric Pessan s’est servi de ce fait divers tragique qui heureusement s’est bien terminé pour son dernier roman intitulé Dans la forêt Hokkaido.

On va suivre pendant une centaine de pages ce petit garçon japonais qui ne comprend pas comment ses parents ont pu l’abandonner et Julie, une adolescente française, qui mène une vie tranquille avec ses parents et son grand frère. Son père, conseiller municipal dans l’opposition, se préoccupe beaucoup d’humanitaire, allant jusqu’à accueillir trois jeunes migrants qui ont fui la dictature érythréenne.

Ce court roman destiné aux 14 ans et plus aborde donc plusieurs thématiques très intéressantes comme la maltraitance parentale car notre jeune héroïne n’arrive pas à comprendre, nous non plus, comment des parents en arrivent, pour donner une bonne leçon à leur enfant, à le laisser même quelques minutes, seul au beau milieu d’une forêt, au risque qu’il serve de déjeuner aux animaux sauvages.

Eric Pessan aborde également le sujet ô combien d’actualité des migrants à travers les personnages de Ghirmay, Nahom et Natnael qui ont fui leur pays d’origine où ils n’avaient aucune liberté pour le pays des droits de l’homme.

Des thématiques bien abordées, qui nourrissent un certain nombre de réflexions et que j’ai trouvé habilement introduites par l’auteur, des thèmes nécessaires et actuels qu’il est important d’expliquer aux jeunes lecteurs, une initiative que l’on ne peut que saluer.

J’ai en revanche eu du mal avec le côté surnaturel du roman qui donne une touche mystérieuse et intrigante au récit mais que j’ai trouvé trop brouillon et qui n’a pas su m’émouvoir.

Je suis plutôt restée en marge de cette histoire en partie à cause des réactions de Julie qui ne m’a pas touchée et de cette dose de surnaturel qui avec moi n’a pas fonctionné mais qui peut je pense plaire aux adolescents.

Vous l’aurez compris, malgré mes bémols, Dans la forêt de Hokkaido est un bon roman qu’il est important de mettre entre toutes les mains afin de familiariser jeunes et moins jeunes avec le problème des migrants et celui de la maltraitance parentale.

Un grand merci à Coline et aux éditions Ecole des Loisirs pour cette lecture singulière et pleine d’intérêt.

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