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Posts Tagged ‘féminisme’

Titiou Lecoq est journaliste indépendante et blogueuse sur Girls and geeks. Elle a notamment publié Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale (Fayard 2014), ainsi que des romans dont Les Morues (Au Diable Vauvert, 2011). Elle a publié Honoré et moi à l’Iconoclaste en 2019, un récit drôle et accessible sur un monument de la littérature.

De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d’histoire.

 » C’est maintenant, à l’âge adulte, que je réalise la tromperie dont j’ai été victime sur les bancs de l’école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l’on nous a apprise. « 

J’ai profité de #marsaufeminin pour enfin lire Les grandes oubliées : Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes. Si vous me lisez régulièrement, vous savez que la thématique de l’invisibilisation des femmes me passionne, je lis régulièrement des essais ou des documents traitant de ce sujet, cet essai de Titiou Lecoq me titillait donc depuis sa parution il y a quelques mois et je l’ai trouvé absolument passionnant !

Pourquoi ce grand oubli ? Pourquoi cette invisiblisation des femmes dans tous les domaines (littérature, peinture, science….) dont se sont rendus ceux qui écrivent l’Histoire, à savoir les hommes ?

De l’âge des cavernes jusqu’à nos jours, Titiou Lecoq s’appuie sur le travail des historiennes et les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l’Histoire.

Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s’éclaire. Les femmes ne se sont jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix et leur rend brillamment hommage.

Ce livre est particulièrement intéressant et très abordable, si vous n’avez jamais lu d’essai et que ce genre vous fait un peu peur, vous pouvez y aller les yeux fermés, c’est très facile à lire tout en étant instructif.

Cet essai remet les pendules à l’heure et c’est bien heureux car il est vraiment dommage que les femmes aient été gommées de l’Histoire officielle et que les manuels scolaires les mettent encore si peu aujourd’hui en lumière, j’en veux pour preuve ceux de seconde, classe dans lesquelles mes garçons sont scolarisés !

Que l’on soit néophyte en la matière ou non, Titiou Lecoq nous met les points sur les i : elle retrace l’importance du rôle qu’ont joué les femmes dans l’histoire depuis le début de l’humanité et la façon dont les hommes ont façonné l’Histoire en jetant aux oubliettes le nom des femmes illustres qui ont marqué leur temps.

A travers des anecdotes historiques retracées de manière chronologique avec un bon zest d’humour et un style très léger, j’ai pris connaissance d’événements dont je n’avais jamais entendu parler ou que je n’avais jamais analysé sous l’angle féministe, c’était passionnant de les découvrir de cette façon et de s’interroger à l’aune de tout ce qui est raconté.

Cet essai est passionnant et c’est véritable un page-turner, je me retenais de ne pas trop en lire à la fois pour m’en garder sous le pied et j’avais toujours hâte d’y retourner. J’ai ri mais j’ai enragé aussi devant tant d’injustice faites aux femmes.

Et oui, les femmes ont bel et bien été écartées des livres d’Histoire. J’ai longtemps cru au mythe de la “femme empêchée » à cause du mariage et de leur rôle de reproductrice car les quelques femmes mises en lumière par l’Histoire sont en général célibataire et sans enfant (par exemple Louise Michel) et bien en fait, c’est archi faux.

Et si on croit ce genre c’est parce qu’on nous l’a appris et martelé à l’école, au collège et au lycée car les programmes nous enseigne l’Histoire du point de vue masculin avec quelques infimes exceptions féminines, histoire de nous faire plaisir : cet essai nous prouve à quel point c’est loin d’être suffisant et que les choses doivent changer.

Vous l’aurez compris Les grandes oubliées est un essai de vulgarisation particulièrement réussi pour lequel j’ai eu un gros coup de coeur, je vous le recommande plus que chaudement !

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Alain Leblanc a écrit une quinzaine de romans, dont Un pont entre deux rives. Journaliste, il a collaboré entre autres à Paris-Match et à France- Soir. Il est ensuite devenu scénariste pour la télévision et le cinéma.

1890. Clémence n’a toujours désiré qu’une seule chose : mener une vie libre. Mais dans ce début de XXe siècle où la moindre revendication féministe est considérée comme une atteinte aux bonnes mœurs, le chemin sera long avant qu’elle n’accède enfin au bonheur.

La première guerre mondiale, son sens des affaires et son amour de la mode feront d’elle, après bien des combats, une femme profondément moderne.

Les conquérantes est une trilogie qui court de 1890 à nos jours. Ce premier tome, Les chaînes, commence en 1890 avec la naissance de Clémence qui a le malheur de naître fille dans une famille bourgeoise qui attendait un fils.

Elle est la déception de son père et de sa mère qui ne prendra jamais fait et cause pour sa fille, préférant garder sa place d’épouse soumise et se gardant bien de s’opposer à son mari. Elle tombera amoureuse d’Adrien, le meilleur ami de son frère aîné mais son père aura d’autres projets pour elle.

Sous le joug de son père, puis sous celui du mari qu’on lui a imposé, elle n’aura de cesse de conquérir sa liberté même si pour l’acquérir, elle devra faire des choix particulièrement cruels.

Vous le savez le combat des femmes pour disposer de leurs corps, faire des études ou voter m’intéresse toujours beaucoup et ce sont des thématiques que j’aime retrouver dans mes lectures. Alors, si vous êtes dans mon cas, je ne saurai trop vous conseiller de vous pencher sur cette saga signée Alain Leblanc.

L’auteur s’est parfaitement documenté et décrit parfaitement la France de l’époque, les bouleversements que la société traverse : première guerre mondiale, les années folles, le krach de 1929…

Les mœurs et les mentalités de l’époque s’insèrent dans un contexte historique très bien décrit, ce qui permet de bien comprendre de quelle manière, des évolutions imperceptibles, sur le moment, ont tracé la voie pour notre société actuelle.

Le choix de la narration chronologique permet d’aborder les différentes étapes dans l’émancipation des femmes. Clémence évolue sur plusieurs dizaines d’années et ses combats sont de plus en plus grands et osés, au fur et à mesure du temps.

Clémence est attachante et m’a énormément touchée. Elle est obligée de faire des choix et des sacrifices au nom d’un patriarcat tout puissant. Son père et son mari n’ont de cesse de lui mener la vie dure à coup d’humiliations, un comportement masculin qui m’a révoltée.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce premier tome et je compte bien poursuivre cette saga très prochainement.

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Titulaire d’un doctorat de lettres classiques, Aurélie Haderlé est également passionnée d’Histoire. Elle vit en Provence où elle partage son temps entre l’écriture et l’enseignement des lettres.

1910, au coeur des Cévennes. Eulalie Bastide devient, après le décès de son père, l’unique héritière d’une prospère filature de soie, à condition de trouver un mari dans les deux ans. Désormais patronne, sous la férule d’un contremaître qui voit d’un très mauvais oeil la moindre de ses suggestions, elle découvre que son usine est un véritable bagne féminin.

Révoltée par les conditions de travail de ses ouvrières, elle décide, malgré de nombreux détracteurs, de bouleverser l’ordre social. Bientôt la guerre éclate et le pays se vide de ses hommes. Eulalie réalise alors son voeu le plus cher : transformer son entreprise en communauté de femmes fondée sur l’entraide et la solidarité.

Des amitiés se nouent, des amours se tissent. Mais Eulalie saura-t-elle s’affranchir d’un mariage malheureux et affronter les fantômes du passé ?

Avec Le coeur des fileuses, Aurélie Haderlé met la sororité au coeur de son récit et nous brosse le portrait d’une femme de cœur, engagée au début du XXe siècle pour améliorer le sort d’ouvrières de filature de soie dans les Cévennes.

Vous le savez, ces thèmes sont chers à mon coeur et j’ai beaucoup aimé ce roman qui en dit long sur la condition féminine de l’époque, et notamment les conditions de travail des ouvrières. Dans cette usine de vers à soie, il n’est pas bon d’être une femme ! Eulalie vers le découvrir dès sa première journée.

Les ouvrières ne sont que des numéros de matricule, bien mal payées, travaillant dans des conditions assez assez épouvantables et, cerise sur le gâteau, on les décrit comme bêtes à manger du foin. La jeune patronne qui découvre que la fabrique est prospère voudrait arranger les choses mais n’en fait rien sous la pression de son contremaitre et des notables du village qui ont tout intérêt à ce que les choses restent en l’état.

Puis, au fil des pages, elle change son regard sur la vie, sur les conditions d’exploitation des ouvrières, sur ces hommes qui ont soif de pouvoir et qui la manipulent. Eulalie va se métamorphoser et faire sa révolution. Elle expérimente différents rôles et statuts pour trouver sa voie. Contre son éducation, elle devient patronne, femme mariée et soumise, puis socialiste, révolutionnaire et enfin, émancipée.

Ce roman m’a beaucoup plu même si je trouve qu’Eulalie vit un peu trop de dramas qui prennent parfois le devant de la scène au détriment du volet social qui m’intéressait davantage. La galerie de personnages, en revanche, est épatante : toutes ces femmes sont attachantes et j’ai aimé les suivre au fil du récit. Les hommes et les notables en prennent pour leur grade à juste titre.

Aurélie Haderlé aborde, au-delà de la sororité, des thèmes très intéressants comme l’éducation des filles, le poids social, les conventions, les conditions de travail, le socialisme, le suffragisme, les relations familiales… Elle s’est bien documentée sur tous ces thèmes et sur la première guerre mondiale qui intervient dans la deuxième moitié du récit et tout au long du récit, on est à leurs côtés au coeur des Cévennes.

Un roman historique qui a bien des atouts et que je vous conseille même si je suis un peu restée sur ma faim tant le dénouement est vite balayé, ce que j’ai trouvé un peu dommage. Pour le reste, c’est un roman captivant qui m’a réellement intéressé.

Merci aux éditions Presses de la cité pour cette lecture féministe !

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Lu dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge

Mona Chollet est journaliste au Monde diplomatique. Elle est notamment l’auteure de Beauté fatale. Les nouveaux visages d’une aliénation féminine et de Chez soi. Une odyssée de l’espace domestique (Zones, 2012 et 2015).

Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d’aujourd’hui de figure d’une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.

Qu’elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure.

La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l’Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?

Avec Sorcières la puissance invaincue des femmes, Mona Chollet en explore trois et examine ce qu’il en reste aujourd’hui, dans nos préjugés et nos représentations :

La femme indépendante : puisque ce sont les veuves et les célibataires qui furent particulièrement visées

La femme sans enfant : puisque l’époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité

Et la femme âgée devenue, et restée depuis, un objet d’horreur.

Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s’est développé alors tant à l’égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.

Cet essai féministe a remporté de nombreux suffrages depuis sa publication mais aussi de violentes critiques. Après cette lecture, je penche en faveur des thèses de Mona Chollet même si quelques points m’ont hérissé le poil, notamment le voile qui pour pour moi est un outil d’aliénation de la femme. Et sur le rapport à la maternité qui, sous la plume de l’autrice, est clairement un handicap, ce en quoi je suis en total désaccord.

En effet, pour Mona Chollet, être une maman empêche les femmes de se réaliser et elle en veut pour preuve que les scientifiques, exploratrices, grandes écrivaines étaient des femmes célibataires et sans enfant. Que le temps consacré à sa famille est du temps en moins pour réaliser de grandes choses et que si on parvient à les réaliser, ce sera à l’aune de notre vie et non pendant notre jeunesse.

J’ai aussi relevé quelques arguments contradictoires avec par exemple la mathématicienne iranienne Maryam Mirzakhani, seule femme à avoir reçu la médaille Fields, décédée prématurément, mais qui a su conjuguer sa maternité et un parcours professionnel particulièrement brillant !

Au-delà du point de vue de l’autrice, cet essai est une formidable synthèse de ce que la figure de la sorcière, si prégnante dans notre société moderne, implique profondément pour les femmes de l’époque et plus globalement pour toutes les femmes, y compris de nos jours.

Il est indéniable que Mona Chollet a fait un travail titanesque pour recenser les travaux sur le féminisme depuis le XIXè siècle jusqu’à nos jours, la riche bibliographie qui agrémente chaque chapitre en est la preuve. La lecture est exigeante, dense mais réellement passionnante et entraîne bon nombre de réflexions. C’est un livre qui questionne le passé mais qui est bien ancré dans notre présent.

Les chapitres consacrés aux chasses aux sorcières ouvrent l’ouvrage mais laissent très vite la place aux problématiques très actuelles que rencontrent les femmes. Alors non ce n’est pas un livre sur l’histoire des sorcières mais un livre sur la figure et la perception des sorcières dans les sociétés d’hier et d’aujourd’hui.

Vous l’aurez compris, un livre très riche et intéressant que je ne peux que vous conseiller si vous vous intéressez au féminisme, il est riche d’enseignements ! Belette a beaucoup apprécié aussi, son avis ici.

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Après une formation de journaliste, puis quelques années de travail dans la communication d’entreprise, elle publie ses premiers livres à l’École des loisirs (« Rude samedi pour Angèle », 1994; « Le Sac à dos d’Alphonse », 1993), puis rencontre un premier succès avec, pour les plus grands, la publication d’un recueil de nouvelles « Trop sensibles » (1995). « Verte », Prix Tam-Tam 1996, et « Sans moi » (1998) lui permettent d’atteindre un public plus large.

Si son patron ne la battait pas, si elle était justement payée, si on ne lui comptait pas son assiette et son lit, Louise adorerait la terre sur laquelle elle travaille.

Une terre incroyablement fertile, qui peut donner huit récoltes par an ! Qui exporte ses légumes jusqu’à Londres, et même jusqu’en Russie.…

Une terre qui n’est qu’à une dizaine de kilomètres de Paris, sur un petit village de maraîchers nommé Bobigny. Le jour où vient la raclée de trop, Louise s’enfuit.

Direction Paris, où vivent et travaillent sa mère Clémence, et son indéfectible protectrice, Bernadette, génie de la cuisine et de la voyance réunies.

Mais Louise a treize ans, et à cet âge, même si l’on rêve de liberté, encore faut-il gagner sa vie…

La capucine est le troisième tome de la série écrite par Marie Desplechin, Les filles du temps. Chaque tome met en scène des jeunes filles de treize ans dans le Paris de 1885. C’est aussi ma découverte de la plume de cette autrice pour la jeunesse que l’on m’a tant vanté !

Ici, nous faisons la connaissance de Louise, surnommée La scarole, à cause de ses cheveux crépus. Sa mère, enceinte d’un soldat noir de passage, a fui la province pour s’établir à Bobigny. Mais depuis deux ans déjà, Clémence est domestique à Paris et Louise a pris sa place chez leur voisin le maraicher.

Plus grande et plus forte que sa mère, elle travaille comme une bête de somme et reçoit en échange de son travail, non point une rémunération sonnante et trébuchante, mais un mauvais galetas, de la soupe claire et des coups en veux-tu en voilà !

Mais si Louise se plaint, à juste titre, de son triste sort, personne autour d’elle ne s’en émeut, car à l’époque, les coups font partie de tout apprentissage. On mesure tout le chemin parcouru en une centaine d’années !

Avec elle, on découvre la condition féminine de cette époque, le quotidien des domestiques, celui des maraichers qui vont vendre leurs produits aux Halles en plein coeur de Paris. L’autrice met aussi l’accent sur les différences entre les classes sociales au XIXè siècle, plus marquées qu’aujourd’hui.

Mais aussi, un thème plus surprenant : le spiritisme avec Bernadette qui voit les morts et fait tourner les tables. On y croise même Alexandre Dumas fils, adepte des soirées spiritisme.

Il y a aussi quelques clins d’oeil à la Commune, avec l’un des chants composé par Jean-Baptiste Clément en 1868, Dansons la capucine, et popularisé à cette époque :

1.
Dansons la capucine
Y a pas de pain chez nous
Y en a chez la voisine
Mais ce n’est pas pour nous
Youh!

2.
Dansons la capucine
Y’a pas de vin chez nous
Y’en a chez la voisine
Mais ce n’est pas pour nous
Youh!
3.
Dansons la capucine
Y’a pas de feu chez nous
Y’en a chez la voisine
Mais ce n’est pas pour nous
Youh!

4.
Dansons la capucine
Y’a du plaisir chez nous
On pleur’ chez la voisine
On rit toujours chez nous
Youh!

J’ai pris plaisir à suivre Louise dans sa volonté d’émancipation et la poursuite de ses rêves. Le récit est bien écrit, les personnages sont attachants, il y a des touches d’humour et les thématiques abordées sont intéressantes et bien traitées.

Le petit bémol tient en l’histoire en elle-même qui manque de développement et qui s’achève bien trop vite à mon goût.

Néanmoins, je conseille ce roman aux adolescent.e.s qui verront leurs attentes pleinement exaucées. Pour ma part, je compte bien découvrir les autres tomes de cette trilogie : Séraphine et Satin-Grenadine !

Un grand merci à L’école des Loisirs pour cette chouette lecture.

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Lu dans le cadre du Pumpkin Automne Challenge

Illana Cantin a commencé à écrire à l’âge de onze ans, sur le vieil ordinateur familial, et ne s’est pas arrêtée depuis. En 2016, son premier roman est sorti en version numérique aux Éditions Arrow. Pendant ce temps, en parallèle de ses études d’anthropologie, elle publie ses textes sur Wattpad. L’histoire de Georges et de Priam est son premier roman édité en format papier.

Ameline Brillant. Cette élève de terminale a été renvoyée du lycée Olympe de Gouges pour avoir ouvert l’arcade sourcillière d’un de ses camarades après que celui-ci lui ai mis une main aux fesses.

Ameline Brillant : un nom, une personne, qui pourtant incarne tout ce que les filles de l’établissement doivent vivre chaque jour. Des remarques sexistes allant jusqu’au harcèlement sexuel, sans jamais qu’un enseignant lève le petit doigt pour le sanctionner.

Ameline Brillant, c’est une fille qui a défié le silence. Celle qui a riposté à des mains sur les fesses et à des commentaires plus dégoûtants les uns que les autres. Mais Ameline Brillant à été renvoyée. Et ses agresseurs ? L’école a pansé leurs petites plaies.

Pour Rachèle, à la tête du journal du lycée, il est impossible de laisser faire une chose pareille. Elle appelle toutes les filles, toutes les femmes de l’établissement à faire grève, jusqu’à ce qu’un réel changement s’opère. Le système du lycée doit changer, du tout au tout. Pour qu’Ameline ne soit pas la seule mais la première à parler !

Rose Rage d’Illana Cantin est un roman pour adolescents pile dans l’air du temps. Il traite en effet de féminisme, de harcèlement sexuel, de harcèlement sur les réseaux et du fait que ces harcèlements faits par les garçons sont communément acceptés voire absous.

Les filles ont souvent honte, n’osent pas parler et préfèrent adopter des attitudes neutres, un habillement masculinisé pour ne pas donner prise à leurs harceleurs. C’est décidément bien difficile de vivre son adolescence de nos jours, je n’aurai pas aimer vivre la mienne à l’heure des réseaux sociaux.

L’autrice ne tourne pas autour du pot et nous fait entrer directement dans le vif du sujet. Elle s’est incontestablement bien renseignée, documentée sur ce sujet d’actualité et j’ai trouvé qu’ici c’était bien traité.

En tant que lectrice, femme et maman de deux garçons, on ne peut qu’être révoltée par ce genre de comportement. Mais pas que les femmes, évidemment. Certains hommes ne comprennent pas que les leurs puissent avoir de tels comportements, l’un des héros est dans ce cas et se dit volontiers féministe, ce qui fait bondir nos activistes qui ont beaucoup de mal à l’accepter parmi elles.

J’ai trouvé Rachèle et celles qui vont l’aider à mener ce combat bien touchantes et attachantes, la solidarité entre filles tourne à plein et ça fait du bien. Rachèle est parfois un peu trop naïve car elle a été élevée dans un cocon, un milieu privilégié et n’a jamais eu à se battre pour trouver sa place mais c’est ce qui la rend attachante.

J’ai aimé voir toutes ces jeunes filles combattre, mettre en place des actions pour faire réintégrer leur camarade mais aussi faire bouger les mentalités, sensibiliser professeurs et direction de l’établissement à leur cause.

C’est le genre de roman qui fait bondir, dénonce, donne la parole aux jeunes filles qui en ont assez de devoir faire attention à leur façon de s’habiller, de se maquiller, de parler, de s’exposer sur les réseaux sociaux.

Un roman à découvrir et à mettre dans les mains des filles et des garçons dès maintenant. Je remercie Babelio et Hachette pour cette lecture très actuelle, je vous la recommande.

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Voilà les histoires que nous devrions lire à nos filles et à nos garçons. Un Best seller international au rayon jeunesse. Plus d’un million d’exemplaires vendus dans le monde entier ! 100 portraits de femmes extraordinaires 100 histoires pour rêver en grand

Elles sont pirates, scientifiques, espionnes, sportives, chanteuses, guerrières, reines, romancières… 100 femmes aux vies extraordinaires qui ont brisé les stéréotypes et encouragent filles et garçons d’aujourd’hui à suivre leurs rêves.

Elena Favilli & Francesca Cavallo, aidées de nombreuses illustratrices, nous racontent donc en un peu plus de 200 pages 100 destins de femmes extraordinaires à travers l’histoire et le monde : Rosa Parks, Marie Curie, Serena Williams, Malala Yousafzai, Anna Politivskaïa, les soeurs Brontë, Mary Anning, Florence Nightingale, Michelle Obama, les sœurs Williams…

Ces femmes du monde entier, de l’Europe à l’Amérique en passant par l’Asie, l’Afrique ou l’Océanie, toutes époques confondues, connues ou inconnues, jeunes et moins jeunes, ont toutes un parcours étonnant.

Dans la même veine que Culottées tome 1 et tome 2, les auteures mettent en lumière des femmes qui, pour la plupart, sont restées dans l’ombre. Elles font aussi la part belle aux jeunes héroïnes contemporaines qu’elles soient militantes, sportives ou rappeuses.

Comme cet album est à destination des jeunes lecteurs, les portraits sont très succins et synthétiques, abordent très brièvement la vie de leurs sujets et leur domaine de prédilection. Des biographies rapides qui donneront sans nul doute envie aux lecteurs d’aller voir au-delà des quelques lignes qui sont consacrées aux personnes qui les auront le plus intéressés.

Jeunesse oblige, les auteures ont édulcoré les fins parfois tragiques de ces héroïnes du féminisme pour ne retenir que le positif de chacune de ses vies, essayant d’insuffler un exemple à suivre pour les enfants.

Vous n’êtes pas sans savoir que j’adore les destins de femmes, l’histoire des femmes m’intéresse beaucoup, je me devais donc de découvrir Histoires du soir pour filles rebelles : 100 Destins de femmes extraordinaires et cet opus s’est révélé instructif à bien des égards bien qu’il laisse aussi l’adulte que je suis sur sa faim mais je ne peux que saluer l’initiative de ces deux auteures italiennes de mettre en lumière des femmes restées dans l’ombre de l’Histoire avec une grand H.

D’autant plus que Elena Favilli & Francesca Cavallo ont fait l’effort louable de balayer les époques pour nous proposer des héroïnes de toutes les époques ou presque et sur tous les continents, ne se contentant pas de mettre le focus sur les européennes et les américaines des 19è et 20è siècles.

En conclusion, que vous connaissiez ces femmes ou pas, je vous recommande cet ouvrage et vous encourage à le feuilleter et à lire sans modération, surtout si vous vous avez des enfants autour de vous !

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