Professeure d’histoire-géographie, Florence Roche vit en Haute-Loire. Très impliquée auprès de ses élèves, elle partage son temps entre l’écriture et l’enseignement ; elle publie son premier roman en 1999. Auteure de près d’une vingtaine de romans, elle aime mêler la grande Histoire au suspense.
Dans les années 1960, les secrets de la guerre commencent seulement à affleurer. Ainsi, Samuel, jeune professeur, apprend, à la mort de sa mère adoptive, qu’il a été recueilli en 1943 non loin de la frontière suisse où un réseau de passeurs aidait les Juifs à fuir.
En Haute-Loire, Camille, elle, seconde sa mère Catherine, une veuve qui dirige avec autorité un pensionnat de jeunes filles. L’arrivée d’une nouvelle enseignante, qui porte de lourdes accusations à l’encontre de Catherine, va remettre en cause les certitudes de Camille sur sa filiation.
C’est dans la région d’Annecy que Samuel et Camille vont se rencontrer par hasard au milieu des ruines du chalet des anciens passeurs de Juifs. Tous deux se lancent dans une périlleuse quête de leurs origines et, surtout, découvrent l’amour…
Avec Le pensionnat de Catherine, Florence Roche nous offre un roman à double temporalité à la fois en mai 1943 et dans les années 60. Pendant la guerre, Samuel et sa famille ont été victimes de passeurs crapuleux qui aidaient les familles juives à passer en Suisse. Le jeune garçon a été séparé de ses parents et recueilli par Madou qui l’a élevé comme son propre fils.
A la mort de celle-ci, il décide d’enquêter sur le réseau de passeurs et sur ce qu’il a pu advenir de ses parents. Il sera aidé par Camille dont la mère Catherine était marié avec David Lardener, le passeur qui avait promis de les emmener sains et saufs en Suisse.
Si vous aimez la seconde guerre mondiale, les romans à double temporalité et les secrets de famille, ce roman a de grandes chances de vous plaire. Florence Roche alterne les époques tout au long du récit et on va de révélations en révélations jusqu’au point final.
De ce point de vue, ce roman est réussi, il y a suffisamment de mystères, de secrets, de zones d’ombres pour que cette lecture soit agréable et qu’on est envie d’y revenir.
Nos deux héros sont attachants même si je les trouve un peu trop lisses à mon goût et les autres personnages manquent de nuances et se révèlent très manichéens (les méchants sont vraiment méchants et les gentils vraiment gentils).
L’enquête menée par Camille et Samuel est intéressante même si je trouve qu’elle est rapide et un peu trop facile à mon goût : les rebondissements s’enchaînent sans que l’on ait le temps de dire ouf.
Certes, il était plutôt aisé de retrouver les protagonistes témoins de la guerre une quinzaine d’années après les faits, d’autant que les gens vivaient encore dans la même zone géographique tout au long de leur vie, mais il n’empêche qu’ils progressent vite et sans le moindre écueil sur leur route.
Même si je déplore un manque de profondeur et quelques facilités, cette histoire m’a néanmoins tenue en haleine et nous rappelle que si il y eut des passeurs qui ont agi par humanité et solidarité envers les juifs, d’autres en ont profité pour faire fortune dans des conditions innommables.