Lu dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge
Albert Camus naît à Mondovi, en Algérie, le 7 novembre 1913. Pendant la seconde guerre mondiale, il intègre un mouvement de résistance à Paris, puis devient rédacteur en chef de quotidienCombat à la Libération. Journaliste, mais aussi philosophe, romancier et dramaturge, il reçoit le prix Nobel de littérature en 1957. Pour ce « Français d’Algérie » pauvre et sans racines, le tragique est indissociable de l’aspiration à un bonheur qu’il sait aussi précaire que le soleil de midi. S’il voue sa vie entière au théâtre (Caligula, L’État de siège, Les Justes), ses romans (L’Étranger, La Peste, La Chute) et son oeuvre de journaliste l’imposent comme l’un des principaux acteurs de son temps.Il meurt en 1960 dans un accident de voiture, laissant le manuscrit du Premier homme inachevé.
En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes, appartenant au parti socialiste révolutionnaire, organise un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar et ancien gouverneur de Moscou.
L’attentat est prévu le 15 février 1905, alors que le grand-duc doit se rendre à une représentation au Bolchoï donnée au profit de la Croix-Rouge. Au moment de lancer sa bombe contre l’attelage du grand-duc, Kaliaïev se ravise, car il remarque dans la voiture la présence de la grande-duchesse Élisabeth et de ses neveux encore enfants, Dimitri et Marie, et ne veut les tuer (leur mort aurait fait scandale et n’aurait pas aidé leur cause).
Il accomplit son meurtre deux jours plus tard, alors que le grand-duc s’approche de sa résidence moscovite. Le grand-duc et son cocher sont déchiquetés par la bombe. Kaliaïev est aussitôt arrêté. Après son procès, il est emprisonné. La veuve du grand-duc Serge, la grand-duchesse Élisabeth, lui rend visite pour le convertir et obtenir son repentir, en vain. Il est pendu le 23 mai 1905 à la forteresse de Schlüsselburg.
Avec Les justes, dont la première représentation eut lieu le 15 décembre 1949, Albert Camus revient sur l’attentat ayant coûté la vie au grand-duc Serge en février 1905. L’écrivain et philosophe se défend d’avoir écrit une pièce historique mais s’appuie pour bâtir son intrigue, sur des faits réels : l’attentat et les circonstances singulières qui l’ont précédé.
Les situations relatées, les personnages, tout se veut le plus vraisemblable possible et Camus s’est inspiré du livre de Boris Savinkov, Souvenirs d’un terroriste.
Albert Camus relate donc l’évènement dans ce drame en 5 actes. De la préparation de l’attentat, à l’acte manqué du 15 février et aux conséquences de celui du 17 février en imaginant les pensées, les discours et les actes de cinq terroristes. Il en ressort une analyse psychologique des cinq révolutionnaires qui se voient attribuer chacun une personnalité différente.
Les réflexions sont nombreuses : Est-il juste de sacrifier deux enfants pour en sauver des milliers ? Est-il juste de mourir pour mettre en œuvre ses idéaux afin que d’autres puissent vivre libres ? Est-il nécessaire de se sacrifier ? Est-il nécessaire de passer par la haine ? De manière plus générale, jusqu’où peut-on aller pour défendre ses idéaux, son engagement politique ? La lutte armée et les attentats sont-ils inéluctables pour que le despotisme cesse et que les russes soient heureux ?
Autant de réflexions intéressantes et de personnages qui ne le sont pas moins. C’est prenant, ça sonne juste, la plume de Camus est affûtée mais c’est court et j’aurais aimé rester davantage avec ce petit groupe pour avoir une réflexion peut-être plus profonde sur le sujet.
Reste que j’ai beaucoup aimé retrouver Albert Camus que je n’avais plus lu depuis le lycée (ça date pas d’hier !) et le genre théâtral que j’ai beaucoup lu (au lycée toujours) mais que j’ai trop délaissé ces dernières années. Si vous avez des recommandations dans ce genre à me suggérer, n’hésitez surtout pas !