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Posts Tagged ‘guerre 14-18’

Lu dans le cadre du Mois anglais

et du challenge 1 pavé par mois :

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Fille d’un éditeur londonien, Diney Costeloe écrit depuis toujours. Elle a publié de nombreux romans, des histoires de vies difficiles, mais pleines de promesses. Ses livres sont d’immenses succès, notamment Les biles du bout du monde et La Fille sans nom (City).

En 1921, dans le village anglais de Charlton Ambrose, huit petits arbres sont plantés en mémoire des soldats tombés lors de la Grande Guerre. Une nuit, en secret, un neuvième arbre est mystérieusement ajouté par une femme et sa fillette. Qui l’a planté ? Et à quel « soldat inconnu » ce mémorial végétal est-il dédié ?

Quatre-vingts ans plus tard, la colère gronde dans le village face à un projet immobilier qui détruirait le bosquet. Rachel Elliot, une journaliste locale travaillant pour le Belcaster Chronicle, est non seulement déterminée à préserver ce lieu de mémoire, mais aussi à faire toute la lumière sur sa signification.

La jeune femme est loin de se douter que ses recherches vont la mener sur les traces de son arrière-grand-mère, infirmière pendant la guerre.

Au-delà des grands événements de l’Histoire, c’est le passé de sa propre famille que Rachel va exhumer. Une histoire d’amour tragique et un secret qui vont bouleverser sa vie…

Sur fond de première guerre mondiale, Diney Costeloe nous trousse un roman 100% british avec moult mystères. Jouant la carte de la double temporalité, Le soldat oublié, met en scène dans le passé, Molly, femme de chambre de Sarah Hurst, fille unique de sir Georges du village de Charlston Ambrose.

Elle va s’engager comme infirmière en France sous l’impulsion de sa maîtresse et se révéler très efficace pour seconder les religieuses sous la responsabilité desquelles elle travaille.

Un jour de 1915, elle soigne Thomas Carter, blessé lors d’une bataille. Au fil de sa convalescence, les deux jeunes gens vont tomber amoureux.

De nos jours, on suit Rachel, une journaliste, qui va enquêter sur le soldat inconnu. Ses recherches vont l’amener à exhumer les secrets de sa propre famille. Bien sûr, les deux histoires vont finir par se rejoindre, comme c’est souvent le cas dans ce genre de romans.

L’histoire est habilement menée, emplie d’un certain suspens même si l’on comprend rapidement où l’autrice veut en venir et j’ai trouvé ça dommage, le suspens lié à ce soldat inconnu est rapidement éventé.

On devine aussi facilement pourquoi cet homme n’a pas le droit aux honneurs puisque ces oubliés étaient les fusillés pour l’exemple, pour leur refus de monter au feu, désertion ou désobéissance.

D’un point de vue historique, l’histoire est intéressante et bien documentée : on suit ce qui se passe à l’arrière avec Molly : les blessés et les mourants, leurs détresses, leurs souffrances et les soins qu’on leur prodigue.

Aux côtés de Thomas, on assiste aux assauts, aux pilonnages du no man’s land, on côtoie les hommes enterrés sous les cratères de terre, blessés, accrochés aux barbelés, etc, on s’y croirait. On voit les soldats se décourager, lassés par cette guerre qui n’en finit pas.

Le duo est attachant et on a plaisir à plonger dans cette partie historique, à les suivre, à voir éclore leur histoire.

Ce que je regrette vraiment c’est que Diney Costeloe a mal maitrisé son suspens, et nous propose une intrigue trop facile, trop conforme à ce qu’on pourrait en attendre et je trouve ça dommage, j’aurai aimé plus de surprises, moins de facilités.

Néanmoins, si vous aimez les romans historiques anglais, les histoires de famille et la première guerre mondiale, Le soldat oublié va vous plaire j’en suis sûre !

Pour ma part, malgré mes bémols, je ne regrette pas ma lecture.

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Benoît Séverac est auteur de littérature noire et policière, adulte et jeunesse. Ses enquêtes reposent sur un contexte social décortiqué. Certains de ses romans ont été traduits aux États-Unis ou adaptés au théâtre. Il collabore à divers projets mêlant littérature et arts plastiques, photographie…

Toulouse, 1920. La Grande Guerre est achevée depuis deux ans déjà et chacun reprend sa place comme il peut dans une société qui s’étourdit pour oublier. Pourtant, les douleurs et les blessures rejaillissent de façon bien étrange.

Lorsque deux meurtres perturbent l’équilibre de la ville, un seul homme, un inspecteur, traumatisé de guerre qui n’est plus apte aux sentiments, ose affronter la situation. Revenu traumatisé des tranchées, seul survivant de son unité, il survit plus qu’il ne vit depuis l’armistice.

Il ressemble davantage à un clochard qu’à un flic, passe ses nuits au bordel, s’enivrant dans l’alcool et les paradis artificiels pour oublier le jour où tous ses amis sont morts.

Mais ces deux décès vont lui donner un but car il en est persuadé : la mort à priori naturelle du notaire et le suicide du professeur de pathologie ont un point commun : l’École vétérinaire de Toulouse.

Seulement, la grande école connaît ses propres codes, ses propres règles. Parviendra-t-il à briser la chape de silence et à faire éclater la vérité ?

Vous le savez, les polars historiques sont mes péchés mignons et lorsqu’ils nous proposent une intrigue autour des rescapés des tranchées, je ne boude pas mon plaisir. C’est ainsi que Rendez-vous au 10 avril a fait son entrée dans ma PAL et en est rapidement ressorti tant j’étais curieuse de le découvrir.

Et autant vous le dire d’emblée, ce roman signé Benoit Séverac m’a beaucoup plu et ce, pour plusieurs raisons.

Tout d’abord son héros, dont on n’apprend l’identité qu’à la toute fin du roman. Rescapé de la Grande Guerre mais définitivement brisé par les combats et les actions qu’il a menée pour survivre.

Depuis la fin du conflit, il ne sait que faire de son existence, il n’a plus le goût de vivre. La guerre lui a tout pris : sa fiancée et sa vie d’avant à Alger et il est incapable de se reconstruire.

La guerre ne l’a pas tué alors il s’autodétruit en buvant du matin au soir et en s’injectant de la morphine dans les veines, le soir venu.

Un tel héros affligé du syndrome post traumatique comme on le dit depuis, est l’occasion pour l’auteur d’aborder les séquelles de la guerre et la difficulté pour les poilus de se réadapter à une vie normale après avoir passé pour certains d’entre eux, quatre ans à tuer.

Benoit Séverac met également en lumière ceux qui ont profité de la guerre pour s’enrichir et gravir les échelons de l’échelle sociale, en l’absence de rivaux potentiels, occupés à faire la guerre, certains ont amassé un bon pécule, occupant un poste qu’ils n’auraient jamais obtenu en temps de paix.

L’auteur nous montre également l’état d’esprit au lendemain de la première guerre mondiale : les vivants pleurent volontiers les morts mais n’ont que faire des rescapés inadaptés à toute vie sociale.

Le héros, détruit par le conflit, n’est à aucun moment pris en pitié par ceux qui sont restés à l’arrière pendant quatre longues années, il fait plutôt l’objet de moqueries et de mépris de la part de ses collègues et subalternes.

Benoit Séverac nous montre sans fard l’hypocrisie de la bonne société toulousaine, prête à tout pour garder ses petits secrets, surtout si ils sont inavouables.

L’intrigue policière se révèle classique et plutôt simple mais bien bâtie, j’ai eu plaisir à découvrir en même temps que l’inspecteur les tenants et les aboutissements de cette histoire. Quant au dénouement final, il m’a totalement surprise !

Si, comme moi, vous aimez les polars historiques et que vous vous intéressez à la première guerre mondiale et notamment à ses vétérans, je vous conseille ce titre.

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Hiver 1917. Une petite fille courageuse traverse la guerre avec une idée fixe. Elle recherche la vérité et rien ne pourra l’arrêter…

Hiver 1917, quelque part en France. Rosalie a cinq ans et demi. Son quotidien, c’est l’école. Son père est au front depuis l’entrée en guerre de la France et elle peine à se souvenir de lui. Sa mère travaille à l’usine où elle fabrique des obus. Alors, même si elle n’a pas encore l’âge, Rosalie, qui est trop grande pour être en nourrice, passe ses journées à l’école, dans la classe des grands.

Elle est tout fond de la classe et elle ne quitte pas son cahier de la journée. On croit qu’elle rêve et dessine en attendant le soir. Mais Rosalie s’est fabriqué une mission, comme celles des véritables soldats. Elle est capitaine et elle a un plan.

Quelle lecture émouvante et merveilleuse que celle de Capitaine Rosalie : le texte de Timothée de Fombelle est très beau et empli d’émotion et les illustrations d’Isabelle Arsenault, que j’avais pu découvrir avec Jane, le renard et moi, sont comme toujours, magnifiques.

Ses dessins sont tout aussi importants que le texte et transmettent tellement bien ce que ressent Rosalie, cette petite fille à la chevelure rousse, que l’on suit page après page.

On ne pense pas souvent à parler des enfants qui ont vécu la guerre et pourtant…
Ils étaient bien là ! Cette Capitaine Rosalie de 5 ans et demi s’invente une mission au fond de la classe. Son père est au Front et sa maman travaille à l’usine et la dépose chaque jour dans la classe des grands sous le regard bienveillant de l’instituteur et de la complicité d’Edgar, le cancre de la classe.

Rosalie comprend le chagrin de sa maman, elle veut connaître ce qu’elle lui cache, elle veut connaître la vérité.Sa mère ne lui dit rien. Elle protéger sa fille ou n’a pas la force d’affronter la vérité en face.

L’histoire, destinée aux enfants, est réellement poignante, tellement bien racontée par Timothée de Fombelle qu’elle m’a émue aux larmes, preuve qu’il y a plusieurs niveaux de lecture et que les adultes peuvent être tout autant touchés que les enfants.

Je ressors de cette lecture avec une interrogation : Peut-on tout dire aux enfants ? Si je me fis à Rosalie, sa détresse, sa détermination, je me dis que oui, il ne vaut mieux pas cacher les choses aux enfants, même si ça fait mal, un jour ou l’autre ils finiront par l’apprendre.

Cela faisait bien longtemps que je souhaitais lire du Timothée de Fombelle dont les histoires et le style sont tant vantés par ses lecteurs et le moins que l’on puisse dire c’est que je ressors totalement conquise et heureuse que Tobie Lolness soit dans ma PAL car je me réjouis déjà de retrouver la plume de l’auteur.

En conclusion, je ne peux que vous conseiller Capitaine Rosalie, elle ne vous laissera pas indifférents, quant à moi je suis vraiment heureuse d’avoir croisé sa route !

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Ce jour de rentrée, c’est seule qu’elle est arrivée à l’institution Sainte-Jeanne. Adolescente introvertie, Juliette a quitté son village minier et sa mère pour suivre ses études. Toujours sur ses gardes, mal à l’aise, elle ne comprend rien aux conversations blasées et superficielles des élèves  » bien nées « . Aussi s’efforce-t-elle de passer inaperçue. Ce monde tranche tellement avec le sien ! Elle qui travaillait avec sa mère au tri dans la mine où elle a vécu tant d’expériences, des traumatismes même, où elle côtoyait de près l’univers rude des mineurs, comment a-t-elle pu être inscrite dans ce prestigieux établissement ?
Ariane, quatorze ans également, affiche, elle, l’assurance des enfants de son milieu. Elle retrouve ses amies, ses habitudes. C’est juste une rentrée de plus pour elle, malgré tout endeuillée par la disparition de son père,  » mort pour la France  » dans la Somme.

Saint-Etienne, 1917. Ariane et Juliette font leur rentrée dans la très chic institution Sainte-Jeanne, réservée aux jeunes filles de la bourgeoisie locale. Les deux jeunes filles, âgées de 14 ans sont pourtant on ne peut plus différentes. L’une est brune tandis que l’autre est blonde, l’une est extravertie, l’autre s’enferme dans le mutisme.

Mais surtout Ariane est issue d’une grande famille dont le père vient de perdre la vie au front alors que Juliette vient du village minier et n’a que très peu vu son père.

Au fil des mois, elles vont pourtant se rapprocher au point de devenir inséparables et découvrir qu’un secret de famille les unit…

Vous savez combien j’aime les secrets de famille et le début du 20è siècle, j’ai donc été ravie de recevoir Ariane et Juliette de Hubert de Maximy dont j’avais beaucoup aimé son précédent roman Olympe.

Changement de lieu et d’époque pour ce récit, bye bye la Révolution et le Puy en Velais, place à 1917 et à Saint-Etienne. J’ai rarement lu des histoires qui avaient pour cadre des pensionnats et je viens d’en lire deux quasiment coups sur coups mais ici nous sommes très loin de Hanging Rock et de l’Appleyard College, l’atmosphère est très différente.

Au-delà de l’amitié entre les deux adolescentes Ariane et Juliette bien attachantes au demeurant et le quotidien immuable de l’institution Sainte-Jeanne, qui ne sont pas forcément d’un grand intérêt, l’auteur fait la part belle à deux beaux personnages féminins que j’ai beaucoup aimé découvrir : Clémence Dignac et Séverine Garand.

Clémence Dignac a fait un joli mariage mais s’en ai trouvé fort malheureuse. Son mari, Armand, ne cessait de la rabaisser et de se moquer d’elle, au point d’en être devenue distante avec leur fille Ariane. Lorsque celui-ci trouve la mort au front, elle tombe dans une profonde dépression jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle est au fond, bien heureuse de son sort.

Ce veuvage va la libérer et elle va oser sortir du carcan imposé aux veuves de guerre de la grande bourgeoisie. Lors d’une visite à l’hôpital, elle va faire une rencontre qui va changer sa vie en la personne de Ferdinand Fraisse, un chirurgien orthopédique.

A partir de là, elle se révèle, au grand dam de son beau-père qui estime qu’elle déshonore la mémoire de son fils mais pour le plus grand plaisir de sa fille, comblée de voir sa maman enfin heureuse.

Grâce à ses deux personnages, Hubert de Maximy va faire rentrer les blessés de guerre dans son récit, véritables laissés pour compte de l’Histoire car revenus vivants du front et surtout porteurs des traces indélébiles laissées par l’ennemi : membres amputés, parties du visage arrachées, gazés, victimes de troubles psychiatriques…

Autre figure féminine très intéressante : Séverine Garand, professeure à l’institution Sainte-Jeanne, une jeune femme déçue par son premier amour et qui a reporté cette déception sur ses études afin de devenir professeure et surtout indépendante de sa famille et d’un homme.

Militante socialiste, elle va s’intégrer au groupe d’éclopés de la guerre que Ferdinand Fraisse a sauvé d’une mort certaine. Confidente de Juliette et d’Ariane, elle va dénouer avec elles les zones d’ombre qui entourent leurs vies.

Vous l’aurez compris, j’ai passé un très bon moment avec ce roman grâce à son tissu historique que Hubert de Maximy, en fin connaisseur, nous rend à merveille, au contexte social très présent avec une lutte des classes et des préjugés qui ont la vie dure chez les pauvres comme chez les riches, et surtout grâce à la belle brochette de personnages bien dessinés que j’ai eu plaisir à suivre jusqu’au dénouement même si pour moi les secrets de famille dont il est question ici sont facilement décelables, c’est le seul point négatif à mon sens.

Un grand merci à Laëtitia et aux Editions Presses de la cité pour cette lecture bien agréable !

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  et du Mois anglais :

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Été 1914. Beatrice Nash, jeune professeure, découvre le village de Rye et sa gentry locale. Elle a fait vœu de célibat et se rêve écrivain – des choix audacieux dans la société conservatrice de ce début de siècle, que l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne vient bouleverser. Les hommes s’engagent, et Beatrice voit partir Hugh, le neveu de sa chaperonne, avec un étrange sentiment…

Eté 1914. La petite ville de Rye, dans la campagne anglaise, accueille son nouveau professeur de latin et au grand dam de l’édile et de son épouse, le choix de la gentry locale s’est porté sur une jeune femme, sous l’impulsion de Agatha Kent et de lady Wheaton.

Beatrice Nash, qui occupait l’emploi de secrétaire et de gouvernante de son père, se trouve bien démunie suite à son récent décès. Mise sous tutelle par sa tante qui entend bien la priver de ses biens jusqu’à ses 25 ans, cette offre d’emploi tombe à point nommé pour la sauver de la misère.

Sur le quai de la guerre, Hugh Grange, le neveu de Agatha Kent, est chargé de l’accueillir. Il lui confie qu’il est d’autant plus ravi de son arrivée qu’en l’absence de professeur de latin, c’est lui qui a du donner les leçons et qu’il est bien content de se débarrasser de cette corvée.

Soutenue par les uns, épiée et critiquée par les autres, Beatrice n’aura que peu de temps pour s’approprier cette nouvelle vie car la guerre vient bouleverser le quotidien de chacun et rabattre les cartes de leur petite société…

Dans ma PAL depuis sa parution en 2016, j’avais prévu de lire dès janvier L’été avant la guerre pendant le mois anglais et l’avais inséré dans ma liste des 12 pavés à lire en 2018, une bonne résolution que pour l’instant je tiens, pourvu que ça dure !

Cette belle brique a été mon livre de chevet pendant près de deux semaines, je pensais en fait le lire en journée mais les abondantes longueurs ont eu raison de moi, au point que j’ai failli l’abandonner.

J’ai finalement tenu bon et plutôt bien apprécié cette histoire campagnarde, notamment grâce aux personnages de Beatrice, Hugh, Agatha et Daniel que j’ai trouvés sympathiques et attachants. La longue galerie de personnages, il y a de nombreux protagonistes dans ce roman, permet à Helen Simonson d’exploiter au mieux la société corsetée à l’aube de la première guerre mondiale avec un certain nombre de portraits dressés avec humour, vivacité et raillerie, certains frisent même joyeusement la caricature, entre bien-pensants, commérages, ragots et bigots.

L’auteure nous donne à lire une chronique sur la fin d’un monde très organisé, avec des repères sociaux marqués, confinant au corsetage de la société : les pauvres sont faits pour être pauvres, inutile de trop bien les éduquer ou de les aider à faire des études poussées, et les riches pour être riches et commander.

Les échanges entre les différents personnages se font souvent à fleuret moucheté : les propriétaires terriens et la noblesse locale sont vent debout contre les bourgeois incarnés ici par le maire et sa femme.

Le roman met en lumière les préjugés auxquels font face les femmes célibataires mises sous tutelle en l’absence de mari et le comportement irréprochable qu’elles doivent avoir si elles veulent se marier, les filles-mères, les réfugiés belges devant vivre de la charité des habitants, l’homosexualité encore tabou…

Le quotidien bien tranquille des notables et des moins aisés va être balayé par la guerre. Les jeunes filles bien nées encouragent les hommes à s’enrôler sous peine de recevoir une plume blanche équivalente à une infamie, quant aux autres, ils partent à la guerre aussi.

Ce conflit va faucher riches et humbles, les mettant ainsi sur un pied d’égalité. Bien nés ou non, les tirs ennemis ne font pas le distinguo et ces hommes tombés au champ d’honneur dès les premières semaines du conflit, vont briser les carcans sociétaux.

Un roman intéressant et bien écrit, qui aborde des thématiques très intéressantes, dommage qu’il y ait autant de longueurs, de descriptions inutiles et assez peu d’évènements mais je vous le conseille néanmoins pour son atmosphère so british, ses personnages et tous les sujets qui le traversent et qui sont à mon sens bien traités.

Merci aux éditions Nil pour cette lecture fleuve et pleine d’intérêts !

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Sur le front de la Somme, la guerre n’en finit plus de finir. Vasseur et Jansen, deux lieutenants français terrorisés par l’imminence d’une dernière grande offensive qu’on annonce terriblement meurtrière, décident de fuir le front. Les voilà déserteurs, et bientôt, pour préserver leur retraite, assassins.
Sous de fausses identités, ils trouvent refuge à l’Arrière, dans une étrange propriété forestière, à l’abri de la guerre et du monde. Là vivent un vieil industriel anobli désormais ruiné par la suspension des activités économiques, et sa fille Mathilde, poitrinaire et somnambule.
Mais François Delestre, dit  » le Chien de sang « , un capitaine de gendarmerie, traqueur de déserteurs, est déjà sur leur piste. Comme les limiers de chasse au flair infaillible, il a la réputation de ne jamais lâcher sa proie…

Août 1918, Pierre Vasseur et Adrien Jansen, deux lieutenants incorporés dès août 1914 et décorés pour leurs faits d’armes, n’en peuvent plus d’attendre la fin de la guerre. A la veille d’un nouvel assaut, les deux soldats décident de fuir le front.

Jansen, l’instituteur, n’est pas rassuré à l’idée de faire équipe avec Vasseur qu’il considère comme un psychopathe, ayant été témoin d’actes violents et cruels perpétrés par son acolyte.

Ils profitent de la nuit pour prendre la poudre d’escampette et parviennent à prendre l’identité de deux médecins tués par des ulhans. Particulièrement chanceux, ils arrivent à trouver refuge dans la propriété d’un vieil industriel au bord de la ruine.

Mais l’Armée a dépêché à leurs trousses un gendarme surnommé Chien de sang, qui a pour tâche de remettre la main sur les déserteurs, il n’a jamais échouer et ne compte pas laisser filer les deux hommes sans qu’ils soient punis par son arme ou le peloton d’exécution…

Comme vous avez du le remarquer, la première guerre mondiale est un sujet qui m’intéresse beaucoup et cette thématique des retournants, autrement dit des déserteurs, a éveillé mon intérêt.

D’un point historique, ce roman est réussi. Michel Moatti arrive fort bien à nous immerger dans l’atmosphère qui règne à l’Arrière pendant le premier conflit mondial. On se rend ainsi parfaitement compte qu’hors des zones de combat, les gens ont assez peu souffert au quotidien de la guerre. Quelques privations bien sûr en terme de nourriture notamment mais c’est à peu près tout.

Vasseur, à l’origine de leur évasion, la justifie sans cesse auprès de son compagnon d’infortune, lui faisant remarquer que pendant qu’eux se faisaient tirer dessus et devaient lutter chaque jour, la peur au ventre, pour leur survie, les civils avaient du bon temps et surtout un certain nombre de petits malins tiraient grandement partie de la guerre en s’adonnant au marché noir et en s’enrichissant.

Le contexte historique est donc parfaitement rendu que ce soit le quotidien à l’arrière que l’horreur des tranchées, l’auteur parsème son récit de détails historiques qui donnent beaucoup de crédibilité au récit.

Du côté du suspens, je suis un peu déçue. Il y a certes beaucoup de tension lors de la fuite des deux déserteurs, truffée de mensonges et de meurtres sanglants et violents, mais lorsque notre duo trouve refuge chez les de Givrais, l’atmosphère angoissante et oppressante retombe comme un soufflet et j’avoue que par moments je me suis un peu ennuyée.

De plus, je m’attendais à une véritable chasse à l’homme menée par le gendarme Delestre pour retrouver les fugitifs et si il mène bien son enquête sur les pas des fuyards, on le voit trop peu pour redonner une vraie tension au récit lorsque celui-ci s’essouffle un peu. Quant au dénouement fantastique, il ne m’a pas convaincue.

Les personnages de Vasseur, le psychopathe, et Jansen, le sensible, m’ont cependant semblé intéressants et forment un duo complexe que j’ai aimé suivre. Dommage que l’auteur ait hésité entre plusieurs genres car d’un point de vue purement historique et psychologique, c’est vraiment bien vu.

A mon sens, Les retournants tient davantage du roman noir relativement réussi que du thriller, d’où sans doute ma petite déception. Une lecture un peu mitigée en ce qui me concerne hélas même si il a des qualités historiques indéniables.

Un grand merci à l’agence Agnès Chalnot et à HC Editions pour cette lecture et pour leur confiance.

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Lu dans le cadre du challenge Première guerre mondiale  :

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Née en 1884, Nelly Martyl rêve de devenir chanteuse à l’Opéra de Paris. Malgré toutes les difficultés qu’elle doit affronter, elle atteint son objectif et devient rapidement une vedette, l’emblème de sa génération. Après son mariage avec le peintre Georges Scott, Nelly est une femme heureuse et épanouie. Mais tout bascule en 1914, lorsque la guerre éclate entre la France et l’Allemagne. Nelly souhaite aider son pays et ses compatriotes. Elle abandonne sa carrière de chanteuse et s’engage dans l’armée comme infirmière. Admirée pour son courage et sa volonté de fer, Nelly Martyl fait partie de ces femmes qui se sont battues pour la liberté. heart_4auteur-editeur-pagesla-fee-de-verdun-philippe-nessmann

En 1943, une enfant de dix ans aperçoit sur le trottoir le corps d’une femme. Le lendemain, elle apprend qu’il s’agit de Nelly Martyl mais ignore si la femme agressée s’en est réchappée ou pas.

Son petit-fils, qui est en fac d’histoire, est intrigué par ce fait divers qui a tant marqué sa grand-mère, il décide de mener l’enquête et vient lui raconter le résultat de ses recherches. Il lui dresse ainsi le portrait de cette femme, célèbre cantatrice de la Belle Epoque, devenue infirmière pendant la Première Guerre mondiale.

Je ne connaissais pas Nelly Martyl avant de lire son court portrait dans Elles aussi ont fait la grande guerre, et c’est au même moment que j’ai reçu La fée de Verdun de Philippe Nessmann, comme quoi parfois la vie est bien faite !

Philippe Nessmann nous propose ici une biographie pas comme les autres puisqu’il n’a pas choisi la forme romancée complètement mais une enquête, un procédé qui, à mon avis, va beaucoup plaire aux jeunes lecteurs dès 11 ans, à qui ce récit est destiné.

Cette femme patriote qui a connu son heure de gloire au début du 20è siècle est aujourd’hui oubliée de tous et l’auteur va nous livrer, à travers le personnage du narrateur, la vie de cette femme engagée, totalement méconnue désormais et lui rendre un très bel hommage ainsi.

Phiippe Nessmann nous propose à la fois une biographie romancée et un documentaire qui s’appuie sur des recherches poussées et des documents intégrés au récit, on prend connaissance en même temps que son héros, des différents supports et archives ayant rapport à Nelly Martyl (publicités, photos, extrait de naissance, peintures…).

Le résultat est passionnant et montre aux adolescents ce qu’est le métier d’historien, comment faire des recherches, où s’adresser, etc, ce qui ne manquera pas d’intéresser aussi ceux qui veulent se lancer dans la généalogie.

Deux narrations s’entrecroisent et se mêlent au fil des pages : la biographie romancée de Nelly Martyl (ses débuts à l’opéra, la guerre de 14, son mariage, etc) dont tous les aspects sont réellement authentiques mais sur lesquels il brode et romance et l’avancement des recherches du narrateur.

Outre l’aspect historique et biographique, l’auteur montre bien ce que fut l’engagement de cette femme, son patriotisme, sa volonté de réussir dans sa carrière de cantatrice, ce qui n’était pas gagné au départ car elle venait d’une famille modeste et que ses parents, concierges, se sont privés pour qu’elle suive des cours de chants, son souci de venir en aide à autrui, son courage, son sens du devoir… : une femme de valeurs à une époque où les femmes étaient cantonnées à la maison.

Je remercie Brigitte et les éditions Flammarion Jeunesse pour cette lecture passionnante et pour m’avoir permis de mieux connaître cette grande dame que fut Nelly Martyl !

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Lu dans le cadre du challenge Première guerre mondiale  :

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La Première Guerre mondiale vide une petite île bretonne de ses hommes. Il ne reste plus que les enfants, les vieux et les femmes… et Maël. Malgré ses envies de défendre la patrie, il n’est pas mobilisé, car il a un pied-bot. Il devient le seul homme, jeune et vigoureux, de l’île… A sa façon, il participe à l’effort de guerre en distribuant le courrier aux habitants, des femmes essentiellement… Celui que toutes ignoraient découvre ainsi tous leurs secrets…heart_4auteur-editeur-pagesfacteur-pour-femmes-quella-guyot-morice

2 août 1914 l’heure de la mobilisation a sonné. Aux quatre coins du pays, les cloches retentissent et les maires annoncent aux populations que les hommes de 20 à 50 doivent partir dès le lendemain, faire leur devoir pour la patrie.

Partout, même dans cette petite île du Morbihan qui semble pourtant oubliée du continent en temps normal, seuls restent les femmes, les enfants et les vieillards. Restent aussi ceux dont la guerre ne veut pas : les idiots du village et les handicapés.

Maël est de ceux-là, lui et son pied-bot resteront sur l’île. Et lui qui jusqu’ici était vu comme le demeuré, le mal aimé, celui qui n’a pas d’amis, et dont le regard des femmes ne jamais se pose, va devenir l’objet de toutes les attentions, de tous les fantasmes.

Seul à savoir se servir d’un vélo, voilà Maël est promu facteur, facteur pour femmes, celui qui apporte le courrier des hommes partis au front et plus si affinités.

Une bande dessinée ayant pour décor une île du Morbihan pendant la première guerre mondiale ? Comment résister ? J’avais repéré ce titre dans ma librairie favorite et l’avais aussitôt ajouté à ma WL, séduite par le thème et les illustrations et je ressors de ma lecture totalement sous le charme de cette histoire.

Le scénario de Didier Quella-Guyot s’inspire d’un fait réel et clairement l’auteur connaît bien cette région de Bretagne qui est la mienne et l’époque qu’il nous raconte ici et qui participent à la reconstitution historique : le tocsin, l’ordre de mobilisation, l’exactitude des dates, les quelques phrases en breton du pays vannetais, les références précises à la guerre lointaine (chemin des dames, les tranchées, Anastasie pour évoquer la censure des lettres des soldats…).

Les planches signées Sébastien Morice sont tout simplement magnifiques et rappellent les peintures bretonnes de Gauguin. Les couleurs choisies rendement merveilleusement hommage aux îles du Morbihan et c’est un vrai plaisir de les parcourir tant le rendu des paysages, de la faune et de la flore, est bien fait.

J’ai aimé l’histoire de cette revanche d’un laissé pour compte, qui certes n’est pas très honnête avec ses femmes, puisqu’elles sont toutes persuadées d’être la seule et unique, mais en même temps il leur donne ce qu’elles veulent, c’est-à-dire, un homme qui les regarde, les touche et partage leur lit.

On voit Maël évoluer tout au long de la guerre, d’un jeune naïf peu gâté par la nature et victime d’un père violent à un homme qui gagne en assurance mais qui finit par devenir un manipulateur.

En contrepoint de cette histoire principale, le récit se teinte peu à peu des horreurs de la guerre qui surgissent dans les courriers des hommes censurés par Anastasie mais aussi par le facteur.

Didier Quelle-Guyot et Sébastien Morice racontent une histoire finalement très humaine, celle d’hommes et de femmes mis à rude épreuve en temps de guerre. Un titre très touchant et qui n’est pas si léger qu’on pourrait le croire de prime abord.

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Lu dans le cadre du challenge Première guerre mondiale  :

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Imaginez seulement… que vous puissiez partager le destin des héroïnes de la guerre de 14-18 ! C’est ce que vous propose ce livre à travers une galerie de 40 portraits de femmes célèbres ou inconnues, discrètes ou flamboyantes, héroïques par choix ou par hasard, qui ont participé à la Grande Guerre. Vous ferez connaissance avec chacune d’entre elles avant d’être entraîné dans un épisode marquant de leur vie et vous plongerez la tête la première dans l’histoire de la Première Guerre mondiale.

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Vous connaissez mon goût pour l’Histoire et pour les portraits de femme, aussi lorsque j’ai vu Elles aussi ont fait la grande guerre de Pauline Raquillet & Valentine Del Moral à la médiathèque, je suis aussitôt repartie avec.

Les deux auteures nous proposent en un peu moins de 100 pages 40 portraits de femmes qui ont fait la guerre 14 – 18. On en connaît quelques-unes comme Colette, Marie Curie, Gabrielle Chanel, Rosa Luxembourg, Mata Hari ou Sarah Bernhardt mais l’ouvrage destiné à la jeunesse, fait la part belle aux inconnues du grand public comme Edith Cavell, Christina Broom, Anna Coleman Ladd ou Marie Marvingt pour ne citer qu’elles.

Scientifiques, médecins, infirmières, peintres, photographes, poétesses, pilotes, paysannes, écrivains, suffragettes, postières, religieuses… toutes ces femmes ont fait preuve de courage, ont bravé les interdits de leur époque pour se mettre au service de leur pays et de leurs semblables et ont aussi trouvé ainsi un moyen de s’affranchir du rôle que l’on réservait habituellement aux femmes.

Françaises, anglaises, néo-zélandaises, belges, australiennes, canadiennes, serbes… Pauline Raquillet et Valentine Del Moral nous proposent un large panorama de femmes aux trajectoires différentes et issues de milieux divers.

Qu’elles soient discrètes ou flamboyantes, ces quarante femmes se sont révélées avant tout intrépides, téméraires, endurantes, audacieuses, casse-cou, ingénieuses, en un mot : épatantes !

Chaque portrait court sur deux pages : sur la page de gauche, un court résumé de la vie de l’héroïne avant la guerre et sa photo, sur la page de droite, ses faits de guerre.

Et comme ce document est réservé aux jeunes collégiens, les auteurs proposent des définitions, reviennent sur des faits ou des termes importants pour la bonne compréhension de cette période de notre histoire.

Si vos enfants ou vous-mêmes vous intéressez à cette époque ou si comme moi vous êtes passionnées par les destinées de femmes hors du commun, plongez vous dans ce court document Elles aussi ont fait la grande guerre, qui leur rend un bel hommage !

 

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