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Posts Tagged ‘Guide à l’usage des jeunes femmes à bicyclette sur la route de la soie Suzanne joinson’

Le roman s’ouvre en 1923. Dans des notes prises en vue de la rédaction d’un guide commandé par un éditeur anglais, Evangeline relate son arrivée dans la ville de Kachgar. Venue à bicyclette jusque dans ces contrées lointaines afin d’y installer une mission avec sa soeur et une amie, la jeune Britannique n’est pourtant pas animée par de fortes convictions religieuses. Eprise de liberté, elle cherche surtout à fuir l’Angleterre et son carcan bourgeois. Londres, de nos jours. Après une rupture sentimentale douloureuse, Frieda reçoit un courrier lui annonçant qu’elle est l’unique héritière d’une femme dont elle ignore tout. Aux côtés de Tayeb, un immigré yéménite avec lequel elle s’est liée d’amitié depuis peu, elle embarque pour un fabuleux périple à travers le temps.

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Pendant près de 400 pages, j’ai pédalé aux côtés de Suzanne Joinson du Tukestan jusqu’à l’URSS avec ce Guide à l’usage des jeunes femmes à bicyclette sur la route de la soie. Roman à deux voix, comme Les perles de la Moïka, chez le même éditeur, il s’articule autour de deux héroïnes, avec deux époques et un sujet vraiment original. L’une, contemporaine autour de Frieda, est celle qui m’a le moins intéressée même si elle traite du sujet des sans-papiers et du choc des cultures entre le Yémen et l’Angleterre, entre Tayeb, ancien cinéaste qui a fui son pays, et Frieda, élevée dans une communauté hippie. Et l’autre qui se déroule dans le passé, là pour le coup qui m’a intéressé, et met en scène trois jeunes femmes, Millicent, Lizzie et Evangeline parties dans les années 1920 vers le Turkestan à bicyclette. Le but de leur voyage n’est pas de faire du tourisme comme on l’entend aujourd’hui, en tout cas pas pour Millicent et Lizzie. La narratrice, Evangeline, n’a trouvé que ce moyen pour oser quitter son Angleterre et a fait semblant de partager les projets de sa soeur Elisabeth et de Millicent pour partir avec elles.

Ce Guide n’est n’est pas un récit trépidant ou un roman d’aventures à proprement parler mais un carnet de bord où Evangeline, désireuse de découvrir le vaste monde, va noter son quotidien. Et dès les premières pages, les trois femmes vont être prises au piège d’un drame qui les dépasse : elle et ses compagnes de voyage, Elizabeth, sa sœur et Millicent, une missionnaire à l’origine du voyage. Elles vont tenter d’aider une enfant de dix ans sur le point d’accoucher en plein désert, Millicent va sauver le bébé, une fille, mais sa jeune mère va y laisser sa vie. Les témoins de l’accouchement vont aussitôt les accuser de sorcellerie. En effet, ces trois femmes, voyageant sans hommes, dans ces contrées où la femme n’est rien, vont vite attirer la colère des populations masculines autochtones, d’autant que Millicent et Lizzie veulent ramener vers le Christ les musulmans et plus particulièrement leurs femmes. L’évangélisation par les femmes, voilà l’idée lumineuse de Millicent ! J’aurais préféré que l’auteure s’attarde sur la difficile émancipation des femmes après la première guerre mondiale, un sujet qui me passionne.

Le but de ce périple m’a refroidit d’emblée : l’évangélisation des indigènes (dixit le texte), un sujet qui ne me passionne pas du tout et au bout de 50 pages je me suis dit que ce livre n’était pas fait pour moi mais j’ai décidé de continuer et j’ai bien fait car j’ai été happée par le récit historique, et totalement en empathie avec la narratrice, qui assiste impuissante à l’emballement de la situation. Prenant le bébé sous son aile car elle craint que les villageois ne la tuent, elle s’attire aussi les foudres de ces compagnes de voyage qui préfèreraient qu’elle s’en débarrasse. Evangeline ne connait pas les us et coutumes des pays musulmans, ne parle pas la langue et se retrouve esseulée, mise au banc, dans la maison qu’elle partage avec les deux femmes.

J’ai trouvé par contre que le récit contemporain n’apporte rien à l’histoire, il est mineur par rapport au premier mais à mon avis, on aurait pu allégrement s’en passer. Autre reproche : l’éditeur aurait pu se fendre de quelques notes géographiques en bas de page, il a eu la bonne idée de mettre une carte des régions datée des années 20 traversées par Evangéline, malheureusement tous ces pays ont depuis été rebaptisés et je trouve dommage de ne pas savoir exactement quels pays elle a traversé. La route de la soie est un itinéraire mythique mais que personnellement je ne connais pas !

Reste que justement, la route de la soie est survolée et le titre, finalement trompeur, car je m’attendais à un roman d’aventures et il n’en est rien. C’est pour ma part une grosse déception car la 4è de couv, très accrocheuse, ne remplit pas ses promesses, dommage je m’attendais vraiment à mieux ! Un grand merci tout de même à Babelio et aux Presses de la Cité qui m’ont offert un dépaysant moment de lecture tout de même.

Je vous invite à lire aussi l’avis de Claire !

Lu dans le cadre de la masse critique Babelio et des challenges La plume au féminin édition 2013, God save the livre 2013 :

         

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