Gwenaële Robert est professeur de lettres, elle vit à Saint-Malo. Never Mind est son troisième roman pour adultes, après Tu seras ma beauté et Le Dernier Bain, lauréat de six prix littéraires dont le prix Bretagne.
Paris, 3 nivôse an IX.C’est le soir de Noël, il flotte dans Paris une atmosphère joyeuse. Personne ne se doute que dans la rue Saint-Nicaise, une charrette et un cheval tenu par une petite fille vont exploser, atteignant tous les passants alentour. Sauf Napoléon, le seul visé.
Le futur empereur veut punir ses opposants jacobins, persuadé qu’ils sont les instigateurs de l’attentat et Fouché en déporte plus de cent. Mais les véritables coupables, les chouans, demeurent introuvables. Parmi eux, Joseph de Limoëlan subit les pires remords. Fouché n’aura de cesse de le traquer.
De la chambre de Joséphine aux fossés de Vincennes, de la Bretagne aux Seychelles, des souterrains de Paris aux rivages de l’Amérique, Never Mind est un roman au souffle puissant qui fouille l’Histoire et le coeur surprenant des hommes.
Never Mind signe mes retrouvailles avec Gwenaële Robert, une romancière que j’aime beaucoup et dont on ne parle pas assez à mon goût. Après Tu seras ma beauté et Le dernier bain pour lequel j’avais eu un coup de coeur, j’étais impatiente de retrouver la si belle plume de Gwenaële et découvrir sa nouvelle histoire que j’étais sûre d’aimer.
Avec un brio remarquable, Gwenaële Robert saisit ce moment exceptionnel où un nouveau régime s’installe alors que le sang de la Révolution n’est pas encore sec. Au coeur de ces remous, elle se plaît à imaginer le quotidien d’anonymes qui ne mesurent pas toujours l’ampleur des événements politiques dont ils risquent d’être victimes.
C’est peu dire que j’ai aimé ce roman : il contient tout ce que j’attends d’un roman historique, mon genre favori comme vous le savez. Cette période de l’histoire n’est pas ma préférée mais Gwenaële Robert a un tel talent de conteuse, une plume que j’aime et admire tant, qu’elle peut m’emmener où elle veut, je la suis aveuglément !
Formidablement bien documenté, ce titre nous plonge au coeur de l’attentat de la rue St Nicaise, dont j’ignorais tout, et mêle personnages historiques tels que Napoléon, Fouché et Joseph de Limoëlan à des anonymes qui gravitent autour d’eux, comme elle l’avait si bien fait dans Le dernier bain.
Tout est finement esquissé et brossé qu’on s’attache très vite aux personnages : son héros bien sûr, Joseph de Limoëlan et l’imprimeur jacobin, persuadé qu’on finira par le relâcher puisqu’il est innocent.
Passionnant de la première à la dernière page, l’autrice nous conte une page de notre Histoire avec un rythme vif, des chapitres courts et des évènements qui suscitent l’intérêt. La grande histoire ne prend jamais le pas sur la petite, tout est savamment dosé, on est à la fois dans le romanesque et l’historique, l’imaginaire et le réel. Un pari difficile que Gwenaële Robert remporte haut la main.
En tournant la dernière page de cet excellent roman, je m’étonne vraiment que cette romancière bretonne ne soit pas plus connue et qu’on ne parle pas autant de ses romans que je le souhaiterais.
Si vous aimez les romans historiques, il vous faut lire Gwenaële Robert absolument : ses histoires sont passionnantes et brillamment ciselées, son style est merveilleux et tellement littéraire que c’est un bonheur sans cesse renouvelé de la lire.
Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour ce coup de coeur !