Venue séjourner sur l’île de Rhodes pour se remettre d’un drame personnel, Heather Mallender disparaît brusquement au cours d’une balade en montagne, presque sous les yeux d’Harry Barnett, le gardien de la villa où elle résidait. Soupçonné de l’avoir assassinée, Harry est laissé en liberté, faute de preuves. Ce quinquagénaire alcoolique et désabusé décide alors de mener l’enquête à partir de sa seule piste : les vingt-quatre dernières photos prises par la jeune femme. Cliché après cliché, il va ainsi reconstituer les dernières semaines de sa vie, entre la Grèce et l’Angleterre. Mais plus il apprend de choses sur le passé d’Heather et plus le mystère s’épaissit.
Heather Mallender séjourne sur l’île de Rhodes pour tenter d’oublier la mort de sa sœur Clare qui a péri dans un attentat commis par l’IRA. Hébergée par Alan Dysart, ministre de sa très gracieuse majesté et ex-employeur de Clare visé par l’attentat, elle fait la connaissance d’Harry Barnett qui était autrefois employé dans la firme de son père.
Seuls dans l’immense villa, Heather et Harry se lient d’amitié jusqu’au jour où la jeune femme disparaît brusquement, quelques heures à peine avant de quitter l’île. Aussitôt les soupçons de la police et de la famille Mallender se portent sur Barnett qui l’accompagnait en cette dernière journée.
Heather est-elle retenue contre son gré, disparue volontaire ou morte, son corps gisant quelque part sur le Prophitis Ilias ? Barnett a-t-il voulu se venger de la famille Mallender qui l’a accusé d’escroquerie dix ans auparavant en tuant leur fille cadette ?
Barnett a beau crier son innocence, les soupçons sont là et la presse s’en donne à coeur joie. Il décide alors de mener l’enquête en s’appuyant sur 24 clichés pris par Heather dans les semaines précédant sa disparition.
J’avais beaucoup aimé Par un matin d’automne et il me tardait vraiment de découvrir Robert Goddard dans un registre différent, j’ai donc profité des vacances pour lire cette belle brique et je ressors de ma lecture avec quelques bémols certes mais tout de même plutôt séduite par cette histoire mêlant habilement secrets de famille, trafic d’influence, politique et description de l’Angleterre thatchérienne.
Malgré quelques longueurs, en plus de 700 pages ça me semble normal, car l’auteur prend vraiment le temps de planter le décor et le personnage d’Harry, j’ai vraiment bien accroché à l’enquête, Robert Goddard nous entraîne dans de nombreuses fausses pistes et sait ménager son suspens et distiller les indices habilement.
Bien que le héros ne soit pas de prime abord quelqu’un de très sympathique (un loser porté sur la bouteille plutôt taciturne), au fil des pages on s’attache à ce personnage qui a connu bien des galères même s’il fait partie des suspects et qu’on se demande si on n’est pas en train de se lamenter sur le sort d’un tueur particulièrement cynique.
De Rhodes à l’Angleterre en passant par la Grèce et tout au long des 700 pages que dure le récit, l’auteur nous entraine dans les pas de son héroïne disparue à travers les photos qu’elle a laissé derrière elle. Et avec lui, on avance dans les recherches de Barnett comme nous l’aurions fait nous-mêmes et de ce point de vue, c’est très réussi même si on découvre bien avant Harry le fin mot de l’histoire.
Il n’y a donc pas un suspens de fou jusqu’à la dernière page mais l’histoire est tout de même fort bien tissée et prenante avec beaucoup de rebondissements et des chapitres pas trop longs qui donnent envie de continuer à tourner les pages, de ce fait j’ai lu ce roman en deux jours et demi !
Heather Mallender a disparu s’est révélé être une lecture captivante et divertissante, idéale pour les vacances, je l’ai vraiment lu au bon moment. Le style de Robert Goddard est simple mais efficace et on ne s’ennuie pas une seconde à la lecture de ce gros pavé.
Lu dans le cadre des challenges A year in England et 1 pavé par mois :
Les 10 livres que j’aimerais sortir de ma PAL cet été (5/10)